Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 10/02/2011

L’anniversaire de la naissance du Prophète (d’El Maouloud) sera mercredi prochain

altLe mercredi 16 février 2011 sera le jour de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammed (Paix et Salut sur Lui), El Maouloud Ennebewi, indique un communiqué rendu public mercredi par la commission centrale d’observation du croissant lunaire. Le document précise que les investigations menées par ladite commission ont établi que le premier jour du mois de “Rabii El Ewel” de l’an d’El Hijra (Hégire) ayant coincidé avec le 3 février 2011, par conséquent, le mercredi prochain, 16 février 2011 correspondra avec le jour la naissance du Prophète (PSL).

ANI

AZIZ/AQMI:La Guerre Totale

altUne fois encore, la Mauritanie est visée par une tentative d’attentat signée par AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique). Les éléments de la garde présidentielle ont réussi à faire exploser une voiture piégée aux portes de la capitale. On a frôlé la catastrophe, tant le véhicule transportait 1,5 tonne d’explosifs. Cette affaire relance le débat, jamais tranché, sur la guerre menée en solo par notre pays contre AQMI. Même si tout le monde politique annonce son soutien unanime aux forces armées, certains n’hésitent pas à qualifier cette guerre de véritable aventure aux conséquences incalculables pour le pays.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a menacé, lundi, d‘une nouvelle tentative d‘assassinat du président Mohamed Ould Abdel Aziz qu‘elle accuse de mener contre elle une “guerre par procuration” pour le compte de la France. “Une nouvelle tentative sera menée par nous et nous continuerons à le faire tant qu‘il n‘aura pas cessé la guerre par procuration qu‘il mène contre les moudjahidines pour le compte de la France”, affirme un communiqué d‘AQMI publié lundi par l‘agence privée en ligne Nouakchott informations (ANI). Le communiqué appelle l‘armée mauritanienne à déposer le chef de l‘Etat, l‘accusant de vouloir lui “imposer une guerre qui n‘est pas la sienne” en “alliance avec les croisés”.

Ce texte confirme de premières déclarations d‘un des porte-paroles d‘AQMI à ANI: il avait affirmé que son organisation avait visé le président mauritanien dans une opération déjouée la semaine dernière par l‘armée mauritanienne. Une version démentie par celle du ministère de la Défense nationale qui soutient que les terroristes visaient l’ambassade de France à Nouakchott et les bureaux de la sixième région militaire. Quelques jours après cette bataille, il est toujours difficile d’établir avec exactitude ce qui s’était réellement passé.

Le film des événements

Tout a commencé, la semaine dernière, lorsque des voitures tout terrain avaient forcé un barrage de contrôle des forces de l’ordre à la frontière avec le Mali, dans la région du Guidimagha. Aussitôt, l’alerte est donnée sur l’ensemble du territoire national. Conséquences : fouilles sur toutes les routes menant à la capitale, multiplication des postes de contrôle et alerte rouge au sein des forces armées, augmentation. A Nouakchott, la brigade anti terroriste de la police est mobilisée pour la cause et procède à des fouilles poussées aidée par les fameux chiens dont elle s’est dotée récemment.
Lassés par cette alerte, beaucoup d’observateurs commençaient même à douter de la véracité des informations diffusées et penchaient même pour une manœuvre du pouvoir visant à détourner l’attention de l’opinion des révoltes qui se déroulent en Tunisie et en Egypte. Pourtant la menace se révélera juste.
Pendant la journée du lundi, une voiture 4X4 est saisie par la gendarmerie dans les environs de la ville de Rkiz (Trarza). Elle transportait des armes, des minutions et des explosifs. L’un des occupants du véhicule, un Bissau guinéen, est arrêté. Ses deux autres compagnons réussissent à disparaitre dans la nature. Beaucoup de forces sont lancées à leurs trousses. Mais, leur poursuite est vite éclipsée par une autre affaire plus urgente : une voiture piégée qui se dirigeait dans la nuit du mardi à mercredi à Nouakchott. Elle avait une mission grave et dangereuse : plusieurs opérations dans la ville. Les avis diffèrent par rapport à la source qui avait prévenu les autorités de l’existence de cette voiture. Certains estiment que le prisonnier d’AQMI avait parlé et a dévoilé les plans de ses amis. C’est ce que laissait entendre le ministre de la Défense dans sa première déclaration. Une autre version évoque une action des services de sécurité qui auraient ébauché des contacts ‘’fructueux’’ avec le représentant d’AQMI en Mauritanie. Ce dernier aurait ‘’vendu la mèche’’. La troisième hypothèse est que les hautes autorités auraient été les seuls informées sur les mouvements du véhicule d’AQMI à travers les écoutes téléphoniques. En tout cas, selon des informations dignes de foi, le pays dispose d’une valise d’écoute mobile qui serait gérée par un coopérant militaire français qui est directement en contact avec le chef de l’Etat.
Quoi qu’il en soit, les autorités disposaient d’informations sur le véhicule d’AQMI qui avait Nouakchott pour cible. La thèse officielle explique que des éléments de la garde présidentielle avaient réussi à faire exploser le véhicule à l’entrée de la capitale à l’aide d’un tir RPG qui l’a fait exploser. Une autre version soutient que les occupants du véhicule, un algérien et une autre personne non identifiée, se sont fait exploser à quarante mètres des éléments du BASEP qui ne les avaient pas remarqués parce qu’ils avaient éteint les lumières de leur voiture. Difficile de savoir la vérité. Toujours est-il que l’explosion était très forte. Elle a été entendue au centre ville. Beaucoup de ‘’baraka’’. En effet, si les terroristes étaient parvenus à leurs objectifs, il y aurait eu un véritable carnage.     

