Monthly Archives: February 2011
Maîtres esclavagistes épinglés : Après Moulmnine, Hasniya
L’organisation non reconnue Ira-Mauritanie n’entend pas rester les mains croisées dans cette ambitieuse et difficile lutte contre les pratiques esclavagistes qu’elle s’est faite sienne et qui a conduit, suite aux violents incidents d’Arafat, certains de ses militants dont son leader Biram Ould Dah Ould Abeid à séjourner quelques mois en prison, avant d’être graciés par le président de la république. Reprenant de plus belle son bâton de pèlerin, l’Ira-Mauritanie vient d’épingler un ménage dans le quartier d’Arafat, qu’elle accuse d’exploitation sur mineur.
Le ménage est indexé aussi de refus de scolarisation de l’enfant objet d’asservissement. Une accusation qui semble avoir bénéficié de la prompte coopération de la police, qui selon des sources généralement bien informées, a arrêté le couple mauritanien et l’a conduit au commissariat pour les besoins de l’instruction. Cette fois-ci, comme l’a sagement fait lors de la manif organisée par les jeunes du 25 février dans la place des blocs, la police a maîtrisé ses nerfs et a rendu la mission facile aux autorités pour mieux déterminer les responsabilités délictueuses de ce dossier, sans verser dans le parti-pris ou la précipitation. Selon des premières indications, proches de ce dossier, la femme arrêtée s’appellerait Youma Mint Naty, accusée en même temps que son époux Dr Ahmed Ould Mini d’exploitation sur l’enfant Hasniya Mint Bilal, âgée de 13 ans seulement. La mineure serait chargée par ce foyer d’une lourde corvée, habituellement reconnue à ce type d’asservissement qui expose désormais ses auteurs à des poursuites judiciaires, s’il s’avère effectif et s’il est exercé sans rémunération et sans protection des droits de l’homme les plus élémentaires. Sur un autre plan, rappelons que ce n’est point aussi la fin du calvaire pour de l’ex esclavagiste Moulemnine Mint Bakar Vall dont le dossier judiciaire peine à se refermer définitivement. Convoquée de temps à temps par la justice, cette femme cadre de la Bcm, la première à constituer un défi pour l’Etat dans sa volonté timide de contrer réellement les pratiques esclavagistes en poursuivant leurs auteurs, n’arrive pas encore à se tirer d’affaires malgré la puissante défense dont elle dispose dans ce dossier. Notons enfin, que ce second cas, comme bon nombre d’autres encore occultes, mérite un traitement correct de la part des autorités pour convaincre l’opinion publique dans sa lutte contre toutes les formes de l’esclavage. C’est également un cas qui représente un foyer potentiel de tension s’il n’est pas géré de mains efficaces soucieuses d’appliquer la légalité jusqu’au bout.
Amadou Diaara –LE RÉNOVATEUR
Promesses ou divertissement?
Jamais gouvernement n’a multiplié autant de promesses pour le peuple.Constructions de 10 mille logements sociaux, des emplois pour les jeunes dans un délai court, l’extension des boutiques témoins dans les plus petites localités du pays. Le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz est sur tous les fronts sans être réellement sur un front solide.Plus que des promesses il doit aller vers des réformes rapides et réfléchies. Plus que des actions ponctuelles, il doit aller vers des mesures approfondies ayant un impact direct sur la vie de citoyens.
Pour cela il faut commencer par le commencement. A savoir la réduction des disparités sociales et économiques entre les citoyens. Entre une catégorie qui a profité des biens du peuple et une classe majoritaire pauvre laissée pour compte. Une vraie politique sociale basée non pas sur la distribution de grammes de blé qui ne va pas à destination des nécessiteux mais qui doit permettre aux familles démunies de faire face aux charges qui pèsent sur elles. Autrement, de telles promesses ressemblent plus à de la diversion pour calmer la colère du peuple que d’une volonté sincère d’améliorer le quotidien des ménages. Les mauritaniens sont devenus matures pour se laisser détourner par de belles paroles. Ils ne sont ni pour ni contre un régime. Ils veulent tout simplement sortir de l’impasse pour voir enfin le bout du tunnel.
