Daily Archives: 09/03/2011
L´imposture!
Nous sommes tombés de Charybde à Scylla.D’un système politique vicié par les propagandes à la Russe à un autre qui veut faire croire à un changement alors que c’est sur la même trajectoire qu’on évolue.On nous fait croire que rien se sera plus comment avant.Cela est loin de correspondre à la réalité vécue par les mauritaniens.La visibilité des citoyens a été obnubilée par les vagues de promesses qui se suivent et se ressemblent, une avalanche de projets sans fondement solide.
La réalité est qu’on est passé d’un régime démagogique, «gabegique » à un régime sournois et manipulateur à une vitesse de 180°. Entre le premier et le second beaucoup ont du mal à se retrouver. La vérité quant à elle livre un conflit avec le mensonge. Le temps de juger non pas les hommes mais leurs actes. Le meilleur instrument de mesure pour le faire est le « ventromètre ». Lorsque le gouvernement a été aculé par les revendications sociales, le pouvoir a lancé les opérations « solidarité 2011 ». La misère populaire aggravée par une dégradation des conditions de vie des ménages sans revenu a accentué les frustrations et la colère des citoyens est montée en flèche ces derniers temps. La meilleure arme utilisée pour calmer les passions est d’envoyer des ministres à la rencontre du peuple pour inonder les habitants des quartiers précaires de discours lénifiants après d’autres inondations qui avaient frappé le pays. Cette propagande qu’on pensait révolue reprend du service comme pour combler le vide qui a du mal à être rempli par programme simulé.
Amadou Diaara- LE RÉNOVATEUR
Jeunes du 25 février : les blocs aux mains de la police, les rues occupées par les manifestants
Après avoir utilisé la carotte, les autorités auraient-elles d’user du bâton pour contenir les jeunes de la Coordination des jeunes du 25 février ?Hier aux environs de seize heures, la police a réprimé la manifestation qui avait réuni une poignée des jeunes gens venues réclamer des réformes, sur la place dite des blocs rouges.«D’abord ils avaient commencé par utiliser des matraques, puis ils ont lâché des grenades», confie un témoin. Un manifestant aurait été interpellé.Il aurait été matraqué avant d’être jeté dans une fourgonnette de la police. Après un mouvement de repli, les jeunes étaient revenus sur la place des blocks rouges. Quelques uns ont suggéré de procéder à un jet des pierres sur les nombreux policiers qui avaient pris possession de la place des blocs, mais n’ont pas été suivis par les compagnons. Pourquoi les pouvoirs publics en sont-ils arrivés à ordonner la police d’interdire le rassemblement de la Coordination des jeunes du 25 février? Parce qu’ils ne sont arrivés à dégager un stratagème susceptible de contenir les manifestants qui réclament des réformes. A la naissance du mouvement de contestation, les pouvoirs publics se sont livrés à créer un contre-mouvement de protestation et à promettre la création des postes d’emplois. Mais le mouvement de contre manifestation, et les monts et merveilles promis n’auront aucun effet. Les quelques manifestants qui ont pris l’habitude de venir se mobiliser à la place des blocs rouges vont continuer à manifester les jours suivants. Ils sont peu nombreux mais demeurent visibles. Parce qu’ils se réunissent en plein cœur de la ville dans un endroit fréquenté pour lâcher des slogans hostiles aux pouvoirs publics et appeler à des réformes. Il faillait alors leur couper l’herbe sous les pieds avant qu’ils ne fassent des émules. C’est ainsi que le pouvoir en est arrivé à réprimer leur rassemblement. Mais la répression semble ne pas être la bonne voie pour s’entendre avec eux. Elle risque d’apporter une raison supplémentaire les encourageant davantage à manifester. «Le préfet a autorisé le rassemblement, la police l’a interdit. C’est la preuve que nous sommes en présence un Etat qui ne respecte pas la liberté d’expression», dit un manifestant. Pour lui il est nécessaire d’agir pour que naisse un Etat qui respecte les libertés individuelles et publiques. Bon nombre de manifestants sont de son avis. Décidément, si la police continue à donner dans la répression, le mouvement de contestation pacifique qui réclame des réformes pourrait revêtir des allures de contestation politique, dans les jours à venir.
