Daily Archives: 09/02/2011
Les étudiants de l’ISERI manifestent devant le ministère des affaires islamiques
Plusieurs dizaine d’étudiants de l’institut Supérieur des Etudes et Recherches Islamiques(ISERI) ont organisé un sit-in, mercredi matin, à l’entrée du ministère des Affaires islamiques pour revendiquer leur remise sous tutelle du ministère de l’éducation nationale. Les étudiants de l’ISERI, transformé récemment par décret présidentiel en université islamique, on également insister sur l’urgence de l’amélioration de leurs conditions de vie et d’étude, notamment à travers l’octroi des bourses, le transport et la restauration.
« Depuis, sa transformation en université, aucune avancée palpable n’a été enregistrée sur le terrain, pas même la mise en place d’un restaurant », ont souligné des étudiants de l’ISERI.
Il convient de noter que la majorité des manifestants sont affiliés à l’Union Nationale des étudiants mauritaniens(UNEM).
ANI
Témoignage: J´accuse Ould Taya par Kane Chérif-Journaliste -Rouen-France
Journaliste, j’ai été engagé dans la fonction publique en tant que cadre. J’ai été détaché à l’office de Radio Mauritanie en 1977. J’y ai travaillé sans interruption jusqu’au moment des graves évènements qui ont secoué le pays en 89 entre le Sénégal et la Mauritanie. Evènements qui ont été à l’origine de ma cessation d’activité et de mon exil en France.
Après les affrontements ethniques en avril 89 entre le Sénégal et la Mauritanie, j’accuse Ould Taya et son régime d’avoir engagé un vaste mouvement de déportations de citoyens noirs, en particulier contre une des composantes du pays, les Haalpulaar, une ethnie qui vit également du côté du Fleuve Sénégal.
J’accuse le régime Ould Taya d’avoir prémédité et entrepris cette opération par l’établissement d’abord de listes par la direction générale de Sûreté.
Parmi celles-ci figuraient notamment de hauts fonctionnaires, des universitaires, des journalistes, cadres moyens ainsi que du personnel subalterne, des militaires et de simples villageois paysans. Certains ont été conduits directement de leur lieu de travail à l’aéroport, d’autres ont comparu d’abord devant le directeur de la Sûreté ou un directeur régional de la police ou parfois même devant un simple commissaire de police de quartier avant de subir le même sort.
Ce qui était encore la meilleure chose qui pouvait arriver à la personne. Car il arrivait que l’on soit gardé dans des “villas” réservées à cet effet pour on ne sait combien de temps et soumis à des tortures. C’est dans ce contexte que j’ai été à plusieurs reprises amené et convoqué à la police.
Ce jeudi 22 mai à 11h, deux policiers en civil sont venus me chercher à la Radio au moment où je m’apprêtais à effectuer un reportage. Avant de les suivre, j’ai informé mes collègues de cette convocation. A bord d’une R5 blanche de la police, nous sommes passés par la Télévision pour y prendre un collègue réalisateur Bâ Moussa Sidy avant d’être conduit au commissariat du quartier du Ksar.
Arrivés à destination, les policiers nous ont introduits dans une grande salle d’attente bondée de monde, des négro-mauritaniens et essentiellement des haaalpulaar. Vers midi, le commissaire m’a tout simplement demandé de lui présenter mon certificat de nationalité.
Après cette vérification d’identité, je suis reparti à la radio par taxi. J’ai appris par la suite que mon collègue de la Télévision avait été relâché .Ce jeudi 1er juin, j’étais encore à la radio. A 9 h, un policier en tenue, cette fois-ci est venu me chercher en présence de mes collègues. Il m’a emmené à pied au commissariat de la police qui se trouve en face de mon lieu de travail.
A notre arrivée, il m’a immédiatement introduit dans la salle d’attente. Vu la longue file d’attente, je ne fus introduis dans le bureau du commissaire que vers 16h pour y subir un interrogatoire. J’ai décliné comme d’habitude mon identité.
Mais à ma grande surprise, l’interrogatoire a porté sur mes “supposés relations” avec le mouvement FLAM ( Forces de Libération Africaines de Mauritanie). Ne voulant pas et ne pouvant pas répondre à aucune des questions sans m’enferrer davantage j’ai préféré garder le silence. Le commissaire me renvoya à une autre audience le samedi 3 juin. Rentré chez moi, j’ai appris que Bâ Moussa Sidy a été déporté au Sénégal.
