Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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 Le Président de la République s’adresse à la nation à l’occasion de la 64ème fête de l’indépendance

AMI – S.E le président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a prononcé, mercredi soir, un important discours à la nation à l’occasion du 64ème anniversaire de la fête de l’indépendance nationale.

Son Excellence a annoncé qu’il a été décidé d’allouer une indemnité mensuelle de 20.000 anciennes ouguiyas aux enseignants de la sixième année de l’enseignement fondamental, et d’améliorer les conditions de vie des membres des forces armées et de sécurité en augmentant les salaires mensuels des soldats et des agents de 15.000 UM et les salaires des sous-officiers de 10.000 UM.

Il a également ordonné au gouvernement d’accélérer la convocation d’un dialogue entre les partenaires sociaux pour étudier les moyens d’augmenter le salaire minimum et à lancer une étude pour revoir le système de retraite des employés du secteur public afin d’améliorer les conditions des retraités.

Voici la traduction intégrale du discours du Président de la République :

« Citoyens

Citoyennes

Félicitations à vous tous, chers citoyens, où que vous soyez, à l’occasion du soixante-quatrième anniversaire de notre glorieuse fête de l’indépendance nationale, l’une des pages les plus brillantes et les plus mémorables de notre histoire.

Une page dont les lettres en or ont été écrites par les hommes héroïques de la résistance, avec le fusil et la plume, dans une suite de sublimes épopées émaillées de courage et vaillance, fédérant la lutte intellectuelle et culturelle et le combat armé pour le triomphe de la liberté et de la dignité de la patrie, et la défense de son identité religieuse et civilisationnelle.

La célébration de ces valeureux résistants et le souvenir de leur mémoire renforcent les valeurs d’amour et de fierté pour la patrie et réveillent le devoir de sacrifice et de loyauté envers elle.

Cela renforce également le sentiment d’appartenance à la patrie et de fierté de sa brillante histoire qui a tissé la trame authentique de coexistence qui reflète notre diversité culturelle unique et notre identité civilisationnelle exceptionnelle.

Nous devons tous, quelles que soient nos positions, faire de la préservation, du développement et de l’épanouissement de la patrie une priorité absolue pour qu’elle soit à la hauteur des espoirs et des aspirations de notre peuple, en hommage aux sacrifices de nos résistants et aux efforts de nos générations qui ont réussi à construire l’Etat mauritanien.

La nation est plus importante et plus durable que nous tous, et son bien commun prime sur les intérêts personnels et factionnels, aussi grands qu’ils puissent paraître à ceux qui les manifestent.

Elle mérite le don de soi et le sacrifice ultime comme l’illustre magnifiquement nos forces armées et nos forces de sécurité qui ont porté haut le flambeau de nos résistants et ont été, depuis leur création, et continuent d’être notre bouclier protecteur, le gardien de notre souveraineté et le défenseur de la dignité de notre peuple.

Qu’Allah entoure de sa miséricorde tous les martyrs de la patrie et que les membres de nos forces armées et de sécurité trouvent, ici, toute l’expression de l’honneur et de la considération qui leur sont dus aussi longtemps que cette journée sera commémorée.

Citoyens.

Citoyennes. L’indépendance de notre pays a constitué une restauration de la liberté, de la souveraineté et une renaissance de la nation couplée à un grand espoir nourri par notre peuple pour l’établissement d’un État au sens moderne du terme, qui gère et prend soin de ses affaires et de ses intérêts, et qui est son principal pilier et sa source d’autorité, ainsi que son objectif et sa finalité.

Plus l’État renforcera l’unité et la cohésion sociale de son peuple et fera du service au citoyen la pièce maîtresse de toutes ses stratégies et l’objectif de sa gouvernance, plus il sera en mesure d’atteindre le progrès, le développement et la prospérité.

C’est pourquoi, en raison de la gravité des facteurs qui affectent la concorde nationale, tels que le climat politique tendu, l’enracinement des hiérarchies illusoires, le fanatisme tribal et sectaire qui fragilisent notre unité nationale et notre cohésion sociale, en plus des phénomènes croissants de la pauvreté, de l’injustice et de l’exclusion, nous avons consacré notre travail tout au long de notre dernier mandat à combattre ces facteurs et à surmonter leurs effets destructeurs pour toute société.

Ainsi, nous avons opté pour le dialogue, la concertation et l’ouverture à toutes les parties comme base de notre approche dans la gestion des affaires politiques et des affaires publiques en général. Par la grâce d’Allah et de vos efforts, nous avons pu ramener l’arène politique à ce qu’un système démocratique sain exige par sa nature même, à savoir limiter les différences, les opinions divergentes et la concurrence dans un cadre de responsabilité morale, d’engagement éthique et de prévalence de l’intérêt public. Cela nous a permis d’organiser des élections présidentielles, législatives, régionales et municipales avec un consensus total sur les règles et les principes de leur déroulement.

Afin de consolider notre système démocratique, nous avons renforcé la confiance dans ses organes institutionnels et élargi la base de la représentation pour garantir l’inclusion des personnes ayant des besoins spécifiques, ainsi que la jeunesse pour laquelle aucun effort n’a été ou ne sera ménagé pour lui donner les moyens d’agir, convaincus qu’ils sont nos atouts présents et futurs.