Au total quatre membres présumés d‘Aqmi avaient trouvé la mort (trois tués par l‘armée, le dernier par suicide), deux ont été arrêtés. Un gendarme mauritanien a également été assassiné et huit blessés lors de ces opérations. Une voiture des terroristes a été saisie avec sa charge, une autre avait explosé, et aucune information sur la troisième voiture du convoi. Se trouve-t-elle toujours dans le pays ou avait-elle réussi à regagner à ses bases ?

Questions troublantes

 
En peu de temps, la Mauritanie est devenue l‘un des pays les plus touchés par les activités d‘Aqmi qui a des bases au Mali et opère dans le Sahel où elle commet attentats, enlèvements, essentiellement de ressortissants occidentaux, et divers trafics.
Très active dans la lutte anti-Aqmi ou se montrant comme telle, l‘armée mauritanienne a réussi à empêcher plusieurs tentatives d‘attentat de la branche maghrébine d‘Al-Qaïda à Nouakchott visant, outre le président Abdel Aziz, l‘ambassade de France et une caserne, selon différentes sources. Mais faut-il parler dans ce cas précis d’une action de l’armée nationale ou d’un seul corps : le Basep. Pourquoi les autres éléments de l’armée n’avaient pas intervenus directement dans cette bataille qui a été menée uniquement par la sécurité présidentielle. Les explications divergent. Il y a ceux qui estiment que le président de la République est très déçu de l’action ‘’insuffisante’’ des troupes armées chargées de la lutte contre le terrorisme et que pour cela il a avait décidé de confier la mission d’interception de la voiture piégée à sa propre sécurité présentée comme un véritable corps d’élite de l’armée disposant de beaucoup de moyens et mieux entrainé que les autres unités. Mais cette explication ne semble pas justifier tout. D’autant plus que plusieurs unités de l’armée ont en charge la sécurité de presque tout et enregistrent des succès certains dans ce domaine. Certains analystes estiment qu’il y a une raison autre liée au fait que le Basep est la seule unité qui dispose d’armement dans le périmètre de Nouakchott. Une mesure, dit-on, de précaution pour parer à toute éventualité de coup de force contre le régime. Cela pourrait bien être le cas dans la mesure où même pour poursuivre des terroristes dans la région du Brakna, on y envoie la sécurité présidentielle. La traque des deux présumés terroristes en cavale avait été confiée à cette unité.

