Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 24/03/2011

FLAMNET-RÉTRO: Règlement du passif humanitaire : Les FLAM crachent dans la soupe

altL’initiative du Haut Conseil d’Etat visant à régler définitivement ce qu’il  été convenu d’appeler le passif humanitaire continue à faire couler beaucoup d’encre. Cette initiative qui a été bien accueillie dans beaucoup de milieux représentatifs des victimes a, par contre été rejetée par d’autres comme les FLAM.
 
Dans une interview parue récemment sur  Horizons d’Abbere “, M. Kaaw Touré, Porte-parole de ce mouvement est longuement revenu sur les tenants et les aboutissants d’une telle initiative. Il a aussi parlé des FLAM en général et de leur position sur les questions de l’unité nationale et de la cohabitation entre les communautés.

Concernant ce qui s’est passé tout dernièrement à Kaédi avec le discours du président du HCE, M.Kaw Touré a souligné : ” Il n’y a rien de radical dans cette prise de position, ni dans aucune autre de nos positions en général. Cette position se trouve exprimée dans le Mémorandum que nous avons publié en mars 2000 alors que Taya était encore au pouvoir. Rien de nouveau dans le discours du général sauf qu’en bon militaire il a voulu ” clore ” le contentieux sans les principaux concernés et surtout ceux qui ont été les principales victimes de cette répression qui a commencé en septembre 1986 après la publication du Manifeste des FLAM. Nous avons subi dans notre chair et dans notre âme ces moments de douleur et certains d’entre nous continuent de souffrir de cette répression, des familles se sont trouvées éclatées, des coeurs et corps meurtris, des blessures profondes et des handicaps que rien ne guérira, surtout pas quelques promesses de subsides dédaigneusement consentis par un putschiste en mal de r e c o n n a i s s a n c e ! Personne ne peut décréter la réconciliation sans que les protagonistes ne se soient parler, sans que la vérité ait été révélée. Où étaient ces fameux oulémas lorsqu’on nous tuait à petit feu et torturait dans les geôles de Taya ? Où étaient-ils lorsqu’on nous déportait à nu? Où étaient-ils lorsqu’on massacrait des musulmans en plein mois béni du ramadan ? Où étaientils quand on manifestait dans les colloques internationaux pour dénoncer cette barbarie ? Comment prier sur les morts sans leurs corps? Qui les a tués, pourquoi ils l’ont été ? pourquoi pardonner et qui pardonner ? Ce sont des questions qui méritent des réponses et non une fuite en avant. Pour nous, c’est une insulte parce que ce sont les mêmes nègres de service qui cherchaient à blanchir Taya à Banjul, Dakar, Durban, Alger, Bruxelles, Paris et Généve. Je trouve certains propos des soutiens de la junte cyniques et inacceptables. Quand certains nous accusent de faire du fond de commerce avec le dossier du passif humanitaire parce que refusons d’embarquer dans ce train militaire à destination inconnue. “
 
Au sujet du “Manifeste du négro- mauritanien opprimé” rédigé en 1986, le porte parole des FLAM a rappelé qu’il ” y avait un problème de coexistence entre les communautés Arabe et négro- mauritanienne. Ce problème, disions- nous, ne résultait pas d’un antagonisme naturel latent ou spontané, mais plutôt d’un système politique visant à diviser le peuple en exacerbant les préjugés inter- ethniques. Nous attirions l’attention du régime sur l’urgence qu’il y avait à reconnaître et à prendre en charge ce problème pour juguler tout risque de confrontation que pourrait entraîner sa persistance. Enfin, nous préconisions dans la 3ème partie du ” Manifeste ” un vaste débat national où tous les Mauritaniens s’asseyeraient autour d’une table afin de résoudre par euxmêmes, par le dialogue et la concertation, l’ensemble de ces problèmes. Ceci pour expliquer que le “Manifeste” stigmatisait , non pas les populations arabo-berbères, contrairement à l’amalgame créé et entretenu par le régime de O/ Taya mais plutôt des politiques d’un système exclusiviste. Il dénonçait donc le caractère nocif, et impropre à construire une nation unie dans sa diversité.”
 
