Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Samba Thiam reçoit les jeunes de l’IRA et du parti RAG au siège des FPC : Un vibrant hommage à l’unité et à la lutte

Ce mercredi 8 janvier 2025, Samba Thiam, président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC), a accueilli au siège de son parti une délégation de jeunes militants de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA) et du parti RAG. Cette rencontre, à l’initiative des jeunes, visait à exprimer leur reconnaissance à cet homme de conviction et à réaffirmer leur attachement à l’unité des forces progressistes en Mauritanie.

Les jeunes, dans un vibrant hommage, ont salué l’engagement indéfectible de Samba Thiam pour la justice et l’égalité. Ils n’ont pas hésité à désavouer publiquement les manœuvres du ministre de l’Intérieur, qu’ils accusent d’avoir tenté de diviser Samba Thiam et Biram Dah Abeid, deux figures emblématiques de la lutte pour les droits humains et la fin des discriminations en Mauritanie.

Dans une déclaration empreinte de sagesse et de fermeté, Samba Thiam s’est dit honoré par cette visite spontanée et a salué le courage des jeunes qui, « à visage découvert », ont dénoncé les dérives du ministre. Il les a encouragés à s’approprier pleinement la lutte, à porter haut le flambeau des revendications populaires et à transmettre le message avec détermination.

« L’enjeu fondamental réside dans le maintien de la coalition des forces progressistes. C’est cette union qui permettra enfin un changement réel en Mauritanie, pour le plus grand bonheur du peuple », a-t-il affirmé avec conviction.

La rencontre a également été l’occasion pour Samba Thiam d’appeler la jeunesse à persévérer dans l’effort collectif, à dépasser les divisions et à garder le cap sur les objectifs communs. Selon lui, cette solidarité est la clé pour transformer les espoirs en actions concrètes et les rêves en réalités.

Cet échange au siège des FPC illustre une nouvelle fois la détermination des jeunes militants à jouer un rôle actif dans la construction d’une Mauritanie plus juste et égalitaire. Il témoigne également de la force des liens qui unissent les figures de la lutte et les générations montantes, dans une quête inlassable de justice et de dignité.

BTVRIM

استقبال سامبا تِيام لشباب حركة إيرا وحزب راغ بمقر حزب القوى التقدمية للتغيير: إشادة حارة بالوحدة والنضال

في يوم الأربعاء 8 يناير 2025، استقبل سامبا تِيام، رئيس حزب القوى التقدمية للتغيير (FPC)، بمقر حزبه وفداً من الشباب المناضلين في مبادرة إحياء الحركة الانعتاقية (إيرا) وحزب راغ. جاءت هذه المبادرة من الشباب للتعبير عن تقديرهم لهذا الرجل الملتزم بالقضايا العادلة، ولتأكيد تمسكهم بوحدة القوى التقدمية في موريتانيا.

وقد أشاد الشباب، خلال هذا اللقاء الحار، بالتزام سامبا تِيام الراسخ بالعدالة والمساواة. كما لم يترددوا في رفض المناورات التي قام بها وزير الداخلية، متهمين إياه بمحاولة زرع الفتنة بين سامبا تِيام وبيرام الداه اعبيد، وهما رمزان بارزان في النضال من أجل حقوق الإنسان وإنهاء التمييز في موريتانيا.

وفي تصريح اتسم بالحكمة والحزم، أعرب سامبا تِيام عن شرفه بهذه الزيارة العفوية، مثنياً على شجاعة الشباب الذين “بوجوه مكشوفة” أدانوا تجاوزات الوزير. كما دعاهم إلى تبني النضال بكل مسؤولية، ورفع راية المطالب الشعبية، ونقل الرسالة بعزم وإصرار.

وقال سامبا تِيام: “إن التحدي الأساسي يكمن في الحفاظ على التحالف بين القوى التقدمية. فهذا التحالف هو السبيل لتحقيق تغيير حقيقي في موريتانيا، من أجل سعادة الشعب ورفاهيته”.

كما استغل هذا اللقاء لدعوة الشباب إلى المثابرة في العمل الجماعي، وتجاوز الانقسامات، والتركيز على الأهداف المشتركة. وأكد أن هذه الوحدة هي المفتاح لتحويل الآمال إلى أفعال ملموسة، والأحلام إلى واقع حقيقي.

