Daily Archives: 06/03/2011
La lâcheté de l’Union Africaine Par Ethmane Sall
La lâcheté de l’Union Africaine face à les crises politiques africaines est à la fois inquiétant et inacceptable. Ce début de l’année 2011 a été un tournant pour les peuples africaines. mais ce peuple souffre davantage de ses dictateurs qui n’ont pas prêt à se plier. à l’heure actuelle où je tonne ces propos ,la jeunesse africaine est entrain de subir le chaos africain, un chaos orchestré par des dirigeants irresponsables, arrogants, vaniteux, despotes, voyoucrates. Ainsi, le séisme politique qui secoue en ce moment l’Afrique du nord ,un séisme qui a fait et qui continue à faire des morts :en Tunisie ,il y a eu des centaines de morts, en Egypte ,beaucoup de personnes ont perdu la vie et le scénario est loin de terminer, en Libye, on assiste à un massacre cinglante et sanglante qui a fait plus de six mille morts. et ce massacre est loin de s’achever.
Au de là de ces chaos, il y a d’autres imbroglio politiques qui envahisssent le continent. c’est le cas en Mauritanie, une Mauritanie qui marche davantage sur la tête ,une Mauritanie qui n’a jamais connu de démocratie, une Mauritanie qui maintient une partie de son peuple dans la servitude, une Mauritanie qui contraint une partie de sa population au gravats, au crachats et forçats. c’est le cas aussi à Madagascar qui vacille depuis plus de deux ans, au milieu de tout cela, le Zimbabwé de Robert Mougabé qui va très très mal en ce moment, sans oublier le théâtre politique ivoirienne qui continue à faire des ravages humanitaires .Dans l’état actuel des choses en Côte d’Ivoire, on ne peut que compatir au calvaire du peuple ivoirien ,un peuple qui, chaque jour se disperse ,cherche un refuge.Les hommes ,les femmes et les enfants parcourent des kilomètres afin de trouver un abri au pays limitrophes notamment au Liberia. Le véritable ivoirité n’est plus d’actualité en Côte d’Ivoire,car, l’éléphant est scindé en deux ,en deux grands morceaux ,Alassane Ouattara (président reconnu par la communauté internationale) a pris le Sud et Laurent Gbagbo(le forcené qui a usurpé son pouvoir) a confisqué le Nord. Une Partition Nord -Sud ? Peut-être ? Qui sait ?
Par ailleurs, le forcené Laurent Gbagbo doit être traduit en justice ,doit être condamné pour le massacre qu’il a commis ,pour le chaos qu’il a commandité ,même hier ses troupes ont tirés sur une foule de femmes qui manifestait ,qui jouissait de leur ivoirité. Les forces de Gbagbo ont finalement tués sept femmes parmi les manifestants.
Dans tout ces cacophonies politiques, l’Union Africaine n’a jamais eu le courage de conjuguer un verbe qui rassure les peuples ,elle a toujours traînée les pattes : c’est déplorable, c’est lamentable, c’est aberrant,c’est pas encourageant. Et pourtant, c’est une institution qui est censé de protéger le peuple africain, de mettre fin aux crises africaines, crise d’ordres politiques, sociales, culturelles, économiques….Hélas, tel n’est pas le cas.
Tout récemment,le panel des cinq chefs d’état de l’UA a rendu son premier rapport en public concernant la crise ivoirienne. Dans ce rapport, il y a rien à tirer ,il faut noter que ce panel est mené par M. AZIZ(le dictateur mauritanien), un militaire sans formation idéologique, sociale, culturelle ne peut qu’agir en conséquence….,panel de la honte. Ce panel a d’ores et déjà échoué . cela traduit l’impuissance ,je dirais même l’inutilité de l’Union Africaine.
Cette institution est presque inutile aujourd’hui parce que, elle démontre davantage son incapacité ,sa lâcheté à agir, à trouver des issues pour les crises africaines. Elle doit absolument disparaître, elle n’a plus de crédit ,plus d’influences, plus d’utilité.
En tout cas, si on veut construire une nouvelle Afrique , si on veut innover, faire du renouveau,il est inéluctable de remettre en question l’UA,de remettre en cause l’UA,de la dissoudre tout simplement et de créer d’autres institutions qui répondent aux exigences de la jeunesse africaine et qui mettent sur pied d’autres structures politiques dans la conscience politique africaine.
Ethmane Sall-Mulhouse-France.
Côte d`Ivoire : la stratégie du moi ou le chaos du président Gbagbo ou la rwandisation en cours
Dakar (RADDHO) – La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) exprime ses préoccupations les plus sombres et les plus alarmantes en Cote d’Ivoire face à la dégradation continue de la situation sécuritaire, de la déliquescence de l’Etat et de la manifestation de tous les ingrédients qui rappellent de plus en plus la situation du Rwanda en 1994. D’abord l’ensauvagement de l’élite politique qui tourne autour de Gbagbo qui s’appuie sur l’armée, les milices et un lumpen prolétariat radical qui utilisent la haine ethnique et régionaliste pour exercer la terreur sur les populations ivoiriennes avec comme objectif : Maintenir Gbagbo comme Président où bien anéantir la Cote d’Ivoire. La crise se nourrit également de l’impuissance, des contradictions internes, de l’hypocrisie et du double jeu de certains chefs d’Etat et du Président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping. Il faut également dénoncer l’attitude de l’Angola qui apporte un soutien diplomatique et financier à Laurent Gbagbo.
