Daily Archives: 14/10/2011
3 questions au docteur Alassane Dia, porte-parole de TPAMN: «Il n’y a jamais eu le moindre début de négociation entre les pouvoirs publics et nous»
Le collectif “touches pas à ma nationalité” apporte un démenti catégorique sur les éventuelles négociations entamées entre lui et les pouvoirs publics, et dresse un court bilan de leurs manifestations, par la voix de leur porte-parole Alassane Dia
Noorinfo : Selon un site électronique de la place, un accord aurait été trouvé entre les pouvoirs publics et la dynamique Touches pas à ma nationalité qui du coup a décidé de suspendre son action. Info ou intox ?
Alassane Dia (A.D) : C’est de la pure intoxication. Pour qu’il y ait accord encore faut-il qu’il y ait négociation. Or il n’y a jamais eu le moindre début de négociation entre les pouvoirs publics et nous. Mais plus rien ne étonne puisque nous sommes tantôt taxés d’être en intelligence avec Israël, et tantôt manipulés par les islamistes ou des hommes politiques tapis à l’ombre.
Noorinfo : Après des longues semaines de sit-in, manifestations, quel est le bilan de la lutte du mouvement «Touches pas à ma nationalité» ?
A.D : Nos manifestations qui se voulaient et se veulent toujours pacifiques ont malheureusement souvent été sauvagement réprimées par les forces de l’ordre qui sont allées jusqu’à tirer à balles réelles sur les manifestants avec le bilan que vous connaissez::le meurtre du jeune Lamine Mangane à Maghama et les nombreuses arrestations et cas de tortures dont le plus emblématique est celui de notre camarade Bakary Bathily enlevé par le DRS de Kaédi et ses sbires en plein pourparlers avec les élus de la localité et torturé jusqu’à avoir perdu l’usage de la parole et qui es toujours dans une situation critique à l’Hôpital National.
Pour ce qui est de nos revendications; elles ont reçu grâce aux différentes actions entreprises beaucoup plus d’écho. Nous avons réussi à éveiller les consciences sur les dangers de cette opération d’enrôlement. Il est symptomatique de constater aujourd’hui que beaucoup de partis politiques dont certains de la majorité et une large part de l’opinion sont sur la même longueur d’onde que nous. C’est dire combien le travail de terrain a été important. Cela dit, il reste encore beaucoup de choses à faire pour que le gouvernement accepte sans tabous de revoir sa copie.
Noorinfo : Parmi les personnes raflées à tout va, le jeudi 29 septembre, jour de manifestation des militants de Touches pas à ma nationalité, certains sont encore entre les mains de la police. Que comptez-vous faire pour ces derniers ?
A.D : Les rafles ne se sont pas arrêtées au jeudi 29; elles se sont poursuivies le vendredi 30 septembre et le samedi 1er octobre. Elles continuent d’ailleurs aujourd’hui encore puisqu’on ramasse toutes les nuits dans les rues de Nouakchott, et de façon systématique, de jeunes négro-africains susceptibles d’être sympathisants de “Touche pas à ma nationalité”
Nous continuerons par des sit-in et des marches à maintenir la pression pour la libération de nos camarades injustement arrêtés et pour la satisfaction pleine et entière de nos revendications.
Propos recueillis par Samba Camara – Noorinfo
Abdoul Birane Wane: L’homme qui n’accepte pas qu’on touche à sa nationalité
Encore étudiant au département d’histoire de l’université de Nouakchott, Abdoul Birane Wane trouve que la Mauritanie est un pays multiculturel qui a le plus clair du temps, vécu en paix. Sauf «qu’un sang innocent y a coulé un jour, remettant en question cette paix historique». Encore écolier au primaire, Abdoul a été témoin «de la coulée de ce sang, en 1989, qui a lézardé la cohésion sociale en Mauritanie». C’est à ce moment précis que sa conscience politique émerge, et jure que nul ne pourra contester sa nationalité. Le fils d’un ancien combattant du Vietnam n’hésite pas alors à se lancer dans le champ de bataille, pour faire face à un recensement qu’il considère comme «discriminant» envers la communauté négro-mauritanienne.