A l’effet d’assurer la durabilité de la nette amélioration de notre gouvernance politique, nous avons dû travailler au renforcement de nos différentes institutions constitutionnelles. Ainsi, nous avons tenu à consolider le principe de séparation des pouvoirs et à renforcer chacune de ces institutions, en particulier le pouvoir judiciaire, car il est le référent qui garantit le bon fonctionnement de toutes les institutions de l’État. Nous avons œuvré à la modernisation du secteur judiciaire, au développement de son infrastructure et à l’amélioration des conditions de ses travailleurs, et lancé un processus consultatif visant à réformer la justice en profondeur, qui a abouti à un document national pour la réforme et le développement de la justice, actuellement en cours de mise en œuvre.

Cette amélioration de la gouvernance politique a joué un rôle important dans l’efficacité des efforts que nous avons déployés tout au long du premier mandat pour renforcer notre unité nationale et notre cohésion sociale. Ces efforts ont porté essentiellement sur la lutte contre la pauvreté, la précarité, l’injustice et l’exclusion par la mise en place d’un vaste filet de sécurité sociale, dont les citoyens les plus pauvres et les plus vulnérables ont bénéficié de ses différents programmes et interventions.

Ce filet de sécurité a été renforcé par les progrès réalisés en matière d’accès à l’assurance maladie universelle, avec la création d’un fonds national de solidarité santé qui a permis à près de 200 000 personnes, principalement à Nouakchott, d’accéder à l’assurance maladie à un coût symbolique. Ce fonds couvrira progressivement le reste du pays.

Nous nous sommes également opposés à tout ce qui pouvait nuire à notre coexistence et à l’harmonie sociale en luttant contre les faux stéréotypes, le tribalisme et le sectarisme. Nous avons promu les valeurs spirituelles inclusives grâce à de nombreuses réalisations dans le domaine de la promotion des affaires islamiques.

En outre, nous nous sommes attelés à la consolidation de l’État de droit et des institutions, à la promotion des libertés individuelles et collectives et à la lutte contre tous les comportements contraires aux droits de l’homme, en mettant en œuvre le plan national de lutte contre la traite des êtres humains et en œuvrant à l’harmonisation de nos lois avec les conventions et traités internationaux pertinents que nous avons ratifiés.

En outre, nous avons déployé de grands efforts pour réformer l’administration en rapprochant ses services du citoyen, en lui permettant d’effectuer ses démarches et de faire valoir ses droits avec dignité et facilité, et sur la base de la simple citoyenneté.

Nous avons soutenu ce mouvement de réforme de l’administration en luttant contre la corruption et la mauvaise gestion, tout en veillant à ce que cela se fasse de manière institutionnelle et impartiale, loin de la personnalisation et des règlements de comptes.

Rien de tout cela n’aurait été possible si nous n’avions pas réussi, avec l’aide et la volonté d’Allah, à mettre en œuvre notre stratégie de sécurité intégrée qui nous a permis de préserver notre sécurité et notre stabilité, malgré la prévalence de la violence, du terrorisme et des conflits armés dans notre environnement régional et mondial, tous facteurs qui sapent les fondements de la stabilité, entravent le développement dans toutes ses dimensions et menacent l’existence même des États.

Au cours des cinq dernières années, ce résultat a été favorisé par notre politique étrangère active et équilibrée, qui a considérablement renforcé notre présence et notre réputation aux niveaux régional et international en adoptant les règles du bon voisinage, du respect mutuel et de la promotion des intérêts communs, tout en défendant fermement les causes justes, telle que la cause palestinienne.

Ce qui a été réalisé au niveau de la gouvernance politique, du renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale est nécessaire pour traduire dans les faits ce que nous avons promis dans le programme du premier mandat, à savoir construire une économie résiliente qui s’oriente vers une trajectoire ascensionnelle.

Afin de tenir cet engagement, nous avons déployé de grands efforts pour développer les services de base en termes de qualité et d’accessibilité, promouvoir l’exploitation des secteurs productifs et développer l’infrastructure de manière à atteindre un niveau permettant une transformation économique qui conduira à une amélioration qualitative des conditions de vie des citoyens et placera notre pays sur une trajectoire de développement ascendante.

Parallèlement, nous avons lancé une profonde réforme de l’éducation, renforcé le projet de l’école républicaine, élargi la construction d’infrastructures éducatives, recruté et formé des enseignants et fourni des soutiens éducatifs, ce qui a permis de porter le taux net de scolarisation primaire à 81 %, le taux de rétention à 83 % et le taux de réussite au baccalauréat à plus de 39 %. À cela s’ajoutent le doublement de la capacité d’accueil des établissements d’enseignement supérieur et professionnel et la diversification de l’offre de formation tout en l’alignant sur les besoins du marché du travail.

Au même moment, nous avons œuvré au renforcement de notre système de santé par la fourniture de médicaments et l’amélioration de leur qualité, l’élargissement du recrutement du personnel médical de toutes catégories, l’amélioration de ses conditions de travail, la construction et l’équipement d’infrastructures sanitaires telles que les hôpitaux, les centres et les points de santé, ce qui a permis au taux d’accès aux services de santé d’atteindre près de 80 % en 2024.

