Déclaration de Conscience et Résistance: Au delà de la révolution libyenne, pour le devoir d’ingérence !
Au moment où les peuples arabo-musulmans font l’apprentissage ardu de la liberté reconquise, une coalition internationale, sous mandat du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, se livre, depuis 3 jours, à des raids ciblés contre les forces armées et de sécurité du Colonel Kadhafi, dans le cadre du mandat de protection des populations civiles, au lendemain de la révolution pacifique du 17 février 2011. Parfaitement en conformité au droit international de prévention des crimes de masse, l’opération alimente quelques ambiguïtés qu’il importe de lever, sans retard. Elle suscite, par ailleurs, des objections de principe dont le cynisme dissimule, à peine, la complicité avec le régime de Tripoli et, partant, la tentative d’en retarder l’effondrement.
Au titre de son engagement internationaliste que dicte une perception nette des enjeux d’universalisme, donc de solidarité avec tous les combattants de la démocratie politique et de lutte contre l’impunité, Conscience et Résistance (CR) :
1. Constate, reconnait et encourage le combat légitime des libyens, sur le chemin de l’émancipation après 42 ans d’un pouvoir d’oppression tribale dont l’enfermement et la dérive lignagère se sont accentués ;
2. Regrette la passivité, voire l’indifférence de la rue mauritanienne devant l’ampleur des massacres perpétrés en Libye et dénonce les tentatives, vénales, de susciter, à Nouakchott, des motions et manifestations favorables au Colonel Kadhafi ;
3. Soutient, sans ambiguïté ni réserve, les frappes des forces alliés en Libye jusqu’au renversement du clan Kadhafi et souhaite l’usage systématique du principe d’ingérence armée, contre l’ensemble des régimes autoritaires du monde arabo-musulman quand ils érigent la coercition sanglante en mode de gestion des divergences dans la société;
4. Demande, aux autorités mauritaniennes, de reconnaître le Conseil national de transition, en qualité de représentant de la Révolution en Libye et de lui apporter l’assistance diplomatique requise ;
5. Engage, les partis politiques, associations de la société civile et l’ensemble des citoyens mauritaniens, à célébrer, sans complexe, le caractère exemplaire de la lutte des libyens, comme modèle d’insurrection démocratique et populaire, au nom du respect des droits de l’Homme, par-dessus toutes considérations alternatives ;
6. Exprime entière confiance et accorde tout appui aux revendications de réformes, sociale et politique, du mouvement de la jeunesse, du 25 février, en Mauritanie.
Nouakchott, le 23 mars 2011