Abdoul Wane considère n’avoir pas eu d’autre alternative: «Vu le manque d’écoute des autorités, et le silence des présumés protecteurs des intérêts de cette communauté (les politiciens négro-mauritaniens qui errent dans leurs alliances politiques), nous étions obligé de descendre dans la rue et dire non à ce recensement discriminatoire qui prive une grande partie de nos frères de leur droit à la nationalité dans leur pays natal».
Quant aux autres leaders politiques nationaux, tels que Ibrahima Sarr, Ahmed Ould Daddah et Messaoud ould Boulkheir, Birane Wane est concis: «je ne partage pas leurs méthodes et ils doivent simplement prendre leur retraite». Par contre, Birane applaudit fort l’attitude des partis politiques soutenant les revendications des manifestants; parallèlement, il condamne «la répression irresponsable» de la part des autorités, tout en insistant sur «le pacifisme et la détermination de Touche pas à ma nationalité» et accuse le régime d’être l’unique responsable des «tragédies» qui ont eu lieu.
L’enfant d’Aleg
Wane vit le jour un lundi 17 mai 1976, à Aleg, dans une famille traditionnellement aristocrate, originaire du village Wan Wan, à proximité de Bababé; un village datant de plus de douze siècles, selon Abdoulaye qui affirme son appartenance à une famille véritablement africaine traditionnelle. Le destin conduisit ce natif d’Aleg, loin de sa ville natale, à Rosso et plus précisément au lycée de Rosso, anciennement Coppolani, où il s’initia à la politique en prenant part à certains mouvements et partis politiques. De l’AMN à l’AMJD*, Abdoul resta longtemps fidèle au leader politique Ibrahima Sarr jusqu’à ce que «de profonds différends» provoque sa démission en 2008, et par là-même, sa sortie du monde politique. Âgé de 35 ans et toujours célibataire, Wane perçoit le mariage comme un écueil dans sa lutte contre les pratiques d’un «régime raciste» à l’encontre de la communauté négro-africaine. Orateur doué, Wane ne se dit pas tout simplement «célibataire» mais «célibataire, sans enfants». Avec une touche d’humour, il avance que ceux qui défendent des causes ne se marient, généralement, que tardivement, comme le leader palestinien Yasser Arafat.
Candidat aux dernières législatives, l’homme au déjà long parcours politique a pu, sans peine, mobiliser l’opinion publique pour sa cause, regroupant ainsi autour de lui la quasi-majorité des jeunes négro-mauritaniens. Un entourage qui a trouvé en lui le leader qu’il faut pour assumer les lourdes responsabilités.
Dès les premiers jours de la naissance du mouvement Touche Pas A Ma Nationalité (TPAMN), Wane a su se servir des médias contre les médias officiels, «organes de propagande, plus qu’autre chose».
«Pas raciste, ni téléguidé»
Wane rejette toute les accusations de racisme portées contre lui et contre le TPAMN. Il nie être «raciste» ou être «téléguidé»; Et avec un sourire rusé, il déclare à propos des rumeurs diffusées en masse dans les sites d’informations nationaux et internationaux et qui parlent d’une relation entre lui et le Mossad israélien: «Ceux qui collaborent avec Israël sont connus de tous. Le régime mauritanien a collaboré et collabore toujours avec Israël: Il lui a bâti un hôpital au centre de la capitale. L’uniforme que portent ses policiers est israélienne, les grenades lacrymogènes qu’ils nous balancent, avec générosité, sont aussi israéliennes. Alors, qui est le vrai collaborateur?»
Abdoul ne permet donc à qui que ce soit de remettre en question son patriotisme, et à l’évocation de la forte sympathie des négro-africains envers le Sénégal, dont parlent certains arabo-berbères, Wane s’amuse: «Je ne suis même pas parmi les supporteurs de l’équipe sénégalaise, mon équipe préférée est celle du Brésil, et mon joueur favori n’est pas El Hadj Diouf, ni Henry Camara, mais plutôt le brésilien Rivaldo».
Craignant de mauvaises interprétations, il pèse chacun des mots qu’il prononce. Et niant avoir toute relations politiques, locales ou étrangères, il signale: «Je ne suis jamais allé en France, ni au Sénégal depuis 5 ans. Et je n’ai jamais eu le moindre contact avec le FLAM», tout en faisant remarquer que ce mouvement (FLAM) n’est pas du tout chauvin, «C’est un mouvement qui a regroupé des mauritaniens de toutes les communautés, y compris des arabo-berbères. C’était tout simplement une réaction contre le régime de Taya».
