Daily Archives: 03/02/2011
• Des feux d’artifice créent la panique à l’ilôt K de Nouakchott
Hier soir, vers minuit, des feux d’artifice émanant de l’enceinte qui abritait l’Ambassade de Chine ont créé une énorme panique au niveau des habitants de l’ilôt K et des quartiers avoisinants.Dès les premières détonations, les populations de ces quartiers et quelques journalistes sont sortis croyant qu’il s’agissait d’une attaque contre l’Ambassade de France, le périmètre de cette chancellerie se situant à quelques mètres des lieux.Mais, ce sont surtout les malades (et leurs visiteurs) de l’Hôpital National et du Centre de Cardiologie qui ont été les plus touchés par l’amusement des fêtards. En effet, outre la panique, l’odeur nauséabonde de la poudre sulfurique, est restée suspendue dans l’air, pendant plusieurs heures.
Canalrim.info
Affaire Biram : C’est flagrant, c’est révoltant ! Par le commandant Mohamed Vall Ould Handeya
Tôt, en cette matinée du lundi 20 décembre 2010, l’information tombe comme un couperet : Biram Ould Dah Ould Abeidy et ses compagnons, tous militants des droits de l’homme, ont été mis sous mandat de dépôt et écroués à la prison civile de Nouakchott suite à leur découverte d’un cas d’esclavage avéré. Ainsi se joue le second acte – qui ne sera certainement pas le dernier – de la rocambolesque affaire d’esclavage de mineures dans la Moughataa de Arafatt. En agissant de la sorte, les autorités mauritaniennes délivrent à l’opinion publique nationale et particulièrement aux Harratines, un message d’une clarté sans équivoques : l’état mauritanien fait entrave à l’application de la loi incriminant l’esclavage et protège les esclavagistes.
D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement quand les auteurs de flagrants délits d’esclavage sont relâchés alors que ceux qui ont osé dévoiler leurs forfaits, subissent les brutalités de la police et sont écroués dans les prisons sous des prétextes fallacieux, fabriqués de toutes pièces et rappelant curieusement les procédés abjects d’une époque supposée être révolue.
Personne n’est dupe ; et tout le monde connaît bien les modes de fonctionnement de nos pseudos institutions. La police n’aurait pas mis un tel acharnement à provoquer et à agresser des citoyens venus réclamer l’application de la loi, si elle n’avait pas reçu des ordres ou se savait protégée par la haute hiérarchie.
Il est vrai aussi que, par ses diatribes, ses anathèmes et autres propos à l’emporte-pièce, le président de IRA/Mauritanie agaçait et indisposait beaucoup de mauritaniens dont je suis.
Malgré cela, ses discours n’ont jamais comporté matière susceptible de le traduire devant les juridictions de l’état. J’en veux pour preuve que les autorités n’en ont jamais usé et cela ne pourrait être que parce qu’elles étaient à court de preuves et d’arguments pour le juger.
Une telle frustration les a conduites à échafauder ce stratagème mal conçu et mal exécuté pour essayer de régler certains comptes de manière lâche et stupide.
La diffusion des « aveux » des fillettes et de leurs parents dans la matinée du 20décembre sur les ondes de la radio nationale puis la même soirée à la TVM, a fini par discréditer les pouvoirs publics dont personne ne doute désormais de leurs mauvaises intentions et de leurs partis pris.
De mon humble avis, cette affaire aura des conséquences aux antipodes de ce qui a été planifié ou voulu par l’état.
D’un côté, elle a déjà contribué grandement à crédibiliser davantage et donner un sens au combat de monsieur Biram Ould Dah Ould Abeidy et ses camarades, rien que parce que le cas d’esclavage pour lequel ils ont été incriminés, est avéré et ne fait l’ombre d’aucun doute.
D’un autre côté, elle a approfondi la faille et déchiré un peu plus le tissu social de la composante maure (Bidhanes et Harratines) du pays dont la relation est rendue turgescente par ce regain de tension inutile qui met en péril soudain une situation sociale qui se précarise de jour en jour.
Ceci est d’autant plus regrettable et préoccupant qu’il intervient à un moment où, de diverses manières, une vague de fond s’exprime en ce moment au sein des milieux maures blancs (Bidhanes) traduisant une nouvelle prise de conscience de l’urgence d’apporter un
début de solution à la sempiternelle condition de marginalisation et de misère particulières des masses Harratines.