De même, nous avons déployé de grands efforts pour créer et équiper des points d’eau dans les différentes wilayas, poser des centaines de kilomètres de canalisations, réaliser des milliers de raccordements aux réseaux d’eau, renforcer et étendre les réseaux de distribution, ce qui a permis de porter le taux d’accès à l’eau potable à 78 % en 2024.

Grâce aux stratégies, programmes et projets, ainsi qu’à vos efforts, au cours des cinq dernières années, nous avons pu augmenter les surfaces cultivées de 33 %. En conséquence, la production agricole totale pour la campagne 2023/2024 a augmenté de 71 %, et la contribution de l’agriculture au PIB a atteint 5,2 % en 2023.

A la faveur d’une structure institutionnelle appropriée pour le développement de notre bétail, nous avons pu améliorer les races, établir des pôles de développement intégré dans les wilayas pastorales, promouvoir la santé animale et fournir du fourrage, ce qui a permis de porter la contribution de l’élevage au PIB à 10,7 % en 2023.

Dans le même sillage, nous avons accordé la plus grande attention à nos ressources halieutiques. C’est ainsi que pour faire face au risque d’épuisement de ces ressources, nous avons soutenu la surveillance maritime et la recherche scientifique pour reconstituer les stocks et garantir leur durabilité, et nous avons encouragé l’industrie de transformation à accroître le niveau de valeur ajoutée.

La même attention a été accordée à nos richesses minérales dont l’exploitation a été réglementée et encadrée, notamment l’activité minière artisanale qui est récente, tout comme nous avons promulgué la loi d’orientation sur le contenu local et ouvert le registre minier selon des règles transparentes. Ces efforts ont permis de porter la contribution du secteur au PIB à 17,1 % en 2023.

Par ailleurs, notre approche stratégique, basée sur l’exploitation des ressources nationales pour produire une énergie durable et propre capable de répondre aux besoins croissants des citoyens, nous a permis de porter l’accès à l’électricité à 57 % et la part des énergies propres dans notre mix énergétique total à 48 % en 2023.

Aussi, les concrétisations dans les services de base et les secteurs productifs ont été renforcées par nos réalisations en termes d’infrastructures. Nous avons pu augmenter la longueur de notre réseau routier de près de 3 000 kilomètres, entre nouvelles constructions et réhabilitations, ce qui a permis d’améliorer la connectivité entre les moughataas et les capitales des wilayas. Nous avons également créé des réseaux urbains qui ont contribué à améliorer l’aspect de nos villes et la fluidité du trafic routier à l’intérieur de celles-ci.

De même, l’infrastructure portuaire a bénéficié de la même attention, tout comme l’infrastructure numérique, qui s’est développée avec l’achèvement de 1 700 kilomètres de fibre optique et le parachèvement du projet de liaison frontalière.

Toutes ces réalisations, et plus généralement les politiques économiques et monétaires que nous nous sommes attachés à mettre en œuvre, nous ont permis d’atteindre un taux de croissance de 6,5 % en 2023, de porter notre PIB par habitant à environ 2400 dollars pour la même année, et de surmonter la question de la dette publique dont le ratio ramené au PIB n’est plus que de 40 %, en 2023.

Ces actions ont constitué un pilier fort de notre politique opérationnelle, qui a permis la création de plus de 125 000 emplois directs et 268 000 emplois indirects.

Sans les chocs externes violents, tels que la pandémie de coronavirus et les graves crises sécuritaires régionales et internationales et leurs diverses répercussions destructrices sur le monde en général, les bons résultats que nous avons obtenus aujourd’hui auraient été encore meilleurs et seraient plus impactants.

Citoyens

Citoyennes

Il ressort de ce qui précède qu’avec l’aide et la volonté d’Allah et avec votre soutien et votre participation, nous avons pu, au cours du mandat écoulé, mettre en place les conditions d’une transformation sociétale conduisant à une société fière de sa diversité, réconciliée avec elle-même, dont les composantes participent à la gestion des affaires publiques et bénéficient de manière égale et équitable des richesses de leur pays.

Avec l’aide d’Allah, nous continuerons à consolider ces acquis.

Sur cette voie, comme je l’ai souligné dans mon discours à l’occasion de mon investiture en tant que Président de la République pour un nouveau mandat, je m’en tiendrai toujours au principe d’ouverture, d’apaisement, de concertation et de main tendue à toutes les composantes de l’échiquier politique.

Je suis convaincu que préserver notre pays de tout ce qui peut troubler sa marche vers la construction et le développement, afin qu’il demeure libre, indépendant, stable et sûr, nécessite une communication, un dialogue et une discussion constants entre les différents acteurs politiques et sociaux sur les grandes questions nationales.

C’est pourquoi l’organisation d’un dialogue inclusif de toutes les composantes de l’échiquier politique a été l’un des éléments les plus marquants du programme que j’ai présenté au peuple mauritanien.

