Daily Archives: 22/03/2011
Cheikh Tidiane Gadio: «L’Union africaine a montré ses limites en Libye»
Fallait-il bombarder la Libye du colonel Kadhafi ? En Afrique, le débat fait rage sur cette question. Cheikh Tidiane Gadio connait bien le numéro 1 libyen. Il l’a beaucoup fréquenté pendant les neuf ans et demi où il a été ministre des Affaires étrangères du Sénégal. Depuis Dakar, l’actuel président de Mouvement politique citoyen (MPC) répond aux questions de RFI.
RFI : Qu’est-ce que vous pensez de cette action militaire internationale contre le régime de Mouammar Kadhafi ?
Cheikh Tidiane Gadio : Cette résolution 1973 prise par les Nations unies me semble être pertinente. Je ne partage pas une certaine hypocrisie, de ceux qui voulaient qu’on arrête les massacres et que les chars de combat de l’armée libyenne n’entrent pas à Benghazi, mais, en même temps, qui ne sont pas d’accord que les Nations unies aient pris la responsabilité d’arrêter ces chars de combat. Personnellement, je pense qu’il n’y avait franchement pas de choix et qu’on est maintenant dans une situation d’où il faut extirper le peuple libyen le plus rapidement possible.
RFI : Donc, si jeudi dernier le Sénégal avait siégé au Conseil de sécurité, vous auriez conseillé au président Wade de voter pour la résolution ?
C.T.G : Mais je serais même allé peut-être plus loin, en demandant que les Etats africains prennent l’initiative de cette résolution. Vous savez, la responsabilité de protéger n’est pas l’apanage des pays occidentaux. L’Union africaine a montré ses limites historiques. Cette organisation n’est pas capable de protéger les populations africaines. Là, je pense que les pays africains devraient eux-mêmes prendre l’initiative et ne pas être encore une fois se faire remarquer.
RFI : Beaucoup de chefs d’Etat africains ont bénéficié des largesses et de la générosité du guide libyen. N’est-ce pas la raison pour laquelle ils sont indulgents avec lui aujourd’hui ?
C.T.G. : C’est un peu ça. Mais c’est surtout le fait, quand même, que beaucoup ont un respect pour la mémoire historique. Kadhafi n’est pas un tout positif ou un tout négatif. Je dois dire aussi qu’il a beaucoup fait pour la lutte contre l’apartheid en Afrique du sud. Contrairement à ceux qui parlent toujours de pétrodollars que Kadhafi aurait donné à certains chefs d’Etat, je pense que ça va au-delà de cela. Et ces chefs d’Etat-là sont très embarrassés aujourd’hui. Ils ne sont pas d’accord avec la réaction brutale du régime libyen, par rapport au mouvement citoyen libyen.
Ils doivent reprendre l’initiative. Ils doivent se rendre en Libye très rapidement. Ils doivent demander un cessez-le-feu et ils doivent parler à leur frère Kadhafi, lui demander d’engager les réformes nécessaires, discuter avec ses compatriotes. Et là, je crois que les chefs d’Etat africains sont les mieux indiqués pour prendre le relais.
RFI : Donc en fait, ce que vous souhaitez, Cheikh Tidiane Gadiot, ce n’est pas la chute du régime Kadhafi, c’est une solution politique ?
C.T.G : Il faut absolument une solution politique en Libye. Franchement, je pense que des personnalités comme l’ancien chef de l’Etat nigérian Obasanjo, pour qui Kadhafi a un immense respect, Kofi Annan, ou l’ancien président mozambicain Chissano, et peut-être Amr Moussa de la Ligue arabe, sont les plus indiqués pour aller parler à Mouammar Kadhafi. Et je ne le dis pas pour défendre un régime particulier. Il faut que le choix du changement et la forme du changement soient laissés au peuple libyen.
RFI : Oui, mais le Conseil national de transition à Benghazi ne veut pas de négociation avec Mouammar Kadhafi. Il dit : « c’est un menteur. Jamais, il n’acceptera le verdict des urnes ! »
C.T.G : Tout à fait. Je peux comprendre leur position. Mais je pense que tout conflit se termine autour d’une table. Est-ce que vous voulez qu’on vous laisse vous battre d’abord, tuer cent mille de vos compatriotes, et ensuite vous retrouver autour d’une table ? Ou est-ce que vous êtes prêt à aller directement à la table de négociations ? Mieux vaut aller à la table de négociations dès maintenant.
RFI : Est-ce que l’Union africaine a mieux joué en Côte d’Ivoire qu’elle ne joue aujourd’hui en Libye ?