Les générations actuelles n’ont pas le droit de léguer en héritage à la postérité le feu de la haine qui couve sous les cendres et qu’elles ont allumé et entretenu par leurs comportements égoïstes, hypocrites, lâches et irresponsables.
N’oublions pas qu’en cette période de recrudescence des particularismes, l’histoire nous enseigne que la multitude de passerelles et de relations humaines, tissées à travers les siècles, peuvent être annihilées et voler en éclat en quelques instants.
Les pogroms ethniques en ex-Yougolavie, au Rwanda, au Burundi et même chez nous dans les années 89-90 sont là pour nous rappeler qu’on n’est pas à l’abri de tels désagréments.
S’ajoute à cela, la menace d’AQMI qui pointe vigoureusement à l’horizon avec pour ultime objectif la fondation, à termes, d’un Emirat Taliban en Mauritanie.
Pourrait-on, dans ces conditions, continuer à jouer avec le feu et favoriser le développement des abcès de fixation des plaies béantes et des tares congénitales de la Mauritanie moderne ?
Il est temps d’accepter que l’esclavage ou ses séquelles ou ses conséquences, structurent toujours notre société.
Il est aussi temps d’accepter que l’inégalité de naissance ne peut plus continuer à être relayée, entretenue, voire renforcée par l’inégalité des chances.
Il est, en outre, plus qu’évident que l’état patrimonial, au service d’une nomenklatura militaro fasciste, a fait son temps ; vouloir l’imposer plus que de raison nous mène tout droit à la catastrophe.
Ne laissons donc plus ces problèmes à la discrétion du pouvoir – n’importe quel pouvoir – et rassemblons-nous au sein de mouvements citoyens, regroupant toutes les bonnes volontés de toutes les couches, de toutes les races, de toutes les ethnies, de toutes les couleurs politiques pour endiguer ces dérives et trouver des solutions justes et équitables aux défis qui menacent l’avenir de notre patrie.
COMMANDANT Mohamed Vall Ould Handeya
Quel système éducatif pour quel projet de société mauritanien ? Par Mohamed Lemine O/ EL KETTAB
La conception d’un système éducatif efficient qui réponde entièrement aux espoirs et attentes de tous les mauritaniens, devra impérativement prendre en compte un certain nombre de paramètres qu’il est judicieux de ne pas méconnaitre ; en l’occurrence: 1 – Le patrimoine culturel et spirituel commun développé à travers les âges par les différentes composantes du peuple mauritanien et qui est , au demeurant , un témoignage éloquent d’une vie commune réussie et fructueuse et le gage d’une coexistence à maints égards féconde.
2 La nouvelle dynamique déclenchée au sein de notre société à la faveur de la tendance universelle à l’affirmation de l’altérité et de la différence face à certaines velléités assimilationnistes arbitraires, ce qui s’est traduit dans le pays par une volonté soutenue de mise en exergue de la diversité socio -culturelle et identitaire qui caractérise le peuple Mauritanien.
3 Les traits distinctifs au plan économique, social, culturel et institutionnel du projet de société Mauritanien qui qu’il convient de mettre en place.
4 La nature du savoir, le type de connaissances et le domaine d’expertises, de compétences et de techniques que doit comporter le système éducatif susceptible de favoriser l’avènement du projet de société voulu.
L’œuvre de l’histoire commune
Les communautés arabe, pulaar, soninké, wolof qui constituent le peuple Mauritanien actuel et qui proviennent fondamentalement d’un brassage et d’un métissage entre négro- africains , Berbères et Arabes, entre autres et de l’identité de leur croyances, un patrimoine culturel et un héritage civilisationnel commun ayant pour source d’inspiration l’islam est pour support linguistique la langue Arabe, volontairement adoptée par toutes les communautés mauritaniens non seulement comme langue liturgique et comme instrument d’acquisition et de transmission du savoir mais aussi comme moyen de communication entre les élites lettrées.
Et à ce titre ces communautés se l’étaient appropriée de leur propre gré pour les besoins et impératifs de leurs activités scientifiques, politiques et économiques.
