Daily Archives: 23/03/2011
Saint-Louis : des pêcheurs mécontents du nombre de licences accordées par Nouakchott
Saint-Louis, 22 mars (APS) – Des pêcheurs du quartier Guet-Ndar ont organisé une réunion, mardi à Saint-Louis, pour protester contre le nombre de licences de pêche octroyées par la Mauritanie, a constaté le correspondant de l’APS.
“300 licences ne suffisent pas pour un besoin évalué à plus de 2.900, si on prend en compte le nombre de pirogues concernées”, a déclaré le secrétaire général du collectif national des pêcheurs artisanaux Sada Fall. Au-delà du nombre très limité de licences, il a relevé pour le déplorer que celles octroyées ne concernent que les grandes pirogues dites tournantes, alors que les autres sont “royalement ignorées”. Malgré tout, M. Fall a indiqué que leur démarche consiste à demander aux autorités sénégalaises de négocier pour une augmentation des licences et pour une révision des modalités. Selon lui, le collectif national des pêcheurs artisanaux compte passer par la Chambre de commerce pour obtenir satisfaction.
“Nous saisirons également le gouverneur ainsi que les responsables du service régional de pêche”, a-t-il ajouté. Il a assuré que les membres dudit collectif ne comptent aucunement recourir à des actions de protestation comme des marches.
Les pêcheurs ont aussi plaidé pour la libération des pirogues saisies par les autorités mauritaniennes. Ce qui empêche une bonne partie de la population de Guet-Ndar de s’adonner à leur activité traditionnelle qu’est la pêche.
Ils ont estimé que les délégations envoyées pour aller négocier les licences doivent être élargies au responsable de l’élevage qui octroie de leur coté des autorisations aux Mauritaniens pour fréquenter les forêts sénégalaises.
Ces licences, qui courent pour une durée de trois mois, ne concernent que les pélagiques.
AMD/BK
Chronique sur mon Président par Mouna Mint Ennass
Je m’efforcerai, à travers cette chronique, à m’interroger et à interpeler les lecteurs sur le premier citoyen public du pays, Mohamed Ould Abdel Aziz. J’aborderai, en premier lieu, ses rapports circonstanciés avec ses partenaires politiques, l’opposition, ensuite sa majorité, en essayant de faire la lumière sur sa relation avec ses collaborateurs de l’administration publique. Je ne manquerai pas d’évoquer ses tendances d’ubiquité, son rapport avec l’argent et bien d’autres faces cachées de l’homme.
L’on est en droit, en ces jours de grands questionnements, de se poser la question sur les méthodes de l’homme. Quel est le secret qui fait la force de Mohamed Ould Abdel Aziz ?
Mohamed Ould Abdel Aziz régente la République depuis 2005. Il a traîné, en laisse, toute la classe politique. Pas un seul leader politique n’a échappé à ses turlupinades. Tour à tour, nos honorables leaders hommes politiques ont défilé dans le cirque de ce militaire, d’abord, colonel, puis général, ensuite chef d’Etat putschiste et enfin président de la République. Chacun a, à un moment donné, servi, gracieusement, le dessein de cet homme qui tient, aujourd’hui, le pays d’une main de fer. De Messaoud à Ahmed Ould Daddah, d’Ahmed Ould Sidi Baba à Moussa Fall, de Mohamed Yehdhih Ould Moctar El Hassen à Louleïd Ould Weddad, de Jemil Mansour à Ould Mouloud, de Boidiel Ould Hoummeid à Dah Ould Abdel Jelil, la liste des comparses est longue, difficile à dérouler intégralement.
Certains, parmi ceux-ci, ont été roulés plus d’une fois. Ils seraient, peut-être, même, disposés à se faire ratatiner une autre fois, puis une autre. Mais, ce qui est surprenant chez le général c’est qu’il est parvenu à rassembler dans l’adversité deux entités, historiquement, opposées ; et qu’il s’est toujours permis de s’approprier les deux slogans brandis, naguère, par l’une à l’encontre de l’autre. Il ne se gêne pas, par exemple, de se mettre dans la peau, d’un Ould Daddah ou Messaoud, sous le règne de Maaouya, pour fustiger la gabegie de Louleid Ould Weddad ou Boidiel Ould Hommeid. Envers Ould Daddah et Messaoud, il répète, sans gêne, aucune, en s’inspirant de la même époque, des expressions comme opposition irresponsable et contreproductive. La prouesse c’est qu’il paraît, dans pareille posture, comme un esprit hors du commun. C’est comme s’il venait d’ailleurs. Du ciel. C’est, en quelque sorte l’image d’un Saint Esprit, exempt de tout soupçon. Un homme parfait, en somme ! Alors qu’il est le produit du même système dont il accable, aujourd’hui, ceux qui en furent les clients. Il est même, serait-on tenté de dire, un peu plus qu’un produit. C’est un pilier de ce système. Si, ceux qu’il se plait à appeler les roumouz El Vessad (symboles de la gabegie) devraient lui rendre la monnaie, ce ne sont pas les pièces, ni les liasses, qui feraient défaut…
A suivre…
Mouna Mint Ennass
blog.
Déclaration de Conscience et Résistance: Au delà de la révolution libyenne, pour le devoir d’ingérence !