C.T.G. : La Côte d’Ivoire est un désastre pour l’Union africaine, comme la Libye est un cas d’embarras total pour l’Union africaine. Mais la Côte d’Ivoire appelle un autre commentaire sur les « deux poids, deux mesures ».
Pourquoi la Côte d’Ivoire n’a pas sa résolution 1973 ? Pourquoi on s’est empressé d’aller protéger les civils innocents en Libye, mais pas les civils innocents en Côte d’Ivoire ? Le plus grave maintenant, c’est que le Côte d’Ivoire abrite une mission des Nations unies, forte de milliers d’hommes armés jusqu’aux dents, mais cette mission ne peut pas protéger les populations ivoiriennes. On parle de six cents morts. Si on y prend garde, six cents morts ça peut aller rapidement à soixante mille morts. Cela peut aller plus loin.
Je pense que la Cédéao n’a pas réussi, l’Union africaine n’a pas réussi, mais les Nations unies non plus, alors que ces deux pays-là sont dirigés par deux leaders africains, que appellons des « compagnons historiques » : Kadhafi et Laurent Gbagbo. Mais ce sont ces compagnons historiques qui sont en train de plonger le peuple dans des désastres extraordinaires. Laurent Gbagbo doit, dans un sursaut d’orgueil patriotique vraiment, accepter de se retirer dans l’intérêt supérieur de son propre pays.
Par Christophe Boisbouvier -RFI
URGENT: Remaniement ministériel partiel: Hamadi Ould Hamadi remplace Naha Mint Mouknass
Par décret présidentiel et sur proposition du Premier ministre, ont été nommés ce jour:
M. Hamadi Ould Hamadi, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, en remplacement de Madame Naha Mint Hamdi Ould Mouknass.
M. Ahmedou Ould Idy Ould Mohamed Radhi, Ministre de la Défense nationale,
Hamed Ould Hamouni, Ministre délégué auprès du Ministre d’Etat chargé de l’Enseignement fondamental.
ANI
La discrimination raciale en Mauritanie, parlons en ce 21 mars 2011! Journée internationale contre la discrimination raciale.
La discrimination raciale s’entend, selon les termes de l’article 1 de la Convention internationale contre les discriminations raciales comme, “toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine ethnique qui a pour but de détruire ou compromettre, la jouissance ou l’exercice dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique.
Partant de cette définition, il est aisé de voir l’étendue de la discrimination raciale dans la société mauritanienne malgré les tendances allant dans le sens d’en ignorer les manifestations.
En Mauritanie, l’ampleur du phénomène se mesure d’abord a l’aune de la frustration des populations noires qui en sont victimes. Il se manifeste alors dans tous les domaines politique, économique, social, culturel etc.
Des faits patents témoignent de la dimension intolérable de la discrimination raciale chez nous, tels les symboles de l’Etat, la représentation des noires dans les médias publiques, l’article 6 de la constitution qui permet malheureusement l’exclusion d’une frange importante de populations de la vie publique et en fait des citoyens de second rang, l’absence d’opportunités économiques pour ces mêmes populations.
C’est dire qu’il est temps de poser un débat franc sur la question de la discrimination raciale car elle restreint l’exercice et la jouissance des droits, d’autant plus, il faut le mentionner, qu’elle est le plus souvent pratiquée de manière indirecte, systémique. Il est insoutenable que l’on continue de souffrir d’inégalités du seul fait de la couleur de sa peau, de son origine ethnique ou de son ascendance.
La société civile, (au sens large) a des responsabilités qu’elle se doit de prendre en charge en termes de sensibilisation et de plaidoyer. Le changement des comportements discriminatoires en dépend fortement, car la discrimination raciale est un fléau qui profite du silence et sape le principe fondamental de la République, l’égalité de tous les citoyens devant la loi.
De même que l’Etat doit prendre des mesures positives de correction de cette forme d’inégalité, et ceci pour plusieurs raisons, dont la plus importante, l’application de sa propre législation. En effet, l’Etat a cette obligation de par l’article premier de la Constitution qui dispose que “… la République assure a tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale, l’égalité devant la loi”.
Aussi la Mauritanie est partie a la Convention internationale contre la discrimination raciale, notamment l’article 2, alinéa d (chaque Etat partie doit par tous les moyens appropries, y compris, si les circonstances l’exigent, des mesures législatives, interdire la discrimination raciale pratiquée par des personnes, des groupes ou des organisations et y mettre fin). Cependant, c’est cette législation même qu’il y’a lieu de renforcer par une loi réprimant la discrimination raciale. Ceci serait un premier pas vers la construction d’une Mauritanie égalitaire.