Toutefois, à son avènement, au début du 20 eme siècle, la colonisation française, s’est employée à affaiblir l’influence de l’islam, à restreindre l’usage de la langue arabe, à rapetir et marginaliser les oulémas autochtones. Elle a ensuite imposé, par la force, la langue du colon ainsi que son système administratif et ses institutions. Elle s’est progressivement dotée d’auxiliaires serviles dont un bon nombre a été importé des pays limitrophes ; ce qui a constitué le noyau dur d’une couche sociale fidele à la colonisation, attachée à sa langue et à sa culture ; moyennant quoi, elle a été propulsée aux positions clef du système colonial.
Le temps passant, cette couche s’est muée en une classe sociale distincte francophile parfaitement en phase avec le colon et plus attachée à sa langue et à sa culture qu’à la culture arabo- islamique contre laquelle elle a été montée et pour laquelle, elle a fini, sous l’impulsion du colon, par témoigner une aversion prononcée. Ce qui a été à la base d’une fracture socio- culturel entre une minorité francophone suscitée et soutenue par la puissance coloniale et les adeptes et partisans de la culture autochtone arabo- islamique attachés, eux , à leur identité culturelle et à leur valeur spirituelles multi- séculaires.
Tel a été le substratum qui a servi de terreau au conflit culturel aigu que le pays a connu dès les premières années de son existence et qui a été aggravé par une politisation excessive et entretenu par des attitudes biaisées et des allégeances étroites appuyées de l’extérieur ; ce qui a valu au pays des crises profondes qui ont failli mettre sérieusement à mal son unité voire son existence.
Puis la raison a prévalu et la sagesse a pris le dessus ; ce qui s’est traduit par une prise de conscience salutaire au niveau des élites toutes appartenances confondues , du faite que la Mauritanie est un pays musulman, Arabe et africain où cohabitent depuis la nuit des temps quatre composantes distinctes ayant chacune sa langue, sa culture spécifique , son identité distinctive , mais partageant toutes la religion musulmane , sa langue liturgique, l’Arabe et l’héritage Arabo- islamique qu’elles ont ensemble produit à travers leur histoire commune
Et auquel elles s’attachent autant qu’elles aspirent à la promotion de leurs langues et de leurs cultures spécifiques respectives.
Lecture du présent et perception de l’avenir
Le peuple Mauritanien dont les origines remontent, entre autres, à l’empire du Ghana, au Royaume du Tekrour et aux Almoravides et qui a produit des réformateurs de renommée tels que Nacer Eddine Aoubek et Souleymane Ball ainsi que des résistants qui occupent une place de choix dans les annales de l’histoire tel que Cheikh Maleinine ould Mamina, Bakar ould Soued Ahmed , El Hadj Omar El Fouti , Samouri Touré … ce peuple, quand bien même il partage la même conviction religieuse et adhère aux mêmes valeurs morales, n’en demeure pas moins pluriethnique et multi- culturel.
Il s’en suit qu’en plus de son identité islamique commune, il compte des identités spécifiques qui aspirent à s’exprimer et ambitionnent d’apporter leurs contributions au patrimoine national dans toutes ses dimensions.
Or ces ambition ne sont pas seulement légitimes mais elles sont également nécessaires pour l’élargissement et la diversification de l’héritage civilisationnel du pays.
Le retard mis pour comprendre et accepter ces préoccupations et les aspirations qui les sous-tendent ont été à l’origine de certaines frustrations éprouvées par des élites négro- africaines qui ont conduit parfois à des attitudes et à des prises de positions que d’aucuns ont qualifié d’extrémistes voir de provocatrices.
Ces malentendus ont été à la base de vives tensions interethniques et ont provoqué des crises profondes qui ont culminé durant les années de braises (fin des années 90) caractérisées par une grande effervescence , par des violences et des contre violences et surtout par de graves exactions et de sérieuses atteintes aux droits de l’homme ,que l’on s’est efforcé de justifier par l’existence d’un complot visant à renverser le pouvoir en place et à allumer une guerre civile dévastatrice…
A présent il est grand temps que tous les mauritaniens puissent exprimer leur aspirations sans crainte, ni haine ni passion excessive et que l’épanouissement de chaque composante nationale soit l’affaire de toutes les autres et que cela se fasse dans l’unité, la paix sociale et l’harmonie. Il est également temps de comprendre que dans un contexte international où tout le monde prône haut et fort les valeurs démocratiques et les principes cardinaux de droits de l’homme notamment la justice , l’égalité et l’équité, il ne peut plus être question d’oppression d’autrui ni de la négation de son identité et son droit à la différence.
