Daily Archives: 23/10/2011
Kadhafi ne reposa pas au panthéon des héros arabes par Cheikh Tidiane DIA
Face à la mort, la vie devient encore plus éphémère, le courage se noie dans le sanglot de la peur.Les faibles se rendent comptent de la précarité de leur condition humaine et les « forts » plongent dans l’angoisse d’une épreuve inéluctable. Nul n’a les moyens de fausser le rendez-vous du voyage vers l’éternité.Quand un homme célèbre s’en va comme il était venu au pouvoir, par la violence, sa mort devient étrangement tragique que l’aventure de son règne.Tel est le destin fatal de Mouammar Kadhafi. Il aura fallu quelques minutes pour que, 42 ans de terreur se perdent dans un silence noir de sang, le corps livré en pâture au peuple. L’image est bien réelle mais elle revêt une dimension théâtrale. Elle ressemble à la fin d’une de ces tragédies du VII ème siècle, à la seule différence que les aventures étaient plus héroïques, les motifs de l’intrigue plus adaptées à la conscience du public. Il y a encore quelques jours, Kadhafi se présentait égal à lui-même, au monde entier comme l’invincible, l’immortel, le guide suprême. Lui-même le disait sans y croire car il n’en avait pas la moindre force. Mais par le mensonge du pouvoir et les fausses incarnations d’un mythe grandeur nature, il s’enveloppait dans ses habits mégalomaniaques avec un corps mourant mais masqué par les fausses apparences. Mais tant qu’il serait en vie , quelque soit le lieu où il se trouverait, Kadhafi resterait vivant dans les consciences des libyens. Il troublerait leur sommeil. La guerre ne serait pas finie. Gagnée : non. Il aurait pu mourir de sa belle mort si le dictateur ne s’était pas transformé en rat capturé dans des égouts par une foule de chats enragés. Kadhafi avait –il tant peur de la mort qu’il n’a pas eu le courage de l’affronter de façon digne. Pour un homme qui régna aussi longtemps, qui résista aux bombardements américains, qui défia l’occident et fit trembler le monde arabe mérite-t-il d’être étrenné avec une telle facilité comme un petit malfrat tombé entre les mains de ses poursuivants.
Le « Grand » Kadhafi a livré son cadavre non pas aux canons dans une farouche résistance, mais au pistolet d’un rebelle. Son corps n’a pas été emporté par le mystère d’une disparition mais exposé à la vindicte populaire, à la poussière révolutionnaire. Le mythe Kadhafi a été trahi par les circonstances peu héroïques, mieux, plus glorieuses de sa mort. Ceux qui le voyaient élevé au panthéon des résistants arabes ont vite décroché. Kadhafi avait pourtant promis de mourir en Libye, et d’une belle mort ! Il la fait mais personne ne pensait que ce serait de cette façon, à cet endroit réservé aux bêtes errantes. Fuir serait –il donc plus courageux quand on a peur de mourir en héros. Les tyrans les plus sanguinaires peuvent mourir en héros. L’histoire a donné des exemples de ces hommes. Pourquoi avoir « choisi » cette capture aussi honteuse plutôt que de s’embourber dans les bombardements de l’OTAN comme l’ont fait beaucoup de ses hommes qui croyaient en sa bravoure. Triste sort que celui d’un homme qui régna d’une main de fer et qui se fondit en larmes à sa mort. Le destin est donc le seul maitre quelque soit la volonté des tyrans. Le peuple libyen, arabe, et le monde entier est resté interloqué par la fin tragique d’un Kadhafi venu au pouvoir par une révolution et sorti par la petite porte. L’image d’un cadavre des plus ordinaires pitoyablement maltraité : c’est la fin d’un combat simulé qui a révélé le vrai visage du despote Kadhafi…
Cheikh Tidiane Dia – Directeur de publication du RÉNOVATEUR
Samory Ould Beye : « C’est mon oncle Khaina Ould Beye qui a tué Coppolani
« Beaucoup parmi les habitants de Tidjikja savent que celui qui est entré chez Xavier Cappolani et l’a tué est un hartani et ce Hartani est mon oncle Khaina Ould Beye. » C’est en ces termes que le syndicaliste Samory Ould Beye a renversé la version officielle selon laquelle le gouverneur français fut tué en 1905 par un certain Sidi Ould Moulaye Zeine, présenté comme un héros de la résistance mauritanienne contre le colon.Le leader de la CLTM qui intervenait dans un long entretien accordé au quotidien Essirage, a proposé qu’une enquête soit menée pour rétablir la vérité sur cette histoire et sur beaucoup d’autres sujets.