Guerre sans vainqueur

La Mauritanie est engagée réellement dans une guerre qui parait sans fin. Notre pays est le seul dans sa zone qui est en conflit ouvert avec la branche maghrébine d’Al Qaida qui s’active de plus en plus dans la région et qui cherche bien à le punir pour cette ‘’hardiesse’’ que les terroristes estiment être dictée par la France, dont plusieurs de ses ressortissants demeurent aux mains d’AQMI depuis plusieurs mois.
Pour le pouvoir en Mauritanie, il s’agissait plutôt de se faire respecter en établissant son autorité sur l’ensemble de son territoire et même plus. Fidèle donc à cette logique, le président Aziz, qui s’est présenté depuis le départ à ses partenaires étrangers comme étant un homme fort  capable de mettre de l’ordre dans un pays en proie à la menace terroriste, a fait de la lutte contre le terrorisme la priorité de ses priorités. Beaucoup de moyens, sinon tous les moyens du pays, ont été affectés à la modernisation de l’armée, son équipement et le relèvement de son niveau technique afin de pouvoir faire face à ce défi. Plusieurs unités spécialisées de la lutte contre le terrorisme furent mises sur pied. La capacité combattante de l’armée a été également renforcée par l’achat de plusieurs avions militaires. Dans un territoire vaste inhabité, comme le nôtre, les moyens aériens sont importants pour songer à le contrôler.
Parallèlement à cela, le commandement militaire mauritanien a décidé d’entreprendre une nouvelle stratégie dans la lutte contre AQMI : la guerre préventive. Celle-ci consiste à aller chercher les combattants d’Al Qaida dans leurs bases-arrières au nord du Mali. D’abord le droit de poursuite accordé par le voisin malien a été utilisé. Ensuite, il a été décidé de faire stationner en permanence des troupes mauritaniennes dans cette zone. Ce programme, ambitieux et très coûteux, est-il suffisant pour enrayer la menace ? C’est cet objectif  qu’espérait le président Aziz, mais la dernière tentative d’attaque suicide contre Nouakchott suscitent des doutes quant à sa fiabilité. Trois voitures avaient réussi à franchir la frontière et aller jusqu’à la capitale. Finalement leur opération a échoué, mais elle a démontré tout de même que le déploiement au Mali ne remplit l’objectif escompté : transférer la guerre hors de nos frontière.
Autre démarche qui n’a pas réussi totalement : le dialogue avec les Salafistes. L’une des personnes qui étaient en cavale et qui est restée vivante avait été graciée par le président, tout dernièrement. Elle purgeait une peine de huit ans dans la prison civile à Nouakchott. Ce qui remet en cause cette approche pour laquelle le pouvoir avait mobilisé tous les oulémas connus du pays.
Alors que faut-il faire donc, le cas échéant ? Difficile à donner une réponse à cela. Tant cette situation ressemble à un début d’enlisement qui fait penser au scénario américain en Afghanistan. En effet, les terroristes sont très agiles, n’ont pas de charges comme c’est le cas d’un Etat et cherchent seulement à maintenir le conflit à travers des actions d’éclat tel que une opération kamikaze, une voiture piégée, un acte de sabotage ici ou là… Vraiment pas d’actions qui demandent beaucoup de moyens, ni beaucoup d’hommes. Ils ont l’avantage d’être un ennemi invisible, pernicieux et insaisissable…
Alors que doit faire la Mauritanie aujourd’hui ? C’est la question qui demeure posée ! En tout cas l’Etat ne peut pas abdiquer face à l’action de quelques dizaines d’apprentis terroristes qui n’ont aucune légitimité ou continuer une guerre qui n’a pas de perspective de fin et qui est très coûteuse pour un pays fatigué économiquement comme le nôtre…

Mohamed Mahmoud Ould Targui- BILADI

Pouvoir/Opposition:Le Statu Quo !