Mais il faudra aussi comprendre et bien intérioriser que face à l’ordre international actuel détraqué, au libéralisme sauvage et à la mondialisation déstructurant instrumentalisés par les puissances hégémoniques en vue de balkaniser les nations, émietter les peuples , atomiser les communautés et les transformer en petites entités ethniques téléguidées aux prises les unes avec les autres , il est plus prudent et plus judicieux de préserver et de consolider des cadres unificateurs et des identités agregeantes et intégratrices quitte à faire les concessions que cela requiert.
En tout état de cause, il incombe à tous les Mauritaniens , aussi bien la puissance publique que les élites , les opérateurs économiques et sociaux, les organisations de la société civile, les leaders d’opinion et toutes les forces vives de la nation, de conjuguer leurs efforts pour mettre en place un projet de société où prévalent les libertés fondamentales, où il n’y aura pas de place pour l’analphabétisme, la pauvreté, la maladie l’esclavage sous toutes ses formes ; un projet de société où toutes les conditions sont réunies pour que le peuple Mauritanien se réconcilie avec lui même , avec son histoire, s’approprie son héritage culturel et spirituel dans sa riche diversité et jette les bases nécessaires pour l’accomplissement du progrès dans toutes ses dimensions avec tout ce que cela présuppose comme propagation du savoir , émergence de conscience politique , engagement moral, élévation du sens de responsabilité à l’égard de la chose publique, des intérêts supérieurs de la nation et le dépassement du nombrilisme et des allégeances communautaristes.
Il va de soit que l’avènement d’un tel projet de société requiert la réunion d’un certain membre de conditions, l’existence d’un climat précis et la conjugaison d’un ensemble de facteurs dont les plus importants sont : la généralisation du savoir, la promotion des arts, l’approfondissement de la conscience sociale, l’élévation du gout esthétique public, l’aiguisement du sens critique et la consolidation de la pensée stratégique et prospective.
Un tel contexte ne saura cependant émerger sans une préparation judicieuse qui s’opérera par le biais de la mise en œuvre d’un système éducatif cohérant, rationnel et parfaitement en phase avec les exigences requises.
Quels sont donc les tenants et les aboutissants et les caractéristiques des systèmes éducatifs susceptibles de préparer le substratum et de favoriser le climat propice à la mise en place du projet de la société visée ?
Les traits distinctifs du système éducatif favorable au projet de société idoine
Le système éducatif qu’il faudra se hâter d’élaborer et de mettre en œuvre devra être aux antipodes du système en vigueur actuellement, maintes fois rafistolé et rapiécé et ce tant en termes de structures qu’en termes de contenu ; car ce système est on ne peut plus rédhibitoire en raison notamment de son inefficacité interne, de son irrationalité et de son caractère erratique.
Il est manifestement la cristallisation d’une série ininterrompue d’erreurs d’appréciation, de mauvaises options et de choix mal inspirés qui dénotent, force est de le constater, le manque criant de compétence professionnelle et de clairvoyance de ceux qui en étaient les concepteurs.
En effet les programmes, les curricula et les cursus adoptés semblent avoir été plus le fruit d’improvisations hâtives, que l’aboutissement d’une réflexion approfondie et méthodique inspirée par les impératifs prédéfinis d’objectifs stratégiques établis en parfaite connaissance de causes ; si bien qu’il n’existe aucun lien entre l’enseignement dispensé au niveau de tous les paliers du système éducatif et les besoins de l’économie nationale en matière de cadres adéquatement formés.
Ce qui a fait que l’efficacité interne et la rentabilité du système sont quasi nulles.
Ce système qui soufre d’un vague à l’âme avéré est, au demeurant, mu par une dynamique arbitraire sur laquelle personne ne semble avoir d’emprise réelle et qui consiste à diriger allégrement les effectifs toujours grandissant des élèves du primaire vers le secondaire, ceux du secondaire vers l’université et ceux de l’université vers… la rue!!
De plus, l’enseignement dispensé au niveau du primaire est rudimentaire et lacunaire et n’a comme issue que la rue ou l’enseignement secondaire qui ne peut ,à son tour, dispenser qu’un enseignement général non qualifiant. La aussi la seule perspective qui s’offre est d’université où seul est disponible un enseignement général dans les domaines des humanités ou celui des sciences de la nature, de mathématiques, de physique- chimie …etc et ce sans aucune prise en considération des besoins effectifs du marché nationale en ressources humaines adéquatement formées et immédiatement opérationnelles.