Quant à la CEDEAO, elle n’a jamais été aussi vulnérable avec la crise de leadership, de démocratie et des élections qui lui brisent les ailles et l’empêchent d’exercer une véritable influence sur le cours des choses ; ici il faut particulièrement relever le rejet du médiateur du Faso par Gbagbo , le silence et l’impuissance du Chef de l’Etat sénégalais dont la diplomatie est quasi inexistante aujourd’hui, la politique du double jeu du Président ghanéen et la diplomatie du profil bas du Général Amadou Toumani Touré.
Les conséquences sont là palpables avec la guerre civile et la guérilla urbaine qui s’installent et fait plus de 500 morts, des milliers de personnes déplacées ou refugiées, des attaques directes contre l’ONUCI, la censure de tous les journaux proches de Ouattara sans compter l’impact de cette crise dans certains conflits de la sous région comme la Casamance.
Face à la menace de Rwandisation et à ses conséquences imprévisibles dans la sous région, la RADDHO :
Recommande un sommet extraordinaire de la CEDEAO ouvert aux ONG de l’Afrique de l’ouest et experts en matière de résolution de conflits ;
Dénonce la prolongation d’un mois de la mission du Panel des Chefs d’Etat qui contribue au pourrissement de la situation, à l’escalade de la violence et à la menace d’une guerre civile généralisée ;
Recommande au Conseil de Sécurité des Nations Unies de prendre toutes ses responsabilités pour renforcer la mission de l’ONUCI afin de mieux assurer la protection, la sécurité des biens et des personnes mais surtout de stopper le dessein macabre d’anéantissement de la ci par Gbagbo et son clan ;
Demande au conseil des Nations Unies pour les droits de l’Homme d’envoyer une mission d’urgence pour enquêter sur les violations des droits humains en Cote d’Ivoire.
Fait à Dakar le 03 mars 2011
Le Président de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme
Alioune Tine
Réflexes de l’Etat-protecteur ! Par Cheikh Tidiane Dia
Les manifestations organisées ces derniers jours à la place des Blocs par des jeunes excités par les vagues des protestations qui se déroulent dans le monde arabe ont inspiré une forme de revendications auxquelles le pouvoir commence à se heurter et du coup, il hésite à prendre des mesures contraignantes.La stratégie qui semble jusque-là prise par les autorités sécuritaires du pays vise à ménager au maximum les susceptibilités tout en gardant l’œil vigilant en direction des manifestants. Contrairement à un certain passé récent où la méthode brutale était utilisée comme l’arme de défense et de dissuasion, le régime en place veut éviter toute confrontation avec le peuple tant que des débordements ne sont pas signalés. Allergique aux critiques et exposé aux manœuvres politiques de l’opposition, le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz tente de multiplier les promesses sociales et les gestes en direction des jeunes chômeurs pour apaiser au maximum les tensions. Le ministre de l’intérieur accompagné par certains de ses collègues, sillonne les quartiers pauvres de la ville pour diffuser un message « de paix » au nom du président de la République soutenant que les problèmes qui se posent aux populations trouveront des solutions rapides. Comme par un coup de baguette magique, les autorités ont miraculeusement obtenu les recettes qu’il faut à l’ensemble des problèmes auxquels font face les habitants des zones démunies. Aucune des revendications posées par ces pauvres abandonnés à eux –mêmes, n’a été déclarée sans solution. Mais concrètement rien n’est fait. L’Etat –protecteur et omnipotent fait feu de tout bois pour contenir les colères. Les manifestants quant à eux utilisent la libre expression pour se défouler comme ils peuvent. Cette ambiance créée une certaine atmosphère de lutte qui dénote d’un désir pressant pour les jeunes de voir se mettre en place de nouvelles institutions à la hauteur de leurs attentes. A quelque chose malheur est bon. Le peuple veut un changement en lieu et place des mensonges et de l’immobilisme. A peine installé que Mohamed Ould Abdel se ravise de l’amateurisme de ses hommes et de la fragilité de son système. Ce n’est pas sur l’improvisation qu’il pourra faire fonctionner le
pays, moins encore sur une gestion solitaire de son pouvoir. Il doit réformer l’architecture du gouvernement de telle sorte que les institutions puissent prendre leur envol. Il doit déverrouiller le système financier d’une part et d’autre part initier des réformes en direction de certains secteurs clé comme la santé, l’éducation, l’emploi. L’accès aux services de base nécessite une redéfinition des priorités budgétaires. Sur ce plan, des réaménagements s’imposent pour combler les déficits dont souffrent certains secteurs vitaux. Ould Abdel Aziz manque cruellement d’expérience en matière de conduite des affaires. Il doit ainsi se mettre à l’écoute de ses meilleurs conseillers pour éviter de créer un vide au sein de l’appareil exécutif. Le temps où un président, au-dessus de la volonté de son peuple disposait de tous les pouvoirs pour se maintenir est dépassé. Et la démocratie tatillonne ne saurait plus résister face aux aspirations des populations.