Sans langue de bois, le flegmatique d’Aleg refuse le terme «politique» dans ses engagements actuels. «On veut lever des injustices. Il n’y a rien de politique là-dedans. C’est une question de dignité et de droits». Précisant que ni la gloire, ni la célébrité ne sont dans ses rêves. «Je retournerai cultiver la terre de mes ancêtres, quand le régime d’état mettra un terme aux discriminations».
Baba Ould Hourma – Noor Info
*AMN: Alliance pour une Mauritanie Nouvelle
/AMJD: Alliance Mauritanienne pour la Justice et la Démocratie.
Ce qu’ignore Aziz
La politique n’est l’art de l’avenir qu’en sachant d’abord être celui du présent » J.F.Revel
Le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz devrait adresser un discours à la nation au lendemain des émeutes de Kaédi. Qui l’a dissuadé encore ? Qu’allait-il dire ? Qu’il parle… Qu’il se taise… la situation a pris une autre proportion, car il eut mort d’homme dans la vallée. L’adolescent Lemine Mangane (19 ans) a été abattu par un gendarme. Ce dernier sera-t-il jugé avant que les populations de Maghama se révoltent contre son impunité ? Dans cette situation chaotique, beaucoup de choses échappent au Président de la République. Avec lui, la Mauritanie tend vers un régime autoritaire, car selon les observateurs et certains éditorialistes tous les ingrédients sont réunis. Tout le monde s’accorde à dire que le pays est présidé par un homme pour lequel « l ’Etat se limite à sa personne et uniquement ». Car, en dehors de lui, nul autre ne connait la Mauritanie et les mauritaniens. Ce n’est un secret pour personne, Aziz est un « Louis XIV» moderne.
Depuis son coup de force en août 2008, il s’est lui-même arrogé le statut d’un « homme fort », « d’un putschiste-politique » et d’un « militaire-machiavélique ». La preuve se justifie. Le Président ordonne à son Ministre de l’intérieur d’affirmer dans une conférence de presse : « que toute personne (jeunes négros-mauritaniens) attentant à l’ordre public sera sévèrement réprimée ». C’est ainsi qu’un fort dispositif militaire a été envoyé dans la vallée rien que violenter les fils de cette nation épris de retour de justice sociale en Mauritanie. Que certaines personnalités politiques et des notables négro-mauritaniens rentrent au bercail en pompiers-pyromanes. Que Mohamed Ould Boilil sillonne les camps réfugiés pour ouvrir des centres d’enrôlement réservés à la population rapatriée. Que ceux-là soient enregistrés une deuxième fois pour prouver encore qu’ils sont réellement ce que Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait entamé leur retour en Mauritanie en 2007. L’Etat n’a-t-il pas confiance à ces deux partenaires à savoir le Haut Commissariat aux Réfugiés ( HCR) et l’Etat Sénégalais? Que cherche-t-on dans le double-recensement des rapatriés? Qu’un Ouléma soit dépêché en catimini à Dakar pour mettre fin à la crise du transport entre les deux pays. Que les agents de renseignements cherchent à tout coup de justifier une main étrangère dans la mobilisation des jeunes négros mauritaniens. Tous ces agissements y comprises certaines machinations politiciennes montrent à tel point que l’homme sait donner des ordres sans consultation aucune.
En fin « connaisseur » des rouages politiques de la Mauritanie, il pense qu’un simple enrôlement de la population va rétablir « un ordre dans l’administration civile ». Il a oublié que les papiers de l’Etat civil ont été utilisés comme un fonds de commerce à Nouakchott et à travers toutes les contrées du pays. On achetait un Acte de Naissance, comme s’il s’agissait du pain chez le boutiquier. Et la nationalité mauritanienne, on la marchandait avec des « samsara » au marché, comme s’il s’agissait d’une gazra. Dans les bureaux des services de l’Etat civil National, le tumulte avait atteint son paroxysme. Les fonctionnaires avaient quasiment plus de prérogatives chez eux que dans leurs lieux de travail. Il fût une époque où le préfet ordonnait à son subalterne à signer et d’apposer des cachets sur les papiers des citoyens lequel pouvait entrer en contact avec les reseaux des passeurs de l’immigration clandestine.