هذا اللقاء، الذي احتضنه مقر حزب القوى التقدمية للتغيير، يجسد مرة أخرى إصرار الشباب المناضلين على لعب دور فاعل في بناء موريتانيا أكثر عدلاً ومساواة. كما يُظهر قوة الروابط التي تجمع بين رموز النضال والجيل الصاعد في سعيهم الدؤوب نحو العدالة والكرامة.

بي تي في ريم (BTVRIM)

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Naissance d’une Coalition anti-système: Biram plébiscité pour la diriger

Au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi 30 décembre au siège de IRA, les leaders de la coalition Biram Président 2024 ont officialisé la création de d’une nouvelle coalition dénommée Coalition anti-système.

Ce nouveau rassemblement est constitué de partis politiques, d’associations, de mouvements et des organisations de la société civile ayant tous soutenu la candidature à la dernière présidentielle de Biram (juin 24).

Pour rappel, le candidat Biram Dah Abeid, arrivé en 2e position continue de revendiquer la victoire avec près de 22% des suffrages. La coalition a épinglé la « fraude et la falsification des résultats » en faveur du candidat du pouvoir, Mohammed Cheikh El Ghazwani.

Le choix à l’unanimité du président Biram pour diriger la nouvelle coalition se justifie par « son engagement sans faille, son courage, son parcours de militant contre l’injustice, les sacrifices qu’il a consentis, et son souci constant pour préserver l’unité nationale et la coalition sociale », a expliqué le président des forces progressistes pour le changement (FPC), dans un mot introductif de la rencontre avec la presse.

Dans une longue déclaration rendue publique et distribuée à la presse, la coalition a dressé un sombre tableau de la gouvernance du président Ghazwani.

Pour la coalition, ce régime est marqué par la fraude massive des élections législatives de 2023, de la présidentielle de 2024, par la corruption, source de frustrations, de division, de l’injustice, le népotisme, le trafic d’influence.

« Sous Ould Ghazwani le système ne fait que renforcer l’injustice et la discrimination en tout genre favorisant le racisme institutionnel et la corruption, au lieu de les combattre comme promis », lit-on dans la déclaration de la coalition avant de poursuivre : «Au lieu d’engager de véritables réformes, son gouvernement recycle des élites corrompues, les gabegistes, et amplifie l’anarchie dans les administrations publiques, où des pratiques d’épuration ethnique sont systématiquement menées ».

Et la coalition d’enfoncer le clou : « il s’abstient de s’attaquer aux formes de discriminations les plus fréquentes, notamment l’esclavage, l’enrôlement des populations et le passif humanitaire ».

Et face à cette situation, « nous avons décidé de mettre sur pieds cette coalition pour confronter ce régime et opérer un changement radical et pacifique », ont indiqué les leaders de la coalition qui en appellent à la communauté internationale pour « créer les conditions d’émergence d’un Etat de droit, une Mauritanie réconciliée, égalitaire, moderne et développée et qui accepte pleinement sa diversité ».

Signalons que l’annonce de la création de la coalition antisystème intervient au lendemain de la décision du gouvernement d’adopter une nouvelle loi portant sur les conditions de mise en place des partis politiques.

Une loi considérée par certains observateurs et leaders politique comme dirigée contre le RAG de Biram Dah Abeid et les FPC de Samba Thiam qui courent depuis des années derrière leur reconnaissance par les services du ministère de l’intérieur.

le calame

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Analyse et commentaire critique du nouveau projet de loi du ministre de l’Intérieur (Forme, Fond et Perspectives)

Dans la Forme, il y a eu sélectivité dans les convocations ( FPC non convoquées ), et par ailleurs l’opinion des partis convoqués n’a pas été prise en compte. En vérité, c’est toujours notre faire-semblant, soutendu par un subterfuge que nous avait servi Ould Eyih, avec les fameuses journées de concertation sur la réforme de l’Education…

Il faut donner l’impression d’une caution de popularité, et ici de crédibilité, par le “soutien” des partis politiques présents, “associés” qui auraient donné leur aval au projet ! Tout ça relève d’un grossier montage –un gros mensonge-, destiné à la consommation de l’opinion nationale et internationale mystifiées, car le projet est déjà concocté et mûri en amont.