Il ressort de ce qui précède que toute volonté sérieuse de concevoir un nouveau système éducatif national rationnel et fonctionnel devra impérativement rompre avec le modèle en vigueur actuellement.
Le nouveau système éducatif à élaborer et à mettre en œuvre, devra avant toute chose identifier les objectifs à réaliser, préciser les buts à éteindre et déterminer les approches à adopter, les mécanismes à instrumentaliser et les moyens à mobiliser.
Quels sont donc les objectifs idoines à viser, les stratégies adéquates à suivre et les leviers fondamentaux à utiliser pour mettre en œuvre avec les succès requis un nouveau modèle de système éducatif sous tous rapports satisfaisant ?
Deuxième partie : Les objectifs visés :
Le nouveau système éducatif à élaborer devra in fine, viser :
4 L’éradication de l’analphabétisme
5 La construction du capital humain à travers l’éducation, la formation des jeunes générations et leur dotation de savoir faire , de compétences, d’expertises, de technicités valorisantes susceptibles de les rendre opérationnelles, productives et partant utiles pour elles-mêmes et pour le pays.
6 La promotion d’une éducation religieuse, civique et éthique qui vise l’enracinement d’une culture citoyenne qui favorise, elle, le respect des valeurs de la nation, l’attachement aux principes cardinaux des démocraties telles que les libertés fondamentales, l’égalité, la justice et les droits de l’homme ainsi que la préservation à tout pris de l’unité nationale
7 La création d’un gout public artistique, d’un sens esthétique à l’échelle nationale pour favoriser le raffinement, la citadinité et la civilité aux lieux et places de la bédouinité et de la rusticité ambiantes.
8 La promotion de la société de connaissance et l’enracinement de la rationalité et du sens critique.
9 L’impulsion de la recherche scientifique, l’encouragement de la création, des inventions et des découvertes à la faveur de l’octroi de prix, des appuis et de subventions aux chercheurs et aux créateurs dans tous les domaines et ce pour susciter et pour favoriser le développement culturel et artistique dans le pays. *
L’approche adéquate et les mécanismes appropriés :
Le modèle du système éducatif qui pourrait être adopté peut revêtir la forme d’une pyramide à large base, laquelle base représenterait le niveau primaire y compris les paliers préscolaire et élémentaire, et dont le milieu représenterait le niveau secondaire avec toutes les filières qu’il pourrait comporter. La tête de la pyramide représenterait, elle, le niveau supérieur dans toute la diversité qu’il pourrait offrir.
Il conviendrait ici de passer en revue les différents niveaux dont ce modèle devrait consister en précisant leurs spécificités, leurs raisons d’être ultimes et les moyens qu’ils vont requérir.
Niveaux préscolaire, élémentaire et primaire : Etape préscolaire
Cette étape concerne les enfants âgés de 4 à 7 ans. Bien qu’elle soit facultative, cette étape constitue un jalon significatif du processus de la socialisation et de l’éducation basique de l’enfant. Les institutions réservées à ce niveau de l’éducation et qui sont les jardins d’enfants, constituent en fait des foyers , de conscientisation élémentaire où l’enfant prend conscience de lui-même, de son entourage et surtout de ses semblables, dont il apprend en même temps à se différencier et à s’identifier et par rapport auxquels il apprend à se situer.
D’où l’importance que ces institutions soient, autant que faire se peut, des espaces de brassages et d’échanges, entre les enfants appartenant à toutes les composantes nationales et des cadres d’actions complémentaires de supervision et d’encadrement des éducateurs provenant de toutes les communautés et couches sociales du pays.
Au cour de cette étape, l’objectif visé devrait être le développement des facultés des enfants, la culture de leurs talents, le renforcement de leurs compétences linguistiques (maitrise de la langue maternelle) et l’affinement de leur sens social. Il va sans dire que les moyens logistiques nécessaires, l’encadrement humain adéquat, le suivi pédagogique et l’accompagnement administratif appropriés que requiert cette étape cruciale de l’évolution des enfants devraient faire l’objet d’une grande attention de la part du tous.