J’apprendrais plus tard qu’il était question que je sois déporté en même temps que mon collègue de la Télévision, n’eût été l’intervention de ma tante Aïssata Kane, ex-ministre aux Affaires sociales sous le régime de Ould Daddah et à l’époque consultante d’une ONG et conseillère au Ministère de la Condition Féminine et actuellement à la retraite.
Elle a joué un grand rôle de médiation dans cette affaire. C’est ainsi que je me suis présenté au commissariat central la date susmentionnée accompagné de ma tante Aïssata Kane muni de la copie du certificat de nationalité. Auparavant je lui avais confié tous mes originaux par mesure de sécurité.
En effet, je craignais qu’on me les confisquât après l’interrogatoire comme ce fut le cas de la plupart de ceux qui avaient été convoqués. L’interrogatoire cette fois-ci en présence de ma tante portait sur nos liens de parenté.
Les autorités connaissaient bien ces liens de parentés avec elle et avec d’autres cousins comme Ibrahima Abou Sall et Kane Saidou et un collègue de travail Ibrahima Mocktar Sarr qui étaient à l’époque détenus à la prison d’Aioun, prisonniers d’opinion pour avoir publié le Manifeste du Négro-mauritanien, une diatribe contre le racisme des noirs en Mauritanie et soutenus par Amnesty International.
Après cette introduction , le commissaire demanda à un policier de me faire sortir pour le laisser en tête à tête avec ma tante. Il me conduisit dans une cellule en me poussant violemment à l’intérieur puis m’enferma à clé. J’étais seul dans une cellule réservée généralement aux délinquants.
J’y suis resté jusqu’au moment où le même policier est venu m’ouvrir pour me reconduire chez le commissaire. Il était 10h. Le commissaire m’a dit que j’étais libre et je suis reparti avec ma tante. J’ai voulu reprendre aussitôt service mais à ma grande surprise, le directeur de la radio m’a notifié verbalement que j’étais remis à la disposition du Ministère de tutelle.
Ce que me confirma verbalement le directeur général à l’issue d’un entretien qu’il m’a accordé .Et c’est le début d’un camouflage qui ne dit pas son nom. Après d’interminables va et vient au Ministère de l’information, j’ai appris que j’avais été licencié pour abandon de poste. C’est le procédé utilisé pour donner une couverture légale aux nombreuses déportations ou licenciements abusifs.
J’ai néanmoins procédé à un recours hiérarchique qui bien sûr est resté sans suite. Je pensais que mon licenciement était la finalité de toutes ces persécutions et que j’en avais fini avec les tracasseries policières.
C’était lourdement me tromper Ce jeudi 29 juin à 20h, deux policiers en tenue sont venus à la maison. Nous sommes montés dans une 404 camionnette noir blanc de la Police. Ils m’ont emmené au commissariat Toujounine, à 10 km environ de la capitale. Ils m’ont introduit dans le bureau du commissaire qui m’attendait.
Ils sont ressortis me laissant seul avec lui. Le commissaire a commencé à parler en Hassanya, dialecte maure. Ne comprenant pas tout ce qu’il me disait j’ai gardé le silence. Puis il reprit son discours en français pour me dire que c’était une preuve que je n’étais pas mauritanien parce que ne parlant pas Hassanya.
J’ai rétorqué que je parle le pulaar et le français. Cela l’a exacerbé et il m’a menacé de me faire retourner chez moi qui pour lui était le Sénégal. Il a commencé lui aussi à me parler des FLAM et a prétendu que j’en faisais parti. Puis le commissaire a appelé les deux policiers qui m’ont jeté par force dans une petite salle. Ils m’ont tabassé à coup de matraque avant de fermer la porte sur moi.
J’ai passé la nuit dans cette salle minuscule jusqu’au petit matin. Au réveil je divaguais dans un esprit vague par manque de sommeil. Je tournais en rond dans cette cellule. A 7 h j’étais enfin libre. Vu l’état dans lequel j’étais, je suis parti chez ma tante. Celle-ci s’est plainte aux autorités qui ont prétendu que c’était une erreur.