En application de cet engagement et de cette conviction, nous commencerons, par la volonté d’Allah, dans les prochains mois, à contacter les différents partis politiques, de la majorité et de l’opposition, pour nous concerter sur les moyens les plus appropriés de préparer un dialogue sur toutes les questions importantes, en particulier celles liées au renforcement de notre unité nationale et de notre cohésion sociale et à la consolidation de notre système démocratique.

Comme je l’ai déjà mentionné, je souhaite que ce dialogue soit inclusif, franc et responsable et que les parties ne soient pas mues par la recherche des gains personnels et partisans au détriment de l’intérêt public.

Pour ce faire, nous devons tirer les leçons des expériences passées et proposer un nouveau mécanisme et une nouvelle méthodologie pour garantir le succès de ce dialogue.

Outre ces efforts importants pour développer la gouvernance politique, lutter contre la pauvreté, les inégalités, le chômage, la mauvaise gestion et la corruption, et renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale, nous continuerons à développer les services de base, les secteurs productifs et les infrastructures pour soutenir la croissance.

En ce qui concerne les services de base, nous poursuivrons la mise en œuvre de la réforme du système éducatif, le renforcement de l’école publique, l’amélioration de la capacité de rétention du système éducatif, l’amélioration de son efficacité externe et des conditions de travail des enseignants, ainsi que la diversification et la professionnalisation de l’offre de formation universitaire afin de l’aligner sur les besoins du marché du travail.

Nous œuvrerons également à l’atteinte de l’accès universel à des services de santé de qualité en développant et en réglementant la gouvernance du secteur, en généralisant les hôpitaux régionaux multi-spécialités et en construisant un complexe hospitalier universitaire.

Parallèlement, l’accès universel à l’eau potable sera réalisé par la diversification et la sécurisation des sources d’approvisionnement, y compris le dessalement, l’approfondissement de l’exploration des ressources souterraines et la mobilisation des eaux de surface, l’extension de la construction des barrages et la mise en place d’un assainissement efficace dans les capitales régionales, dont le premier volet est en cours de construction à Nouakchott.

Pour soutenir cet effort de service, l’une de nos principales priorités sera de renforcer notre trajectoire de développement ascendante en œuvrant à l’atteinte du niveau le plus élevé possible de sécurité et de souveraineté alimentaires par la mise à niveau de nos secteurs productifs, tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, ainsi que par le renforcement et le développement de nos infrastructures routières, portuaires et numériques.

Nous nous attelons également à exploiter nos réserves énergétiques de gaz et d’énergies renouvelables pour répondre aux besoins énergétiques domestiques et industriels, promouvoir et développer notre secteur minier et l’intégrer dans le tissu économique, ainsi que pour produire de l’hydrogène vert pour renforcer notre rôle en tant qu’acteur central dans la transition énergétique mondiale.

Mes chers compatriotes

Tous les efforts que nous avons déployés et que nous comptons déployer en matière d’amélioration de la gouvernance politique, économique et sociale ont pour objectif principal de préserver la sécurité et la stabilité de notre pays et de le développer afin d’améliorer constamment les conditions de vie des citoyens, en particulier des retraités et des responsables des services de base tels que la sécurité, l’éducation et la santé.

Soucieux d’assurer des conditions de vie décentes aux citoyens et d’améliorer leurs conditions matérielles et morales, je n’ai pas manqué l’occasion, au cours du dernier mandat, d’augmenter les salaires et les indemnités des travailleurs et les allocations des retraités.

Les travailleurs de la santé ont bénéficié d’un doublement de leurs salaires au cours des trois dernières années et d’une augmentation significative de la prime de risque. Les enseignants ont également bénéficié d’augmentations significatives qui ont doublé leurs indemnités d’encadrement, de craie et d’éloignement.

Les professeurs de l’enseignement supérieur ont également bénéficié d’importantes augmentations de salaire. Ces mesures s’ajoutent à l’augmentation générale des salaires de tous les employés de 20 000 MRO et au doublement de la pension des retraités.

Poursuivant la même démarche, nous avons décidé de créer un fonds pour financer un programme d’appui au logement des enseignants et professeurs et d’affecter l’ensemble des 2 508 logements construits dans le cadre du programme Dari, d’une valeur totale de plus de 22 milliards MRO à l’alimentation de ce fonds. Nous avons chargé le gouvernement de définir, dans les plus brefs délais, les mécanismes et les conditions d’accès à ce fonds en partenariat avec les représentants des enseignants.

Nous avons également décidé d’allouer une indemnité mensuelle de 20 000 MRO aux enseignants de la sixième année de l’enseignement fondamental, qui bénéficiera à plus de 4 000 enseignants au cours de l’année scolaire 2024-2025.

Dans le même esprit, nous avons décidé d’améliorer les conditions de nos forces armées et de sécurité en augmentant les salaires mensuels des soldats et des agents de 15 000 MRO et les salaires des sous-officiers de 10 000 MRO.

Nous avons également engagé le gouvernement à accélérer la convocation d’un dialogue entre les partenaires sociaux pour examiner les moyens d’augmenter le salaire minimum et à lancer une étude pour revoir le système de retraite des employés du secteur public afin d’améliorer les conditions des retraités.

Citoyens.

