Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 03/03/2011

Sept femmes tuées lors d`un rassemblement pro-Ouattara à Abidjan

altAbidjan a connu jeudi de nouvelles violences  avec la mort d´au moins six femmes, tuées par balles par les forces du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo qui ont dispersé un rassemblement dans le quartier d`Abobo, fief d´Alassane Ouattara, ont rapporté des témoins. La montée des tensions depuis la mi-février ne cesse d`inquiéter à l`extérieur, où l`on redoute que la crise née du scrutin de novembre ne tourne à la guerre civile. Cinquante personnes avaient déjà été tuées dans la semaine précédent cet incident, portant à au moins 365 le nombre de tués depuis fin 2010, selon l´ ONU. Les violences de jeudi sont survenues à Abobo, dans le nord de la capitale économique, épicentre du conflit entre le régime de Laurent Gbagbo et le camp d`Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale. Plusieurs centaines de femmes s`étaient réunies dans la matinée à un rond-point du quartier et scandaient les slogans “Gbagbo, dégage!” ou “Alassane président”, a indiqué à l´AFP un habitant. Quand les Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales au dirigeant sortant, à bord notamment d`un blindé, “sont arrivées au niveau du regroupement, elles ont ouvert le feu”, a raconté un autre. “Six femmes ont été tuées sur-le-champ”, a-t-il dit, tandis que d`autres témoins évoquaient des bilans plus lourds. Il y a eu “beaucoup de blessés”, ont-ils précisé.

Des traces de sang restaient sur la chaussée après la dispersion des manifestantes. Sur la voie principale d´Abobo et dans nombre de ruelles, des
jeunes pro-Ouattara avaient barré les accès avec des carcasses de voitures, des pneus brûlés ou des tables renversées. Abobo a aussi été le théâtre d`affrontements d`une tout autre nature la semaine dernière, avec des combats à l`arme lourde entre FDS et insurgés. Sur les 50 décès survenus dans des violences dans la semaine écoulée, “26 civils” ont été tués à Abobo, selon Guillaume Ngefa, un responsable des droits de l`Homme au sein de la mission de l´ONU dans le pays, l´Onuci. En outre, “plus de 200.000 personnes” ont déjà fui le quartier (au moins 1,5 million d`habitants), a-t-il dit. Après les violences de jeudi, les Etats-Unis, qui avaient recommandé la veille à leurs ressortissants de quitter la Côte d`Ivoire, ont dénoncé la “faillite morale” de Laurent Gbagbo. La Haut commissaire de l`ONU aux droits de l`Homme, Navi Pillay, s´est dite “extrêmement préoccupée” par l`escalade de la violence et a fustigé “les attaques de supporters de Gbagbo contre le personnel de l`ONU, des civils et des Casques bleus”.

Des membres du Conseil de sécurité de l´ONU – qui tenait des consultations à huis clos sur la Côte d´Ivoire – ont fait part de leur “profonde
inquiétude”, selon l`expression d`un diplomate allemand. “Le statu quo n`est pas la solution”, a renchéri l`ambassadeur d`Allemagne à l`ONU Peter Wittig. Alors que la situation intérieure se dégrade rapidement, aucune issue politique ne se dessine pourtant. Le panel de cinq chefs d`Etat africains chargé par l`Union africaine de dénouer la crise ivoirienne, censé arrêter fin février des solutions “contraignantes”, a finalement tout le mois de mars pour y arriver, signe des divisions en son sein. Il doit se retrouver vendredi à Nouakchott, sous la présidence du chef de
l`Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

AFP

Nomination du conseil des ministres, il n´y a que des cadres Beydanes en Mauritanie selon le Système

altLe Conseil des Ministres s’est réuni Jeudi 3 Mars 2011 sous la présidence de son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République. Le Conseil a examiné et adopté les projet de décrets suivants :

 

– Projet de décret portant nomination du Président du Conseil d’Administration de la Société Mauritel.

 

– Projet de décret portant approbation des Statuts d’une Société d’économie mixte dénommée Société Mauritanienne de Commercialisation de Poisson (SMCP/sem). Ce projet de décret permet la restructuration de la SMCP en la transformant en société d’économie mixte avec une participation majoritaire de l’Etat de 70% du capital social.

Cette réforme devrait permettre la rationalisation de la gestion de la SMCP en la rendant plus consensuelle, plus équitable, plus performante et plus transparente, tout en gardant à l’entreprise un statut de droit privé plus souple et plus efficient, ce qui lui permettra de jouer un rôle promoteur dans le secteur de la pêche et au niveau de l’économie nationale dans son ensemble.