En tout état de cause, il ressort des conclusions de l’échange que tous les partis demandeurs de reconnaissance et les partis officiellement reconnus ont tous désavoué le projet et demandé l’application de la loi 91-024, bien plus flexible.

Mais le ministre n’en eut cure…

Si nous nous attaquons à la critique de fond, nous dirons que les motivations secrètes du gouvernement à travers certains critères mentionnés (5000 parrains issus de toutes les régions, des sièges dans la moitié du territoire ) pour des partis qui n’existent que par le sacrifice de leurs membres, et au regard, comme on le sait, du bon vouloir du parti au pouvoir à accorder à la carte les parrainages) c’est d’effacer, d’éliminer toute Opposition crédible ou tout parti qui refuse d’être inféodé au parti au pouvoir.

Entre autres arguments, en lieu et place des critères, arbitraires, retenus, d’autres paramètres plus pertinents auraient été plus indiqués, telle

+ la participation active du Parti à la vie politique du pays

+ sa vie politique active interne ( Assemblée, activités internes, journées de réflexion, fora etc )

+ la possession d’un siège ( être localisable )

+ une gestion transparente des ressources du Parti ( règles de gestion et de contrôle respectées etc )

+ Dissolution à moins de 1 ou 2 % des suffrages, par compromis.

Ces critères sont suffisants et pertinents pour l’évaluation du sérieux d’un Parti politique.

Par ailleurs que penser de l’appel au dialogue du Président Ghazouani si ce n’est que cet appel manque de crédibilité et de cohérence, pour relever de l’hypocrisie et du cynisme ? En effet, comment, d’un côté appeler au dialogue, et de l’autre avancer son agenda secret sur des questions qui devaient relever du justement de ce Dialogue ? Comment d’un côté chercher à discuter avec les partis, dans l’inclusion, en même temps préparer en secret une loi pour les avoir pieds et poings liés ?

Cynisme quand tu nous tiens !

Quelle perspective ou conclusion tirer des manouvres du gouvernement à travers son ministre de l’intérieur ?

– Il est clair que ce projet de loi constitue une menace pour tout le monde, y compris pour les partis politiques officiels, dépourvus pour la plupart de ressources ( parrainages et nombre de sièges requis dans une limite de temps restreinte ) d’une part, et, d’autre part, par cette disposition du projet très élastique que traduit la menace à l’ordre public. A tout moment le ministre de l’intérieur peut faire tomber un parti sous le coup de cet article. Voilà pourquoi je pense que ces partis politiques reconnus devraient être plus audibles, dans leur opposition au projet du ministre…

Ce projet constitue un recul démocratique marquant et notoire !

Je crois, dur comme fer qu’avec ce gouvernement, par l’élimination des partis de l’opposition significative, l’on s’achemine, vers l’instauration d’un régime de parti unique, à la manière de Moctar Un Remake de sa stratégie; comment il procéda ?

En effet, l’on se souvient comment Moctar se débarrassa des personnalités fortes de son régime (ould Cheikh Sidiya, Mohamed Ould Cheikh et leurs partisans ) pour imposer le parti unique ), devenant le seul chef à bord !

– Faire disparaitre les Opposants, bâillonner les activistes, supprimer les libertés fondamentales d’expression et d’opinion, à terme, inféoder tous les médias pour instaurer la pensée unique comme actuellement au Mali, en Guinée Conakry, au Burkina et au Maghreb, voilà l’objectif secret de ce gouvernement.

C’est la menace ou l’épée sur nos têtes !

Quelle solution ?

Revenir à la loi 91- 024 et laisser les partis politiques compétir librement, sous la sanction des électeurs ou l’arbitrage des urnes. C’est la seule voie juste et de pacification du climat politique.

Maintenant commentons un peu les conditions personnelles, scandaleuses posées par le ministre de l’intérieur à Biram Dah pour l’obtention de son parti. Il s’agit de :

– Reconnaitre la victoire de Ghazouani, qui est une position de toute la Coalition.