Sur les rapports actuels entre communautés M.Touré note: “A cause de ces désastreuses politiques justement , on constate qu’aujourd’hui les rapports entre ces populations restent marqués par la méfiance, la suspicion et le ressentiment au lieu de la solidarité et de la fraternité qui auraient dû fondé notre coexistence. Je ne vous apprends rien en vous disant que ces apports ont été davantage altérés par les purges ethniques des années 86-91.”
 
Sur la réalité des FLAM et la perception qu’on en avait M.Touré note: “Le régime de Taya et ses affidés et alliés nous qualifiait de chauvins ou d’extrémistes. Par stratégie, pour éloigner les populations de notre Organisation. Les populations qui vivent la réalité de l’exclusion, de la déportation et de l’esclavage que nous dénonçons, elles, savent ce que nous sommes réellement. D’ailleurs, ceux qui nous accusaient, hier, d’extrémisme reprennent allègrement aujourd’hui notre discours et nos propositions de solutions sur la question nationale et sur le passif humanitaire. Des forces progressistes commencent à mieux nous comprendre, à mieux nous juger pour avoir compris le sens de notre discours et de notre combat qui est celui pour l’égalité et la justice, dans une autre Mauritanie multiculturelle, démocratique, reconstruite sur les valeurs de fraternité, de respect et de tolérance. “
 
Parlant de la dernière loi contre l’esclavage ratifiée sous la présidence de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le porte parole des FLAM affirme que : ” Cette nouvelle loi qui criminalise l’esclavage en Mauritanie est une révolution qui a été saluée par tous les militants abolitionnistes mais il ne suffit pas de décréter une loi pour faire disparaître cette pratique et une certaine culture fondée sur le complexe de supériorité. Des mesures concrètes d’épanouissement et une campagne d’explication doivent accompagner cette nouvelle politique pour combattre à jamais l’esclavage et ses séquelles dans notre société et dans nos mentalités féodales. Cette loi, n’a pas encore supprimé l’esclavage, mais elle a eu le mérite de créer une sorte de déclic psychologique chez les principaux concernés euxmêmes, c’est à dire la frange haratine. “
 
Parlant du retour des réfugiés du Mali et du Sénégal, le dirigeant flamiste a dit que: “ce retour organisé des réfugiés a été entamé après le discours historique du 29 juin 2007 du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui, pour la première fois, reconnaissait la responsabilité de l’Etat dans le passif humanitaire et s’engageait à résoudre cet épineux problème comme celui des déportés. Vous avez suivi avec nous cette mlevée de boucliers et la résistance de certains cercles politiques hostiles au retour des déportés et du règlement du passif humanitaire. C’est ce qui explique d’ailleurs les limites et les insuffisances des premiers retours organisés des déportés. Il y a eu certes des retours même après le putsch mais les rapatriés végètent toujours dans les mêmes problèmes d’insertion et de rétablissement dans leurs droits : terres de culture, indemnisations, écoles, santé, eau, pièces d’état civil…etc.. c’est cette situation précaire des rapatriés qui explique en grande partie la réticence actuelle des déportés restés dans les camps à reprendre le chemin du retour parce qu’un homme averti en vaut deux; ensuite les sanctions internationales qui se profilent à l’horizon n’incitent pas à l’aventure.”
 
 
En conclusion M.Touré a livré son opinion sur les grands problèmes qui à son sens minent l’unité nationale et proposé quelques pistes pour sortir de cette situation: “Aujourd’hui le passif humanitaire défraie la chronique. On parle du règlement de ce dossier comme étant ” la ” solution pour la réconciliation nationale. Mais en fait ce passif ne fut pas la source des problèmes; il ne fut pas la cause mais l’effet ! La vraie cause des problèmes, récurrents depuis 1960, réside dans l’accaparement de la réalité du pouvoir politique par une seule communauté , la communauté arabo – berbère, qui se traduit par le déni total de citoyenneté du Négro – mauritanien. Si donc on procédait à la redistribution ou au partage équitable de ce pouvoir politique il est certain que les tensions cycliques vécues par le pays disparaîtraient, définitivement. La réconciliation nationale tant souhaitée par tous ne peut être obtenue de manière durable et viable que par le partage équitable du pouvoir politique. Nous en sommes convaincus. La Mauritanie est un pays multiculturel et biracial et nous devons tenir compte de cette diversité dans l’exercice du pouvoir pour que chaque mauritanien puisse se reconnaître dans l’Etat mauritanien.”
 
