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Dakar: le Sénégal inaugure son Musée des civilisations noires

Musée des civilisations noiresA l’heure où l’on parle beaucoup de la restitution des œuvres d’art spoliées aux pays d’Afrique, le Sénégal a inauguré en grande pompe, ce 6 décembre, le Musée des civilisations noires, à Dakar, en présence du président du Sénégal et d’autres personnalités.

Dans son discours, le président Macky Sall a plaidé pour un dialogue serein avec la France, après la proposition du président français de restituer aux pays d’Afrique sub-saharienne les œuvres mal-acquises. Pour rappel, Emmanuel Macron a mandaté deux universitaires pour travailler sur cette question. Bénédicte Savoy et le Sénégalais Felwine Sarr ont remis leur rapport il y a deux semaines, suscitant beaucoup d’espoir dans certains pays africains.

Felwinne Sarr qui était d’ailleurs présent à l’inauguration du musée à Dakar, venu présenter le soir, dans l’amphithéâtre du musée, une pièce coproduite par… un Belge, le directeur du théâtre de Namur, qui avait lui aussi fait le déplacement.

Il faut dire que Patrick Colpé entretient des liens étroits avec l’Afrique et plus particulièrement le Sénégal. C’est lui qui a proposé à Felwine Sarr d’écrire un ” discours aux nations africaines “, parce que ” je trouve assez insupportable la façon dont on parle de l’Afrique dans les médias “, nous explique-t-il. Quand le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a eu vent du projet, il a demandé d’accélérer l’écriture, pour que le spectacle puisse être présenté à Dakar, dans le cadre de l’inauguration du Musée des civilisations noires. ” Tous les astres étaient alignés “, se réjouit Patrick Colpé.

Interrogé sur la position du Sénégal concernant la restitution d’œuvres d’art, le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, est très clair : ” On nous propose de nous rendre des œuvres, des œuvres qui nous appartiennent. On ne va quand même pas cracher dessus. D’autant que nous avons la place pour les accueillir. ”

L’architecture monumentale est inspirée des cases rondes de Casamance

Il est vrai que le bâtiment est grand, près de 14.000 m², pouvant accueillir 18.000 pièces. C’est la Chine qui l’a financé, à hauteur de 30 millions d’Euros. L’architecture monumentale est inspirée notamment des cases rondes de Casamance (région du sud du Sénégal). Le Musée des civilisations noires fait face à au Grand Théâtre national, lui aussi financé il y a quelques années par la Chine.

” Dans ce musée, nous voulons montrer que l’Afrique peut être fière de ce qu’elle a produit comme éléments de civilisation. Nous voulons qu’un Africain qui sorte de ce musée se sente fier, optimiste pour l’avenir “, explique encore le ministre sénégalais de la Culture.

 

Le Mali, l’Egypte ou encore la France ont prêté des œuvres

L’exposition inaugurale entend mettre l’accent sur “la proclamation de la valeur de l’humain “. C’est ce qu’a indiqué le conservateur du musée, le professeur Hamady Bocoum. Le projet se veut panafricain, et présentera des facettes de tout le continent. Le Mali, l’Egypte ou encore la France ont prêté des œuvres pour l’inauguration du tout nouveau musée.

Mais il reste encore des salles vides. Vont-elles accueillir bientôt des objets restitués ? Au Sénégal, en tout cas, on se dit prêt. D’autant que le musée est présenté comme respectant des conditions de conservation idéales, à température et humidité constantes. De quoi faire taire les critiques qui disent que les pays d’Afrique ne peuvent pas assurer la conservation de ces œuvres.

L’ouverture de ce musée est le fruit d’un long processus. L’idée d’un tel espace avait pour la première fois été évoquée par le premier président du Sénégal, l’homme de lettres Léopold Sédar Senghor. C’était il y a plus de cinquante ans.