Craignant pour ma sécurité, j’ai décidé d’habiter chez un ami pour éviter l’isolement. Je suis resté ainsi sans emploi et sans ressources jusqu’au 23 août, date de mon embauche comme coordinateur et responsable de la mobilisation sociale à l’UNICEF dans le cadre des journées maghrébines de vaccination du 15 octobre au 18 décembre 1989.
Ce contrat de travail me donnait en quelque sorte une protection internationale. Je ne me trompais pas puisque certains hauts responsables du Ministère de l’information sont effectivement venus, à plusieurs reprises, à l’UNICEF pour s’entretenir avec le représentant de ma présence au sein de cet organisme.
Ce dernier qui envisageai de me mettre dans un autre projet à la fin de mon contrat, s’est vu, pour un problème de sécurité, obligé de me conseiller de quitter le territoire avec une proposition d’une mission à Paris.
Cela devenait nécessaire car ma sécurité n’était plus assurée dans mon propre pays. J’ai quitté Nouakchott le 1er janvier 1990 à 00h 35 par un vol Air Afrique et depuis je vis en exil en France.
Cherif Kane-Journaliste-Rouen-France
Abdoulaye Wade se déclare “dessaisi” du procès de Hissène Habré
AFP : Hissène Habré, âgé de 68 ans, avait été renversé en 1990 par l’actuel président tchadien, Idriss Deby Itno et s’était alors réfugié au Sénégal. Il est accusé de milliers d’assassinats politiques et de torture systématique entre 1982 et 1990.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade s’estime mardi “dessaisi” du procès de Hissène Habré et refuse, dans un entretien au quotidien français La Croix, que l’ex-dictateur tchadien soit jugé par une juridiction spéciale au Sénégal comme le proposait l’Union africaine (UA).
“La cour de justice de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, ndrl) a déclaré que le Sénégal, en l’état actuel, n’avait pas le droit de juger Hissène Habré”, déclare le chef de l’Etat sénégalais.
“Maintenant, le président de la commission de l’Union africaine dit qu’il faut créer une juridiction spéciale pour le juger au Sénégal (…) J’ai dit stop. Je suis dessaisi”, poursuit-il, estimant que “c’est à l’Union africaine de prendre ses responsabilités”.
“L’UA veut créer une nouvelle juridiction pour le juger au Sénégal”, se justifie-t-il. “J’ai dit non, car sinon ses avocats vont me reprocher d’avoir créé un tribunal ex-nihilo. Il faut que l’Afrique assume ses responsabilités. J’espère que Hissène Habré sera jugé par l’Afrique elle-même et non par la Belgique ou un autre pays”.
“Je ne le remettrai pas non plus à la Belgique”, a-t-il insisté.En 2006, l’UA avait demandé au Sénégal – où Hissène Habré vit en exil – de le juger “au nom de l’Afrique” pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture, ce que le président sénégalais avait accepté. Cependant, aucune information judiciaire n’a encore été ouverte.
L’UA avait présenté mi-janvier un projet prévoyant la création d’une chambre africaine extraordinaire au sein des tribunaux sénégalais, habilitée à poursuivre les suspects de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et de torture commis au Tchad entre juin 1982 et décembre 1990.
En décembre, le président Wade avait cependant déclaré “en avoir assez” de de l’affaire Habré et affirmé qu’il la “renvoyait” à l’UA, ce qui avait provoqué déception et inquiétude chez les ONG représentant les victimes.
En janvier, M. Wade avait évoqué la possibilité de renvoyer Habré au Tchad, où l’ex-dictateur a été condamné à mort par contumace en 2008.
Hissène Habré, âgé de 68 ans, avait été renversé en 1990 par l’actuel président tchadien, Idriss Deby Itno et s’était alors réfugié au Sénégal. Il est accusé de milliers d’assassinats politiques et de torture systématique entre 1982 et 1990.
LA LIBRE.BE
Les réfugiés mauritaniens au Forum social mondial.
L’ouverture du forum social mondial a eu lieu ce 06 février 2011 à Dakar. La RTS point de départ de la marche a refuse du monde. En effet, les adeptes de la bonne gouvernance étaient des milliers à participer a cette cérémonie d’ouverture. Il a fallu près de trois tours d’horloge aux marcheurs pour rallier l’université Cheikh Anta Diop, point d’arrivée de la marche. Combien étaient-ils ? Cent mille, deux cent mille. Difficile de répondre à cette question.