D’un autre point de vue Samory Ould Beye qui était entré en dissidence contre le président de l’Alliance Populaire Progressiste, a déclaré que Messaoud Ould Boulkheir appartenir désormais au passé et qu’il n’est plus le dirigeant du mouvement El Horr ni de l’ »APP. Selon Ould Beye, en cas d’élections au sein du parti, les hratine préfèreront à Messaoud Ould Boulkheir, Mohamed El Hafedh Ould Ismael ou Ladji Traoré. Car, affirme-t-il, le premier a franchi les lignes rouges dans son traitement du cas des hratines et dans la gestion du parti.
ANI
Dialogue national: déclaration de Touche pas ma nationalité
Le mouvement « Touche pas ma nationalité » a suivi avec beaucoup d’attention le déroulement des travaux du dialogue national entre une partie de l’opposition et les partis de la majorité présidentielle. Malgré les nombreuses insuffisances apparues dès le départ sur le contenu des points abordés qui contournaient manifestement les questions aussi majeures que l’unité nationale, le phénomène de l’esclavage, la cohabitation sociale et la réhabilitation des langues nationales dans le système éducatif, les débats ont fait croire à un semblant de recherche d’un consensus entre l’opposition participante et la majorité.
A la fin, nos appréhensions se sont justifiées par rapport à une volonté inébranlable d’un pouvoir qui utilise l’arme de la manipulation pour influencer les résultats. Le document final présenté à l’opinion montre une fois de plus que les problèmes majeurs du pays, au premier rang desquels celui de l’unité nationale, continuent d’être superbement ignorés. La primauté de l’identité arabe du pays est plus que jamais de rigueur de la part d’un pouvoir contrôlé par des lobbies hostiles à la pluralité culturelle de la Mauritanie comme l’illustre le traitement fait des langues nationales reléguées à de vulgaires faire-valoir. Les résultats de ce forum dit « dialogue national » consacrent le refus de la diversité culturelle de la Mauritanie et, partant; la négation systématique de ses identités non arabes. Toutes choses en parfaite concordance avec la persistance dans l’exclusion et la confiscation de la nationalité d’une bonne partie des citoyens noirs à travers un enrôlement discriminatoire et provocateur.
Nous appelons le pouvoir politique et les forces démocratiques à engager un débat plus franc tenant compte des intérêts de tous les mauritaniens dans leur aspiration à une justice pour tous et au respect des différences.
Nous considérons que les résultats de ce dialogue n’engagent que ses initiateurs et nous continuerons à nous insurger contre le système de marginalisation en vigueur.
Ce dialogue démontre en définitive que c’est la main du président Aziz qui a eu le dernier mot dans une sorte de parodie utilisée au nom d’une solution de sortie de crise.
Nouakchott le 22octobre 2011
Dialogue politique national: Grosse déception de la COD
Les leaders politiques, responsables des formations ayant boycotté le dialogue tenu entre le 17 septembre et le 19 octobre 2011 ont unanimement considéré au cours d’une conférence de presse organisée samedi que les résultats du dialogue entre la majorité présidentielle et quatre partis de l’opposition ( APP , El Wiam, Hamam et Sawab ) sont décevants et ont juste permis de renforcer l’autocratie de Mohamed Ould Abdel Aziz et légitimer ses anciens putschs. Selon Ahmed Ould Daddah, chef de file de l’opposition démocratique et président du RFD : « La personnalisation des affaires publiques leur fait perdre toute signification et toute importance. Je rappelle à Ould Abdel Aziz que je lui avais dit que l’institution de l’opposition doit disposer des moyens d’entreprendre ses responsabilités ou être supprimée ». Evoquant les résultats du dialogue, Ahmed Ould Daddah a déclaré que de son point de vue, ce qui a été dit sur l’esclavage n’a aucun sens ni aucune importance, rappelant que depuis la Constitution de 1961 jusqu’à aujourd’hui, tous les régimes qui se sont succédé reconnaissent que ces pratiques sont antinomiques aux valeurs humaines internationales, et que malgré cela, ces pratiques persistent quand même. Selon le chef de file de l’opposition, le problème aujourd’hui est d’éradiquer complètement ce phénomène. Pour cela, il faut une application stricte et obligatoire de la loi assortie de programmes économiques, culturels et sociaux qui donneront à cette frange qui souffre depuis longtemps de privation et de marginalisation, une sorte de discrimination positive dans l’emploi, la formation, la santé et l’éducation et qui lui permette de réduire le fossé entre elle et les autres composantes de la société. Nulles autres solutions ne peuvent définitivement venir à bout du phénomène de l’esclavage. Selon Ould Daddah, l’esclavage est une pratique abjecte non seulement pour ceux qui la subissent mais aussi pour le pays et l’ensemble des Mauritaniens, car le pays ne peut se libérer et se développer que lorsque tous les citoyens sont libres et égaux en droits et en devoirs, ajoute AOD.