Niveaux élémentaire et primaire :
Ce niveau concerne les enfants de 7 à 13 ans. Le type d’enseignement qui devrait être dispensé le long de cette étape et qui devrait, dans tous les cas être obligatoire, devrait impérativement se dérouler dans des espaces pédagogiques unifiés englobant et intégrateurs de tous les enfants mauritaniens abstraction faite de leurs provenances ethniques ou socio- économiques.
Ces espaces sont les écoles primaires qui devraient être fonctionnelles, attractives, bien équipées et comportant les dépendances requises et dotées de courts spacieuses au milieu des quelles devrait être placé un drapeau national, qui devrait être systématiquement salué par les élèves vêtus d’habits uniformisés au son de l’hymne national.
L’enseignement qui devrait à ce niveau être dispensé à tous les élèves sans distinction d’aucune sorte devrait consister en ce qui suit :
10 Langue Arabe
11 Langues nationales dont l’enseignement de l’’une d’entre elles à tous les élèves devrait être obligatoire
12 Calcul et science naturelles, en langue Arabe avec des séances en langues nationales au profit des élèves qui en sont locuteurs
13 Education islamique et civique
14 Dessin et travaux manuels
15 Initiation à la musique
16 Education physique et sportive
17 Initiation à la langue française (durant les deux dernières années du fondamental)
Enseignement secondaire (premier degré)
A ce stade il serait procédé à l’enseignement de :
18 Mathématiques élémentaires (algèbres, géométrie … etc), sciences naturelles, sciences humaines, Education religieuse et civique, culture de la citoyenneté, principes et fondements de la démocratie et des droits de l’homme (en Arabe)
19 Sciences de la langue Arabe
20 Langues nationales dont l’une serait obligatoire pour les élèves (dont elle n’est pas la langue maternelle)
21 Langues vivantes étrangères (Français- Anglais et Espagnole au choix).
22 Initiation à la terminologie scientifique (Maths- Physique – Chimie – Informatique …etc en français et en Anglais)
23 Dessin et initiation à l’art plastique
24 Travaux manuels, initiation à des activités professionnelles et vocationnelles (menuiserie- broderie – couture – électricité- informatique – agriculture …etc) suivant le choix des élèves et ce au sein des ateliers et espaces d’expérimentation dont les établissements d’enseignements nationaux devraient être dotés.
25 Education physique et sportive et expression corporelle.
L’enseignement secondaire et poste secondaire :
Ce palier du système éducatif devrait être élargi et diversifier de façons à englober des spécialité , des filières et des domaines variés permettant ainsi au pays de disposer , en plus des collèges et lycées ordinaires, d’établissements d’enseignement secondaire technique , agricole professionnel , commercial et vocationnel qui permettent la formation des cadres subalternes et moyens dans les diverses spécialités requises par la vie moderne telle que la menuiserie , la soudure , la couture la mécanique , l’informatique le froid , l’électricité, la coiffure , l’hôtellerie, la restauration, la maçonnerie, le cuire, l’ébénisterie, … etc
Tandis que les collèges et lycée d’enseignement général délivreraient un enseignement consistant en ce qui suit :
26 Sciences de la langue Arabe
27 Sciences exactes, sciences humaines, sachant que les sciences exactes devraient durant les deux dernières années, être enseignées aussi bien en Arabe qu’en français et en anglais
28 Les langues vivantes étrangères, (français – anglais- Espagnole – chinois)
29 Langues nationales
30 Beaux arts (dessins- arts plastiques – musique- théâtre – cinéma … etc) de manière à préparer les élèves à intégrer les instituts des beaux arts, les conservatoires et les académies des cinémas à créer dans le pays
31 Education islamique
32 Education civique et droits de l’homme.
A l’issus de la dernière année de l’enseignement secondaire du premier degré, il serait procédé à l’orientation des élèves vers les spécialités , de leurs choix compte tenu de leur prédisposition intellectuelles et des résultats scolaires obtenus et à la lumière des critères pédagogique précis
Aux termes des études secondaires dans leur diversité et qui seraient toutes sanctionnées par le baccalauréat ou un diplôme équivalant, les élèves admis à poursuivre des études poste secondaires seront orientés soit vers des instituts supérieurs , des centres spécialisés , des écoles supérieures qui assureraient les formations dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie, de l’ingénierie, du commerce , de gestion, de traduction et interprétation, de l’information et technique de communication de la diplomatie de l’administration … soit vers des facultés pour recevoir des formations en médecine, en sciences exactes, en sciences humaines … soit vers les instituts supérieurs des beaux arts en vue d’une formation dans les domaines d’arts plastiques, du théâtre, du cinéma , de la musique, de l’expression corporelle … etc
Il va sans dire que cette approche nécessiterait la restructuration des institutions éducatives à l’échelle nationale de même que la réhabilitation et la reconversion du corps enseignant.