Aujourd’hui, le musée existe bel et bien. Mais les visiteurs devront encore patienter avant de découvrir ses collections. L’ouverture au grand public nécessite, nous dit-on, encore quelques réglages et mises au point.

rtbf

Senalioune

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Nouvelles d’ailleurs de Mint Derwich: De la dilatation, de la muleta et du matador

altC’est une chronique de temps de crise. Vu la pénurie de papier, je suis obligée de la rédiger sur quelques omoplates de mouton et autres supports tout aussi utiles que le dos de mes paquets de clopes, le papier toilette et le mur. Accessoirement j’ai tenté d’écrire sur les nuages mais ça n’a pas marché… Question, sûrement, de sculpture sur les nuages et de non-compatibilité bédouine. À la guerre comme à la guerre, surtout quand il s’agit de manque de papier à notre nationale et bien aimée Imprimerie ! Quand j’aurai usé toutes les omoplates de mouton, je serai sûrement obligée de passer par les signaux de fumée ou le t’bol. Après, il se peut que j’écrive sur les bandes rouges de notre nouveau truc appelé drapeau. Car, vous l’aurez remarqué, plus le temps passe, plus les bandes rouges augmentent en largeur… Nous avons commencé avec de timides galons. Ils ont, depuis, grossi. Et selon l’inspiration du « maître es bandes rouges » et de l’institution qui affiche royalement notre nouveau drapeau, les bandes rouges se sont mises à faire leurs intéressantes… Ici, deux misérables bandes. Là, tout un boulevard. Là-bas, en haut une largueur, en bas une autre… Nous voilà donc devenu peuple peinture rouge. Du coup et pour ne pas rester en veine, le vert s’est mis à avoir des vapeurs. Parfois vert agressif, sultanesque, parfois couleur de lendemains de crise de foie. Parfois les deux en même temps. Et pour le jaune… hé bien, le jaune tente de garder sa dignité de jaune, outragé par tant de rouge mais je n’ai pas encore vu notre étoile perdre une branche ou en gagner une. Ce qui ne saurait tarder : notre drapeau perd la tête et moi avec… D’accord il l’a perdue, sa tête de drapeau, depuis le referendum. Et comme on lui a imposé un hymne national martial, digne des séries égyptiennes, arabe d’entre les meilleurs arabes, en guise de camisole de force, rien de bien étrange, dans ce jeu de largeur de bandes non conventionnelles et de vert en promenade des champs. Nous avons donc un drapeau baladeur et un hymne guerrier. Et tout un pays se retrouve en pleine dilatation, à l’image de tout ce rouge qui ne sait toujours pas combien il mesure. Dilatés, nous le savions…Et aujourd’hui, dilatés tout rouge, nous voilà bien, me direz-vous, mais attendez, je dois changer d’omoplate… Me revoilà ! Veuillez accepter toutes mes excuses. Cette interruption des programmes était indépendante de ma volonté. Nous en étions où ? Ah, oui : aux bandes de drapeau, à la peinture rouge, au vert, à la dilatation des Nous Z’Autres et à l’interruption des programmes… Il y a sûrement un lien, entre la croissance exponentielle des bandes Z’à rouge et la disparition exponentielle des chaînes de télé privées. Je dis ça, je dis rien, hein ? N’allez pas raconter que j’ai dit quelque chose que je n’ai pas dit. Pas envie de me retrouver au commissariat pour et atteinte à notre drapeau Z’à bandes et pour avoir émis l’hypothèse d’une relation de cause à effet, entre ce magnifique objet à dilatation variable et nos écrans TV. D’abord, ce que je dis ne vaut pas un niébé. De plus, ce niébé, j’y tiens quand même. Sans lui, plus de parenté à plaisanterie, entre les Ba et le reste de l’univers, par exemple. Mais la prudence me conseille quand même de changer de sujet. Je n’ai pas envie de me prendre trois mois de prison avec sursis, pour apologie de notre ancien drapeau. Interlude : je dois encore changer d’omoplate. Celle que j’utilisais appartenait à un agneau. Pendant que je farfouille dans mes omoplates, moment pub : la Mauritanie, joli port de pêche, possède un climat polaire propice aux balades en moto neige. N’empêche… C’était beau toute cette assemblée d’islamistes politiques et « modérés » (j’ai quand même vu quelques têtes qu’on ne peut qualifier de modérées et quelques barbes très vindicatives… J’ai pas dit de nom ! Hé, ho!) sous ce vert et rouge et jaune à dilatation géométriquement variable et réunis chaleureusement, autour du leader du Hamas, pour parler de la Palestine… Il en faut, du rouge, pour parler de la Palestine ! Beaucoup de rouge. Et il en faut, des brainstorming sur les Palestiniens, pour que le martyr des uns devienne le fonds de commerce des autres… Beaucoup de rouge. C’est peut-être pour cela que les bandes rouges ont soudain grossi : pour saluer le malheur des Palestiniens. Peut-être qu’une fois le leader du Hamas reparti, les bandes rouges vont maigrir. Peut-être… Pause ! Je passe au dos de mes paquets de clopes : écrire une chronique entre deux « Fumer tue », c’est rock and roll ! Mais passons sur ce « tue »… En écrivant entre ces épitaphes nicotinées, je ne peux m’empêcher de penser à Paul Auster qui répondit, à quelqu’un qui lui demandait « Pourquoi fumez-vous ? – Parce que j’aime tousser »… Madame l’Imprimerie Nationale, franchement, z’êtes pas drôle ! Bref et re-bref, nous avons perdu le Nord mais nous n’avons pas perdu le rouge. Nous avons perdu le Sénat mais pas le pot de peinture. Nous avons perdu l’immobilité mais nous avons hérité de la dilatation. Et l’Imprimerie nationale a perdu le papier… Qui a dit, il y a fort longtemps : « Mauritaniens, Mauritaniennes, peuple de héros….et blablabla, et blablabla… » ? Il en faut, de l’héroïsme, pour supporter tout ce rouge. À force, ce drapeau, il va ressembler à la muleta des matadores dans une arène : tout rouge ! Et nous fonçant, comme des dératés, tête la première, énervés par tant de rouge à largeurs variables… Mon stock de supports improbables d’écriture étant épuisé et moi, passablement énervée par ceci et par tant de rouge, je vais donc arrêter ce gymkhana et aller me coucher. Il brandit quoi, le matador, quand il a fini d’agiter sa muleta? La queue et les oreilles…