Le président de Tawassoul, Mohamed Jemil Mansour, répondant aux questions de certains journalistes a déclaré qu’eux comme opposition nationale pensaient que le dialogue devait aboutir à des choses importantes dans les affaires essentielles liées à la réforme politique, surtout celle permettant l’enracinement d’un système démocratique et la rupture avec la dictature. Ce qui de l’avis d’Ould Mansour n’a pas eu lieu donc le dialogue était sans importance. Pour le président de Tawassoul, l’évocation de la garde présidentielle dans leur communiqué relève de leur souci de doter le pays d’une armée républicaine unique dépendant de la seule nation pour éviter les expériences vécues par des peuples à cause de la garde présidentielle comme ça a été le cas des pays comme la Tunisie, le Yémen, la Syrie ou la Libye.
Dans son intervention, le président de la Rencontre Démocratique, Mahfoud Ould Bettah a déclaré que l’interdiction des candidatures indépendantes est une enfreinte flagrante des dispositions de la Constitution, car elle constitue une restriction des droits des citoyens d’être élus en dehors des programmes de la classe politique dont ils ne sont pas convaincus. Tout comme estime Ould Bettah, l’augmentation du nombre de députés n’a aucune justification dans un pays d’à peine trois millions d’habitants. Cela permet juste d’augmenter les charges du Trésor public. Enfin, pour Moustapha Ould Bedredine, vice président de l’UFP : « Les dialogueurs ont augmenté l’autorité de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et parler de la condamnation de coups d’état par quelqu’un qui en a fait deux et qui continue à détenir la force militaire qui lui a permis de les faire et est prêt à faire un troisième est pour le moins qu’on puisse dire pas innocent ». Selon Ould Bedredine, le groupe qui est parti négocier afin de limiter l’autorité de Mohamed Ould Abdel Aziz et renforcer celle des autres institutions, n’a finalement fait qu’augmenter les pouvoirs du Président. Alors qu’on attendait à ce que le dialogue rétablisse l’équilibre entre les pouvoirs et redonne un sens à leur séparation poursuit Ould Bedredine, nous avons été surpris que les dialogueurs lui ont légalisé ses anciens putschs, institutionnalisé ses milices dont le BASEP et renforcé ses pouvoirs.
LE CALAME
L’Elysée et nous: Pour des intérêts contre des principes
Les peuls disent : ” Celui qui vient faire les éloges pour ton cheval ne viendra jamais t’aider pour apporter de l’herbe nourrir celui-ci” (traduction littérale). Et le monde d’aujourd’hui (relation internationale) est typiquement ainsi fait. Comment l’Élysée s’est libéré progressivement de Ben Ali après l’avoir servi sous son règne tyrannique. Ben Ali a fuit mais les dossiers sont restés. La chaîne Qatari Aljezerra diffuse
depuis une semaine un dossier spécial concernant l’implication et le soutien de la France dans la poursuite de certains opposants tunisiens établis sur le territoire français. C’est un secret de polichinelle. Hier, le tapis rouge fût étalé à Kadhafi à Paris : collaboration avec lui pour collecter des informations sur la nébuleuse Alqaida terrorisant l’Occident. L’argent du défunt guide a aussi servi à pardonner des crimes odieux commis par ce dernier. Des familles françaises victimes d’un attentat perpétué par les élucubrations khadafiennes ont eu des maudites sommes en Euro. Grace au rapprochement de l’Elysée, ces familles ont eu l’argent mais, elles n’auront jamais la justice. Et, curieusement, on renverse tout. Aujourd’hui, on copine et on traite avec les barbus et les extrémistes. Comme quoi c’est la nouvelle tendance, les institutions internationales s’apprêtent à financer les repentis ayant déposé les armes . A Nouakchott, on attribue des sommes colossales aux anciens détenus salafistes pour entreprendre des activités commerciales. Deux poids, deux mesures…On n’oublie que les armes ont pilonné, Tripoli, mais Carthage n’a pas été détruit. La Lybie ne sera pas construite avec ” Merci Sarkozy” que scandent les amis de Bernard Henri-Levy, les anciens élèves d’Oussama Ben Leden sont dans la foule et devant les portes de Nouakchott.