SYNTHÈSE BAKARI GUÈYE
, 04 April 2009

NOUAKCHOTT-INFO

 

Les “FLAM” contre la démarche de la junte au sujet du passif

Nouakchott, Mauritanie (PANA) – Les Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), une organisation de la diaspora opposée au coup d’Etat du 6 août 2008, dénoncent la promesse des réparations au profit des rescapés et familles des victimes du passif humanitaire faite récemment par la junte au pouvoir comme “une instrumentalisation du dossier à des fins électorales”, dans une déclaration transmise à la PANA dimanche.

 La promesse de règlement par “de simples réparations” constitue “une insulte” à la mémoire des victimes, selon la déclaration des FLAM. Considérant que les faits à l’origine du passif humanitaire sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya (renversé en 2005) “relèvent d’un plan d’épuration ethnique”, la déclaration prône “un débat de fond sur l’avenir de la cohabitation entre les différentes communautés mauritaniennes”.

Pour le règlement définitif du passif humanitaire, le mouvement propose une solution tenant compte de plusieurs paramètres: “refus de l’impunité, exigence de vérité, de réparation et nécessité du pardon”.

Le chef de la junte au pouvoir en Mauritanie depuis le 6 août 2008, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé son intention de clore définitivement l’épineux dossier du passif humanitaire, dans une allocution prononcée mercredi dernier devant les populations de Kaédi (420 kilomètres au sud-est de Nouakchott).

Le passif humanitaire en Mauritanie est constitué par une série de graves violations des droits humains contre les populations noires du pays entre 1989 et 1991, selon les ONG de défense des droits humains. Mais du côté de l’Etat mauritanien, on semble restreindre ces événements à plusieurs centaines d’exécutions extra judiciaires et des tortures dont ont été victimes des militaires négro-mauritaniens entre septembre 1990 et février 1991.

 PANA: 04 April 2009

 

 

 

La fameuse prière de Kaëdi, l´histoire donne encore raison aux FLAM

                                                                     Forces de Libération Africaines de Mauritanie

 alt

                        Liberté- Egalité- Unité 

 

 

                      Déclaration de presse

 

 

 

En tournée de pré-campagne électorale dans la vallée, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz président du HCE vient, dans un discours à Kaëdi que les flagorneurs saisonniers du régime ont qualifié “d´historique”,  de clore définitivement, selon ses dires, l´épineux dossier du “passif humanitaire” et de tourner la “page faite d´atrocité et de grandeur d’âme, une page où le pardon et la miséricorde l’ont emporté sur l’aveuglement et l’obstination”(sic).

 

Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), premier mouvement politique mauritanien à avoir  fait face au régime tyrannique du colonel Ould Taya et première force politique victime de ce que certains appellent par euphémisme “le passif humanitaire” qui, en réalité, n’a été rien d´autre qu’un plan d´épuration éthnique et de dénégrification du pays, ne se sentent aucunement concernées par cette cérémonie folklorique qui souille la mémoire de nos morts et insulte la dignité des rescapés des camps de l’horreur.

 

La solution d´une aussi grave et sérieuse question ne peut-être concoctée dans l´anti-chambre d’un régime de déni aussi illégitime que vindicatif et ne saurait être résolue par les ruses d’un Général-putschiste qui ne se soucie même pas d’engager la responsabilité de l’Etat. 

Les FLAM dénoncent l´instrumentalisation du dossier.

 

 Les FLAM  qui ont toujours fait du combat contre l´impunité l´un de leur chevaux de bataille ne peuvent accepter que des marchands d´illusions soldent ce grave contentieux comme on brade à vil prix des stocks encombrants.