Citoyennes

Je crois au génie du peuple mauritanien et je suis convaincu qu’ensemble nous pouvons réaliser ce à quoi nous aspirons tous pour notre pays.

Ensemble, nous pouvons réaliser une transformation sociétale basée sur une forte confiance entre ses composantes et dans ses institutions, en consolidant notre unité nationale et en renforçant notre système démocratique.

Cela optimisera l’efficacité de nos efforts pour placer notre pays sur une voie de développement ascensionnelle qui accélérera l’avènement de la nation que nous voulons tous, une nation de justice, de fraternité, de progrès et de développement.

Vive la Mauritanie !

Que le salut et la bénédiction d’Allah soient sur vous. »

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INAL | Samba Thiam, president des FPC

INAL

Ce qui s’est passé à Inal ne saurait être comparé avec Thiaroye. C’est sans commune mesure, tellement la cruauté y avait été atroce  !

A Thiaroye les corps tombaient sous le feu des auto-mitrailleuses, mort douce et rapide…

A Inal, l’on mourrait lentement, avec une extrême souffrance. On mourrait par strangulation des ceinturons, par pendaison, par diète noire, par enterrement vivant, par écartèlement entre deux voitures, par traînée de corps tiré par une voiture, la corde autour du coup, les mains ligotées derrière le dos, le corps meurtri, écorché par les broussailles et le sable du désert…

A Thiaroye on mourrait d’un coup !

Voilà ce que Ghazouani laisse derrière lui pour aller compatir à Dakar, mystifier les opinions, comme si rien n’avait existé en Mauritanie. 

Ironie et cynisme, le 28 novembre ceux qui manifestèrent dans le pays pour dire non à l’oubli de ces tragiques événements de 1986 /91 se verront réprimés puis arrêtés. Personne, au vu des agissements du régime, ne peut croire à la volonté politique réelle de règlement correct de ce dossier.

INAL fut pire que Thiaroye, Tazmamart ou le Rwanda !

Samba Thiam President des FPC

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Mauritanie : Samba Thiam solidaire de Ibrahima Sarr

altLes FPC s’opposent au projet de parti unique de la CVE dans sa nouvelle formule qui laisse apparaître une manœuvre astucieuse d’une implantation à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Une position qui ressort dans un communiqué publié cette fin de semaine. Elle rejoint celle de l’AJD-MR favorable seulement à une CVE qui a permis d’aller aux dernières élections présidentielles.

Samba Thiam et Ibrahima Sarr se donnent ainsi la main pour mettre fin aux manœuvres secrètes de comploteurs dont l’agenda caché circule cette semaine sur les réseaux sociaux et qui les visaient particulièrement.

Le rapprochement des FPC à l’AJD-MR ne date pas d’aujourd’hui. Il remonte même bien avant septembre 2018 date des élections législatives municipales et régionales où Samba Thiam avait soutenu Ibrahima Sarr. Les deux combattants de la liberté avaient enterré la hache de la guerre pour mieux combattre le racisme d’Etat des différents régimes mauritaniens. Les retrouvailles dans la CVE pour aller aux dernières présidentielles ne sont le fait du hasard.

Aujourd’hui les FPC et l’AJD-MR sont les moteurs de l’opposition antisystème même si le parti ex –Flamiste n’est pas toujours reconnu officiellement. Et qu’on le veuille ou non le parti de Ibrahima Sarr est bien implanté dans le pays même si les dernières législatives n’ont pas donné les résultats escomptés. Contrairement aux dernières présidentielles où les deux leaders se sont particulièrement distingués secrètement et contribué au succès de la CVE surtout à l’intérieur du pays durant la campagne. Et comme en témoignent les résultats plus de 8 pour cent des suffrages en dépit de fraudes électorales et d’irrégularités administratives pointées par les observateurs.

Cette crise ouverte au sein de la CVE ne peut que conforter deux anciens prisonniers du mouroir de Oualata dont le sacrifice est un exemple pour les nouvelles générations.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassat

 
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Nouveau gouvernement: la liste

altAprès sa prestation de serment le 01 août dernier,  Mohamed Ould Ghazouani a formé le premier gouvernement de son mandat, dont la composition a été rendue publique jeudi soir.

    Liste complète.

1-Ministre de la Justice :  Dr Haimoud ould Ramdhane

2-Ministre des Affaires Etrangères de la Coopération et des Mauritaniens de l’étranger :  Ismaël ould Cheikh Ahmed. :

3-Ministre de la Défense Nationale :  Hanana ould Sidi

4-Ministre de l’Intérieur : Mohamed Salem ould Merzough

5-Ministre de l’Economie et de l’Industrie : Cheikh El Kebir Moulaye Taher

6-Ministre des Finances : Mohamed Lemine ould Dhehbi

7-Ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel : Dah ould Sidi ould Amar Taleb

8-Ministre de l’Education Fondamentale et de la Réforme Nationale :  Adama Soko

9-Ministre de l’Enseignement Secondaire et de la Formation Technique et Professionnelle : Mohamed Malainine ould Eyih

10-Ministre du Pétrole, de  l’Energie et des Mines : Mohamed ould Abdel Fettah

11-Ministre de la Fonction, du Travail et de la Modernisation de l’administration : Camara Salou Mohamed.