Cheikh Tidiane Dia-LE RÉNOVATEUR
Politique : El Hor renait-il de ses querelles?
Alors que son père fondateur, le président de l’Assemblée nationale et président de l’Alliance populaire progressiste martèle à qui veut l’entendre que la période de clandestinité est révolue, un communiqué reproduit par nos confrères de l’Ani, assure que El Hor renait de ses querelles. Mais c’est à demander qui se cache derrière ce dernier communiqué? Les clivages entre le leader charismatique des haratines, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale et président du parti Alliance populaire progressiste connaissent-ils un nouveau feuilleton avec la publication d’un groupe, non encore identifié, d’un communiqué rendu public par nos confrères de l’Ani? La question mérite d’être posée d’autant plus que l’initiateur du mouvement d’émancipation haratine s’était clairement démarqué de certains de ses lieutenants qui cherchaient à «récupérer » ce mouvement pour leur trajectoire politique. Le torchon entre les tenants de la paternité de ce mouvement risque de brûler de plus belle.
Décembre l’année dernière, lors des journées de réflexion organisée par l’APP, Messoud Ould Boukheir n’est pas allé par quatre chemins pour rappeler à ses anciens lieutenants, entrés en «dissidence » contre lui, que personne ne pouvait plus se prévaloir du discours du mouvement El Hor qu’il avait créé. Pour lui, le temps de la clandestinité était révolu. En ces termes, le président de l’APP s’était clairement prononcé : «C’est moi qui ai créée le mouvement EL HOR lorsqu’il était interdit de faire la politique et, c’est parce qu’à l’époque, mes amis et moi avions peur que nous avions recouru à la clandestinité politique, menant nos activités en secret, pour défendre notre cause qui était de libérer les esclaves et ce n’est plus aujourd’hui Messaoud et ses amis qui mènent ce combat mais plutôt tout le monde demande, y compris ceux qui disaient que c’est une affaire de laquelle nous nous servions comme fonds de commerce. Ce sont eux maintenant qui sont en première ligne pour exiger l’émancipation des esclaves et défendent les droits des Haratines». Il apparaît évident pour le président de l’Assemblée nationale, que la cause de l’émancipation des couches des anciens esclaves ne pouvait plus être l’apanage d’un groupe mais bien une question nationale. A l’époque, le président de l’Alliance populaire progressiste, au-delà de l’auditoire, adressait son message à certains de ses amis de parcours politique comme Ould Yali et Samory Ould Beye, qui n’étaient plus en odeur de sainteté avec le dirigeant charismatique du mouvement El Hor. Mais c’est certainement, Samory Ould Beye, devenu entre temps, parton de la Confédération Libre des Travailleurs Mauritaniens (CLTM) qui s’est illustré dans un conflit ouvert avec Messoud Ould Boulkheir. Ce dernier fut d’ailleurs l’objet d’attaques personnelles visant à le décrédibiliser aux yeux des masses qui se reconnaissaient en lui.
Mais, en apparences, les divergences n’étaient pas diluées entre les deux hommes. Samory Ould Bèye se hisse de plus en plus comme l’adversaire le plus acerbe contre le président de l’Alliance populaire progressiste dont il conteste aujourd’hui la place sur cet échiquier. Mais quoi qu’il en soit, les adversaires du président de l’Alliance populaire progressiste, seul ministre haratine à démissionner pour inscrire son combat dans la politique, dès l’ouverture démocratique, savent que ce combat contre Messoud Ould Boulkheir n’est pas gagné d’avance. L’homme est connu pour son franc-parler et son refus de compromission sur les efforts en matière d’émancipation des haratines.
Alors qu’à l’heure actuelle, l’on ne sait pas encore qui sont les signataires du communiqué rendu public par l’Ani, le regard se tourne indéniablement vers les adversaires du président de l’Assemblée nationale qui tenteraient de mettre ce dernier devant le fait accompli par une médiatisation de leur «renaissance». Le conflit larvé sort aujourd’hui au grand jour. Quelle riposte pourrait faire le président de l’APP, qui s’attendait probablement à cette tournure des événements de la part de ses adversaires ? Une chose est sûre, le fait d’avoir Messoud Ould Boulkheir contre eux entamerait forcément leur crédit auprès des masses visées.
Ce conflit entre les dirigeants de l’ancien mouvement El Hor risque de charrier des incompréhensions profondes sur le discours propagé.
LE QUOTIDIEN DE NOUAKCHOTT