Les liaisons avec Moubarak ne servaient que pour mieux soutenir l’ Israël afin d’entretenir et renforcer la colonisation du peuple palestinien… Ici encore l’Ironie d’histoire nous rattrape. Oboma ne s’est même pas entretenu par téléphone avec Moubarek dans ses derniers instants. C’est Hilary Clinton qui adressa ses remontrances au Pharaon avant qu’il ne cède le pouvoir à l’armée. Que se passe t-il sous nos cieux?
Mauritanie : L’Elysée et nous
La Mauritanie ne sera pas une exception dans cette comédie. D’ailleurs, Mohamed ould Abdel Aziz est devenu l’homme choyé par Sarkozy. Le nouvel ami et collaborateur de l’Elysée a été rapproché du cercle des grands pour démanteler AQMI afin de mettre fin aux ratps et prises d’otages des curieux touristes, marcheurs et “pseudo-humanitaires” français qui trainent dans le désert du grand Sahara. Paris aménage Nouakchott par ses soutiens constants même pour destituer un président démocratiquement élu. Aprés, les écoutes téphoniques en 2008, on envoie à Mohamed Ould Abdel AZIZ tantôt des généraux de l’armée françaises, tantôt des” fins agents” des services de renseignements. On ajoute du professionnalisme au “Chitari” des journalistes des “généraux mauritaniens” et” hommes de grandes familles” …
Mais le peuple français et ses intellectuels ignorent que leurs responsables tronquent leurs principes universels sur la terre d’Antoine Saint-Exupéry. Pour des renseignements sécuritaires, le Quai d’Orsay ferme les yeux sur les agissements autoritaires du présidant mauritanien. Et pourtant, ce même département été entendu sur le cas d’un ex-ministre emprisonné pour détournement des derniers publics grâce à la forte pression de la compagne (française originaire du Sud de la France) de ce voleur de la République
De 1960 à nos jours, Paris à appris à se taire sur les souffrances des populations négro-africaines, racisme, discriminations, esclavage… l’ancien maître a toujours traité avec une complicité hors pair avec tous les régimes du pays. La France a vu se former un dur systéme, elle a fini par l’aménager. Elle lui remis hâtivement le pouvoir sans consultation et l’accord consensuel de toutes les composantes nationales de la Mauritanie. L’histoire de la décolonisation renseigne que les gouverneurs français ne sont jamais entendus avec les guerriers peuls ( halpularr ou Toucouleurs).
Depuis 1960, La Mauritanie est relativement indépendante, mais pas totalement souveraine dans ses décisions internes . Tous les grands conseillers des dirigeants arabo-berbères ont été intellectuellement et techniquement soutenus par la France. Des technocrates français séjournent en Mauritanie pour “instruire” les dirigeants et jamais le gouvernement français, ( pays colonisateur de la Mauritanie) ne s’est prononcé sur les politiques discriminatoires et contradictoires aux principes universelles des droits de l’Homme vis-à-vis des négros-mauritaniens.Qui veut consulte les archives…
Ceci dit qu’on nous gouverne par un impérialisme sous la couverture d’une démocratie aux principes agonisants. La volonté de suivre les intérêts économiques ( mines, poissons, fer, stratégie géopolitique) fait que la France enterre les principes universels fondant sa grandeur. Ailleurs, l’image de la France est associée à une décadence et un déclin culturel. Car, elle a abondonné les lumiéres de ses principes et ses principes des Lumiéres… Et dire que la France menage certaines pratiques des dirigeants mauritaniens ne doit pas être vu comme un dolorisme mais en tant qu’une réalité que nul n’a eu jusqu’ici le courage d’exposer sur la place publique mauritanienne.
Bâ Sileye