Samba Camara –le Rénovateur
Pourquoi nous étions des Flamistes sans le savoir ? par Ba Mamadou Kalidou Président de l’IMEJ
A l’occasion de l’anniversaire des 27 ans des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), il me plait de féliciter les militantes et les militants de cette organisation politique. C’est surtout l’occasion pour moi de rendre un hommage appuyé à ces femmes et ces hommes qui, un jour de Mars 1983, ont osé prendre leur responsabilité devant l’Histoire et leur patrie en s’efforçant de barrer la route à l’injustice sous toute ses facettes. En écrivant le manifeste du négro-mauritanien opprimé, peut être sans le savoir, les FLAM venaient de se positionner comme les pionniers, l’Avant-garde, le rempart contre toutes les injustices en générale, et l’injustice raciale en particulier ! Dans ce document historique, contrairement à ce que bien des hommes de mauvaise foi en ont dit, n’a jamais appelé à chasser de la Mauritanie sa composante arabe. Dans une approche, on ne peut plus scientifique, et après avoir démontré que la Mauritanie s’orientait vers une politique raciste qui excluait sa composante noire, il réclamait juste un débat franc et honnête pour juguler un fléau naissant.
La réaction de l’autorité fut à la fois brutale, injustifiée et disproportionnée : ces « bouches des malheurs qui n’ont point de bouches » furent arrêtées et envoyées au bagne de walata après une mascarade de procès. En cette année 1986 où je n’avais que 12 ans, mon sort comme celui de milliers de jeune négro-mauritaniens fut scellé à celui de cette organisation politique dont j’ignorais encore tout, car c’est quelques années plus tard que la maturité de l’âge, je finis par comprendre ce que c’était que ce sigle. La répression du régime raciste de Ould Taya faisait que ce sigle sonnait aux oreilles de tout Noir de Mauritanie comme « une accusation de crime ». A cette époque, Flam signifiait danger terrible !
Plus tard, à l’occasion des grèves, au Lycée et à l’Université, tous les meneurs Négro-mauritaniens, étaient systématiquement qualifiés de Flamistes ! De même, toujours à l’Université de Nouakchott où je me suis inscrit après le Bac, dans les débats politiques qui nous opposaient (mes camarades du Mouvement jeune de l’AMN) à des étudiants d’autres obédiences (MND, Nasseristes, Bathistes), à chaque fois que nous osions affirmer certaines vérités irréfutables (l’injustice contre les étudiants bilingues, la marginalisation des Noirs dans l’administration, le passif humanitaire, les déportés au sénégal et au Mali) mais gênantes, nous étions traités de racistes. Aussi, vers la fin, nous n’avions l’impression d’avoir été conséquent et courageux dans les débats que lorsque nos adversaires nous traitaient de Flamistes ! J’avais alors entre 20 et 24 ans. Les Flam signifiaient pour moi, comme pour la plus part de mes proches camarades la capacité à défendre ses convictions à travers un argumentaire rigoureux, mais surtout le courage d’assumer ses opinions ! Ainsi, sans le savoir, nos adversaires politiques, comme l’appareil répressif de Ould Taya, en nous traitant à tord et à travers de Flamistes, avaient finis par exciter notre curiosité à l’endroit de cette organisation toute à la fois aussi présente dans les esprits qu’elle était absente physiquement. Aussi nous lisions avec un grand intérêt les numéros du Flambeau (journal des Flam) qui alors entraient clandestinement dans le pays. Et c’est là que nous compriment pourquoi nous étions des Flamistes sans le savoir : le discours que nous lisions dans le flambeau correspondait exactement à ce que nous ressentions. Le génocide contre les Négro-mauritaniens en 1989 (civiles et militaires), les expropriations des terres de la vallée, le siège des régions du sud par l’armée qui se compote comme une armée coloniales, la répression contre les étudiants que nous étions à l’occasion des grèves, la vie de misère que menaient les déportés dans les camps de réfugiers au Sénégal et au Mali, toutes ces questions étaient très clairement analysées et dénoncés sans hypocrisie !
Nous comprîmes qu’être flamiste, c’était aussi être direct, franc et objectif !