Au moment où les peuples arabo-musulmans font l’apprentissage ardu de la liberté reconquise, une coalition internationale, sous mandat du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, se livre, depuis 3 jours, à des raids ciblés contre les forces armées et de sécurité du Colonel Kadhafi, dans le cadre du mandat de protection des populations civiles, au lendemain de la révolution pacifique du 17 février 2011. Parfaitement en conformité au droit international de prévention des crimes de masse, l’opération alimente quelques ambiguïtés qu’il importe de lever, sans retard. Elle suscite, par ailleurs, des objections de principe dont le cynisme dissimule, à peine, la complicité avec le régime de Tripoli et, partant, la tentative d’en retarder l’effondrement.
Au titre de son engagement internationaliste que dicte une perception nette des enjeux d’universalisme, donc de solidarité avec tous les combattants de la démocratie politique et de lutte contre l’impunité, Conscience et Résistance (CR) :
1. Constate, reconnait et encourage le combat légitime des libyens, sur le chemin de l’émancipation après 42 ans d’un pouvoir d’oppression tribale dont l’enfermement et la dérive lignagère se sont accentués ;
2. Regrette la passivité, voire l’indifférence de la rue mauritanienne devant l’ampleur des massacres perpétrés en Libye et dénonce les tentatives, vénales, de susciter, à Nouakchott, des motions et manifestations favorables au Colonel Kadhafi ;
3. Soutient, sans ambiguïté ni réserve, les frappes des forces alliés en Libye jusqu’au renversement du clan Kadhafi et souhaite l’usage systématique du principe d’ingérence armée, contre l’ensemble des régimes autoritaires du monde arabo-musulman quand ils érigent la coercition sanglante en mode de gestion des divergences dans la société;
4. Demande, aux autorités mauritaniennes, de reconnaître le Conseil national de transition, en qualité de représentant de la Révolution en Libye et de lui apporter l’assistance diplomatique requise ;
5. Engage, les partis politiques, associations de la société civile et l’ensemble des citoyens mauritaniens, à célébrer, sans complexe, le caractère exemplaire de la lutte des libyens, comme modèle d’insurrection démocratique et populaire, au nom du respect des droits de l’Homme, par-dessus toutes considérations alternatives ;
6. Exprime entière confiance et accorde tout appui aux revendications de réformes, sociale et politique, du mouvement de la jeunesse, du 25 février, en Mauritanie.
Nouakchott, le 23 mars 2011
Editorial du Flambeau: Changement oui, mais pour quel changement et pourquoi faire?
Aujourd´hui la seule plate-forme susceptible, nous semble-t-il de cristalliser les aspirations des uns et des autres est le changement; en tout cas pour des opposants honnêtes, soucieux du devenir du pays, il ne saurait être autre chose que le changement. C´est donc notre aspiration commune au changement qui devrait pousser au consensus. Changement de régime certes, mais au-delà et bien plus, changement interne en profondeur, en vue d´instaurer une autre Mauritanie; Une Mauritanie égalitaire où tous, Blancs et Noirs auraient les mêmes droits et les mêmes devoirs, sans discrimination aucune. Une Mauritanie où ceux qui luttent pour leur humanité, côtoyant ceux qui luttent pour leur citoyenneté transcenderaient ceux-là qui luttent pour le contrôle (tribal) du pouvoir. Si chaque force politique reste attachée à ce projet de changement futur, y souscrit pleinement et y adhère réellement…alors il devrait constituer la base naturelle et normale de notre unité.
Dès lors devrons-nous marquer un temps d´arrêt pour identifier ce sur quoi devrait porter le changement c´est-à-dire ce qui fait , surtout, problème? Nous devons admettre qu´il serait plutôt utopique de vouloir construire une Mauritanie nouvelle en faisant seulement partir le Président et sans résoudre correctement la question nationale et la question de l´esclavage. C´est là un impératif pour l´équité et pour une Unité viable et durable. Vouloir l´occulter reviendrait simplement à reconduire la fuite en avant qui a toujours caractérisé la classe politique au pouvoir, depuis cinquante ans!
Nous avons besoin de baliser l´avenir, dans une sorte de pacte scellé qui rassurerait les uns et les autres. Le départ du Président sera certes le passage obligé mais il doit demeurer, non une fin en soi mais un moyen devant aboutir à une Mauritanie égalitaire et juste.
Il nous faudra ensuite après l´avoir admis, comprendre et accepter que notre pays n´est pas comme les autres il est spécifique de par son caractère bi-ethnique, il ne saurait donc emprunter certaines voies classiques.
Voilà pourquoi la solution à apporter ne sera ni droit de “l´hommiste” car le problème est d´essence politique, ni électorale par l´application mécanique du principe “un homme une voix”…car dangereuse, elle masquerait, voire occulterait l´essentiel du problème. La Démocratie sous BOTHA en Afrique du Sud, au Soudan et au Rwanda actuel est là pour démontrer que la discrimination raciale, ou ethnique peut-être camouflée sous une égalité de principe.
Nous devons y faire très attention et en conséquence nous référer, pour ne pas dire nous inspirer des cas de la SUISSE, du LIBAN ou de l´AFRIQUE DU SUD; ces pays ont préalablement élaboré, en priorité, règles et mécanismes pour régler la cohabitation entre communautés d´abord et sur lesquels la Démocratie s´est adossée ensuite.
L´avancée démocratique, véritable suppose la prise en charge sans tricher, du problème fondamental de la discrimination raciale qui menace l´unité nationale , car les vraies bases démocratiques supposent le nivellement des citoyens.
La lutte continue!