Amadou Diaara-LE RÉNOVATEUR
La Mauritanie inquiète pour ses ressortissants négro-africains en Libye
L’ambassade de Mauritanie en Libye aurait exprimé son inquiétude à propos d’une trentaine de mauritaniens issus de la communauté négro-africaine résidente en Libye. Selon le site essirage .net qui a rapporté cette information samedi, des responsables de la représentation diplomatique mauritanienne ont craint pour leurs compatriotes les effets d’une vengeance des familles libyennes en colère contre des colonies africaines qu’elles prendraient pour responsable de soutien au guide libyen Mouammar Kadhafi. La trentaine de personnes dont les responsables de l’ambassade de Mauritanie se soucieraient du sort résident à Bengazi d’où sont partie les premières expressions du soulèvement contre Kadhafi.
Des familles ont ainsi demandé que les autorités volent à leur secours alors que Bengazi est restée coupé des autres centres de la Libye. Indique essirage.net qui poursuit que les autorités diplomatiques mauritaniennes ont fondé leurs crainte sur le fait que la plupart des négro-africains de Mauritanie ne parlent pas l’arabe. Fait qui les exposerait encore plus à l’ire des populations surexcitées qui pourraient les confondre aux autres africains tenus pour mercenaires de Kadhafi.
Par ailleurs des milieux médiatiques et scientifiques ont parlé de la présence de mauritaniens aux côtés des pros Kadhafi.
Samedi un premier convoi de mauritaniens rapatriés de Libye a atterri à Nouakchott. 114 personnes ont pu regagner le pays après une dizaine de jours d’inquiétude.
ESSIRAGE
Remaniement : Juppé au Quai d’Orsay, Longuet à la défense, Guéant à l’intérieur
Sans doute une première :Nicolas Sarkozy a annoncé lui-même, dans une courte allocution prononcée dimanche 27 février, les principaux changements au sein du gouvernement. Ceux-ci correspondent à ce qu’annonçaient les médias ces dernières heures. Alain Juppé reprend le Quai d´Orsay. C’était le grand favori, il obtient le poste sans surprise. Alain Juppé passe de la défense aux affaires étrangères, un poste qu’il a déjà occupé de 1993 à 1995. Michèle Alliot-Marie a dû se résoudre à démissionner à contre-coeur. Nicolas Sarkozy, lors de son allocution, n’a pas eu un mot pour sa ministre démissionnaire. Alain Juppé bénéficie d’une forte aura à ce poste, qu’il aurait pu obtenir en novembre lors du précédent remaniement. Mais il avait alors exigé d’avoir les coudées franches par rapport à l’Elysée. On peut supposer que les mêmes exigences ont, cette fois, été satisfaites. Reste à voir comment Alain Juppé incarnera cette fonction et s’il saura y faire preuve d’autonomie.
Gérard Longuet passe à la défense. Il faisait partie des aigris du remaniement de novembre 2010, à qui on avait promis un poste sans qu’il l’obtienne au final. Il peut se réjouir. Le président du groupe UMP au Sénat, retrouve donc un portefeuille. De filiation libérale, après une jeunesse passée au sein du groupuscule d’extrême-droite “Occident”, Gérard Longuet fut ministre des télécommunications sous Edouard Balladur. Il a aussi connu les foudres de la justice. Mis en examen dans le cadre du financement occulte du parti républicain (PR), il bénéficie de la loi d’amnistie de 1990 et obtient un non-lieu. Il sera relaxé deux fois dans deux autres affaires. Connu pour son franc-parler, Gérard Longuet avait multiplié les prises de position iconoclastes, estimant par exemple qu’il fallait “choisir” entre les 35 heures et sortie de l’euro. Sa nomination semble plus dictée par des considérations d’équilibre politique au sein de la majorité que par l’intérêt du sénateur pour les questions de défense.
Claude Guéant obtient l’intérieur. Signe de fébrilité à l’approche de 2012 ? Nicolas Sarkozy a choisi de se séparer de Brice Hortefeux pour faire entrer Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée et homme de l’ombre du chef de l’Etat, place Beauvau. Une nomination qui sonne comme une volonté de reprendre la main sur les questions de sécurité, alors que les sondages indiquent que Nicolas Sarkozy est perçu comme moins crédible sur ces thématiques, qui sont pourtant pour beaucoup dans cette élection.