 

– Projet de décret portant nomination du Président du Conseil d’Administration de la Société Aéroports de Mauritanie.

 

La Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a présenté une communication relative à la situation internationale.

Le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation a présenté une communication relative à la situation intérieure.

 

Enfin le Conseil a pris les mesures individuelles suivantes :

 

Ministère d’Etat à l’Education Nationale, à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche Scientifique Secrétariat Général :

 

Secrétaire Général : Mr Ahmed Ould Mohamed Abdallahi Ould Bahini, Spécialiste en Education

 

– Secrétaire Général du Ministre Délégué auprès du Ministre d’Etat à l’Education Nationale à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche Scientifique,

 Chargé de l’Enseignement Secondaire : Mr Hasni Ould Fghih, précédemment Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères

 

Ministère des Affaires Etrangères et de la CoopérationSecrétariat Général :

 

Secrétaire Général : Mr Bebe Ould Mohamed M’BAREK, précédemment Directeur des Affaires Administratives et Financières au même Ministère.

 

Ministère des FinancesCommission d’Analyse des Informations Financières (BCM)

 

Secrétaire Général : Mohamed Ould Ely, Titulaire d’un DESS en Management

 

Ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines Secrétariat Général :

 

Secrétaire Général : Brahim Ould Chadli, précédemment Secrétaire Général du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement.

 

Ministère de l’Hydraulique et de l’AssainissementSecrétariat Général :

 

Secrétaire Général : Abdarrahmane Ould Mohamed, précédemment Secrétaire Général du Ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines

 

Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille Secrétariat Général :

 

Secrétaire Général : Mohamed Mahmoud Ould Sid Bat, précédemment Secrétaire Général du Ministère Délégué auprès du Premier Ministre Chargé de l’Environnement et du Développement Durable.

 

Ministère Délégué auprès du Premier Ministre Chargé de l’Environnement et du Développement Durable Secrétariat Général :

 

 Secrétaire Général : Dr Mohamed Ould Ely Temloudi, précédemment Secrétaire Général du MASEF.

AMI.

Mauritanie, non à une révolution de Jasmin, oui à une révolution des mentalités

altDeux décennies après l’Europe de l’est voici qu’une autre région du monde est balayée par le vent de la révolte.Qui l’aurai crut ! Moins de deux mois après les évenemments de Sidi Bouzid ; deux autocrates sont passés a la trappe, le roi des rois africains vit ses derniers soubresauts et des monarques jusque la inébranlables tentent de résister a la bourrasque a coup de généreuses largesses a leurs sujets devenus subitement choyés .

Si ce “printemps arabe”; comme l’appellent déjà certains a pris de cours plus d’un ,il n’en demeurait pas moins prévisible .En effet , d’Alger a Sana’a, toutes ces “jumlukia” ( contraction de jumhuria et de malikia) comme les appellent si bien le sociologue égyptien Saad Addin Ibrahim renferment touts les ingrédients d’une révolution classique: une oligarchie arrogante , une bourgeoisie insatiable et une masse misérable.

Il serait cependant erroné de vouloir dégager un schéma général d’évolution de la situation politique dans cette région . Le monde arabe n’est pas ce bloc monolithique qu’on veut bien nous faire croire; chaque pays a ses propres  contradictions .Djibouti n’est pas Tunis et Nktt n’est pas Manama encore moins Le Caire.

En Mauritanie,la jeunesse dite de “facebook” a cru bon d’organiser une manifestation le 25 février dernier. Entre autres slogans scandés ,les manifestants demandaient  “le départ de Aziz,l’égalité entre tous, baisse du coût de la vie non à l´expropriation des terres de la vallée, non à l´impunité, non à l´esclavage…Par tout ailleurs ces revendications légitimes et justes auraient été fédérateurs  mais en Mauritanie c’est tout une autre histoire. Effet, celui qui ne vit pas la plénitude de sa citoyenneté n’a que faire des affaires de la cite.Pour le negro-mauritanien marginalisé depuis l’indépendance à nos jours peu importe celui qui est président dès lors que son statut demeure identique. L’esclave qui ne peut rien posséder n’a cure  du coût de la vie ce qu’il veut c’est vivre libre.