Salut.

Mariem mint DERWICH

le calame

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Baaba MAAL : « J’ai eu une carrière qui a été constituée de hauts et de bas, de criantes parfois, de peur, mais … “

Baaba MAAL : « J’ai eu une carrière qui a été constituée de hauts et de bas, de criantes parfois, de peur, mais ... Le lead vocal de Daande Lenol, Baaba Maal, est en pleine préparation pour la soirée anniversaire des 32 ans de son orchestre prévue le 7 octobre prochain au Grand Théâtre, sur le thème « Cohésion sociale et unité nationale ». Dans sa maison sise à Toubab Dialaw, le musicien Haal Pulaar a fait avant-hier, une séance de répétition avec les grandes divas de la musique sénégalaise qui ont composé une chanson en son honneur et avec qui, il a va partager la scène lors de cette soirée. Histoire de les remercier, dit-il. A cette occasion, Baaba Maal, qui a fini de tisser sa toile aussi bien sur la scène nationale qu’internationale, et en chantant en pulaar, s’est confié à Sud Quotidien. Dans cet entretien, il fait le bilan de sa carrière qui a connu des « hauts et des bas » car il « n’était pas préparé à la musique ». Pis, les moyens faisaient aussi défaut à l’en croire. Baaba Maal raconte aussi comment il a construit sa carrière internationale en chantant en pulaar, «ce qui n’était pas facile» selon lui. Le natif de Podor est également revenu sur sa conception de la musique, qui doit selon lui permettre « d’éduquer », et sur ses nombreux voyages, qui ont enrichi sa musique.

 

Que réservez-vous à vos fans pour votre anniversaire le 7 octobre prochain ?