Madina ATHIE
BP 1976, Nouakchott
Tel 00 222 634 21 67
madinathie@gmail.com
Le Collectif des enseignants des sites des rapatriés protestent contre leur exclusion dans la sélection des contractuels.
Ces enseignants regroupés pour la circonstance dans un Collectif crée pour sensibiliser les pouvoirs publics, les élus locaux et l’opinion publique nationale plus généralement, au sujet de ce qu’il qualifient eux-mêmes « d’une injustice flagrante à leur égard », dénoncent dans une lettre adressée au directeur général de l’ANAIR M. Bâ Madine et à certains maires de la région du Brakna, «les conditions d’exclusion des enseignants contractuels » lors du recrutement organisé le mois passé par la Direction Régionale de l’Education Nationale du Brakna.
Les dix sept enseignants signataires de la lettre adressée au DG de l’ANAIR et aux maires du Brakna s’insurgent contre leur exclusion dans ce recrutement en termes : « nos confrères pris avec le niveau du brevet qui enseignaient l’année dernière avec nous se sont vus écarter». Dans leur missive, les enseignants rapatriés ont indiqué que « le seul salut, c’est d’avoir un bras long, un parent bien placé ou une recommandation du ministère pour avoir une chance d’être sélectionné». Le sentiment qui anime ces cinquantenaires que nous avons rencontré est celui d’être abandonnés à leur propre sort.
Le DREN du Brakna que nous contacté a affirmé que ces enseignants avaient été effectivement recrutés en 2010 à la suite d’un test organisé à Boghé à la demande de l’ANAIR pour dispenser des cours de rattrapage en arabe au profit des écoliers rapatriés dans les sites d’accueil. Après leurs recrutements dit le Dren, les enseignants en question ont signé des contrats d’une durée de 5 mois avec l’agence et qui a expiré depuis juillet 2010. Pour cette année, la direction régionale a reçu de la part de sa tutelle, le MEN, un courrier l’instruisant d’organiser un test similaire à celui organisé l’année dernière, en vue de recruter 50 enseignants qui seront rémunérés par l’ANAIR.
C’est conformément aux instructions du Ministère de l’Education dira t-il, que son service a envoyé un communiqué qui fut affiché dans toutes les Inspections Départementales de l’Education Nationale (IDEN) et les préfectures annonçant la date du test de recrutement et fixant les dossiers à fournir pour participer à ce nouveau test. Et la différence avec le précédent test se situe au niveau des références à fournir et qui exige des candidats intéressés le diplôme du Baccalauréat, option lettres modernes en arabe à en croire le Dren. Le Garray (l’enseignant) en chef, défend avec force que ce test n’a pas été entaché de fraudes et il nie l’existence de toute magouille dans le déroulement du concours. « Le test de recrutement que nous avons organisé s’est déroulé dans la transparence et les meilleurs candidats ont été retenus» a martelé le directeur de l’éducation régional.Ce qui ne convainc guère les enseignants écartés du test et qui l’accuse d’avoir favorisé ses amis et proches parents au détriment des méritants, selon eux toujours. C’est l’ANAIR qui les avaient engagé et c’est cette même agence qui a mis fin à leurs contrats à durée déterminée et pas moi assène le Dren.Bien que le MEN exige désormais le diplôme du baccalauréat pour les concours d’entrée à l’ENI, la situation exceptionnelle des rapatriés de façon générale dans les sites devraient inciter l’Etat à accorder un quota exceptionnel aux enseignants rapatriés dont l’écrasante majorité ont une bonne maîtrise de la langue arabe malgré leurs lacunes en arithmétique confiait une source scolaire. Et cette faveur participe à la politique d’insertion des rapatriés. Le Collectif des enseignants protestataires réclament une réparation auprès du DG de l’ANAIR. Seront-ils entendus. L’avenir nous le dira.
Noms des signataires Sites
Hamath Samba Fondé Mayel
Abou Yéro Diallo Hamdallahi
Raky Abdoul Sow Hamdallahi
Diamilatou Oumar Bâ Hamdallahi
Harouna Dia Hamdallahi
Salif Abou Dar Salam
Alassane Djibi Sow Dar Salam
Harouna Saîdou Bâ Houdallahi
Aîssata Adama Ball Houdallahi
Saratou Abass Kadiel Abou
Amadou Tidjane Sow Kadiel Abou
Harouna N’Goussé Boînguel Thilé
Amadou Tidjane Diallo Goural
Fatimata Mamadou Dia Goural
Daouda Demba Diandia
Amadou Abou Diallo Bèlel Ournguel
Mahadji Samba Barry Mourtogal
Thièrno Souleymane
CP Brakna
Quotidien de Nouakchott