12-Ministre de la santé : Dr Nadhirou ould Hamid

13- Ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime : Nany ould Chrougha

14-Ministre du Commerce et du Tourisme: Mahmoud Sid’Ahmed

15-Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme: Khadija mint Bouka

16-Ministre du Développement Rural : Dy oulld Zeine

17-Ministre de l’Equipement et  des Transports : Mohamedou ould Mahaimid

18-Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement : Mme Naha mint Mouknass

19-Ministre de l’Enseignement Supérieur,  de la Recherche Scientifique des Technologies de la Communication et de l’Information : Dr Sidi Salem

20-Ministre de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement : Dr Sidi Mohamed ould Ghaber.

21-Ministre des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille : Dr Néné Kane.

22-Ministre de l’Environnement et du Développement Durable : Mariam Bekaye.

23-Secrétaire Général du Gouvernement : Niang Jibril

24-Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie et de l’Industrie, chargé de la Promotion de l’Investissement et du Développement Industriel : Hbibi ould Ham

25-Ministre Conseiller auprès de la Présidence de la République : Coumba Bâ

26-Commissaire à la Sécurité Alimentaire (CSA) : Mohamed Mahmoud ould Bouassrya.

27-Commissaire aux Droits de l’Homme : Hacena ould Boukhreiss.

Le nouveau président mauritanien a été élu à l’issue d’un scrutin organisé le 22 juin 2019.

 

le calame

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El Hadj Mamadou Bâ, le fondateur d’Al Falah : Le combattant contre l’ignorance, l’analphabétisme et leurs effets/Par Sy Mamadou Samba

altAnalphabète et berger jusqu’à l’âge de seize ans, Elhadj Mahmoudou Bâ, appelé Samba Coumba avant d’accomplir le Hajj, rompt avec la bergerie au profit de l’école coranique, tronquant ainsi le bâton contre le livre. Après quatre ans d’études chez un marabout peul d’ethnie, au Fouta, il mémorise le Coran intégralement (ce qui est exceptionnel à l’époque, son premier exploit !). Six mois plus tard, il se rend au Sahal chez un grand marabout Maure, au nom d’Abdoul Fattah Atturkisi, au Nord de Moudjéria, avec qui, après deux ans d’études, il obtint son IJAZA, (l’équivalent d’une maitrise ?).

Un savant …

            Toujours assoiffé du savoir, il se rend en Arabie Saoudite en 1924 à pied. Le voyage fut périlleux et dura un an avant d’atteindre la Mecque où dès son arrivée, il accomplit l’UMRA. Etudiant quinze années durant en Arabie Saoudite, il obtint un diplôme supérieur qui le plaça au rang des savants en matière islamique les plus gradés de leur génération. Il déclina alors l’offre alléchante des autorités saoudiennes qui tentèrent en vain de le retenir chez elles afin grossir l’effectif de leurs professeurs, sous prétexte que c’est son pays qui avait le plus besoin de lui.

C’est dès lors qu’il décida de sacrifier son bonheur au profit de son peuple, contrairement à ses homologues africains dont on connait les appétits et l’âpreté aux gains. Il aurait pu vivre dans l’opulence s’il avait accepté de rester en Arabie Saoudite ou dans un des Etats du Golfe dont quasiment tous les dirigeants suprêmes, ses anciens collègues dans les Universités moyen-orientales qui l’appréciaient à sa juste valeur et le connaissaient mieux que ses compatriotes, lui avaient fait la même offre que celle des Autorités saoudiennes, mais lui choisit de sacrifier cette vie qui aurait pu être aisée, au profit de l’intérêt de son peuple dont il savait les besoins culturels  immenses, étant analphabète et inculte majoritairement.

Ainsi il rentra en Afrique où dès son arrivée, il créa Al-Falah (le Salut) à Djeol, son village natal, en 1941, dans le but de retirer son peuple de l’ignorance et de l’analphabétisme, deux facteurs du sous-développement dans le sens multiforme du mot. Il tenait à révolutionner l’enseignement coranique traditionnel aussi vieux que l’islamisation du continent africain noir, dont l’improductivité, l’archaïsme et la pénibilité n’étaient plus compatibles avec un monde moderne qui bouge et exige, entre autres, le respect des droits humains et l’emploi qui puisse offrir à l’homme une vie digne et décente. Un des aspects de son combat concernait aussi la restauration de l’islam qui était dénaturé par les innovations blâmables (bid’a et hirk).  Et le seul moyen pour y parvenir, était de lutter contre l’ignorance, car un ignorant ne peut pas, même s’il le voulait, être un bon musulman. “Igra”, c’est par ce mot que l’Ange Gabriel ouvrit la prophétie de notre noble Prophète (PSL).

En conséquence, il mit GRATUITEMENT son école à tous les peuples d’Afrique de l’Ouest et centrale, sphère principale de sa mission socioculturelle, interdit la mendicité dans ses Medersas, introduit la gymnastique dans son enseignement, deux innovations dans l’école coranique traditionnelle, vues d’un œil malveillant par la classe maraboutiques. Déjà il se fit des adversaires avec ses deux innovations, deux des piliers de sa réforme perçue comme un séisme par le conservatisme religieux en alliance avec le colon.

