Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

3 questions au docteur Alassane Dia, porte-parole de TPAMN: «Il n’y a jamais eu le moindre début de négociation entre les pouvoirs publics et nous»

altLe collectif “touches pas à ma nationalité” apporte un démenti catégorique sur les éventuelles négociations entamées entre lui et les pouvoirs publics, et dresse un court bilan de leurs manifestations, par la voix de leur porte-parole Alassane Dia

 Noorinfo : Selon un site électronique de la place, un accord aurait été trouvé entre les pouvoirs publics et la dynamique Touches pas à ma nationalité qui du coup a décidé de suspendre son action. Info ou intox ?

Alassane Dia (A.D) : C’est de la pure intoxication. Pour qu’il y ait accord encore faut-il qu’il y ait négociation. Or il n’y a jamais eu le moindre début de négociation entre les pouvoirs publics et nous. Mais plus rien ne étonne puisque nous sommes tantôt taxés d’être en intelligence avec Israël,  et tantôt manipulés par les islamistes ou des hommes politiques tapis à l’ombre.

 

Noorinfo : Après des longues semaines de sit-in, manifestations, quel est le bilan de  la lutte du mouvement «Touches pas à ma nationalité» ?

A.D : Nos manifestations qui se voulaient et se veulent toujours pacifiques ont malheureusement souvent été sauvagement réprimées par les forces de l’ordre qui sont allées jusqu’à tirer à balles réelles sur les manifestants avec le bilan que vous connaissez::le meurtre du jeune Lamine Mangane à Maghama et les nombreuses arrestations et cas de tortures dont le plus emblématique est celui de notre camarade Bakary Bathily enlevé par le DRS de Kaédi et ses sbires en plein pourparlers avec les élus de la localité et torturé jusqu’à avoir perdu l’usage de la parole et qui es toujours dans une situation critique à l’Hôpital National.

Pour ce qui est de nos revendications; elles ont reçu grâce aux différentes actions entreprises beaucoup plus d’écho. Nous avons réussi à éveiller les consciences sur les dangers de cette opération d’enrôlement. Il est symptomatique de constater aujourd’hui que beaucoup de partis politiques dont certains de la majorité et une large part de l’opinion sont sur la même longueur d’onde que nous. C’est dire combien le travail de terrain a été important. Cela dit, il reste encore beaucoup de choses à faire pour que le gouvernement accepte sans tabous de revoir sa copie.  

 

Noorinfo : Parmi les personnes raflées à tout va, le jeudi 29 septembre, jour de manifestation des militants de Touches pas à ma nationalité, certains sont encore entre les mains de la police. Que comptez-vous faire pour ces derniers ?  

A.D : Les rafles ne se sont pas arrêtées au jeudi 29; elles se sont poursuivies le vendredi 30 septembre et le samedi 1er octobre. Elles continuent d’ailleurs aujourd’hui encore puisqu’on ramasse toutes les nuits  dans les rues de Nouakchott, et de façon systématique, de jeunes négro-africains susceptibles d’être sympathisants de “Touche pas à ma nationalité”

Nous continuerons par des sit-in et des marches à maintenir la pression pour la libération de nos camarades injustement arrêtés et pour la satisfaction pleine et entière de nos revendications.

Propos recueillis par Samba Camara Noorinfo

Partagez