Pour l’anniversaire, ça va être une communion. Il y a beaucoup de mes fans qui disent que quand ils viennent, Baaba Maal ne commence pas très tôt, il y a beaucoup d’invités. Cette fois-ci, je leur dis que c’est moi qui commence et c’est moi qui clôture. Il y aura du 100% Baaba Maal, du début jusqu’à la fin, avec des invités en 5 à 6 tableaux. Donc, la musique traditionnelle sera vraiment très présente dedans avec l’invitation de beaucoup de divas en l’occurrence celles qui avaient écrit une chanson en mon honneur (Kiné Lam, Athia Wélé, Adja Daro Mbaye, Soda Mama Fall, Ndèye Fatou Ndiaye Ndlr). Mais aussi Fatou Guéwel Diouf avec qui on a enregistré 4 titres qu’on va présenter sur scène. Elle chante en wolof et peut-être en sérère. Moi, je chante en pulaar. C’est une mouride et moi je suis tidiane. Donc, c’est un symbole qui est là pour dire que nous, c’est le Sénégal que nous voulons. Il y a aussi les jeunes comme Abou Diouba Deh, Demba Tandia, et d’autres jeunes artistes qui vont nous rejoindre sur la scène.

Quel bilan faites-vous de votre carrière ?

C’est une carrière qui n’était pas évidente. Parce qu’au départ, je n’étais pas préparé à ça (la musique). J’aimais bien la musique. Je suis arrivé au lycée Charles de Gaulles (Saint-Louis, Ndlr), j’ai commencé à chantonner un peu dans le mouvement scout. Je suis venu à Dakar. C’est en ce moment que j’ai pris ma décision d’intégrer le Lasli Fouta et d’aller au conservatoire. Et ainsi de suite ma carrière est partie. Mais disons que quand on vient de Podor, du Fouta, on vient à Dakar et on veut faire de la musique, en ce temps-là, il fallait vraiment se battre parce qu’il n’y avait pas beaucoup de moyens. C’est vrai que la communauté m’a beaucoup soutenu. J’ai eu beaucoup d’estime et d’amour de la part de ma communauté mais parfois les moyens faisaient défaut jusqu’au moment où j’ai eu la chance quand même d’avoir une signature avec une grande multinationale comme Island Records. C’est en ce moment qu’on a commencé à sillonner. L’orchestre Daande Lenol est quand même devenu un orchestre phare dans la prestation artistique de ce monde, les grandes scènes, les grands festivals, les grandes salles comme Hollywood Board et beaucoup d’autres espaces comme Wembley avec Carlos Santana. C’est une carrière qui a été constituée de hauts et de bas, de craintes parfois, de peur mais il y a une chose qui a été vraiment solide et qui était déjà ancré dans notre vie, c’est le Daande Lenol. Le Daande Lenol est resté depuis le début une famille au-delà même de la profession de musique, sur le plan commercial mais une famille. Des gens qui s’aiment, qui s’accompagnent dans la vie.

Comment avez-vous construit une carrière internationale en chantant en pulaar sur n’importe quelle scène ?

Au Sénégal, ce n’était pas très facile parce qu’il y avait déjà quelque chose qui était à craindre. Il y a d’autres cultures. Peut-être même pas seulement la culture wolof mais la culture même de la Casamance, Touré Kunda par exemple et beaucoup d’autres. Donc, ce n’était pas facile de trouver sa place dans cet espace culturel. Mais d’un autre côté, il était très facile pour moi de voyager, d’aller en Mauritanie, en Guinée, au Mali, au Niger parce que c’est des gens qui parlent pulaar. Donc, les productions que j’avais effectuées avec Syllart production, comme « Wango Arti », « Ndemgalam », étaient arrivées très rapidement dans des pays de l’Afrique et ça m’a permis d’asseoir quand même une audience qui est beaucoup plus internationale avant même d’avoir une audience nationale. Et avec la signature avec Island, il s’est trouvé qu’au moment où je revenais m’installer musicalement au niveau du Sénégal, les gens étaient trop préparés à recevoir des artistes intellectuels qui ne sont pas issus de la famille des griots et ça était un problème au départ. Heureusement que j’avais Mansour Seck avec moi.

Vous êtes très pédagogue sur scène, vous traduisez régulièrement certains passages de vos chansons. Peut-être parce que vous avez rêvé d’être professeur ?