Irrités par sa réforme qui touchait à leurs intérêts, le colon et les marabouts de Fouta (ancien Tekrour) formèrent un front commun pour lui barrer le chemin afin de solder sa mission en échec. Tous deux ne voulaient pas qu’il réveillât les populations analphabètes, puisque seul l’ignorant est colonisable et exploitable. Donc, cette réforme était pour les marabouts « maraboutistes » comme une déclaration de guerre ouverte. Ce qui se sera de fait dans un vrai bras de fer entre le réformateur falahi engagé et l’alliance colon/religieux réactionnaires, tout le long de sa mission socioculturelle qui ne prit fin qu’avec la fin de ses jours ! En effet, il mourut le 04 Janvier 1978 à l’Hôpital National, quelques heures seulement après son évacuation sanitaire de Djeol, où il s’était rendu dans le cadre de son action socio-humanitaire.

… Et un réformiste

La guerre qu’il mena sa vie durant contre les forces réactionnaires fut rude d’autant que l’aristocratie religieuse, exclusivement de caste tooroodo à l’époque, non seulement ne vit que sur l’exploitation des populations du fait de leur ignorance, mais aussi, elle n’entendait pas se faire détrôner par un peul qu’elle considérait comme inférieur n’étant pas un des tiens, c’est-à-dire de la caste tooroodo, réputée par son attachement aux valeurs ancestrales, viscéralement conservatrice, et allergique  à toute idée du changement. Elle monopolisait les affaires religieuses, et à ce titre, se considérait plus noble que les autres castes. Illusion dont elle n’a pas pu se défaire jusqu’à nos jours d’ailleurs, par endroits. Elle considérait donc le jeune réformateur comme un intrus dans son domaine réservé, jusqu’à ce que celui dissipât sa prétention d’être le plus noble, par ses enseignements libérateurs, démocratiques et modernes. Elhadj Mahmoudou Bâ enseignera que le plus noble, le plus proche de Dieu, est celui qui craint Allah (Loué Soit-Il) le plus. « Inna Akaramakum inde’Allah Akgâkum »(Coran).

            Le colon lui, en dehors de sa mission de christianisation qui est incompatible avec l’ouverture des écoles arabes islamiques dans ses colonies, prit Mahmoudou Bâ pour un agent du wahhabisme avec ses idées jugées subversives, révolutionnaires, susceptibles de menacer son empire colonial. Donc la logique coloniale dont on connait la finalité, justifiait sa mise tout en œuvre pour contre carrer l’action du savant réformateur. C’est dans cet ordre d’idées qu’il Il finit par interdire l’envoi des étudiants de l’AOF à Al-Azhar, Université qu’il considérait comme formatrice des révolutionnaires destinés à combattre le colonialisme. C’est alors, comme solution alternative, que fut créé l’Institut Islamique de Boutilimit en 1952 qui devint opérationnel en 1953 et accueillit la première promotion des étudiants africains ressortissants des pays sous domination française.

Il est fort instructif à ce stade de souligner que le fait qu’il ne fût pas tooroodo, était la cause du gros des problèmes qu’il a eus avec la classe maraboutique qui était à l’époque quasiment de cette caste qui prétendait être à tête de la hiérarchie sociale. S’il était un des leurs, non seulement il n’aurait pas eu toutes ces difficultés d’ordre essentiellement culturel, mais aussi il aurait été adoré et même divinisé par ces fanatiques marabouts dont il était supérieur en terme du Savoir. Non seulement il n’était pas Tooroodo, mais le comble était qu’il voulait aussi abolir le système des castes, remettre le wirdu et le soufisme à leur place, entreprise qui fit une goutte d’eau qui déborda le vase.

Instructif est aussi de souligner qu’il fut l’objet d’accusations mensongères de la part de ses éternels détracteurs, à savoir les marabouts malveillants, selon lesquels il avait vendu ses étudiants du Caire. Par cette accusation grave, elle voulait sa peau ou du moins la fermeture de ses écoles où qu’elles se trouvent dans le monde. Mais en fin joueur, acceptant la sommation qui lui était faite par les autorités coloniales de ramener ses étudiants du Caire au Sénégal pour infirmer l’accusation, le leader d’Al-Falah avait pu manifestement lever les charges retenues contre lui, en déjouant le complot ourdi contre lui et ses écoles, à la grande déception de ses comploteurs. Un rapatriement amer devint bénéfique pour les écoles falahies, en  ce sens qu’elles s’en étaient renforcées et revitalisées par leur extension fulgurante à travers tout l’espace sahélo-saharien, au soulagement du monde progressiste, libre et démocratique.

