Daily Archives: 17/02/2011
L’ex-président tunisien Ben Ali serait «dans le coma» en Arabie Saoudite
L’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, renversé il y a un peu plus d’un mois, serait dans le coma dans un hôpital de Djeddah en Arabie Saoudite. Selon un de ses proches il aurait été victime d’un accident vasculaire cérébral et se trouverait dans un état grave. De source saoudienne, on apprend que Zine el-Abidine Ben Ali serait dans le coma depuis deux jours. Hospitalisé à l’hôpital du roi Fayçal, il aurait été victime d’une attaque cérébrale. Selon cette fois une source anonyme, l’ancien président tunisien aurait été admis au service neurochirurgie sous une fausse identité pour raisons de sécurité. Il faut savoir que depuis mercredi après-midi, la rumeur circulait en Arabie Saoudite sans qu’on n’ait pu obtenir la moindre confirmation de la part d’autorités officielles. Lorsque Ben Ali est arrivé le 15 janvier dernier à Djeddah, il souffrait déjà d’un cancer de la prostate. Quant à sa femme, Leïla Trabelsi, elle serait en Libye. Autrement dit, l’ancien président tunisien est seul sur son lit d’hôpital.
Rfi Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Libye: la Journée de la colère vise à la chute de Mouammar Kadhafi
Journée de mobilisation en Libye ce jeudi 17 février 2011 : elle se prépare depuis plusieurs semaines, via internet, à la mode tunisienne. Sur le réseau social Facebook, plusieurs groupes appelant au soulèvement ont rassemblés plusieurs milliers de membres. La date a été fixée en mémoire des morts tombés sous les balles de policiers libyens il y a tout juste 5 ans. Il est très difficile de savoir ce qui se passe en Libye ce jeudi 17 février car très peu de nouvelles sortent du pays. Le principal relais aujourd’hui est internet. On peut y voir des vidéos d’affrontements de la nuit dernière dans la ville de Benghazi. On y apprend que l’électricité et l’accès à internet ont été coupés dans certaines villes. Beaucoup de rumeurs circulent, mais ces informations sont pour l’instant invérifiables. Ce que l’on sait, c’est que l’appel à manifester concerne tout le pays avec un seul mot d’ordre : la chute de Mouammar Kadhafi.
Hassan al-Djahmi est le créateur d’une des pages Facebook sur internet qui appelle au soulèvement, une page qui rassemblait ce jeudi matin 20 000 membres : « Tout le monde demande la même chose depuis le premier jour : la tête du régime. On demande de changer le régime depuis 42 ans au pouvoir et qui a conduit le pays au pire, qui a fait beaucoup de massacres, commis beaucoup de crimes. On n’a pas de libertés politiques, on n’a pas de liberté d’expression. Moi je crois que c’est pire qu’en Corée du Nord parce qu’en Corée du Nord, il y a une armée. Mais en Libye, il n’y a rien. Les hôpitaux sont détruits, les gens vivent dans des conditions très difficiles. Il y a beaucoup de morts. Les gens ne peuvent plus supporter ça ». Les Libyens en ont assez mais vont-ils pour autant descendre dans la rue ? Les manifestations devaient débuter ce jeudi après la prière du milieu d’après-midi, selon des opposants que nous avons pu joindre, voire ce soir, car dans des villes comme Benghazi, les protestataires préfèreraient sortir la nuit.
Ce que craignent évidemment les Libyens, c’est la réaction du régime. Selon des ONG basées à l’étranger, quatre manifestants ont déjà été tués mercredi dans la ville d’Al-Baïda, à 1 200 km à l’est de Tripoli, et plusieurs autres auraient trouvé la mort à Benghazi dans les dernières 48 heures.
RFI
Rama Yade à l’assaut de la “realpolitik”
L’ex-secrétaire d’Etat reproche à Paris de rompre avec sa tradition de protection des dissidents.
Depuis sa sortie du gouvernement en novembre dernier, Rama Yade s’était montrée peu loquace sur son expérience de secrétaire d’Etat. Aujourd’hui ambassadrice de la France à l’Unesco, elle réagit non sans virulence à l’attitude de la France face aux révoltes populaires en Tunisie et en Egypte, qu’elle juge trop molle.
Dans une tribune sous forme de pamphlet publiée dans Le Monde daté de jeudi, Rama Yade sort de sa réserve, en pointant la démission de la diplomatie française dans le dossier des droits de l’Homme.
La France a abandonné les dissidents
L’ancienne protégée de Bernard Kouchner s’en prend dans un premier temps à son mentor d’autrefois. Celui-ci, rappelle-elle, “avait choisi le 10 décembre 2008, Journée internationale des droits de l’Homme (…) pour, en une phrase, décider d’écarter les droits de l’Homme de notre politique étrangère”. Bernard Kouchner avait, ce jour-là, qualifié d'”erreur” la création du secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme.
“Fallait-il que dissidents, militants des droits de l’homme, journalistes bâillonnés, avocats emprisonnés, homosexuels lapidés, femmes victimes de viols, enfants-soldats, ONG du monde entier comprennent, ce jour-là, qu’ils ne devaient plus rien attendre de la France ?”, s’indigne plus loin l’ancienne secrétaire d’Etat.
Rama Yade, la frondeuse du Quai d’Orsay
N’en déplaise au ministère des Affaires étrangères, Rama Yade dit avoir reçu des dissidents “clandestinement” et “à l’abri des gardiens de la realpolitik”. “Je m’accrochais coûte que coûte à une certaine idée de la France, à cet idéal gaullien que l’immigrée que je suis avait nourrie”, confie-t-elle. “J’eus le sentiment, à mon tour d’être une dissidente dans mon propre pays”, analyse aussi la diplomate.
Ainsi, plaide Rama Yade, les droits de l’Homme ne doivent pas se métamorphoser en un privilège jalousement gardé par les pays occidentaux, la France en tête. “Les insurrections magnifiques de Tunis et du Caire nous prouvent que, si, les droits de l’Homme sont nécessaires à la politique étrangère d’une puissance comme la nôtre”, argumente-t-elle.
“Les peuples arabes ont prouvé, s’il le fallait, que les droits de l’Homme ne sont pas faits que pour nous les Occidentaux. Et nous, nous mégotons. Brandissons la menace islamiste. Agitons le chiffon rouge du chaos”, s’insurge enfin Rama Yade, qui appelle le ministère des Affaires étrangères à perpétuer l’héritage des Lumières.
Pour l’heure, le Quai d’Orsay, en proie à la polémique entourant les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie, n’a pas répliqué… Sur Europe 1 mercredi, Rama Yade expliquait à ce propos qu’il était “plus intéressant d’accompagner ce qui se passe dans les pays arabes” que de se focaliser sur “cet acharnement.”
Europe1