A monsieur le Président et à son ministre de l’intérieur on demande qui était le responsable ? L’Etat ou les négros-mauritaniens humiliés aujourd’hui par des questions chauvines ? Non, beaucoup ne le pense pas. Les responsables demeurent toujours sous la protection de la tribu, du clan ou par un officier de l’armée. Il faut les trouver et les traduire en justice. Voilà la véritable cible.
Aziz ignore ou pas que notre Etat Civil se vendait comme des petits pains. Donc, il ne faut pas cibler une communauté et la rendre responsable des forfaits commis par des fonctionnaires-commerçants. Cet enrôlement ne doit pas saboter certains acquis de notre unité nationale. Notre Etat est encore fragile pour supporter une déchirure ethnique. L’on voit les prémisses d’un chaos qui s’installent.
Aziz ignore que l’emprisonnement arbitraire des militants pacifiques est la marque des régimes totalitaires. L’arrestation des étrangers et leur jugement à des lourdes peines de prison est une provocation diplomatique et une violation de certaines règles du droit international. Un marchand ambulant est un petit commerçant qui vaque à la recherche de son pain quotidien. Comment peut-on le confondre à un indigné ? Une justice qui envoie arbitrairement des étrangers en prison n’est qu’une justice xénophobe. Que l’Etat mauritanien n’oublie pas que dans d’autres pays, l’exécutif peut aussi influencer sur l’appareil juridique et qu’en Afrique, tout est possible. Et nos citoyens sont partout en Afrique. Concernant ces étrangers, aucun journaliste n’a confirmé leur implication dans les manifestations organisées par le mouvement TPMN.
Aziz ignore qu’être un Président démocrate consiste à prendre en considération les opinions des tous les citoyens et mêmes de ses détracteurs. Dans une République digne de ce nom, le Président devrait écouter toutes les tendances afin de trouver un consensus national gage de sa stabilité politique. Or, s’afficher avec une stupide sourde oreille, tout en discréditant les autres, confère pour le président-auteur de ce comportement une attitude autoritaire.
Aziz ignore que même sous une dictature, il vaut mieux caresser le peuple au lieu de le violenter. Car à long terme, le peuple s’adapte au pire. Il finit par intérioriser la violence et les exactions sommaires. Ce qui est le cas me semble-t-il dans certains pays arabes actuellement envahis par des mouvements révolutionnaires. Cependant, le discours largement relayé par les jeunes négros-mauritaniens à travers les réseaux sociaux en dit long. Quand la peur disparait, elle se transforme en héroïsme. L’acteur social devient un héros devant son bourreau. Et la mort se substitue tout simplement à un acte de sacrifice.
Combien parmi ces jeunes-là voudront suivre le même sort Djiguo Tapsir ? Combien d’adolescents veulent mourir en martyrs comme Lemine Mangane. Nous n’en arriverons peut-être pas à cette lugubre situation . Cette fois, les années du sang épargneront-elles le peuple opprimé? Mais à défaut d’obtenir une histoire nationale, l’individu peut se créer son propre histoire. Il n y aura pas non plus un Hara kiri communautaire, comme d’autres s’immoleront par le feu…
Aziz ignore que pour conserver son pouvoir le plus long temps possible (mandats constitutionnels), il devrait impérativement écouter les jeunes du mouvement TPMN avant que la « rue noire » sont inondée par le sang des martyrs innocents pour lequel il sera tenu responsable comme Taya devra repondre pour les exécutions des années 89-90. Son égo-militaire, son esprit patriotique, sa responsabilité politique et morale et sa sensibilité diplomatique et régionale, ne devraient pas céder devant son « égoïsme ethnique » et « sa fibre tribale ».
Aziz ignore que la première crise identitaire des années 60 n’est pas jusqu’ici résolue, c’est celle-là même qui nous rattrape aujourd’hui. Ce n’est ni par la démagogie, ni par la langue du bois, encore moins par le refus du dialogue de la part des parties concernées que cette crise identitaire sera résolue.
La Mauritanie n’est pas une caserne militaire, elle n’est pas non plus un terrain idéologique. Elle est une nation biraciale et multiculturelle. Elle ne supporte plus la division. Arrêtez ce recensement au nom de la paix sociale.