– Se séparer de Samba Thiam dans cette Coalition.

– Revenir sur son jugement concernant l’ex-président Abdel Aziz.

Quelle lecture en faisons nous?

D’abord faire remarquer que cette personnalité centrale et officielle de l’Etat, ne fait pas honneur à notre Etat, si tant est qu’on en ait un !

En temps normal, dans un pays normal, elle démissionnerait ou on la ferait démissionner, parce que sa posture indique que le citoyen n’obtient pas ses droits en conformité à la loi, mais par le bon vouloir personnel d’un ministre…Mépris et violation flagrante de la loi, pour un magistrat en charge de veiller à son application !

Requête pour 1 fois, 2 fois passe, mais 4 fois de suite la même condition cela suppose qu’il s’agit d’une conviction forte, d’une posture ancrée.

Ces révélations indiquent que notre Etat n’a aucune crédibilité …

C’est un piège dans lequel, le camarade Biram n’est pas, heureusement, tombé. Satisfaire ce ministre serait se faire hara kiri, politiquement, par l’immensité du discrédit, et la perte totale de son aura politique…Et au bout, perte toute capacité de nuisance. Et c’est là que le ministre l’attendrait pour le jeter comme du klenex usé!

Biram a compris la ruse, le piège tendu, et l’a soigneusement évitée. Il faut le féliciter pour avoir fait preuve de dignité mais surtout de lucidité.

Le 30 décembre 2024

Samba Thiam

Président des FPC.

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Un Retour Historique sur le Discours de Moussa Sall au Congrès d’Aleg en 1958

La famille de Moussa Sall, président de l’Association des Originaires de la Vallée du Sud, a souhaité revenir sur son discours mémorable prononcé au Congrès d’Aleg en 1958, un moment fondateur pour la construction d’une Mauritanie indépendante et unifiée. Le congrès d’Aleg recèle bien des mystères.

Ce discours de Moussa Sall le président des originaires de la vallée du Fleuve que le gouvernement avait gardé secret pendant 5 décennies illustrant la volonté des habitants du sud de former une Mauritanie démocratique incluent toutes ses couches sociales a été dévoilé.

Moussa Sall, l’auteur de ce discours, s’est, plus tard, exilé à Washington DC où il est décédé en 1987. Voici l’intégrale du discours : Ce discours, empreint de lucidité et d’engagement, a marqué les esprits par sa profondeur et sa vision avant-gardiste.

Dans son adresse aux congressistes, Moussa Sall a décrit l’ambiance de doute et de méfiance qui régnait autour de la tenue de ce Congrès. Cependant, il a souligné que cet événement n’était pas un simple rassemblement politique, mais un examen de conscience collectif, une occasion de poser les bases de la Mauritanie de leurs rêves. Pour lui, ce Congrès était un moment clé pour dépasser les divisions ethniques et construire une unité nationale solide.

Moussa Sall a également exprimé des préoccupations concernant les départs de certaines figures politiques mauritaniennes vers le Maroc, qu’il qualifiait de menace pour l’unité territoriale et l’indépendance du pays.

Tout en appelant à la fraternité entre les différentes communautés, il a insisté sur l’importance pour l’élément noir de Mauritanie de conserver son autonomie dans ses choix politiques et économiques, loin de toute subordination. Il a appelé à une Mauritanie tournée vers une fédération forte avec ses voisins africains, notamment le Sénégal et le Soudan, plutôt qu’à des alliances hasardeuses et éloignées.

Selon lui, le fleuve Sénégal, au lieu d’être un élément de séparation, devait symboliser la solidarité et l’interdépendance entre les populations riveraines. Voici l’intégralité du discours « Messieurs les Congressistes Chers Compatriotes Voilà quatre mois que toute la Mauritanie s’interroge sur ce qui peut sortir d’un Congrès.

Ce mot de « Congrès » désormais magique soulèverait en d’autres Territoires des passions adverses. Chez nous, il a rencontré de l’indifférence chez certains, de la méfiance chez d’autres, chez tous une certaine perplexité.

