Pouvoir/Opposition:Le Statu Quo !
Le débat politique dans notre pays est réduit à une majorité qui applaudit des mains et des pays tout ce que fait –ou fera dans l’avenir- le chef et une opposition qui a du mal à parler le même langage et qui s’oppose systématiquement à tout ce qui provie de l’autre bord. Les derniers développements consécutifs aux attentats manqués n’ont presque pas fait bouger les lignes, à part une entente furtive entre le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée national, un ténor de l’opposition. L’opposition et la majorité présidentielle sont au moins d’accord sur une chose : le soutien de l’armée dans sa guerre contre AQMI. On ne sait pas réellement si ce soutien est du à une conscience nationale ou simplement au fait que l’armée est le détenteur réel du pouvoir dans notre pays depuis le renversement du père de la Nation, un matin du 10 juillet 1978. Et que personne ne cherche à l’avoir sur le dos, par peur ou par calcul politique.
Les partis de la majorité étaient allés très vite visiter les blessés de l’armée au cours de la dernière opération en signe de soutien. Les présidents des deux chambres du parlement s’étaient rendus au chevet des blessés. Le chef de file de l’opposition démocratique, Ahmed Ould Daddah, s’est vu refuser l’accès à l’hôpital militaire pour visiter les blessés de l’armée. Alors pourrait-on conclure à une entente politique entre Aziz et Messaoud sur le dos du président du RFD ? Beaucoup de gens pensent cela. Surtout du côté de la majorité où on raconte que le président de la République aurait proposé au président de l’APP des postes gouvernementaux pour son parti. Une nouvelle démentie à l’opposition qui a sa propre lecture de la rencontre entre Aziz et Messaoud. On explique que le président de l’Assemblée nationale avait répondu à une sollicitation du président Aziz, mais qu’il a été très touché par la chaleur avec laquelle ce dernier l’avait accueillie. En effet Aziz avait informé son visiteur sur la mission que vient de lui confier l’Union Africaine avec un panel de chefs d’Etat pour résoudre la crise ivoirienne. Et lui avait demandé ses ‘’précieux’’ conseils, vu son expérience.
Le deuxième que les deux hommes avaient abordé tournait autour de la dernière opération d’Al Qaeda dans notre pays. Le président avait donné les détails de cette opération au président Messaoud qui, lors de sa visite aux blessés à la tête d’une délégation de l’Assemblée, avait longuement exprimé sa condamnation du terrorisme, sa reconnaissance et son soutien à l’armée nationale. Beaucoup de monde avait considéré que ces déclarations reflétaient de nouveaux rapports du leader Haratine avec le pouvoir.
Pourtant, selon des sources dignes de foi, les deux hommes n’avaient pas abordé de sujets politiques. Au moment où il s’apprêtait à s’élever, Messaoud avait attiré l’attention du président sur le dossier du dialogue national. Il lui aurait répondu qu’il leur avait désigné un interlocuteur en la personne du chef du gouvernement. Messaoud lui expliqua que l’opposition cherche à dialoguer avec lui personnellement et non pas avec ses représentants. Le président ne semblait pas très chaud à cette idée et n’a pas vraiment apporté de réponse claire aux interrogations du président de l’Assemblée nationale…
Il est indéniable que les rapports entre Messaoud et Aziz deviennent de plus en plus cordiales, mais il est difficile de transformer cela en entente politique. D’abord, ni Aziz ni Messaoud n’est demandeur de cette entente. Ils se suffisent de rapports civilisés qui peuvent exister entre un président de la République et un président d’e l’Assemblée nationale.
Ensuite, Messaoud, qui rencontre une fronde au sein de sa formation politique, ne peut pas se permettre le risque de rallier le pouvoir au moment où l’un des activistes de la cause Haratine, Birame Ould Dah, croupit en prison.
Enfin, il y a les élections législatives et municipales au cours du dernier trimestre de cette année. Il ne ferait certainement pas bon pour lui de les aborder dans un positionnement qui n’est pas l’opposition.
Tout cela permet de conclure au fait que Messaoud n’est pas en négociation avec le pouvoir afin de regagner sa majorité et que le président Aziz n’a jamais été très pour attirer son opposition vers lui. Alors, circulez, y a rien de nouveau !
Ould Bladi