.Tout en souhaitant une révolution chez nous je pense que la Mauritanie n’a pas besoin d’une révolution de jasmin pas plus qu’une révolution de palais.La seule qui vaille est une révolution de mentalités et elle est avant tout individuelles. Les progressistes Beydanes s’ils sont sincères doivent d’abord reconnaître la discrimination que vivent leurs compatriotes négro-africains et s’engager pleinement dans son éradication.  Les FLAM, l’IRA et le FLERE sont composés presqu´essentiellement de militants négro-mauritaniens; or, partout dans le monde où des problèmes de discriminations et d’oppressions se sont poses une partie des oppresseurs a renoncé à ses privilèges et s’est rangée du côté des victimes. En Afrique du sud certains blancs étaient à l’avant garde du combat contre l’apartheid, aux États Unis le civil right movement étaient un melting pot ,même en Israël “Peace now”; se bat pour le droit des palestiniens. Tel n’est malheureusement pas le cas en Mauritanie à quelques exceptions près ou c’est encore la langue de bois voire le déni . Dans sa récente vision Tawassoul  à titre d’exemple a soigneusement évité le terme de racisme et parle plutôt de “citoyens qui vivent mal leur citoyenneté”.

Les révolutions  sont peut être actuellement en vogue, mais on n´a pas besoin en Mauritanie de faire du copier-coller mais d´une vraie révolution.Ce qu’il nous  faut surtout avant tout c’est une révolution des mentalités qui débouche sur la destruction du Système et une véritable refondation du pays.

 

La Lutte continue.

 

Abou H. Sy

Tampa,Florida-USA

 

La Mauritanie devant l’impossible dialogue politique: La tentation de la rue

altDepuis le début de l’année 2011, le monde arabe connaît, d’Ouest en Est, une vague de contestation où la rue, animée par la «génération Facebook»,  joue le rôle de cheville ouvrière. Bien plus qu’un simple effet de mode, ce phénomène présente toutes les caractéristiques d’une véritable lame de fond et agit en bourrasque sociale et politique. Il  a, ainsi, emporté les pouvoirs de Zine Abidine Ben Ali, en Tunisie, et Mohamed Hosni Moubarak, en Egypte.  Et s’attaque, maintenant, à «l’indéboulonnable» guide libyen, le colonel Mouammar El Kadhafi. Dans les deux premiers cas, il s’agissait de  régimes ayant régné, sans partage, sur des pays fortement urbanisés,  avec une population bien éduquée, pendant une période dont le cumul –  cinquante-quatre longues années! – donne, littéralement, le vertige aux adeptes de l’alternance au pouvoir.

Quelques semaines après la Tunisie et l’Egypte, l’onde de choc révolutionnaire  s’est, donc, emparée de la Libye. Etat où le pouvoir, quarantenaire, de Kadhafi est, d’abord, passé par «la gloire révolutionnaire». Signe des temps et usure du pouvoir – seul celui d’Allah est éternel – le règne du «Guide» entre, aujourd’hui, dans une agonie, marquée par la couleur, rouge, du sang des manifestants, réprimés par les armes. Tunisie, Egypte, Libye: une  ambiance à trois variantes, dans des pays qui ont, toujours et à plusieurs titres, constitué référence, pour les Mauritaniens.

La Mauritanie attend, depuis près de dix-huit mois, l’enclenchement d’un hypothétique dialogue politique, entre pouvoir et opposition. Une attente plombée par la sempiternelle «guéguerre», entre les différents protagonistes de la scène politique nationale. Cela perdure depuis le scrutin présidentiel du 18 juillet 2009, organisé sur la base d’un accord politique qui aura, ainsi, permis le retour à l’ordre constitutionnel, après le coup de force du 6 août 2008. Un retour signifiant la fin du bannissement international dont faisait l’objet la «République des poètes».
Aujourd’hui, la nouvelle donne maghrébine interpellent tous les Mauritaniens: le pouvoir et ses soutiens, l’opposition, bien sûr, mais, aussi, l’ensemble de la société ; pour tout dire, les forces vives de la Nation, mises en demeure d’opérer de véritables réformes, à la place des petits replâtrages qui n’auront, jusque là, que servi à éviter la chute d’un système aux commandes depuis plusieurs dizaines d’années. La seule évolution étant, en vérité, les changements d’hommes, le nouveau roi faisant juste preuve d’ingéniosité, au plan de la rhétorique, pour calmer les attentes du peuple.

L’exception mauritanienne ?