Puis, peu à peu, le préjugé favorable a prévalu, et nous voilà nombreux venus dans la certitude qu’il ne s’agit plus, comme par le passé, de se rassembler pour monter une entreprise électorale.

Pour nous ce Congrès revêt une importance exceptionnelle à plus d’un point de vue. Convoqué dans un Territoire où pratiquement tout est aux mains d’un seul parti, il ne peut être qu’un minutieux examen de conscience; le linge sale, tout le linge sale va se laver en famille.

Répondant à votre appel, toutes les bonnes volontés ici présentes vont 3 jours durant mêler leur sueur à celle des leaders et des élus pour essayer de bâtir la Mauritanie de nos rêves.

L’enthousiasme qui avait envahi nos compatriotes à l’installation des Gouvernements autochtones s’est évanoui, faisant place à une profonde lassitude, à un découragement qui risque de rendre notre peuple désormais peu réceptif à toute action d’un organisme quel qu’il soit, serait-il d’utilité publique.

Comme si cela ne suffisait pas, le mois de Mars a vu le départ pour le Maroc de personnalités Mauritaniennes marquantes, qui étaient de longue date investies de notre confiance, et placées à des postes-clés de notre Gouvernement et de notre Assemblée. Nous avons voulu croire à une fugue, telle qu’il arrive à ceux qui, écrasés de responsabilités, vont changer d’atmosphère.

Nous avons dû déchanter depuis: nos compatriotes ont prêté serment d’allégeance à un souverain étranger et demandent notre rattachement au Maroc. Quels qu’aient été les apaisements prodigués, ces départs ne doivent pas être minimisés.

Au risque de passer pour séparatistes – nos compatriotes Maures ont pourtant beaucoup de raisons de croire le contraire – nous ne роuvоns nous empêcher d’être inquiets quant à l’avenir de notre unité territoriale.

Les besoins d’une politique ont créé de toutes pièces une barrière entre des ethnies qui, dans le passé, avaient pourtant réussi à régulariser leurs relations. Aujourd’hui, cette unité est en danger, car qu’on le veuille ou non, tout ce qui se transpose sur le plan racial devient d’un règlement plus délicat, Pour notre part, nous n’avons jamais douté de la possibilité de ménager entre Maures et Noirs de Mauritanie une fraternité pouvant survivre aux manœuvres dissolvantes de l’Administration coloniale dont la dominante de la politique était une ségrégation à peine déguisée.

Nous n’avons jamais cessé de nous sentir solidaires d’un Maroc qui cherchait à conquérir son indépendance par la voie qui lui a paru la meilleure. Nous n’avons jamais cessé de formuler des vœux pour sa réussite dans le concert des Nations.

Mais ses visées officiellement exprimées sur notre pays ne sont pas pour rassurer des voisins qui se voudraient des frères. Au demeurant ses revendications territoriales ne nous gênent qu’autant que nous ne tenons pas à passer pour séparatistes aux yeux de nos compatriotes Maures.

A cette considération près, l’élément noir de Mauritanie n’a jamais eu l’embarras du choix, et ce qu’un décret fit, un autre peut le défaire. Loin de nous l’idée de vouloir détourner nos compatriotes Maures de l’appel du sang et du romantisme juvénile de la nostalgie des origines, si telle était leur vocation. Il ne peut être pour nous question de leur en vouloir d’aller là-bas si le cœur leur en dit.

La logique en retour veut que nous soyons de notre côté libre de nos options. L’élément noir de Mauritanie n’a jamais appartenu. Ses intérêts matériels et moraux sont authentiquement siens, et il ne se sent aucune obligation – ni aucune vocation – de servir de trait d’union.

Dans notre esprit, communauté de culture et de religion n’est pas synonyme de sujétion. Ce Congrès devant être celui de la propreté chez soi: il semble que nous ne devrons parler ici que d’organisation intérieure, de conjonctions de toutes nos forces vives.

Comme nous venons de toucher d’un mot les derniers événements que vous connaissez tous et qui ont été diversement commentés, il est à remarquer que jusqu’à présent, l’élément noir de Mauritanie s’est gardé de toute prise de position tapageuse. Mais est-ce à dire que nous nous désintéressons totalement de toutes les questions brûlantes qui appellent des solutions? Que non ! Nous appelons de tous nos vœux l’unité Mauritanienne au sein d’une Fédération d’A.O.F. qui tiendra compte de ses particularités, une Fédération d’A.O.F. de plus en plus forte.