Cdo-majoritéLe débat politique dans notre pays est réduit à une majorité qui applaudit des mains et des pays tout ce que fait –ou fera dans l’avenir- le chef et une opposition qui a du mal à parler le même langage et qui s’oppose systématiquement à tout ce qui provie de l’autre bord. Les derniers développements consécutifs aux attentats manqués n’ont presque pas fait bouger les lignes, à part une entente furtive entre le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée national, un ténor de l’opposition. L’opposition et la majorité présidentielle sont au moins d’accord sur une chose : le soutien de l’armée dans sa guerre contre AQMI. On ne sait pas réellement si ce soutien est du à une conscience nationale ou simplement au fait que l’armée est le détenteur réel du pouvoir dans notre pays depuis le renversement du père de la Nation, un matin du 10 juillet 1978. Et que personne ne cherche à l’avoir sur le dos, par peur ou par calcul politique.
Les partis de la majorité étaient allés très vite visiter les blessés de l’armée au cours de la dernière opération en signe de soutien. Les présidents des deux chambres du parlement s’étaient rendus au chevet des blessés. Le chef de file de l’opposition démocratique, Ahmed Ould Daddah, s’est vu refuser l’accès à l’hôpital militaire pour visiter les blessés de l’armée. Alors pourrait-on conclure à une entente politique entre Aziz et Messaoud sur le dos du président du RFD ? Beaucoup de gens pensent cela. Surtout du côté de la majorité où on raconte que le président de la République aurait proposé au président de l’APP des postes gouvernementaux pour son parti. Une nouvelle démentie à l’opposition qui a sa propre lecture de la rencontre entre Aziz et Messaoud. On explique que le président de l’Assemblée nationale avait répondu à une sollicitation du président Aziz, mais qu’il a été très touché par la chaleur avec laquelle ce dernier l’avait accueillie. En effet Aziz avait informé son visiteur sur la mission que vient de lui confier l’Union Africaine avec un panel de chefs d’Etat pour résoudre la crise ivoirienne. Et lui avait demandé ses ‘’précieux’’ conseils, vu son expérience.
Le deuxième que les deux hommes avaient abordé tournait autour de la dernière opération d’Al Qaeda dans notre pays. Le président avait donné les détails de cette opération au président Messaoud qui, lors de sa visite aux blessés à la tête d’une délégation de l’Assemblée, avait longuement exprimé sa condamnation du terrorisme, sa reconnaissance et son soutien à l’armée nationale. Beaucoup de monde avait considéré que ces déclarations reflétaient de nouveaux rapports du leader Haratine avec le pouvoir.
Pourtant, selon des sources dignes de foi, les deux hommes n’avaient pas abordé de sujets politiques. Au moment où il s’apprêtait à s’élever, Messaoud avait attiré l’attention du président sur le dossier du dialogue national. Il lui aurait répondu qu’il leur avait désigné un interlocuteur en la personne du chef du gouvernement. Messaoud lui expliqua que l’opposition cherche à dialoguer avec lui personnellement et non pas avec ses représentants. Le président ne semblait pas très chaud à cette idée et n’a pas vraiment apporté de réponse claire aux interrogations du président de l’Assemblée nationale…
Il est indéniable que les rapports entre Messaoud et Aziz deviennent de plus en plus cordiales, mais il est difficile de transformer cela en entente politique. D’abord, ni Aziz ni Messaoud n’est demandeur de cette entente. Ils se suffisent de rapports civilisés qui peuvent exister entre un président de la République et un président d’e l’Assemblée nationale.
Ensuite, Messaoud, qui rencontre une fronde au sein de sa formation politique, ne peut pas se permettre le risque de rallier le pouvoir au moment où l’un des activistes de la cause Haratine, Birame Ould Dah, croupit en prison.
Enfin, il y a les élections législatives et municipales au cours du dernier trimestre de cette année. Il ne ferait certainement pas bon pour lui de les aborder dans un positionnement qui n’est pas l’opposition.
Tout cela permet de conclure au fait que Messaoud n’est pas en négociation avec le pouvoir afin de regagner sa majorité et que le président Aziz n’a jamais été très pour attirer son opposition vers lui.
Alors, circulez, y a rien de nouveau !

Ould Bladi

Editorial: TVM, le totalitarisme en matières d’information

alt On nous a bien promis l’ouverture des médias publics .On croyait que ces hauts – parleurs fossilisés du pouvoir étaient condamnés à devenir des véritables services publics, et rapidement.  Mais non, nous nous rendons bien compte aujourd’hui que le totalitarisme en matières d’information les habite ou habite leur maitre, qu’il s’agit pour eux d’une seconde nature et qu’ils ne sauront jamais se soigner, ou plus précisément aucun pouvoir ne leur donnera la latitude de soigner. Le courrier du Président de la République est toujours à la une, puis ses audiences, puis les audiences du PM et des ministres, puis les discours officiels qui commencent toujours par « sur instruction du Chef de l’Etat ».  Celui-ci est le seul personnage de la République qui compte pour les medias d’Etat, les autres, tous les autres n’ont ni de l’initiative ni des idées propres à eux.
Le dernier scandale de la TVM est ces images horribles des terroristes morts « éclatés ». Des images insoutenables. Comment la TVM peut-elle envoyer aux téléspectateurs pendant des heures de grande écoute ces images horribles ? C’est vrai que la déontologie n’a jamais été le fort de cet organe ni des autres. Mais là, on avait franchi toutes les limites de la décence et de l’humain. Les sites électroniques, le domaine où tout est possible, n’ont pas osé sortir de telles images !
A la Radio, nous avons tellement de « remplissage », tellement de « direct » et de « téléphone » qu’on peut parfois être étonnés d’entendre des propos d’apologie pour l’islamisme le plus arriéré. Le direct, c’est le chouchou des medias publics car ça les libère de l’effort nécessaire pour créer. Les journalistes de TVM et de Radio-Mauritanie qui ne savent plus construire par eux même de vraies émissions.
Il faut dire que la presse « officielle » est prise maintenant en mains par les éléments les moins libéraux du régime et qu’en plus le niveau des journalistes y est passé largement ces dernières années sous le niveau zéro.
Le seul moment positif reste dans ces organes la transmission des débats du Parlement. Là au moins, nous entendons des voix discordantes. Mais les députés ne sont pas des journalistes de la Radio ou de la TVM. Et même si l’on est habitué à la médiocrité de cette presse, l’utilisation qu’en fait le pouvoir actuelle est en train de devenir obscène.
L’être humain quelque soit sa position et ses idées a toujours droit au respect. C’est ce qui le différencie de l’animal. On n’a pas le droit de mélanger entre l’exploitation médiatique des images et la barbarie. Sinon, l’Etat, qui est l’expression de la volonté de nous tous, risque de tomber dans les mêmes travers que ceux qu’il combat.