Le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, leader de l’Alliance Populaire (APP) et opposant historique, s’inscrit, résolument, dans la dynamique de dialogue obligé, entre toutes les forces politiques nationales. Une orientation concrètement exprimée, à l’occasion de la clôture de la session ordinaire du Parlement, au soir du samedi 26 février.
Morceaux choisis. «Les profondes mutations, dans notre environnement géographique immédiat, nous incitent, quelque soient nos choix politiques, à réfléchir, en patriotes honnêtes et loyaux, soucieux de préserver l’unité, la prospérité et l’indépendance de leur pays». Précisant sa pensée, le  président de la Chambre basse poursuit: «la nouvelle donne doit pousser tous  les Mauritaniens à œuvrer pour que le dialogue auquel nous aspirons trouve sa consécration sur le terrain, en dépit du fait qu’il s’impose de lui-même, pour différentes raisons».
Au plan de la valeur pédagogique, le  discours du président de l’Assemblée nationale sonne, également, comme un avertissement, pour éviter les risques de dérives, dans la rue. «Après avoir, longtemps, enduré les conséquences d’une crise économique dévastatrice, les peuples arabes, d’Est en Ouest, sont gagnés par la colère et à l’origine de profondes et, parfois, douloureuses mutations que nul ne pouvait prévoir». Des peuples qui auraient, ainsi, longtemps supporté l’injustice et les brimades de pouvoirs incompétents et corrompus, au point de laisser croire à leur apathie, découvrent, maintenant, les vertus incomparables de la liberté, grâce à laquelle ils sont décidés à prendre leur destin en main.
 
Maturité du fruit du dialogue.

 

Ce discours tombe quelques mois après l’appel du président Mohamed Ould Abdel Aziz, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire. Dans l’intervalle, soit à la mi-janvier 2011, le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale se rencontrés, pour faire avancer le dialogue ? Celui-ci semble porter, maintenant, toutes les caractéristiques d’un fruit mûr. Pour en arriver là, le pouvoir a dû réaliser qu’une simple rhétorique sur la lutte contre la gabegie ne saurait servir de panacée. Un  changement en profondeur, au-delà des discours, est une nécessité absolue,  pour un pays confronté à une multitude de problèmes simultanés.
Manière d’inviter ceux qui nous dirigent à faire preuve de moins d’arrogance, en arborant leur tableau de chasse auquel sont accrochés les noms de trop rares poissons. Des clients dont les arrestations, émaillées de multiples violations des règles de procédure, semblent avoir, trop souvent, plutôt servi des règlements de comptes personnels que des redressements de comptabilité publique.
Quant à l’opposition, elle doit, également, intégrer la réalité politique, économique et sociale propre à la Mauritanie, qui lui confère une sorte d’exception. Les conditions de la «Révolution de Jasmin» – notamment, les structures sociales et le niveau d’éducation de la masse – devant servir de nécessaires catalyseurs à la poussée de la rue, ne sont pas forcément réunies ici, a contrario de la Tunisie et de  l’Egypte.
L’appel à manifester, lancé par la génération Facebook mauritanienne, pour le vendredi 25 février, n’a pas connu un franc succès. Certes et pour relativiser cet échec, l’opposition classique fait remarquer qu’elle n’était pas derrière le mot d’ordre. Mais cette restriction  ne saurait changer la réalité du pays par un coup de baguette magique. Sauf que, côté pouvoir, on ne devrait pas non plus perdre de vue que, si une révolution est prévisible, son déroulement et ses débouchés, ne le sont, par nature, jamais.
La prise en compte de ces différents paramètres débouche sur les enjeux conjoncturels et structurels d’un dialogue politique national. Dans l’immédiat, il y a les élections législatives et municipales de novembre 2011. Plus en profondeur, les Mauritaniens doivent mener une réflexion suivie, sur la présence, récurrente, de l’élite militaire, dans le jeu politique, présence responsable d’une dizaine de coups d’Etat, depuis 1978. Ce qui pose l’équation de la réforme des forces armées et de sécurité,  qui doivent revenir à leurs missions traditionnelles.
Autre chantier: la réforme des médias du gouvernement, pour en faire de véritables organes de service public et non plus de simples caisses de résonance n’écoutant que la voix du maître du moment. Autres défis: le système d’éducation, la cohabitation communautaire, le règlement, définitif, du passif humanitaire qui demeure une revendication, constante, des ONGs de défense des droits humains, qui jugent encore insuffisante la prière aux morts de Kaédi et les indemnisations, au profit des ayant-droits. De bonnes actions qui laisse planer «le mystère» de l’identité des auteurs de crimes d’une extrême gravité, constituant un véritable trouble à l’ordre public national et international.
Pour aller de l’avant dans le développement, au sein d’un système de «démocratie apaisée», les Mauritaniens doivent, forcément, accorder leurs violons, par un consensus autour de certaines constantes, en place de la malgouvernance actuelle dont l’expression la plus navrante est le petit jeu de chaises musicales  par lequel le pouvoir récompense ses soutiens politiques, via des nominations à quelques postes juteux, sans aucun souci de compétence.