Comme le Président Mokhtar Ould Daddah vient de le réaffirmer avec force, ce but nous tient tellement à cœur que nous ne voulons même pas envisager d’autre éventualité qui ne saurait être en toute occurrence, que la solution du pire, pour les uns et les autres.

Notre communauté d’intérêt est plusieurs fois séculaire et sa nécessité sera de plus en plus évidente au fur et à mesure que des cadres de plus en plus valables, de plus en plus imprégnés de grands problèmes, de vrais problèmes, accéderont aux leviers de commande.

Les préjugés de tous ordre disparaitront d’eux-mêmes le jour où se lèvera le soleil de la compréhension mutuelle. Il est à remarquer que, au moment où les Territoires de la Fédération ont fait appel à toutes les valeurs intellectuelles , techniques et morales de leurs enfants pour présider à l’avènement d’une société nouvelle, la jeunesse noire de Mauritanie n’a manifesté aucune exigence, et n’a fait preuve d’aucun opportunisme.

Elle a fait preuve d’une discipline et d’un sens civique exemplaire que d’aucuns ont interprété comme de la veulerie. Elle a préféré la confrontation amicale et fraternelle des points de vue à l’indécence d’un criticisme impudiquement étalé. Elle n’a pas craint de sembler coupablement inexistante à certains spectateurs du dehors. Elle a réussi la gageure de rester hors d’un système sans sembler le bouder.

Ce faisant, elle a prouvé mieux que dans certains territoires combien elle avait, d’affectueuse et compréhensive sympathie pour son jeune Vice-Président; elle a prouvé combien l’opinion publique devait en des circonstances historiques, faire preuve de la plus grande indulgence.

Mais, sous la pression des événements, nous sommes aujourd’hui dans l’obligation morale de clamer : le sentiment est une chose l’avenir de tout un peuple en est une autre, Il n’est que temps pour ce pays qu’on sache où l’on va. Il n’est que temps pour ce pays que la chose publique passe avant les intérêts privés et que le revenu national cesse de servir au seul bien-être de quelques-uns seraient-ils élus du peuple. Nous sommes loin derrière nos voisins.

Il faut que cela change. Le projet d’exécutif Fédéral nous a semblé à son moment devoir servir de facteur d’Union. A la conférence de fusion des Partis à Dakar, nous n’avons été capables ni de donner notre adhésion, ni d’opposer un refus à l’image du R.D.A.. N’y-a-t-il pas là de quoi réfléchir.

Ne nous est-il pas permis de nous poser certaines questions. En qui désormais placer notre confiance ? Il est temps que la Mauritanie définisse nettement sa position. Nous estimons quant à nous, devant la conjoncture actuelle, que le Regroupement des Partis Africains est une nécessité inéluctable, devant laquelle aucun mouvement ne saurait indéfiniment se dérober.

Nous disons oui à l’Exécutif Fédéral tel que les Territoires en sentent la nécessité, car il est la solution d’avenir la seule perspective qui assure force, prospérité et vraie indépendance.

La thèse de Mauritanie trait d’Union a été rendu caduque par les prises de position marocaines. Il est urgent en conséquence d’axer toute l’activité du Territoire vers la Fédération en général, le Soudan et le Sénégal en particulier, car les trois Territoires se complètent heureusement et leur symbiose est non seulement vitale pour les trois, mais inévitable.

Un fleuve n’a jamais été un élément de séparation même sous l’arbitraire de 1910, et ici plus qu’ailleurs la population riveraine de droite et de gauche est indissolublement solidaire, C*est une réalité historique, géographique, économique et sociale.

Ne pas s’en convaincre tout de suite, expose à des mécomptes certains et fait augurer de douloureuses divergences. Sur un autre plan, et dans le cadre même de l’Union Française, certains lunatiques, en mal de spéculations et habitués à des attentions toutes particulières, songent à nous entraîner vers un lointain port d’attache extra fédéral.