Cela nécessiterait aussi de repenser les curricula , les programmes d’enseignement dispensé au niveau de tous les ordres du système de manière à permettre de transcender progressivement le modèle éducatif en vigueur qui a depuis belle lurette réduit le système éducatif dans le pays à un enseignement primaire générale qui ne peut mener qu’à un enseignement secondaire général qui n’à quant à lui d’autre issue que l’université de Nouakchott qui, elle, ne peut dispenser qu’un enseignement général en déphasage par rapport aux besoins du marché de l’emploi.
Donc autant il est nécessaire de créer des établissements secondaires qui forment dans les domaines précisés ci-dessus , autant il est impératif de revoir la structure actuel de l’enseignement supérieur de manière à la faire passer des facultés étriquées existantes et qui constituent l’université actuelle mal en point et totalement à la marge de la vie active nationale, vers un ensemble de facultés de haut niveau, des instituts spécialisés, des centres d’excellences des écoles supérieures de haute volée , le tout reparti de manière rationnelle dans le pays suivant les spécialités de ces institutions et suivant la conformité de ces spécialités avec les impératifs du développement régional et les exigences de la décentralisation à l’échelle du pays ; avec la possibilité pour ces institutions de servir de noyaux à des universités régionales le moment venu.
Par ailleurs , en raison de la position de choix qu’occupe notre pays à l’échelle Arabe et Africaine en matière des sciences Arabo- islamique, il serait approprié de créer une université islamique en Mauritanie qui contribuerait à élargir le rayonnement culturel et spirituel du pays dans la sous –région.
Dans le même ordre d’idées il convient de souligner l’extrême importance de créer des institutions supérieures exclusivement chargées de la promotion de la traduction , des études stratégiques et surtout de l’impulsion de la recherche scientifique, vu le rôle crucial qu’elle a dans la production du savoir et l’élévation du niveau socio- économique et culturel des nations ; ce qui explique , du reste, que les pays développés consacrent en moyenne plus de 2,6% de leur PNB à la recherche scientifique.
Il convient enfin d’indiquer que la validité de tout système éducatif et la rentabilité de son aspect universitaire se mesurent à l’aune de l’intensité des travaux de recherches qui s’y effectuent et de la multiplicité et de la qualité des découvertes et des inventions qu’ils favorisent.
Il est par ailleurs établi que l’avancement des nations sur tous les plans est étroitement lié à l’étendue de la recherche scientifique en leur sein.
En guise de conclusion, l’on pourrait dire que le type de système éducatif présenté dans ses grandes lignes ici pourrait constituer le model à même ,selon nous, de favoriser l’avènement du contexte socio- culturel et des conditions subjectives propices à la muse en place du projet de société auquel les Mauritaniens aspirent pour pouvoir accéder à des conditions de vie meilleures.
Nouakchtt- Janvier 2011
Mohamed Lemine O/ EL KETTAB
Balayer devant sa porte c’est mieux !
L’appel du patron du RFD l’honorable Ahmed Ould Daddah à l’endroit de la jeunesse mauritanienne pour manifester en faveur des Egyptiens n’est pas le meilleur service ni la bonne voie de donner bonne conscience à cette frange fragile d’un pays confronté lui aussi à des problèmes internes.L’Egypte situé à l’autre bout de nos frontières n’a pas attendu des ordres d’un quelconque mauritanien pour descendre dans les rues et faire pression sur son dictateur.