(Rires) Oui, il y a tout cela. Je pense que la musique généralement doit être là pour éduquer surtout la musique africaine. Parce que nous, on a appris beaucoup de choses par la musique et pour moi, le meilleur moyen de faire de la musique, c’est de remplir les chansons, les messages qui sont très forts d’autant plus que j’eus la bénédiction de mon père pour faire de la musique quand il a écouté une chanson : « Taara ». Mais comme je chante en pulaar aussi, il y a un grand nombre de personnes, de mélomanes qui disent que quand on entend Baaba Maal chanter, on sait que c’est profond, c’est solide mais on ne comprend pas le pulaar d’où la raison pour moi d’introduire toujours les chansons avec un texte ou bien après la chanson, pour expliquer de quoi parle la chanson parce que la chanson africaine n’est pas une chanson uniquement pour accompagner le temps. C’est une chanson aussi pour éduquer, pour camper l’histoire, pour préparer les responsabilités sur le plan social des jeunes. Ça m’a aussi valu le fait que les Haal Pulaar me respectent beaucoup. Je pense que la voix y est, la musique y est mais je pense que c’est surtout les messages. Les gens disent qu’on a appris beaucoup de choses à travers les chansons de Baaba Maal.

Le voyage fait partie de vous et de votre musique. Votre dernier album s’intitule d’ailleurs « The Traveller » (le voyageur). Qu’est-ce que ces nombreux voyages vous ont apporté ?

Le voyage m’a apporté beaucoup de choses. Parce que pour moi, la vie c’est un voyage et la musique c’est un voyage aussi. Parce que quand on écrit une chanson, je suis là dans mon salon, je prends ma guitare, je compose une chanson, il faut que la chanson voyage pour que les gens puissent partager cela. Pour moi, je pense que c’est mon côté pulaar, mon côté nomade qui fait que le voyage est un symbole important pour moi. Parce que la leçon la plus grande de la vie, c’est le voyage

Sudonline

Source: http://www.ndarinfo.com

 
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Les sites de mémoire de Djowol, benjamine des villes anciennes de Mauritanie

Les sites de mémoire de Djowol, benjamine des villes anciennes de MauritanieLe Quotidien de Nouakchott Djowol la rebelle et benjamine des villes anciennes de Mauritanie.

Tu es Benjamine de par ta date de reconnaissance (2015) par l’état Mauritanien comme ville ancienne de Mauritanie. Tu aurais dû l’être depuis par la richesse de ton histoire, la pluralité et la diversité de tes sites de mémoire…

Le mérite de ta reconnaissance revient à Madame Hindou Mint Aïnina, à l’époque, Ministre de la Culture et de l’Artisanat qui s’est pleinement investie pour faire aboutir ce projet. Qu’elle trouve ici l’expression de notre admiration, pour son courage, son objectivité ainsi que notre profonde gratitude.

DJOWOL SAARE

Saaré était ton nom d’origine à l’époque de l’empire du Ghana. Depuis le 9ème siècle, ses habitants ont immigré vers le sud. Sur leur chemin ils fondèrent dans le département de Barkéol sur le Gorgol Noir un village qu’ils baptisèrent Djowol et qui existe encore, aujourd’hui. C’est par la suite qu’ils rejoignirent ton emplacement actuel situé à 18 km de Kaédi où ils t’appelèrent Djowol Yowi Loodé.

– Tu es Djowol Saaré Wadjoubé Ndeni

– Djowol Yowi Loodé

– Djowol Samaye Soudou Fowrou, Samaye Mbélou Haïré

– Samaye Sabboundou Gnakoké

– Hodé Djeeri, Loutti Djoogué Mayo

– Thiéné Thiagni Biri

– Djoogué Haïnoré

– Piyodji Ndaaré Thibé

– Lerani Djahodje

Djowol, Mo Mbégnou Ghana Samb Mariam Molo Borogo

Sounno et Margnadé

Ngada et Alkabéré

Takéré Libi Loodé Athia-Ni Doodido

Mbara Haïré, Mbara Mbêlou Haïré

Sounno Warani Wonebé Eless Mbélou Haïré.