Ayant si près Bamako, Abidjan ou Dakar, nous leur disons solennellement de ne pas compter sur nous pour une pareille invitation à l’aventure. Il reste que nous sommes prêts à tous les sacrifices pour faire une Mauritanie démocratique et prospère.

Vive la Mauritanie nouvelle dans le Cadre de la Fédération d’A.O.F. et de la Communauté Franco-Africaine.

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LA MAURITANIE N’EST PAS QUE MAURE !

Je suis à la fois très surpris et indigné de découvrir encore une fois sur la toile que certains frères et soeurs africains et surtout des ressortissants des pays voisins immédiats qui ne savent même pas qu’il y a des Noirs, des Haalpulaar (Fulɓe), des Soninko, des Wolofs, des Bamana, des Haratines… en Mauritanie. Oui, des NOIRS qui sont des Mauritaniens authentiques, de souche, d’origine et non des simples fils des immigrés Ouest-africains! Apparemment ils ignorent complétement l’histoire du peuplement, des empires et autres royaumes traditionnels dans notre sous région.
Il faut reconnaitre aussi que la politique raciste de la diplomatie mauritanienne a si bien réussi que partout dans le monde on croit que la population mauritanienne est à 100% maure (Bidhane) et que la Mauritanie doit rimer avec mauritude!
Quel est le noir mauritanien membre d’une délégation, étudiant à l’étranger qui n’a pas été victime de cette méprise dans certains pays? ” Vous êtes mauritanien , vous êtes maure ?” ou “Vous êtes “Naar”, donc vous parlez arabe ou hassaniya”!!!

Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, la Mauritanie actuelle est une création artificielle du colonisateur français et elle se situe sur les ruines de l’ancien Tekrour, Ghana, Fouta , Waalo, terres où se sont créées, puis individualisées et développées ces nationalités négro-africaines( pulaar, soninké, wolof, bambara, sérère…). Oui, la Mauritanie n’était pas terra ex nihilis avant l’arrivée des Arabo-berbères!

En réalité si on se réfère à l’histoire la population noire est autochtone et tout tend aussi à prouver qu’elle est majoritaire en Mauritanie. Nous n’en tirons pas naturellement prétexte pour exiger l’installation d’un pouvoir exclusivement noir à Nouakchott. Et comme nous le soulignions dans notre historique “Manifeste du Négro-mauritanien opprimé” de 1986, pour les Noirs, le fait d’être majoritaire et de se référer à une antériorité de l’occupation ne suffisent pas pour contrôler ce pays. L’Afrique du Sud sous l´Apartheïd était un exemple édifiant. Les Afrikaners sont d’origine européenne. Ils représentaient 3 millions sur les 25 que comptait le pays. Mais, ils sont arrivés à dominer celui-ci par le moyen de la violence politique, policière, militaire et par la domination économique et c’est la même politique inique et cynique qui est appliquée aujourd’hui en Mauritanie dans le silence et l’indifférence de la communauté internationale et africaine.


Nos frères et voisins africains attendront certainement comme disait l’autre, le jour où les européens ou américains, en panne d’une bonne cause à défendre dénonceraient enfin ce qui se passe dans ce pays si proche, alors bien sûr ils feront les choeurs. Et nos artistes trouveront subitement l’inspiration, nos poètes leurs muses, nos griots dépoussiéront leurs koras, nos journalistes leurs plumes, nos panafricanistes et “droits de l’hommistes” leurs voix, pour chanter les vaillants HÉROS assassinés dans les geôles de l’État raciste à Oualata, Djreïda, Inal, N’beyka et à Azlat , s’indigner de cette belle négritude bafouée et dénoncer enfin cet autre Apartheïd au cœur du Sahel.

Notre souhait le plus absolu serait que ces questions de couleur, de pourcentage passent au second plan pour laisser place aux seuls critères de compétence et de patriotisme.
Et comme je le souligne très souvent : Elle est belle la Mauritanie quand elle est en harmonie et assume avec fierté sa diversité et ses identités!
Ebène et sable en harmonie, Noirs et Beydanes unis, tu revivras ma Mauritanie.
Demain il fera jour et la lutte continue!

Kaaw Touré

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