 

Les FLAM croient aux vertus du dialogue et de la concertation pour trouver des solutions consensuelles aux problèmes auxquels notre pays fait face. C’est pourquoi, sur ce dossier en particulier, n’avons-nous cessé à travers notre Mémorandum de 2000 et notre Plate-forme de l’Unité nationale publiée en 2007 de proposer qu’un équilibre soit trouvé entre le refus de l´impunité, les exigences de vérité et de réparations et la nécéssité du pardon.

Régler le passif humanitaire et rétablir les déportés, les radiés arbitrairement et les éxilés dans tous leurs droits reste certes un préalable important à la décrispation du climat social mais pour éviter la réedition de tels drames, notre pays ne peut faire l’économie d’un débat de fond sur l’avenir de la cohabitation entre ses communautés et les conditions de l’édification d’un État de droit qui bannit l’arbitraire et les politiques de fait accompli.  


 

Le souci de consolidation de l’unité nationale dans le respect de nos diversités doit aller au-delà des déclarations d’intention. Il devra se traduire tant dans l’orientation politique générale de l’Etat que dans les actes concrêts du gouvernement. Ce qui , pour l’heure, tarde à se matérialiser.

 

La lutte continue.

 

Stockholm le 27 mars 2009

 

Le département de la communication des FLAM

Le passif humanitaire non « pacifié »

altNous avions dès le début défendu avec une ferme conviction que le règlement du passif humanitaire tel que procédé et piloté par ceux qui en avaient la charge ne fera qu’enliser les droits des victimes et de leurs familles. Sans prémunir les auteurs de ces crimes d’éventuelles poursuites judicaires. Et la Mauritanie de violations sans précédents des droits humains. Sur toute la ligne ce règlement a pris les allures d’une démarche purement politique appliquée à un dossier humanitaire.

D’abord sur le choix des hommes certains avaient des raisons de douter de la bonne foi et du courage de poser les problèmes sans complaisance ni compromission. En matière de crimes il ne saurait y avoir de marchandage politique ou d’achat des consciences. Sinon, qui mieux que les ayants droits et les organisations crédibles de défense des droits de l’homme pour gérer ce dossier en dehors de toute considération matérielle mise en avant concernant le règlement de cette question. Au lieu de commencer par un devoir de mémoire et lever les tabous sur ce problème, au lieu de situer au moins les responsabilité et demander pardon aux familles éplorées, au lieu de mettre la lumière sur ces crimes et trouver une solution dans le respect de la dignité des disparus, le pouvoir et ses missionnaires se sont contentés de biaiser le règlement en prenant le raccourci le moins ennuyant qui se résume en une prière et des billets d’argent remis aux familles des morts. Cette façon de solder un dossier aussi sensible en isolant les acteurs censés s’impliquer de manière objective dans la recherche de solutions en dit long sur les intentions qui sous-tendent ce problème. Et ce, au moment où des voix demandaient de privilégier l’approche humanitaire à l’option d’un règlement aux relents électoralistes. Quiconque tentait de critiquer la démarche de la commission en charge de régler la question tel que souhaité par le régime était considéré comme un extrémiste. Des organisations de défense de droits de l’homme ont demandé à rencontrer le président pour lui proposer une approche plus humanitaire qui tienne compte des droits légitimes des familles. Dans la presse nous avions attiré l’attention des autorités, des responsables politiques et de la société civile des conséquences d’une telle démarche visant à se débarrasser à tout prix de cet épineux dossier. Ceux qui voulaient d’un règlement pacifique et moral du passif humanitaire défendaient des arguments solides qui pouvaient aider à trouver une solution définitive qui ne souffrirait pas de nouvelles violations des droits des victimes. Plus grave on assiste à une deuxième violation portée à l’endroit des familles des victimes qui ont été abusées dans leurs causes pour lesquelles elles luttent depuis une décennie. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz en pensant avoir soldé le passif humanitaire sous la conduite de ses hommes de main n’a pas trouvé la bonne méthode dès lors où il n’a pas associé les acteurs capables d’aider à traiter cette question sous tous ses angles. Le passif humanitaire est un problème qui reste entier et dont le règlement requiert une solution dépolitisée.