Ces expressions en langue Pular exprimées sous forme de métaphore rappellent ton glorieux passé, la beauté de ton paysage ainsi que les chevauchées de ta belle cavalerie. Elles décrivent également la stratégie de combat qu’utilisaient tes braves fils pour te protéger et remporter les victoires contre les envahisseurs ennemis.

Ta jeunesse doit connaitre le rôle joué et le sacrifice consenti par nos ancêtres à travers certains de tes sites de mémoire tels que :

– Toulel Tabaldé

– Bilbassi

– Thourouyal

– Haïré Sounné

– Haïré Madjioubé

– Haïré Toodi ou Soudou Fowrou

– Makandiam et Hayordé

– Une ancienne forge découverte récemment (le 11 Septembre 2016) par Amadou Tijani Ba fils d’Ousmane Sadio à l’endroit nommé Mogo et Codé et qui n’a pas dit tous ses secrets.

– Koylel Mbara

– Koutou Tambirou

– Haïré Dammé

– Gaalé

– Silla Doré Khaaré (marigot qui porte le nom de Silla Doré)

– Ma Maro Goumba (le profond lac qui porte le nom de Ma Maro)

– Mama Sira Madi Khoolé (le Marigot qui porte le nom de Mama Sira Madi)

Ainsi que Haïré Youldé, ou Guidi Botonté, Haïré Tékéré et Demba Pathé ou Dempété

Toulel Tabaldé

Toulel Tabaldé est une vaste plaine située au sud ouest du village surplombant le champ de bataille du Bulbassi. Elle est limitée à l’est par Doundé Diawbé actuellement occupé par le village du Tinza à l’ouest par Koylel Mbara occupé par le jardin d’Eli Samba. C’était le lieu de rassemblement de tes braves troupes guerrières à l’annonce de l’attaque du village par les ennemis ou à la veille des grandes batailles. Elles répondaient ces troupes à l’appel du Tabaldé Djayndé, du chant guerrier Goumbala et aux Baoudi Alamari.

Bulbassi et Njarendi

Bulbassi est une immense étendue de sable blanc bordant la rive gauche du fleuve Sénégal. C’était un champ de bataille où il eut de nombreux affrontements sanglants. Parmi lesquels on notera en particulier la bataille de Bulbassi du redoutable guerrier Samba Gueladou Djegui.

Cette bataille fut tellement atroce et cruelle en causant de nombreuses victimes au point où l’historien pour la qualifier a prononcé la célèbre phrase suivante : Bulbassi, Bulbassi sable blanc devenu rouge du sang des héros.

Thourouyal ou Tidi Khassé

Thourouwal est situé à l’ouest du village sur la rive droite du fleuve Sénégal non loin de Haïré Dammé.

C’est l’endroit où a échoué par le passé un bateau à vapeur. Celui-ci avait heurté un gros rocher qui était au milieu du fleuve. Après cet accident le colon français a installé des repères pour les bateaux. C’est ainsi qu’à la place du rocher, il a été fixé un long poteau métallique à l’intérieur duquel on a placée une lampe pour guider les bateaux la nuit. Ce poteau, est tombé il y a quelques quatre ou cinq ans, et il n’a jamais été remplacé.

Thourouwal rappelle aussi la résistance héroïque que sept de tes fils ont opposée aux colons français pour arrêter le travail forcé imposé par ces derniers aux populations de la vallée du fleuve Sénégal.

Thourouwal est une grande barque que certains appellent Chaland. Elle servait de moyen de transport sur le fleuve Sénégal avant l’avènement des bateaux à vapeur. Cette barque chargée de marchandises pour se déplacer était tirée par sept jeunes gens recrutés au niveau de chaque village tout le long du fleuve. Ces jeunes marchaient sur les bords du fleuve de jours comme de nuits bravant tous les obstacles. Arrivé au niveau d’un village les premiers jeunes se reposaient et ils étaient remplacés par de nouvelles recrues. Il en était ainsi jusqu’à arrivée à destination. Cette corvée a été supprimée au niveau du village de Djowol.

