Mauritanie : Sit-in pacifique en soutien aux Peuls interrompu par la police à Nouakchott*

*Mauritanie : Sit-in pacifique en soutien aux Peuls interrompu par la police à Nouakchott* Nouakchott, 22 mai 2025 – Un sit-in pacifique organisé ce jeudi matin devant les locaux des Nations unies à Nouakchott, en solidarité avec les populations peules victimes de massacres au Mali et au Burkina Faso, a été interrompu par l’intervention des forces de l’ordre mauritaniennes. Répondant à l’appel de plusieurs organisations de défense des droits humains, d’acteurs de la société civile et de leaders politiques, les manifestants ont brièvement exprimé leur indignation face aux violences récurrentes qui visent les Peuls dans le Sahel. Des vidéos récentes, largement relayées sur les réseaux sociaux, témoignent d’exactions graves : femmes, enfants, vieillards tués dans des conditions atroces, dans l’indifférence quasi générale. Parmi les manifestants, Fatimata Diallo, militante bien connue des mouvements citoyens en Mauritanie, a pris la parole : « Nous ne sommes contre personne. Nous voulons que tous les peuples soient respectés, mais laissez-nous soutenir le peuple peul massacré en silence. »
Le sit-in s’est déroulé dans le calme, mais a rapidement été interrompu par la police, qui a exigé la dispersion des participants. Une décision qui a suscité l’incompréhension et l’indignation de nombreux présents. « Pourquoi autoriser les manifestations pour Gaza et empêcher celles qui dénoncent les tueries des Peuls ? » s’est interrogé un manifestant.
Présent sur les lieux, M. Samba Thiam, président du parti FPC, a tenu à préciser le message porté par cette mobilisation : « Nous sommes venus montrer que nous condamnons les massacres de personnes innocentes. Et il faut que ce soit très clair : nous ne soutenons pas les terroristes, qu’ils soient peuls ou non. Le terrorisme doit être condamné sans équivoque. » Malgré l’intervention des forces de l’ordre, les manifestants ont pu, ne serait-ce que brièvement, faire entendre leur voix. Ce sit-in, bien que écourté, met en lumière un sentiment d’abandon croissant ressenti par les défenseurs des droits humains face aux drames que traverse la communauté peule au Sahel.
#senalioune
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