Brice Hortefeux n’est plus ministre. Brice Hortefeux, fidèle d’entre les fidèles, perd son poste quatre mois à peine après l’avoir obtenu. Le ministre, déjà condamné par deux fois par la justice pour ses propos sur les “auvergnats”, mais aussi pour atteinte à la présomption d’innocence, deux condamnations pour lesquelles il a fait appel, devra de nouveau faire face à la justice prochainement. Dégagé de son poste ministériel, on peut imaginer qu’il jouera, dans son nouveau poste de conseiller politique du président, un rôle dans la préparation de la campagne de 2012.
Patrick Ollier reste ministre. Le ministre des relations avec le Parlement, compagnon de Michèle Alliot- Marie, avait également été mis en cause pour son voyage en Tunisie fin décembre. Ses amités avec le régime libyen de Kadhafi lui ont valu des critiques. Vendredi, il assurait encore que si Michèle Alliot-Marie quittait le gouvernement, il partirait aussi. Il est finalement resté à son poste.
Le Monde.fr
Le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, quitte ses fonctions
AFP – Le Premier ministre tunisien de transition Mohammed Ghannouchi a démissionné dimanche, emporté par 48 heures de contestations et de violences à Tunis qui ont fait au moins trois morts, ouvrant une période d’incertitude un mois et demi après la chute de Ben Ali. “J’ai décidé de démissionner de ma fonction de Premier ministre” (…) Je ne serai pas le Premier ministre de la répression, a déclaré M. Ghannouchi lors d’une conférence de presse à Tunis, dont le centre-ville est depuis 48 heures le théâtre de batailles de rue entre forces de l’ordre et manifestants. “Je ne suis pas le genre de personne qui va prendre des décisions qui pourraient provoquer des victimes”, a poursuivi le Premier ministre démissionnaire pour expliquer sa décision.En milieu d’après-midi, on ignorait encore si la démission de M. Ghannouchi était d’effet immédiat ou s’il avait été chargé d’expédier les affaires courants par le président, lui aussi par interim, Foued Mebazaa.
Dimanche matin, le coeur de la capitale tunisienne avait encore des allures champ de bataille. Scandant des slogans hostiles au gouvernement, des protestataires tentaient de s’approcher en petits groupes du ministère de l’Intérieur, sur l’avenue Habib Bourguiba, épicentre des émeutes, auquel ils s’étaient déjà attaqués la veille.La police a riposté en tirant en l’air et à coup de grenades lacrymogènes. Certaines interpellations ont été très violentes, selon des témoins, et des jeunes manifestants “suppliaient” les policiers d’arrêter de les tabasser.Des jeunes lançaient des pierres sur des immeubles pour briser les vitres et avaient dressé des barricades pour freiner l’avancée des policiers.Les heurts se sont rapidement arrêtés sitôt connue la nouvelle de la démission du Premier ministre, une annonce qui n’a toutefois pas été saluée par une explosion de joie.
Depuis sa nomination comme premier chef du gouvernement de l’après-Ben Ali, Mohammed Ghannouchi n’a pratiquement pas eu une journée de répit depuis la chute et la fuite de l’ancien président le 14 janvier. La première équipe qu’il avait a formée, avec notamment des poids-lourds de l’ancien régime, n’a pas tenu deux semaines. Au bout de cinq jours de manifestations sous ses fenêtres, celui qui fut le dernier Premier ministre de Ben Ali onze ans durant avait jeté l’éponge le 27 janvier et formé une nouvelle équipe expurgée des “bénalistes” trop voyants, tout en sauvant sa tête.Un mois plus tard jour pour jour, Mohammed Ghannouchi a cette fois décidé de partir après une manifestation monstre et surtout de très violents affrontements.Vendredi, le gouvernement de transition, réuni en conseil des ministres, pensait pouvoir encore calmer le jeu, alors que la rue grondait, en annonçant des élections “au plus tard mi-juillet”.Cela n’avait pas réussi à mettre fin au raz de marée qui avait envahi le coeur de la ville avec comme objectif d’arracher la démission pure et simple de tout le cabinet.En début d’après-midi, devant la place de la Kasbah noire de monde, des policiers avaient avancé le chiffre de “plus de 100.000 manifestants”, soit la plus grande manifestation depuis la chute du régime de Ben Ali. Le centre de Tunis résonnait de slogans déterminés: “Ghannouchi dégage!”, “Ghannouchi prends tes chiens et démissionne!”, “Non à la confiscation de la révolution!”.”Nous sommes là aujourd’hui pour faire tomber le gouvernement”, affirmait Tibini Mohamed, un étudiant de 25 ans.L’objectif a été atteint 48 heures plus tard.