 

BILADI

Forum social mondial:”‘’Le mercantilisme chinois’’ est lié à la nature du marché”(universitaire)

GOURMO(APS) – Le ‘’mercantilisme chinois’’ s’explique par ’’la nature du marché’’, a estimé Lô Gourmo Abdoul, professeur de droit à l’université du Havre (France) selon qui les entreprises de la Chine ’’sont régies par la règle du profit’’. ’Le mercantilisme chinois est lié à la nature du marché. Les entreprises chinoises sont régies par la règle du profit, mais elles ne doivent pas oublier qu’elles sont de type nouveau’’, a-t-il dit. Enseignant mauritanien établi en France, Lô Gourmo Abdoul s’exprimait lors d’une table-ronde organisée dans le cadre du Forupm social mondial (6-11 fév) sur le thème :’’Renforcer les coopérations Sud-Sud’’.

Intervenant sur le thème ’’les relations entre la Chine et l’Afrique : néocolonialisme ou nouveau partenariat stratégique ?’’, il a relevé que beaucoup de produits importés en direction de l’Afrique appartiennent à des entreprises occidentales établies en Chine. ‘’La production, a-t-il dit, est de type capitaliste occidentale. Je suppose que le système chinois est socialiste, mais les entreprises chinoises obéissent à la loi du marché’.

’’Le socialisme, ce n’est pas le communisme, c’est le capitalisme orienté par l’Etat’’, a-t-il fait remarquer. Selon lui, c’est aux pays africains de prendre leurs dispositions, tout en dénonçant l’hypocrisie de certains penseurs libéraux. ‘’Ils invitaient les Africains à suivre la voie chinoise. Mais, lorsque la Chine est devenue une concurrente, elle est perçue comme un loup’’, a poursuivi le professeur Lô. ‘’Nous ne comprenons pas les suffixes ismes (capitalisme, communisme). Cela ne correspond pas à notre culture’’, a pour sa part estimé le doyen de l’Ecole d’économie agricole et du développement rural de l’Université Renmin de Chine, le professeur Wen Tiejun.

La Chine a connu différents systèmes politiques depuis 1930, mais ils ont tous échoué, a-t-il rappelé. ’’Les gens nous demandent de retourner au 19-ème siècle, mais cela n’est plus possible’’, a-t-il martelé. ‘’C’est en 1992 que la Chine a eu un système monétaire indépendant. Jusqu’en 2002, nous n’avons pas un système bancaire digne de ce nom. Nos banques sont aujourd’hui parmi les dix meilleures du monde. Elles ne sont pas capitalistes, mais appartiennent à l’Etat’’, a-t-il précisé. ‘’Je ne suis pas un représentant officiel, je suis enseignant. Mais, mon rôle est de vous dire la vérité’’, a-t-il poursuivi, ajoutant : ‘’Votre problème, n’est pas le nôtre’’.

Il estime qu’il existe des défis à relever, notamment la crise alimentaire mondiale.’’J’ai mené quelques petites enquêtes : les prix des produits alimentaires au Sénégal sont cinq fois plus chers qu’en Chine’’, a-t-il fait observer.