Dans tous les cas il y avait prés de 130 pays qui étaient représentés parmi lesquels la Mauritanie. Disons, quelques dizaines de réfugiés mauritaniens. Ces derniers n’ont pas raté, donc cette aubaine. Toujours munis de leurs pancartes et de leurs banderoles, ils se sont bien illustrés comme l’attestent les nombreuses sollicitations dont leurs dirigeants ont fait l objet. Sur les pancartes on pouvait lire, entre autres: Non au Racisme en Mauritanie! Libérez Biram Ould Dah, Non a un retour sans une indemnisation juste et équitable.
Moctar Hamidou Sy,
Réfugié mauritanien à Dakar.
La COD qualifie les médias publics de « caisses de résonance pour la propagande du régime »
A Monsieur le Président de la Hapa
Objet : Couverture par les médias publics des activités des partis de l’opposition démocratique
Monsieur le Président,
Il est désormais établi que, depuis le coup d’Etat du 6 août 2008, les médias publics ont été consacrés au service exclusif du pouvoir autoproclamé et des forces politiques qui l’ont soutenu.
Ainsi, non seulement la Radio nationale, la Télévision, l’Agence Mauritanienne d’information et les journaux qu’elle édite sont redevenus de simples caisses de résonance pour la propagande du régime et les louanges de son chef, mais ils ne couvrent que tendancieusement et du point de vue du même pouvoir, les activités des personnalités et des partis de l’Opposition démocratique, s’ils ne les censurent pas purement et simplement.
Les exemples sur la couverture tendancieuse ou le boycott de nos activités sont légions et vont de la censure pure et simple, à la déformation délibéré des propos, passant par le truquage des images et le refus d’accorder le droit de réponse pourtant consacré par toutes les lois et tous les codes déontologiques de la presse.
Cette situation qui a prévalu tout au long de la crise du coup d’Etat et de la « transition » qui l’a suivie a empiré après les élections de juillet 2009, au point que nos médias publics, aujourd’hui, fonctionnent comme de véritables organes de presse du Parti UPR et agissent sous la dictée de sa direction : large couverture des activités de ce parti, diffusion in extenso des discours de ses dirigeants, amplification de son message et promotion, sans vergogne, de ses personnalités, au cours d’émissions où des journalistes obséquieux rivalisent d’ardeur pour afficher leur inféodation au pouvoir et censurent le discours de l’opposition, par des appels téléphoniques fictifs toujours favorables au pouvoir, des e-mails aseptisés, des articles de propagande et autres techniques d’instrumentalisation des médias par les régimes totalitaristes.
Face à cette situation et eu égard au préjudice que nous en subissons et à travers nous le peuple mauritanien tout entier, nous prions votre honorable collège, au nom de la noble mission de régulation qui est la vôtre, de bien vouloir prendre les mesures qui s’imposent pour, d’une part sanctionner ces manquements flagrants des médias publics à leur devoir d’impartialité et d’équité entre les partis politiques et d’autre part, ouvrir la radio nationale, la télévision et les colonnes des journaux Chaab et Horizons aux partis de l’opposition démocratique, conformément aux dispositions de l’ordonnance n° 017/2006 sur la Liberté de la presse, de la loi 026-2008 du 6 mai 2008 abrogeant et remplaçant l’ordonnance 2006-034 du 20 octobre 2006 instituant la Hapa et de la décision n°05/2008/hapa relative à l’accès égal aux médias publics e période non électorale.
Nous interpellons, ici, la conscience du Président que vous êtes et de chacun des membres de la Hapa pour que l’opposition démocratique puisse bénéficier, en toute égalité avec les partis du pouvoir, des prestations médiatiques de ces organes financés au frais du contribuable mauritanien.
En cas de non satisfaction de cette revendication légitime, l’ensemble des partis de la COD se réservent le droit de prendre les mesures qu’ils jugeront appropriées pour mettre fin à cette situation inacceptable.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes meilleurs sentiments.
Le Président en exercice de la COD
Nouakchott, le 02 février 2011
Me Mahfoudh Ould Bettah
Ampliations :
– Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement