Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 17/03/2011

L’esclavage en milieu soninké : le point de vue du président de l’Ocvidh

altDans un entretien accordé au site haratine.com, le président de l’Ocvidh Diagana Mamadou Youssouf livre son point de vue sur l’esclavage en milieu soninké», qu’il décrit d’emblée comme un phénomène social qu’il ne faut pas nier, ayant existé par le passé et continue de persister dans certains milieux soninkés et Négro-Africains. Ci-après son avis :  « Pour s’attaquer fondamentalement à ce fléau, il faut parfaitement le faire comprendre de la manière la plus explicite à nos compatriotes. Il n’y aura jamais dans mon esprit une quelconque volonté d’esquiver votre question sur l’esclavage en milieu soninké et au-delà en milieu Négro-Africain. Mon combat contre ces injustices m’interdit tout amalgame. De prime abord, il n’y a et il n’y aura jamais d’esclavage meilleur que d’autre comme on a tendance à l’affirmer souvent! C’est ma première conviction. Etre esclave ou considéré comme tel, est une négation de l’homme par l’homme. Pour ce qui concerne mon ethnie Soninké que je connais parfaitement et plus particulièrement la question au niveau de Kaédi, je l’affirme sans risque de me faire contredire que l’esclavage a bien existé dans notre milieu. L’esclave, sur le plan de la servitude et de l’exploitation de l’homme par l’homme, l’homme soumis à son maître et corvéable à volonté, n’existe ni en théorie ni en pratique en milieu soninké de Kaédi. L’esclavage a été pratiqué par nos ancêtres à leur époque et personne ne peut le nier mais de ma génération et je dirai même de la génération de mes grands frères, l’esclavage n’existe que par le nom ! Les enfants dits « esclaves » de ma génération ont fréquenté les mêmes écoles (coraniques et modernes) que moi. Chaque génération de kaédiens a eu ses promotionnaires d’école issus de cette classe « d’esclaves ». Comme je l’ai dit tantôt, je ne pourrai dire avec la mêm exactitude comment la question de l’esclavage est vécue dans les autres milieux Négro-Africains en dehors de cette communauté soninké qui était mon milieu naturel. J’insiste encore pour réaffirmer que dans la pratique, l’esclavagisme en milieu arabo-berbère est d’une férocité incalculable et diffère fondamentalement de celui que nous vivons dans le milieu soninké ; Et c’est ce type d’esclavagisme que nous combattons farouchement par sa brutalité et son inhumanité. Il a existé effectivement une timide relation d’anciens maitres à anciens esclaves de par une certaine génération de nos pères en milieu soninké à kaédi mais du temps de ma génération cette relation n’a jamais existé et il n’y en a jamais eu d’où l’inexistence de soumission ni de corvée ou toute autre forme d’exploitation ou de privation de liberté. Je mets au défi quiconque qui me contredira ou démontrera le contraire. Je ne pourrai jamais dire de manière formelle que l’esclavage n’existe pas dans certains milieux négro-africains mais dans mon Kaédi natal, je ne connais pas un seul cas. D’ailleurs, cette appellation en soninké du mot « komé » qui veut dire esclave est tabou dans ma ville de Kaédi. Personne ne peut se permettre de le prononcer ni publiquement ni en aparté sans qu’il n’y ait réprimande. La lutte contre cette tare sociale est un combat que je mène farouchement. Il est tellement gênant, voire révoltant de voir une personne devant soi qui souffre de l’esclavage psychologique qu’il ressent comme une humiliation de la nature. Et ce sont ces séquelles qu’il faut maintenant s’attaquer par l’information et la sensibilisation des consciences. L’esclavage en milieu soninké de Kaédi qui persiste est beaucoup plus dans les mentalités que dans la pratique. Dans les comportements au quotidien d’où le complexe d’infériorité ou de supériorité du fait que l’autre est issu de la grande féodalité ou que ses grands parents avaient comme esclaves telles familles d’où souvent ou un climat d’alliance et d’entraide réciproque ou un climat de méfiance, de haine, de rivalité ou de frustration etc.
Faut-il qualifier ces faits évoqués d’esclavage ou de séquelles ? Quel que soit le qualificatif que l’on donnera à ces pratiques et à leurs relations d’anciens maitres à anciens esclaves, la lutte pour briser l’humiliation voire l’appellation « komé » qui veut dire esclave en soninké ne doit plus exister. C’est pourquoi, pour aider les populations victimes de ces pratiques d’esclavage féroce et brutal afin qu’elles accèdent à leur émancipation totale et à tourner les pages sombres de cette histoire humaine douloureuse, il incombe à l’Etat de prendre sa responsabilité pour l’éradiquer. Je finirai votre question en disant que je combats sans réserve toutes les formes d’esclavage, comme pour mon engagement dans la lutte contre la torture. Il n’y a pas de petite ou grande torture et il ne peut y avoir non plus de bon ou mauvais esclavage! Le Combat contre l’esclavage et dans toutes ses coutures doit être l’engagement de toutes et de tous !

Ocvidh

Des centaines de travailleurs non permanents manifestent devant la présidence

altDes centaines de travailleurs non permanents dans les divers départements gouvernementaux ont manifesté ce jeudi devant la Présidence de la République pour exiger qu’ils soient recrutés par la Fonction publique.

Le porte-parole de ces travailleurs, Isselmou Ould Taleb, a déclaré à Sahara média que leur non recrutement par la Fonction publique leur « a fait perdre tous droits et avantages consentis par l’Etat, allant des augmentations aux indemnités en passant par les privilèges afférents aux fonctions ». Il a ajouté que le « plus grave, c’est l’impossibilité pour eux de profiter de l’assurance maladie dont jouissent leurs collègues affiliés à la fonction publique », précisant que se sont « pourtant les non permanents qui sont considérés comme la couche sociale la plus pauvre du fait de l’insignifiance de leurs salaires ».

Dans ce cadre, Ould Taleb a supplié le président Ould Abdel Aziz d’intervenir pour leur rendre justice, indiquant qu’ils ont « servi longtemps dans les divers secteurs, ont appuyé le programme du président et constituent les diverses couches sociales », selon son expression.

Le nombre des travailleurs non permanents dans les différents services du gouvernement est estimé à quelque 10.000 employés, dont un grand nombre dans les wilayas.

SAHARA MEDIAS

Communiqué commun A.H.M.E. / OCVIDH

altSubitement, plusieurs cas d’esclavage administratifs et politiques furent dévoilés. Le mérite de cette accélération revient aux ONG anti-esclavagistes du Front Interne ( FI) notamment IRA-Mauritanie et FLERE.

L’image de la Mauritanie a toujours été et reste entachée par l’esclavage. Mais les trois derniers cas d’esclavage ci-dessous ont une spécificité.

    1) L’affaire Mint Bekkar Vall de la BCM ( Banque Centrale de  Mauritanie) est le premier cas d’esclavage administratif dénoncé à la police et à la justice et révélé au monde. L’Etat pris au dépourvu, camoufle d’abord, ensuite se reprend en arrêtant et en emprisonnant Mme Bekkar Vall et enfin, revient comme d’habitude à une négation des pratiques esclavagistes : le négationnisme de l’esclavage continue.

 

2) L’affaire Youma Mint Nani

Dans ce cas, il y a eu non seulement l’esclavage administratif mais aussi politique. En effet, un couple dont l’époux Ahmed Ould Cheikh Ould Mohamed Ahmed, médecin au service de l’Etat, est pris en flagrant délit d’esclavage. Ce couple va bénéficier d’une solidarité tribale et raciale du député Khatri Ould Ely de la majorité qui gouverne le pays. Cette solidarité est un acte politique réfléchi. Il ne peut être fait sans l’accord du MPR (Parti de la majorité) et surtout du président de ce parti, à savoir Ould Abdel Aziz.

 

   3) L’affaire Koueïla et sa grand-mère Fatma El Ghaliya Mint Lahreïtani

 

altCette affaire d’esclavage a été portée à la connaissance du commissaire de police de la Brigade des Mineurs par des militants de l’IRA-Mauritanie. Il s’agit de l’asservissement de deux mineures du fait de deux femmes maures : Koueïla et sa grand-mère Fatma El Ghaliya Mint Lahreïtani.

Assistées de Maître Fatimata M’Baye, les deux fillettes victimes de l’esclavage et leur mère avaient été entendues. Il avait été de même de Koueïla et sa grand-mère, Fatma El Ghaliya Mint Lahreïtani. Lesquelles esclavagistes ont reconnu les faits qui leur sont reprochés.

Biram Ould Dah demande au Commissaire de police Madame Mekfoula mint Cheikh Elhadrami d’engager les procédures légales. La réponse de celle-ci fut sans ambiguïté  : « Nous avons reçu de très haut l’ordre de ne plus engager les procédures relatives aux pratiques de l’esclavage qu’on nous soumet.

Aucun procès-verbal n’est autorisé d’être établi depuis le problème de Mounoumnine Mint Bacar( responsable de la banque centrale de Mauritanie, dénoncée par IRA le 13 décembre 2010 pour pratiques d’esclavage sur deux mineures, elle fut libérée et le président et autres militants de IRA furent agressés par la police, tabassée, torturés, emprisonnés et condamnés). On nous dit qu’il s’est avéré que de tels cas d’esclavage existent en grand nombre si bien qu’en poursuivant tous les auteurs c’est tout le monde qui risque de se retrouver en prison. Après tout, l’esclavage est un problème qui oppose Haratines (populations serviles) et Bidhane(minorité arabo-berbère dominante en Mauritanie) et risque de les diviser davantage. »

Source :

http://www.haratine.com/communique380.htm

Ces deux femmes sont des proches du Chef de l’Etat ( Mohamed Ould Abdel Aziz ).

« A noter que les deux esclavagistes sont les proches du Président Mohamed Ould Abdel Aziz et les cousines du Colonel Mohamed Ould Lahraïtani, l’actuel Chef d’Etat- major de l’armée de l’air. »

Source :

http://www.haratine.com/communique380.htmLe refus du commissaire des Mineurs repose sur des instructions claires du Chef de l’Etat. Il s’agit bien d’une affaire politique qui implique l’Etat au plus haut point.

A.H.M.E/OCVIDH, membres du Front Extérieur ( FE ), dénonçons les violations des textes juridiques interdisant les pratiques esclavagistes par l’Etat et ses serviteurs. Dans l’affaire Koueïla et sa grand-mère Fatma El Ghaliya Mint Lahreïtani, l’Etat est partie prenante dans l’asservissement des deux soeurs Oueïchita et Loueïla puisque les proches du chef de l’Etat et du colonel Mohamed Ould Lahraïtani, Chef d’Etat-major de l’armée de l’air sont impliqués.

S’agissant de l’affaire Youma Mint Nani, Khatri Ould Ely, député de Nema a eu des comportements indignes d’un élu de la République. L’intéressé a mobilisé les esclaves de sa tribu pour affronter les militants abolitionnistes de l’IRA- Mauritanie. Le but est l’intimidation, la fin de la dénonciation de l’esclavage. Elle comporte aussi les risques d’un affrontement entre les Haratine : ceux qui luttent contre l’esclavage et ceux qui acceptent la domination maure.

        Nous condamnons avec fermeté cette attitude irresponsable d’un élu et demandons à l’assemblée nationale de prendre des mesures qui s’imposent pour qu’en son sein, des cas similaires ne puissent se reproduire entravant l’application d’une loi votée à l’unanimité et promulguée depuis 2007.

 

        Demandons à l’Assemblée Nationale ( AN ) de prendre des sanctions exemplaires contre Khattri Ould Ely pour entraves à l’application d’une loi votée par cette même assemblée. Le pouvoir législatif, dont la fonction essentielle est l’élaboration de la loi, doit rester garant de son exécution. Le contraire serait la complaisance et la trahison.

        Exigeons l’indépendance de la justice et l’application stricte des lois protégeant les victimes d’esclavage et de racisme dans notre pays.

A travers ces trois cas avérés d’esclavage ci-dessus du fait de très hautes personnalités de notre pays, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale sur les pratiques généralisées des fléaux que sont l’esclavage et le racisme.