Cheikh Tidiane Dia-LE RÉNOVATEUR

Journée nationale de réconciliation : Les militants des droits humains annoncent la couleur

altVingt-cinq (25) mars 2009, Mohamed Ould Abdel Aziz est en visite dans le sud du pays.Dans son allocution tenue à Kaédi, le président reconnaît la responsabilité de l’Etat dans la répression allant de 1989 et 1991 et laisse entendre que le problème du passif humanitaire est résolu, que les victimes ont décidé de pardonner.Qui a été indemnisé?Toutes les victimes et tous les ayants droits?Y aura-t-il un devoir de vérité?Saura-t-on qui a torturé qui, qui a tué qui?Y aura-t-il un devoir de mémoire, de justice?

Le président ne fait même pas allusion à ces questions. Malgré cela les officiels qui vont se succéder à la parole loueront sa bonne volonté et les efforts entrepris pour consolider l’unité nationale. La journée du 25 mars 2009 est alors qualifiée de journée de réconciliation nationale par les officiels et les médias d’Etat. Etant historique, elle mérite d’être commémorée. Mais que alors les pouvoirs publics s’apprêtent à célébrer la «réconciliation nationale» le 25 mars à venir, les militants de droits de l’homme viennent de laisser entendre qu’ils vont se mobiliser pour réclamer une résolution juste du passif humanitaire. Raison invoquée : «Ce n’est pas en donnant de l’argent au colonel Dia et au Collectif des Veuves de Victimes de la Répression , qui va suffire à évacuer le boulet», a laissé entendre Lala Aïcha Sy au cours, d’un point de presse organisé dans les locaux du Fonadh. Pour Lala Aïcha, ses confrères ainsi que ses consoeurs, militants et militantes de droits de l’homme, tout reste à faire pour dépasser le passif humanitaire.

Recensement et réinsertion dans le monde du travail

A propos du recensement pour l’insertion en matière d’emploi, les pouvoirs publics sont sommés de faire preuve de bonne volonté. Ils doivent tenir compte de tous ceux qui ont perdu leurs emplois suite aux événements allant de 1989 à 1991. Jusque-là l’attention s’était focalisée sur une certaine catégorie de fonctionnaires comme les enseignants…, «mais il nécessaire de prendre en compte les fonctionnaires qui travaillaient pour les institutions comme l’Office des postes et Télécommunications, la S.N .I.M, la Sonader , la Banque Centrale …», a affirmé Sarr Mamadou secrétaire exécutif du Fonadh et membre du Regroupement des Victimes des Evènements de 89/91. Un premier recensement a été entrepris avant d’être annulé par la suite. Parce qu’il prenait en considération qu’une frange de ceux qui ont perdu leur travail. Le second recensement qui concerne toutes les catégories de fonctionnaires de l’Etat, lui traîne. Par ailleurs monsieur Sarr a souligné que les victimes et ayants-droits ne se limitent pas aux militaires tués, les veuves qu’ils ont laissé derrière eux, et les rescapés de camp de concentration de Jreida, Inal, etc. Sont aussi victimes les civils exterminés, sans aucune raison, sur la période allant de 89 à 91, à l’image de ceux massacrés à Sorimalé, au début des années 90. Sont victimes toutes les personnes déportées au Sénégal et au Mali.