 


Amadou Seck -le Calame.

 

Editorial du Calame: Gare aux réveils !

altHumant la bourrasque qui agite le monde arabe, depuis la fin de l’année dernière, qui a, déjà, à son actif, des pouvoirs qu’on croyait solidement assis, au moins sur le plan sécuritaire, (Tunisie et Egypte) et qui est en train d’emporter un autre régime de terreur, celui de Kadhafi, une partie de la jeunesse mauritanienne a essayé de prendre l’air du temps. Organisés via Facebook, le réseau social Internet, quelques-uns se sont donné rendez-vous, le vendredi 25 février, pour dénoncer la détérioration des conditions de vie des populations, demander du travail et dire non aux inégalités. La manifestation n’a pas drainé grand monde, juste quelques centaines de jeunes, munis de banderoles.

Mais l’essentiel n’était pas là. Les mouvements de masse ont toujours commencé ainsi. Et toujours dans des endroits symboliques.  Comme la place des anciens blocs, qui vient d’être cédée à de gros bonnets de la finance, moyennant des sommes qui donnent le tournis. Dites à de pauvres citoyens qui ne voient poindre aucun espoir à l’horizon et dont la vie de tous les jours ressemble, de plus en plus, à un parcours de combattant, que cette place a été vendue à plus de cinq milliards et demi d’ouguiyas et vous verrez la tête qu’ils feront. Ils vous diront, certainement, que l’Etat a fait une bonne affaire mais se demanderont en quoi cela améliorera leur misérable quotidien.
Toujours est-il que la menace a été prise au sérieux, par le pouvoir. Et il y a de quoi avoir des sueurs froides. Quand elle veut se manifester, la volonté populaire devient, assez souvent, incontrôlable. Des exemples récents l’ont démontré et des régimes, autrement plus solides, n’ont résisté que quelques jours avant de s’effondrer. Un comité de crise, composé du président et de son Premier ministre (excusez du peu !), s’est réuni, en urgence, la veille de la manif, pour discuter des mesures à annoncer et couper, ainsi, l’herbe sous les pieds des jeunes «égarés» qui allaient manifester le lendemain et qui n’ont, toujours pas, assimilé la Mauritanie nouvelle. Ould Mohamed Laghdaf s’est, en suivant, rendu dans un quartier périphérique de Nouakchott, pour lancer les travaux d’une route de quelques kilomètres. Compte-rendu, par l’agence officielle d’information, de ce moment «historique»: «Le Premier ministre a transmis, aux populations, les salutations du président de la République, monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, réaffirmant la détermination du gouvernement à assurer la justice et la transparence, dans l’attribution des terrains aux habitants de ces quartiers, ainsi qu’à trouver des solutions, appropriées, à leurs problèmes quotidiens. Il a souligné, également, que le président de la République a réitéré son soutien aux démunis dans le pays et aux couches qui étaient marginalisées, sous les régimes antérieurs, aussi bien au niveau de la scolarisation que pour l’électrification, ajoutant que les engagements du président de la République, dans ce domaine, ont été traduits par des actes. Le Premier ministre a affirmé que le pays dispose d’importants moyens qui seront distribués, de manière équitable et juste, à tous les Mauritaniens qui en profiteront, soulignant l’intérêt qu’accorde le régime, dans ce domaine, aux couches marginalisées.»
Les populations qui ont assisté à l’événement sont restées bouche bée, devant tant de sincérité, de bonne volonté et de détermination. Elles en étaient, même, à se demander de qui ce monsieur en costume, comme venu d’un autre monde, parlait. Justice, transparence, solutions aux problèmes, scolarisation, électrification, soutien aux démunis, la coupe est pleine. Chacun peut, désormais, rentrer chez lui, le ventre plein de… bonnes paroles, et dormir. Mais attention aux réveils brutaux!

 

Ahmed Ould Cheikh- LE CALAME