L’Egypte a tiré une leçon sur la Tunisie pour tenter son va-tout contre son président autoproclamé à vie. Quand le peuple décide de se révolter il n’a pas besoin de conseils de la part de qui que ce soit. Si ce qui se passe ailleurs nous concerne c’est moins par l’ingérence dans la cuisine intérieure des autres que par un sentiment d’humanisme et de compassion en des moments décisifs de l’histoire d’un pays. Mais là où les choses sortent à chaque fois de leur cadre c’est quand nos leaders et pas des moindres incitent la jeunesse à se joindre à des manifestations de la rue qui loin d’avoir des effets sur une lutte se déroulant aux antipodes peut créer des troubles dans leur pays. Le devoir d’un homme politique doit avant tout être de rassurer, de tempérer les passions d’une jeunesse en mal de repères prête à verser dans le mimétisme à la moindre occasion. Ce qui n’est pas du tout souhaitable. Nous avons d’autres raisons de faire manifester cette jeunesse autrement que pour des causes qui ne sont pas les nôtres.
Cheikh Tidiane Dia le Rénovateur.
Droits de l’Homme, démocratie : Le MPR fait preuve de complaisance
Que dire des partis politiques mauritaniens?Qu’ils ne sont sur la même longueur d’ondes.La plupart des formations de l’opposition s’intéressent au soulèvement populaire qui a lieu en Egypte actuellement.Certains partis de la majorité, eux, préfèrent parler de la crise ivoirienne ou plus exactement de la désignation d’Ould Abdel Aziz à la tête d’un panel de cinq chefs d’Etats africains en vue d’aider à dépasser la crise qui secoue la Côte D ’Ivoire.Le Mouvement pour la Refondation (MPR), dirigé par Kane Hamidou Baba, est de ceux-là.
Dans un communiqué rendu public hier, le MPR a fait part de sa satisfaction en ce qui concerne «la désignation du président Mohamed Ould Abdel Aziz à la tête du haut conseil de paix et Sécurité, l’investissant, en même temps, de la haute responsabilité de diriger un panel de cinq chefs d’Etat en vue de résoudre la crise ivoirienne». «Cette marque de confiance et l’honneur fait au président mauritanien montrent bien que notre pays, est bien sur la bonne voie, … au plan de l’ancrage de la démocratie mais aussi …au respect scrupuleux de droits humains…», poursuit le communiqué. Cela dit, le parti dirigé par Kane Hamidou Baba a mis comme on dit familièrement à côté de la plaque. Selon le MPR, le régime en place est sur la bonne voie au plan de l’ancrage de la démocratie. Cela est inexact : La démocratie suppose la séparation des pouvoir. Or depuis le 6 août, on assiste à une volonté de concentration des pouvoirs. Depuis l’arrivée d’Ould Abdel Aziz, l’exécutif a tendance à phagocyter le pouvoir judiciaire. Il suffit de s’intéresser aux cas d’Ould Elwaghf (leader d’Adil), de Hanevi Ould Dehah (directeur de publication du site d’informations en continu Taqadoumy), ou encore aux cas d’Ould Nougeïd, d’Ould Abdallahi et d’Ould Maham, pour s’en rendre compte. Ould Elwaghf est resté en prison, malgré un arrêt la cour suprême qui ordonnait sa libération. L’éxecutif. Hanevi est resté en prison malgré le fait qu’il ait purgé sa peine. Quant aux hommes d’affaires Ould Nougeïd Ould Abdallahi, Ould Maham, ils ont été remis en liberté selon la volonté de l’exécutif. Aujourd’hui Ould Abdel Aziz désigne le président de la cour suprême sans tenir compte de la constitution. Pis, il a placé un de ses soutiens (maître Sghaïr Ould M’Bareck ) à la tête du conseil constitutionnel. Selon le MPR, le pouvoir en place est sur la bonne voie en matière de respect des Droits de l’Homme. Cela n’est inexact. Il suffit de s’intéresser à la question du passif humanitaire, au dossier de l’esclavage, à l’arbitraire qui frappe les habitants de la vallée victimes d’expropriation des terres pour s’en rendre compte. Le pouvoir n’a pas daigné se décarcasser pour apporter une solution satisfaisante à la question du passif humanitaire, plus grave il a enterré le dossier de l’esclavage. Aujourd’hui la justice est du côté des maîtres esclavagistes. Le MPR se félicite de la désignation d’Ould Abdel Aziz à la tête d’un panel de cinq chefs d’Etats pour aider les Ivoiriens à dépasser la crise. Il aurait dû s’en abstenir. Le président de la République a déjà une lourde tâche, celui de sauver notre pays qui sur le plan économique et social est au bord de l’explosion. Ould Abdel Aziz doit se concentrer pour trouver une issue à notre propre crise et éviter de se disperser.
Samba Camara –le Rénovateur