Bâ Sileye
Urgent : Permettez-moi chers lecteurs d’attirer votre attention sur un fait urgent. Car, il est de notre devoir d’informer l’opinion publique sur l’actualité nationale. La vie du jeune citoyen et leader au sein du mouvement Ne touche pas à ma nationalité Bakary Bathilly est en danger. Il a été gravement atteint au niveau des mâchoires lors de la manifestation de Kaédi au cours de laquelle à cause d’un complot ourdi par certaines autorités locales, il a été remis aux forces de l’ordre. C’est ainsi que les éléments de la police anti-émeute l’ont sauvagement brutalisé provoquant des traumatismes partout dans son corps. Nous avions tenté à le joindre par téléphone pour prendre plus d’informations concernant sa situation, mais hélas Bocar Bathilly n’est pas en mesure de prononcer un mot. Son pronostic vital est en jeu selon un proche. L’aide de l’Etat, l’unique responsable de cette forfaiture, se limite à l’achat des ordonnances, a-t-on appris de sources bien informées. Le cas de Bathilly mérite une évacuation urgente afin de lui offrir des soins nécessaires et le faire sortir de son calvaire quotidien. Et si l’Etat s’entête toujours pour procéder à so, évacuation dans certains pays de la sous région, on se joint à sa famille, en lançant un appel à attention des personnes de bonne volonté.
Recensement en Mauritanie : les réfugiés rapatriés entrent dans la boucle
Le recensement national mauritanien, lancé en mai dernier, se poursuit malgré les critiques qui l’accusent d’être discriminatoire à l’égard des communautés noires. Mercredi 12 octobre 2011, le gouvernement a ouvert l’opération aux réfugiés négro-mauritaniens rapatriés du Sénégal, où ils avaient fui entre 1989 et 1991 à la suite de violents conflits interethniques. Ces 20 484 réfugiés, installés dans 128 sites de retour dans la vallée du fleuve Sénégal, devraient bénéficier d’une procédure simplifiée. C’est dans un contexte de suspicion à l’égard du recensement, dénoncé comme discriminatoire envers les Noirs, que le gouvernement a organisé une grande cérémonie pour l’ouverture de l’opération aux 20 484 Négro-Mauritaniens rapatriés du Sénégal ces quatre dernières années.
Un dispositif spécifique a été mis en place dans les centres de recensement des zones de retour qui devrait faciliter leur enrôlement. En effet, précise le Haut commissariat aux réfugiés, « l’identité des rapatriés a été confirmée par la Commission nationale d’identification des réfugiés, avant leur retour en Mauritanie : ils n’ont donc pas besoin d’être identifiés pour être enrôlés ». Or, ce sont les commissions chargées de l’identification qui sont accusées de discrimination par les détracteurs du recensement.
Selon le ministre de l’Intérieur, la procédure dédiée est un signe fort de la volonté des autorités d’insérer définitivement ces citoyens rapatriés. Ibrahima Amadou Ndiaye, président de l’Union nationale des rapatriés s’en félicite, mais craint des difficultés et s’interroge : « Certains enfants ont rejoint leurs parents rapatriés en dehors de la procédure officielle, quel sera leur sort ? ». La question du recensement, selon lui, n’est d’ailleurs pas une priorité. « Les autorités et le HCR ont un programme de logement, d’activités, d’eau, de formation pour notre réinsertion mais nous serons vraiment intégrés que lorsque nous serons autonomes », explique-t-il, « et pour ça, la priorité est de régler le problème des terres spoliées que les rapatriés ont tant de mal à récupérer », conclut Ibrahima Amadou Ndiaye.
RFI
Collecte pour que Bakary Bathily retrouve l’usage de la parole
Nous demandons à toutes les bonnes volontés de faire un geste en faveur de notre camarade Bakary Bathiy lâchement enlevé en pleines négociations avec les autorités régionales et sauvagement torturé par la police de Kaédi jusqu’à en perdre l’usage de la parole. Notre camarade végète encore au Centre Hospitalier National en attendant une hypothétique rémission. Aidons-le dans ses soins pour qu’il puisse avec l’aide de Dieu retrouver au moins l’usage de la parole.
Une collecte sera organisée en marge du meeting de « Touche pas à ma nationalité » ce samedi 15 octobre 2011 à partir de 17 heures à l’espace sis entre la Nouvelle Maison des Jeunes et le CFPP. Pour vos dons, adressez-vous à Youssouf Sylla au 46.92.62.95 et/ou à Papis N’Diaye au 33.28.91.21.
Alassane Dia- TPMN.