Daily Archives: 10/03/2011
Qu’est-ce qui agite les jeunes de la place “Blokat” ?
Les manifestations des jeunes de la capitale ont redoublé d’intensité ces derniers jours.Elles ont largement occupé le décor urbain.La police a du coup décidé de changer de méthode en renouant avec la matraque.Des heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants ont fait quelques blessés dans les rangs des jeunes.Plusieurs arrestations ont été signalées dans les milieux des activistes qui ne semblent pas baisser les bras.La police est sur les dents et utilise les gros moyens pour écraser les contestataires. Mais cela va-t-il pour autant dissuader ces vagues d’agitation qui s’amplifient dans les rues et qui risquent de gagner les établissements scolaires et universitaires. Si dans les faits l’origine de ces troubles doit être interprétée à la lumière des événements qui se produisent actuellement dans les pays arabes, certains segments du pouvoir n’hésitent pas à dire que ces jeunes sont manipulés par des mains invisibles. Ce qui donnerait un caractère politique à de telles agitations. Pour apporter un démenti à ces allégations, les manifestants tiennent à préciser que leurs revendications sont purement sociales et qu’ils ne sont à la solde d’aucun parti ou d’un groupe idéologique. Par conséquent leur colère n’est pas dirigée contre le régime en place et ils ne cherchent pas à le faire tomber. En revanche, ils demandent le départ du gouvernement et une réforme des secteurs vitaux. Les jeunes manifestants réclament aussi plus de liberté et d’emplois. Au centre de leurs slogans la baisse des prix revient avec insistance. Y a-t-il d’autres motivations purement politiciennes qui se cachent derrière ces agitations ? Difficile de le savoir. Seule certitude, la Mauritanie est touchée par la masse éolienne qui avance avec force dans les pays arabes et dont les répercussions se font sentir en Afrique subsaharienne. Dans le sillage de cet élan de contestation, les jeunes tentent de reproduire les mêmes expériences ayant fait tâche d’huile ailleurs sur le terrain avec une détermination du reste limitée. Car il s’agit de micro –regroupements qui tentent de s’élargir dans l’improvisation sans de véritables meneurs de jeu. Sans structuration ni mot d’ordre mobilisateur les marches de protestations sont vite réprimées avec rage par les éléments de la police plus présents sur le terrain des blocs que les contestataires. Cette ambiance électrique fait monter le baromètre de la tension sociale et fait monter la pression sur le pouvoir. Ce dernier qui sent chaque jour le mouvement grandir craint un effet de contagion néfaste vers d’autres catégories défavorisées qui pourraient se joindre à la masse et créer une révolte populaire plus dangereuse. Les petites révoltes peuvent devenir des révolutions comme ce fut le cas en Tunisie en passant par l’Egypte, la Libye et les autres pays arabes. La Mauritanie est très fragile pour résister à de telles poussées revendicatives. Ce qui doit faire appeler de la part des autorités un sens plus élevé de compréhension et de dialogue au lieu de la répression.
Cheikh Tidiane Dia- LE RÉNOVATEUR
La COD “condamne avec force la répression sauvage” de la manifestation des jeunes le 8 mars
La place dite des Blocs manivelle a été le théâtre, mardi 08 Mars, de violents affrontements opposant, d’une part les jeunes qui manifestent pacifiquement depuis quelques semaines pour exprimer leur opinion sur la situation catastrophique du pays et réclamer, comme le confère la Constitution, des réformes légitimes et d’autre part, les forces de police que le régime ne cesse d’utiliser pour réprimer les populations et brutaliser tout ceux qui osent manifester leur opposition au gouvernant. Face à cette situation d’une extrême gravité susceptible de dégénérer à tout moment, la Coordination de l’Opposition Démocratique :
1-Condamne avec force la répression sauvage utilisée par les forces de la police contre la manifestation pacifique des jeunes du 25 février, exige la libération immédiate des détenus et rend le pouvoir entièrement responsable des conséquences qui pourraient découler de l’usage de la force contre les manifestants, aussi bien sur la stabilité que sur la sécurité du pays ;
2-Réitère son soutien à toute manifestation pacifique dont l’objectif est la revendication de droits légitimes et son appui à quiconque milite pacifiquement en faveur de l’édification d’une Mauritanie démocratique et unie où prévalent la justice et la prospérité pour tous ;
3-Met le pouvoir en garde contre tout pari sur l’usage de la force pour faire face à la volonté inébranlable du peuple qui tient à un changement radical des méthodes de gestion des affaires de l’Etat ;
4-Rappelle que le règlement de la crise multidimensionnelle dans laquelle la Mauritanie est embourbée depuis le coup d’Etat du 06 Août 2008, passe inéluctablement par un dialogue inclusif entre tous les acteurs nationaux – y compris les jeunes assoiffés de changement positif,- et non par la répression et l’obstination dans l’usurpation de la volonté du peuple.