Foncier et état civil

L’Etat est sommé de rapatrier tous les mauritaniens exilés dans les pays limitrophes. Au départ il 60 000 déportés. Certes des avancées ont été réalisées, mais il reste encore du travail à accomplir, laisse entendre Sarr Mamadou. L’Etat n’a rien fait pour faciliter le rapatriement des quelques 11 000 déportés qui vivent aujourd’hui encore au Mali et au Sénégal. Pour les milieux de droits humains le retour des hommes, femmes et enfants déportés au Sénégal et au Mali, est fondamental. Il faut également redonner leurs terres à ceux qui sont revenus dans leur pays. «Le fait de les priver de leurs sols est une bombe à retardement aux conséquences imprévisibles», estime Sarr Mamadou. «Les pouvoirs publics doivent leur faciliter l’obtention des pièces d’état civil et en finir avec la discrimination. Sur les rares pièces d’identités établies, il est mentionné réfugié», dénonce pour sa part Lala Aïcha Sy. En un mot, pour les militants de droits humains, la journée de réconciliation nationale est un mot vide de sens. Pour parler de réconciliation nationale il faut procéder à un devoir de vérité, déterminer l’ampleur des exactions commises. Il faut un devoir de mémoire, inscrire les exactions dans les manuels scolaires comme l’une de pages sombres de l’histoire du pays. Il faut un devoir de justice, juger les crimes commis. Et enfin un devoir de réparation, indemniser les victimes et ayants droits.

Samba Camara-LE RENOVATEUR

Grève des militants anti-esclavagistes: déclaration de presse de la FONADH

altLes autorités mauritaniennes multiplient les obstacles à l’application effective de la loi 048/ 2007 portant incrimination des pratiques esclavagistes. Dans la matinée du mercredi 23 mars,  SOS Esclaves, l’AFCF et IRA Mauritanie ont porté à la connaissance de ces autorités les cas de trois filles mineures vivant dans des conditions de servilités dans trois domiciles au quartier Arafat de Nouakchott.

Les trois cas   portés à la brigade des mineurs de Nouakchott sont les suivants :

          Houeja Mint Mohamed Lemine. Elle est tenue en esclavage par Salke Mint Hamed. Hoeija est toujours à la brigade des mineurs en attente de  l’arrivée  de sa mère qui habite au Hodh El Chargui, dans une localité située à 52 kilomètres à l’est de Néma.

 

          Moime Mint Oumar, fille mineure. Ses maîtres ont prétendu qu’elle est majeure âgée de 22 ans. Elle a été remise par la police à  Vatimetou Mint Cheikh, sa maîtresse.

 

          Salke Mint Ahmed a 11 ans. Elle est originaire de Thienou, une localité située aux environs de Rosso.  Ses maîtres l’ont caché pour la soustraire à la vigilance des militants des droits de l’homme.

 Pour protester contre ces différentes obstructions des autorités, Boubacar Ould Messoud, president de SOS Esclave, Biram Ould Dah Ould Abeid, président de IRA Mauritanie et Aminetou Mint Moctar, présidente de l’AFCF, observent, depuis mercredi 23 mars à 13 heures, une grève de la  faim. Ils sont dans le bureau du commissaire de la brigade des mineurs de Nouakchott et entendent y rester jusqu’à ce que les autorités s’engagent à traiter ces cas avec sérieux.

Face à cette situation, les organisations membres du FONADH, protestent énergiquement et rendent le pouvoir responsable d’une éventuelle détérioration de la santé, déjà assez fragile de ces militants en grève de la faim.

           Le Fonadh demande aux autorités de mettre fin aux manœuvres dilatoires et d’appliquer la loi portant  incrimination des pratiques esclavagistes.

          Le Fonadh dénonce  l’attitude complaisante des autorités à l’égard des esclavagistes. En effet, la maîtresse de Houeje n’a pas été retenue à la brigade des mineures ; Houeje, la victime, y étant restée.

 Signataires : Organisations membres du FONADH

 1 Association des Femmes Chefs de Famille               

2 Association Mauritanienne des Droits de l’Homme  

3 Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE

4 Association pour la Renaissance  du Pulaar en République Islamique de Mauritanie

5 Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne

6 Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains

7 Groupe d’Etudes et de Recherches pour la Démocratie et le Développement Economique et Social

8 Ligue Africaine des Droits de l’Homme – Section Mauritanienne

9 Regroupement des Victimes des Evénements  89 -91

10 SOS / Esclaves                                                                                                 

11 Collectif des Veuves

12 Collectif Anciens fonctionnaires de la Police

13 Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés

14 Collectif des Rescapés Militaires