Aujourd’hui où j’ai la possibilité d’apprécier l’histoire politique de la Mauritanie avec plus de plénitude, je puis ajouter ceci : être Flamiste c’est aussi la capacité lucide de sacrifice total de sa vie pour l’idéal d’une Mauritanie égalitaire et juste. C’est certainement l’occasion pour moi de rendre un hommage vibrant à tous ces hommes et ces femmes qui ont sacrifié leur bonheur et celui de leur famille, au péril de leurs vies pour qu’un jour- hélas que certains ne verrons déjà plus – les Mauritaniens noirs et blancs, peuls, soninkés, wolofs, bizanes ou Haratines, puissent cohabiter justement égalitairement et fraternellement ! A tous disais-je, vivants ou Martyrs, je voudrais exprimer, à mon nom propre comme à celui du Mouvement que je préside (IMEJ), l’expression de ma profonde gratitude !
La lutte continue!
14 Mars 2010
Ba Mamadou Kalidou Président de l’Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice (IMEJ)
Des blessés dans une violente manifestation à Nouakchott
Plusieurs manifestants ainsi que des policiers ont été blessés au cours des violentes manifestations organisées le 8 mars à Nouakchott. Des blessés (au nombre encore indéterminé) ont été transportés aux urgences de l’hôpital national. La police a également procédé à plusieurs interpellations au sein des manifestants. Les escarmouches se poursuivaient après la prière du crépuscule entre des groupes de manifestants et des policiers aux abords de la place des Blocs au centre de Nouakchott. Selon divers témoignages les policiers ont été particulièrement violents faisant craindre une radicalisation du mouvement de la jeunesse du 25 février? pacfique jusqu’ici . Les partis RFD, Tawassoul ainsi qu’un des dirigeants de l’UFP ont denoncé la violence de la repression policiere menée contre la jeunesse. Certains des correspondants de la Presse étrangere accredités en Mauritanie(al-Jazeera, AFP et d’autres, suspectés de “bosser” avec le regime en place, ont passé sous silence la manifestation du 8 mars et sa repression.
TAHALIL-HEBDO
Communiqué de la coordination de la jeunesse du 25 février
La coordination de la jeunesse du 25 février se déclare stupéfaite et choquée de la répression barbare par laquelle le système a fait face à la jeunesse mauritanienne en l’empêchant ce mardi 08 mars d’exprimer ses opinions et ses aspirations à la réforme, au changement et à la lutte contre la gabegie.Elle considère par ailleurs que le Régime est seul responsable et doit assumer les conséquences de sa répression contraire à l’esprit et à la lettre de la constitution Mauritanienne et aux principes des droits humains. La coordination se déclare aussi profondément choquée par le déchiquetage public du drapeau national par des éléments de la Sureté Nationale.
Il est apparu aujourd’hui qu’aux yeux du système, la vie, la sécurité, les aspirations et les espoirs de la jeunesse Mauritanienne revêtent moins d’importance que l’encerclement de la Place des Blocs qui n’abrite pourtant pas le moindre bâtiment ou bien et qui a été bradée dans des circonstances douteuses et suivant des procédures contestées. Une telle Place a bénéficié de plus de protection que les maisons de paisibles citoyens, le marché centrale ne Nouakchott et les institutions bancaires vers lesquels, d’ailleurs, la police n’a cessé de repousser les manifestants espérant ainsi que des détériorations y seraient portées afin de justifier encore plus de répression. Ce que les manifestants ont très vite compris et se sont refusé à tomber dans ce piège.
La coordination avait l’intention de rendre publique, une plateforme revendicative avant le jeudi prochain mais suite à l’usage démesuré de la violence par le système, elle décide de suspendre la publication de ladite Plateforme jusqu’à satisfaction des conditions suivantes :
La sanction des responsables sécuritaires de l’agression violente des manifestants pacifiques ;
La formulation officielle d’excuses claires à la jeunesse mauritanienne ;
La non-répression du meeting du vendredi 11 Mars prochain qui a été annoncé précédemment dans notre programme hebdomadaire et qui se reste maintenu pour ce vendredi après la prière du vendredi à la place des blocs et jusqu’à 8 h du soir.
La coordination exprime, enfin, ses meilleurs considérations à la jeunesse pacifique, civilisée et porteuse de revendications légitimes et nobles.
Le 8 mars 2011 Coordination de la jeunesse du 25 février