Nouakchott, 09 Mars 2011
Commission de communication
Communiqué des femmes de l´IRA-Mauritanie
Le collectif des femmes de l’IRA pour le soutien et l’Assistance aux Victimes d’Esclavage, de Racisme et de Viol, félicite à l’occasion de la fête du 8 Mars toutes les femmes de Mauritanie, particulièrement les militantes des droits humains. A cette occasion, le collectif lance un appel solennel à l’Etat mauritanien pour l’application intégrale des textes de lois et conventions internationales, édictés et ratifiées par la Mauritanie en particulier la loi criminalisant l’esclavage, la loi sur la traite des personnes, la loi sur la protection pénale de l’enfance. Nous invitons toutes les associations , forums de femmes et partenaires sociaux éprises de justice, d’égalité, de liberté et de paix civile en Mauritanie, à s’associer à ce noble combat que mène IRA-Mauritanie pour libérer des centaines de milliers de femmes ,esclaves par ascendance, et leurs progéniture, qui subissent des pratiques ancestrales abominables comme le travail sans repos et sans salaire, le travail des enfants, les privations de scolarité, les viols sacralisés par le clergé esclavagiste, les sévices corporels..etc.
Le Collectif dénonce avec la dernière vigueur l’option du gouvernement mauritanien qui consiste à revigorer une ligne diplomatique et politique de négationnisme de l’esclavage, des pratiques esclavagistes et des racismes domestique et d’Etat, des cancers qui structurent la société et l’Etat mauritaniens et dont sont victimes systématiquement les populations Hratin (esclaves et anciens esclaves de Mauritanie) et les ethnies nègro-mauritaniennes.
Le Collectif s’érige avec force contre l’impunité dont à bénficier Mouloumnine mint Bakar Vall, bourreau des fillettes esclaves(Salma et Nana) dont la dénonciation par IRA a conduit à l’agression, la répression et la torture par la police des membres de IRA dont le président; cette affaire a culminée avec la condamnation et l’emprisonnement de Biram Dah Abeid et de ses camarades.
Nous dénonçons aussi l’obstruction que les pouvoirs politique, judiciaire et sécuritaire à l’application des lois et conventions sur la répression des pratiques esclavagistes, sur la traite des personnes, le travail et la maltraitance des enfants. Ces obstructions se sont manifestées par le blanchiment des crimes d’esclavage, d’exploitation et de travail des mineurs que IRA-Mauritanie a présenté aux autorités compétentes par la voix légale, le 13 décembre 2010 à propos de:
– l’affaire Mouloumnie Mint Bakar Vall, cadre à la Banque Centrale de Mauritanie, qui séquestrait deux fille mineures qu’elle considère comme sa propriètè dans son domicile à Arafat(quartier de Nouakchott)
– l’affaire du medecin Ahmed ould Mini, fonctionnaire au ministère de la santé de Mauritanie qui séquestrait et séquestre toujours dans sa demeure à Arafat, la fillette Hasniya mint Bebe et le garçon Bougar ould Hawa, qui sont ses esclaves par ascendance, une affaire que IRA-Mauritanie a introduit par la voix légale devant les autorités le 27 février 2011 et que la justice a refusé de traiter, sur ordre du pouvoir politique.
– l’Affaire des familles Ehel Bouh et Ehel Lehreytani, deux familles proches du chef de l’Etat, qui avaient hérité comme propriétés Mbarka mint Assatim et ses ses fillettes mineures(Oueichita et Doueida) qu’elles faisaient travailler comme des bêtes de sommes tout en les privant de toutes scolarité. Mbarka a vécu un quotidien de viol et de violence physique et sexuelle tout au long de sa vie d’esclave. IRA-Mauritanie a assisté M’barka devant les autorités administratives et de police lorsque la victime a sollicité notre organisation pour l’aider à porter plainte contre ses maitre pour pratique esclavagistes et autres formes d’exploitation et de maltraitance sur elle même et ses enfants; IRA a pu aider Mbarka a récupérer ses enfants mais la police judiciaire et le ministère public ont refusé de de poursuivre les coupables par les textes en vigueur.
– le Collectif appelle à la mobilisation des forces civiles et politiques pour un large mouvement des droits civiques et une intensification de la lutte pacifique pour amener les groupes dominants esclavagistes au repentir et les autorités mauritaniennes à souscrire à l’application de la légalité nationale et internationale.
Le Collectif des femmes de IRA pour l’Assistance aux Victimes d’Esclavage, de Racisme et d’Exclusion.
Nouakchott, le 08 mars 2011
Pourquoi Aziz a-t-il décidé subitement de réprimer les jeunes manifestants?
Selon des sources proches d’Aziz la décision de réprimer les jeunes manifestants a surpris plus d’un dans son entourage, tant les jours précédents il était confiant et parader en fanfaronnant que ce mouvement allait s’essouffler et qu’il n’a pas besoin d’utiliser la force et montrer ses petits muscles, comme ça le monde verra que le régime en Mauritanie est démocratique et respectueux des libertés publiques. Gros baratin et virage à 190°. Comment Aziz a pu négocier un tel virage à tombeau ouvert ? On savait qu’il s’y connaissait en mécanique, mais de là à faire des cascades. Le lendemain du microscopique meeting de l’UPR à la place des blocs, Aziz entre dans une colère homérique, savonne, au passage, quelques ministres à qui il promet le purgatoire et décide de prendre les choses en main. Et de quelle manière ! Quelles sont les raisons de ce volt face ? Voici les véritables raisons qui nous ont été révélées, hier soir, par un proche d’Aziz. Nous avons également reçu plusieurs mails qui nous renseignent sur ce qui s’est passé réellement, nous avons pris notre temps pour procéder à des recoupements et des vérifications et voici la moisson. Dans la narration qui soit vous allez le remarquer, nous avons privilégier l’usage du conditionnel pour garder les précautions d’usage dans ce genre de situation.