Contre l’esclavage

On ne comprendrait pas son action contre la stratification sociale, l’esclavage, et les innovations blâmables (bid’a) qui ont dénaturé l’islam jusqu’à ce que celui-ci fût appelé « islam noir » par un certain Anthropologue français (Paul Marty, je pense), si j’omettais de parler de l’Almamiyya. Un Etat théocratique, féodal, dirigé par une élite tooroodo qui détrôna la Dynastie des Déniyankoombe, un royaume peul païen, dont on parlera le pouvoir, on ne peut plus répressif et esclavagiste, dont furent particulièrement victimes ses sujets musulmans qui ne pratiquaient leur religion qu’en cachette.  L’Almamiyya né de la révolution tooroodo de 1776, eut le mérite de libérer le peuple de Fouta de la dictature des Satiguis, sans pour autant par manque de clairvoyance, le soustraire du joug de la féodalité et du conservatisme que combattra Elhadj Mahmoudou Bâ deux siècles plus tard.

En dépit d’une montagne d’obstacles plantés sur son chemin, Elhadj Mamoudou Bâ avait réussi sa mission reconnue par l’Unesco qui lui avait fait l’offre de rejoindre ses effectifs, l’opportunité d’or qu’il n’avait pas voulu saisir, préférant répondre à la demande de Maitre Moctar Ould Daddah, premier président de la République Islamique de Mauritanie, alors qu’il était en mission culturelle au Cameroun à l’appel du président Amadou Ahidjo.

Devenu ainsi fonctionnaire de l’Etat mauritanien à partir de 1962, avec comme mission, la modernisation de l’enseignement arabe, Moudir’Al-Fallah accomplit avec succès sa mission en tant qu’Inspecteur Général de l’Enseignement arabe, en cumul avec la direction de ses écoles implantées dans plus de 40 pays de l’AOF, où aujourd’hui encore, se trouvent ses empreintes ineffaçables, malgré le déclin d’Al-Falah (qui est toutefois en passe d’être réhabilitée à Djeol par de jeunes sunnites bien déterminés). Grâce à lui, la Mauritanie se singularise par son bilinguisme où elle dispose autant de cadres arabisants que francisants. Du jamais vu en Afrique subsaharienne depuis la disparition des Universités de Tombouctou, de Walata et de Jennie, due au recul de la foi qui caractérisa le XVIe et le XVIIe siècle.

A noter que dans les écoles falahies, au bout de deux ans au plus, les élèves arrivent à parler couramment la langue arabe, contrairement aux talibés, élèves de l’école coranique traditionnelle, qui vont jusqu’à mémoriser le Coran, sans avoir accès à cette belle langue par laquelle s’exprime le Coran, la Parole d’Allah (Loué Soit-Il), ni comprendre le sens des sourates. De plus, après le bac, les jeunes falahis peuvent intégrer l’école publique d’où ils sortiront avec des diplômes leur offrant l’emploi, au même titre que les élèves du secteur public. Chose impensable chez l’école coranique traditionnelle non structurée, dont l’issue des talibés, à quelques exceptions près, c’est le chômage ou le versement dans le maraboutage. Sinon, ils se lancent dans de petits métiers, dont principalement le commerce ambulant. La mendicité caractérise cette école et constitue un moyen d’enrichissement pour les marabouts. Tandis que les élèves d’Al-Falah eux, vivent dans l’internat grâce à la participation financière de leurs parents, ou des dons des sympathisants.

Accusation mensongère

Après sa mort, Mahmoudou Bâ continua de faire l’objet de calomnies et de diffamations de la part de ses détracteurs toorombe et assimilés qui l’accusaient du favoritisme en faveur des cadres fulmbeaynaambe. Ils soutiennent qu’il a aidé ses parents peuls à accéder aux hauts postes politiques et administratifs lorsqu’il était Inspecteur général de l’enseignement arabe. Accusation mensongère et anachronique (la période faste de ces fulmbe se situe entre 1980 et 1991, alors que Mahmoudou Bâ est décédé depuis 1978 !) que j’ai essayé de réfuter par des faits concrets, et du coup, de prouver l’ingratitude des disciples falahis toutes ethnies confondues à l’endroit de leur cheikh. La majorité d’entre eux se sont reconvertis dans le maraboutage ou ont adhéré à des voies soufies qu’ils avaient combattues sans complaisance avec leur maitre, attirés par les biens de ce bas monde.

            Somme toute, Elhadj Mahmoudou Bâ a contribué au rayonnement de la civilisation universelle, au recul de l’ignorance dans le monde, plus que tout autre marabout de son temps, à l’affranchissement des esclaves dans plusieurs communautés africaines, au désenclavement culturel des populations rurales de la sous-région, et aussi au rapprochement des peuples. Sur ce vaste terrain miné, nous n’avons pas encore vu son successeur de son calibre. Contrairement aux réformateurs qui l’ont précédé, qui avaient utilisé “l’épée, le sabre et le fusil” dans leur mission islamique, Mahmoudou Bâ, stratège incomparable, diplomate et pédagogue hors du commun, n’avait comme arme que sa force du verbe et son talent de prêcheur et d’enseignant, pour le même combat qu’eux.

C’est de Djeol qu’il est parti pour la première fois à la conquête du savoir.  C’est à Djeol, son village natal qu’il est revenu à la fin de ses études, fonder Al-Falah en 1941. C’est à Djeol où se trouve son tombeau. Paix à son âme, aamiin !

NB : Un résumé d’un texte de 642 pages ! C’est une matière brute à exploiter !

le calame

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