En effet, les sept jeunes de Djowol retenus par les colons ont refusé de s’exécuter. Pour se faire, l’un d’entre eux Abdoul Dicko Dia cracha sur le drapeau français et les autres se joignirent à lui pour le brûler. Après ce geste des jeunes, le colon abatta Abdoul Dicko d’un coût de fusil et les autres s’enfuirent et se dispersèrent dans la grande forêt qui entourait à l’époque le village de Djowol. Parmi ces sept jeunes, qu’on appelle Thiopi Djowol, nous n’avons pu identifier que six d’entre eux.

Il s’agit de :

– Sedoum Wélé

– Abdoul Dicko Dia

– Bouna Amadou Waïga

– Samba Wantcha Wélé

– Abdoul Baboye Ba

– Oumar Demba Wele

Haïre sounne

Haïre sounné est la montagne qui surplombe les cimetières et qui fait face au nord à la montagne de Toodi plus connu sous le nom de Soudou Fowrou. C’est sur cette montagne que se plaçaient les sentinelles chargées de surveiller les mouvements des troupes ennemies qui voulaient s’attaquer au village.

Toodi ou Soudou Fowrou

C’est la montagne qui est située au nord et qui fait face à Haïré Sounné. Soudou Fowrou est une montagne qui possède une caverne. C’est dans cette caverne, que les chefs des troupes guerrières du village viennent se rencontrer et se préparer avant d’aller à Toulel Tabaldé. C’est cet endroit qui servait de cachette pour leurs fétiches. Toodi est devenu par la suite Soudou Fowrou du nom d’une hyène féroce. Cette hyène avait terrifié toute la sous région avant de venir se cacher dans cette caverne. Les guerriers Djowolois l’ont abattue. Avec l’avènement de l’islam, cet endroit est devenu la place de prière des grandes fêtes de Tabaski et de korité.

Haïré Madjoubé

C’est la montagne autour de laquelle les villages de Djowol et Gori (Soninké) ont fini par s’installer définitivement à leur retour de la rive gauche du fleuve. C’est sur cette montagne que les colons français voulaient construire un FORT. Mais c’est sans compter avec la détermination et le rejet de la politique française de colonisation des populations de la vallée du fleuve.

Lors que les français construisaient les murs de la fondation le jour, la nuit, les jeunes du village procédaient à leur destruction. Le lendemain matin il était raconté aux français que l’endroit est habité par de mauvais esprits qui n’acceptent pas la cohabitation dans ce lieu. Ainsi, le projet de construction du Fort de Djowol fut abandonné.

C’est l’occasion pour moi, de prendre le contrepied de la thèse qui voudrait faire croire que la création des villages du sud de la Mauritanie date de 1904 c’est une contre vérité historique. La vérité est que il existait dans cette région sahélienne, avant l’arrivée des français un grand banditisme et des crimes organisés. Il y avait surtout de fréquentes razzias pratiquées par des hordes berbères Maure sur les populations de la vallée. Pour protéger les personnes âgées, les femmes et les jeunes et pour des raisons de stratégie guerrière les responsables des villages déplacèrent ces populations pour les installer sur la rive gauche du fleuve Sénégal qui leur sert désormais de barrière.

Ceci est d’ailleurs confirmé par l’adage Pular suivant :

Marewo Romka, Ndé Worgo Hodha qui signifie littéralement : c’est par dépit que le nord a été abandonné au profit du sud.

Seuls les hommes valides étaient restés sur place pour en découdre avec ces brigands. Il y a lieu de rappeler pour ceux qui ne le savent pas, qu’à l’époque ces populations vivaient ensemble dans le royaume du Fouta qui couvrait les deux rives du fleuve. Il y avait également le Guidimakha et le Gadjaga situés au nord est et à l’est du Fouta. Ces deux contrées peuplées de Soninké étaient dirigées par des chefs guerriers Tounka Lémou. Le Royaume Wolof du Walo quant à lui était situé à l’ouest du Fouta. Il s’étendait sur les deux rives du fleuve Sénégal, de Tekane à Keur Macene. Le Walo était dirigé par de terribles guerriers Walo Bracks. Le Fouta était divisé en plusieurs provinces gouvernées chacune par un chef guerrier. Au nombre de ces provinces on peut citer le Damga, le Nguenar avec comme chef le célèbre et redoutable Farba Djowol, le Bossoya, le Yirlabé hebiyabé, le Law, le Halaybé, le Toro ainsi que le Dimatt.