La première raison serait l’échec cuisant du meeting organisé en sous main par l’UPR mais sous-traité à une équipe dirigée par le troubadour-bouffon-poète-cousin du chef de l’Etat. L’UPR ne voulait pas s’afficher pour deux raisons : de crainte que le meeting n’attire pas les foules et, paradoxalement, dans l’espoir que les sympathisants vont se déplacer en masse, il pourrait déclarer que sans forcer et dans un meeting improvisé, Aziz mobilise plus que les jeunes. Pour cela, quelques griots du sérail ont été appelés à la rescousse…on connaît la suite…défilé de 4X4 et de bimbos, pitreries du troubadour et cacophonie musicale inaudible sur le podium. Ca manquait franchement d’inspiration. Côté public, quelques passants venus admirer les voitures et mater les bimbos. L’équipe de Comm de l’UPR qui était sur place et qui assistait à tous les meetings de la jeunesse constate l’étendue de la bérézina. Elle aurait informé l’état major du parti qui aurait renseigné le cabinet d’Aziz minute par minute. Il fallait donc agir vite et ne pas laisser cette impression désastreuse de plantage d’où le plan B : mobiliser les baltaguiyas, qui auraient été soudoyés et payés rubis sur ongle pour semer le désordre et détourner l’opinion de ce meeting foireux. Mission accomplie : caillassage et pantalonnades.
Le second raison provient des déprimants BR qui remontent des renseignements généraux et de la gendarmerie à la présidence. Tous ces bulletins d’information seraient concordants notamment sur les points suivants :
1. La jeunesse mobilise davantage, jour après jour, et des mouvements de sympathie favorables commencent à être perceptibles au sein de l’opinion
2. La police n’est pas très motivée pour réprimer des jeunes qui, à leurs yeux, ne font que revendiquer pacifiquement des demandes sociales qu’ils partagent en grande partie
3. Le mouvement des jeunes est appelé certainement à prendre de l’ampleur et risque de faire tâche d’huile surtout si les syndicats et les villes de l’intérieur entrent en jeu
4. L’opinion est mécontente d’Aziz et la dernière sortie du premier ministre a été mal perçue par les populations qui commencent à exprimer un raz le bol généralisé
5. La seule réalisation du régime des Aziz à savoir les goudrons commencent à énerver les populations qui assistent impuissamment à une chute libre de leurs revenus surtout les plus vulnérables qui exigent des changements concrets dans leur vie quotidienne
6. La popularité d’Aziz chez les couches populaires est largement entamée
7. L’étalage ostentatoire des richesses des proches du chef de l’Etat conjugué à la réussite spectaculaire de quelques uns qui étaient jusqu’ici démunis ainsi que l’adjudication de la place des blocs à des cousins du chef de l’Etat alimentent les frustrations et le ressentiment des populations.
Sur la base de ces informations, Aziz aurait décidé de passer à l’action et d’avorter pendant qu’il était temps le mouvement avant qu’il ne se transforme en boule de neige. Le représentant d’Al Jazeera sur place aurait été contacté pour mettre la pédale douce, ce qu’il sait bien faire tant sa spécialité est de noyer le poisson. La police anti-émeutes est remontée à bloc, l’un des proches d’Aziz aurait émis l’idée diabolique que les policiers qui seront envoyés pour mater les jeunes soient des négro-africains et des hratines. D’autres sources n’excluent pas que des membres du BASEP déguisés en policiers anti émeutes aient participé à la répression.
Soumeïda Nassredine
Facebook inspire la révolte en Mauritanie
Comme dans certains autres pays, Facebook a joué un rôle significatif dans les protestations et la révolte contre le gouvernement mauritanien. Le 26 février, au moins mille personnes, des étudiants pour la plupart, descendent dans les rues de Nouakchott pour organiser un sit-in. Ils demandent des réformes politiques et le départ du président. Selon Reuters, le réseau social Facebook inspire de nombreux jeunes à participer aux manifestations. “Le président doit respecter le peuple. Aziz a toujours prétendu être le président des pauvres, aujourd’hui les pauvres lui font face et lui demandent d’établir un dialogue”, explique Moctar Mohammed Mahmoud, un travailleur social qui a rejoint le mouvement de révolte grâce à Facebook. Les premiers signaux de mécontentement à l’égard de la politique du gouvernement ont vu le jour au mois de janvier. Un homme de 42 ans s’était immolé dans sa voiture devant le Sénat, tout près du siège de la présidence. Il a confié aux journalistes que la situation politique dans le pays le rendait malheureux et qu’il était en colère contre le gouvernement.
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