Droits de l’Homme, démocratie : Le MPR fait preuve de complaisance
Que dire des partis politiques mauritaniens?Qu’ils ne sont sur la même longueur d’ondes.La plupart des formations de l’opposition s’intéressent au soulèvement populaire qui a lieu en Egypte actuellement.Certains partis de la majorité, eux, préfèrent parler de la crise ivoirienne ou plus exactement de la désignation d’Ould Abdel Aziz à la tête d’un panel de cinq chefs d’Etats africains en vue d’aider à dépasser la crise qui secoue la Côte D ’Ivoire.Le Mouvement pour la Refondation (MPR), dirigé par Kane Hamidou Baba, est de ceux-là.
Dans un communiqué rendu public hier, le MPR a fait part de sa satisfaction en ce qui concerne «la désignation du président Mohamed Ould Abdel Aziz à la tête du haut conseil de paix et Sécurité, l’investissant, en même temps, de la haute responsabilité de diriger un panel de cinq chefs d’Etat en vue de résoudre la crise ivoirienne». «Cette marque de confiance et l’honneur fait au président mauritanien montrent bien que notre pays, est bien sur la bonne voie, … au plan de l’ancrage de la démocratie mais aussi …au respect scrupuleux de droits humains…», poursuit le communiqué. Cela dit, le parti dirigé par Kane Hamidou Baba a mis comme on dit familièrement à côté de la plaque. Selon le MPR, le régime en place est sur la bonne voie au plan de l’ancrage de la démocratie. Cela est inexact : La démocratie suppose la séparation des pouvoir. Or depuis le 6 août, on assiste à une volonté de concentration des pouvoirs. Depuis l’arrivée d’Ould Abdel Aziz, l’exécutif a tendance à phagocyter le pouvoir judiciaire. Il suffit de s’intéresser aux cas d’Ould Elwaghf (leader d’Adil), de Hanevi Ould Dehah (directeur de publication du site d’informations en continu Taqadoumy), ou encore aux cas d’Ould Nougeïd, d’Ould Abdallahi et d’Ould Maham, pour s’en rendre compte. Ould Elwaghf est resté en prison, malgré un arrêt la cour suprême qui ordonnait sa libération. L’éxecutif. Hanevi est resté en prison malgré le fait qu’il ait purgé sa peine. Quant aux hommes d’affaires Ould Nougeïd Ould Abdallahi, Ould Maham, ils ont été remis en liberté selon la volonté de l’exécutif. Aujourd’hui Ould Abdel Aziz désigne le président de la cour suprême sans tenir compte de la constitution. Pis, il a placé un de ses soutiens (maître Sghaïr Ould M’Bareck ) à la tête du conseil constitutionnel. Selon le MPR, le pouvoir en place est sur la bonne voie en matière de respect des Droits de l’Homme. Cela n’est inexact. Il suffit de s’intéresser à la question du passif humanitaire, au dossier de l’esclavage, à l’arbitraire qui frappe les habitants de la vallée victimes d’expropriation des terres pour s’en rendre compte. Le pouvoir n’a pas daigné se décarcasser pour apporter une solution satisfaisante à la question du passif humanitaire, plus grave il a enterré le dossier de l’esclavage. Aujourd’hui la justice est du côté des maîtres esclavagistes. Le MPR se félicite de la désignation d’Ould Abdel Aziz à la tête d’un panel de cinq chefs d’Etats pour aider les Ivoiriens à dépasser la crise. Il aurait dû s’en abstenir. Le président de la République a déjà une lourde tâche, celui de sauver notre pays qui sur le plan économique et social est au bord de l’explosion. Ould Abdel Aziz doit se concentrer pour trouver une issue à notre propre crise et éviter de se disperser.
Samba Camara –le Rénovateur