C’est avec la colonisation française que ces entités ont été supprimées ou modifiées. Un nouveau découpage territorial fut établi avec de nouvelles frontières qui séparèrent les familles. Ce nouveau découpage a fait de certaines familles des sénégalaises d’autres des mauritaniennes et maliennes dont nous vivions aujourd’hui les conséquences dramatiques.

Plusieurs batailles entre les populations de la vallée et ces brigands maure mais qui n’ont été enregistrées que par la tradition orale, ceci bien avant l’arrivé des français. Cette situation continua jusqu’à la période coloniale. On citera entres autres batailles à titre d’exemple, la bataille mémorable que les Halaybés de la région de Boghé ont livrée contre l’émirat du Brakna de Sidi Eli. Cette bataille a eu lieu dans les années 1800 qui a été retenue par l’histoire écrite. C’est quand la France a mis fin à la pratique des grands brigands et que la paix est revenue les populations qui étaient déplacées sont revenues rejoindre leur cité sur la rive droite du fleuve. C’est peut être que c’est ce retour correspond à l’année 1904.

Haïré Dammé

Cette montagne a été un lieu d’affrontements sanglants entre les jeunes guerrier du village de djeol et les berbères maure pratiquant la razzia qui les avaient attaqués.

En souvenir de leur défaite sanglante ils ont nommé la montagne Deum qui signifie le sang en maure.

Les villageois ont repris le terme Deum en le déformant pour devenir Dammé.

Gaale

Gaalé est un ancien village qui a disparu. Il était situé au nord, non loin du village de Ngolo qui porte le nom de Ghahira.

Gaalé fut la capitale et le lieu de résidence du célèbre guerrier Konko Boumoussa qui a livré bataille contre Samba Gueledjo Djegui à Bilbassi.

Koutou Tambirou

Koutou tambirou chez les soninké et Koylel Mbara chez les pular étaient les endroits où se retrouvaient les jeunes de 9 à 10 ans pour subir la circoncision avec tout le cérémonial qui l’accompagnait, à l’époque.

J’invite au terme de cet article, les cadres, les élus de nos villages en particulier la jeunesse à identifier, recenser, valoriser afin de les sauvegarder, les sites de mémoire de nos anciennes cités. Une fois ce travail fait, nous investir pour qu’ils soient pris en charge par l’Etat, ce qui est peu probable dans l’état actuel de notre pays. A défaut de cette prise en charge par l’Etat, nous en occuper nous mêmes pour restaurer ces témoins de notre riche histoire qui a été totalement occultée et falsifiée.

Abdoulaye Oiga

Ancien DG de la CNSS, Mauritanie

cridem

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Saison Peule en France, la culture Pulaar à l’honneur pendant deux mois au Blanc – Mesnil

Saison Peule en France, la culture Pulaar à l’honneur pendant deux mois au Blanc – MesnilLes mois de novembre et de décembre seront aux couleurs du « Pulaagu » en Seine- Saint-Denis  en France. En effet, la commune du Blanc – Mesnil en banlieue parisienne va accueillir pendant 45 jours  des différentes festivités culturelles pulaar.
Des délégations venues du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie et du Cameroun vont participer à ce grand évènement culturel.Des conteurs, des artistes,  des conférenciers et des personnalités pulaar sont attendus en France pour célébrer la langue et la culture pulaagu.
Les festivités débuteront le samedi 05 Novembre 2016 avec la  présence du Maire de la Commune  de Blanc-Mesnil et des officiels venus du Sénégal et de la Mauritanie. La projection de nombreux films réalisés dans le milieu Peul avec les différents réalisateurs.
Des ateliers pour initier les personnes désireuses d’apprendre la langue pulaar sont aussi programmés. La médiathèque Edouard Glissant sera ouverte pendant cette période pour le vernissage de l’exposition présence peule, poésie, musique et projection cinématographiques et table-ronde.
Mamadou LY

 

-Afriquemidi.com

 

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