Notre combat s’accentuera afin que ces opprimés recouvrent leur liberté dans la dignité.

Les agissements de l’Etat et ses serviteurs s’inscrivent dans la défense d’un système esclavagiste et raciste dont les grandes victimes sont les Haratine (exploitation et exclusion) et les Négro-mauritaniens ( la marginalisation politique, économique, culturelle…etc).

Nous condamnons l’utilisation des masses haratine contre leurs frères haratine dont le seul tort est de lutter contre un système qui opprime, exploite et exclut la communauté noire en général et les Haratine en particulier.

        Exigeons d’une part, l’abolition définitive de l’esclavage et du racisme, et d’autre part, de l’Etat, une clarification de sa position par rapport à la loi 2007 incriminant l’esclavage. Celle-ci demeure-t-elle en vigueur ou est-elle, dans les faits, enterrée ? Le refus par la Brigade des Mineurs d’enregistrer un plainte est une preuve irréfutable. L’hypocrisie du pouvoir est de ne pas l’avouer.

        Dans le climat international actuel, dominé par l’expansion de la révolution dans le monde arabe, la focalisation sur l’esclavage et le racisme permet de diviser le mauritaniens en deux camps : les bénéficiaires du système et les exclus de celui-ci.

        L’objectif recherché est l’affaiblissement de la lutte en vue d’un changement du pouvoir.

        Nous dénonçons cette politique machiavélique faite à dessein.

 

Paris, le 16 mars 2011

Par Mohamed Yahya ould Ciré, président de A.H.M.E.

    Diagana Mamadou Youssouf , président de l’OCVIDH

Les FLAM – 28 ans déjà! par Balla Touré

altEn ce jour 14 mars 2011, les FLAM ont 28 ans. Vingt et huit ans, c’est peu en considérant la portée de la mission sacrée mais c’est bien long au regard du parcours. Combien ont sacrifié leurs vies sur le champ de l’honneur, combien ont enduré la solitude et la rigueur des geôles racistes, combien, des décennies durant, ont supporté le poids de l’exil forcé loin de la patrie, combien…, combien…, combien…
En effet, les FLAM – c’est une page importante de l’histoire récente de notre Mauritanie écrite de sueur, de larmes et de sang ; c’est aussi un mélange de fierté et de douleur. Les FLAM – c’est surtout la vie de femmes et d’hommes justes et combattants.
Si la publication mythique des FLAM intitulée : « Manifeste du négro mauritanien opprimé » est déjà vieille d’un quart de siècle, force est de constater que malheureusement la Mauritanie, en termes de justice entre les communautés nationales, n’a pas du tout fait de progrès.
Ainsi, l’Etat mauritanien, à travers ses institutions, continue à exclure les représentants des communautés noires (hratin, peuls, soninkés et wolofs) qui sont victimes de racisme et d’injustice. Les esclavagistes pris en flagrant délit de pratiques esclavagistes continuent à bénéficier de l’impunité que leur accordent les autorités malgré la promulgation d’une loi criminalisation l’esclavage et la traite des personnes.  

Dans ce contexte, le vingt et huitième anniversaire des FLAM revêt un caractère important en ce sens qu’il constitue un symbole de l’endurance dans la résistance, du refus de l’humiliation et de l’action contre le fatalisme pour une Mauritanie véritablement démocratique, débarrassée de ses tares, garantissant l’égalité, la justice et le bien-être moral et matériel à tous ses fils indépendamment de leurs origines raciales, ethniques, tribales, régionales…
 

En effet, il m’est très agréable de me joindre aux nombreuses voix, au nom de mes amis du FLERE, au nom de tous les militants d’IRA-Mauritanie et à mon nom personnel, pour dire à mes sœurs et frères des FLAM un joyeux anniversaire. Soyez en bonne santé, vivez longtemps et faites encore beaucoup de succès.

La lutte continue!

Le 14 mars 2011.

Balla TOURE
Secrétaire aux Relations Extérieures d’IRA-Mauritanie
Secrétaire Exécutif du FLERE

 

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