Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 04/10/2011

En exclusivité: Abdoul Birane Wane Coordinateur de Touche pas ma nationalité fait le point de la lutte avec Flamnet

alt FLAMNET- Camarade bonjour,  pouvez-vous nous faire le point ou un petit bilan de parcours du mouvement après les manifestations de Nouakchott, Kaëdi, Djeol, Rosso et de Maghama ?

Abdoul Birane Wane : Après quelques mois d´existence, de mobilisation et de lutte le mouvement se sent aujourd´hui renforcé et a gagné la légitimité au sein du peuple Mauritanien dans son ensemble, même si nos activités ont été endeuillées par la mort de notre militant Lamine Mangane devenu martyr. Nous pouvons dire que le bilan est positif  et que nous devons serrer les rangs davantage.
 
FLAMNET-  Quelles sont les dernières nouvelles  sur les blessés et il parait que notre camarade Bakary est dans une situation très inquiétante comme notre frère Ousmane Sow ?

Après la répression violente et disporprotionnée de Kaëdi et de Maghama je tiens d’abord à réaffirmer le caractère raciste de l’Etat Mauritanien  qui dresse sa police pour réprimer les noirs . Le cas de nos camarades montre une fois de plus que des tortionnaires nostalgiques de l’ère Taya existent encore et sont  toujours tapis dans l´ombre du Système. Notre camarade Bathily a été torturé sauvagement par le commissaire de Kaëdi,le directeur de sureté régional et deux autres policiers, ils est grièvement blessé et ne peut pas parler, il est obligé d’écrire pour communiquer avec ses interlocuteurs, il a été finalement évacué sur Nouakchott. Quant à notre frère Sow il doit subir une opération chirurgicale. Les blessés de Maghama sont toujours en hospitalisation à Kaëdi et nous suivons de près l´évolution de leur état de santé.
 
FLAMNET– Le ministre de l´intérieur vous accuse de perpétuer “la violence et de destruction de biens publics et privés”, que répondez-vous à ces accusations graves et on parlerait même de la participation des étrangers dans vos manifestations?

On est déjà habitués aux délires et accusations fantaisistes des autorités Mauritaniennes qui excellent dans l´art du  mensonge. Je vous rappelle que Ould BOILIL fut membre de l’administration de Taya, donc rien de surprenant si on le voit mentir sans honte, c´est un pur produit du système. S’il y a eu violence c’est la police qui a fait libérer des bandits qu’ils ont infiltrés parmi nos militants, sans parler des policiers en civil qui saccageaient pour discréditer notre mouvement. Je crois que le ministre a une mémoire constipée, veut-il  dire que ceux qui sont sortis à Rosso, à Nouakchott, Kaëdi, Maghama, Sélibaby, Djeol sont tous des étrangers? Ces  accusations fallacieuses ne font que confirmer nos doutes sur la nature xénophobe, chauvine et raciste de l´Etat mauritanie. Pour ces hommes du Système, quand on est noir on est forcément étranger dans ce pays. La police a pris  des paisibles sénégalais dans leurs maisons pour faire croire que Touche pas à ma nationalité est “un mouvement étranger” et c’était comme ça en Côte d’ivoire avec l´ivoirité mais la couleuvre est assez grosse pour être avalée .

 
FLAMNET- Comptez-vous continuer la lutte ou êtes vous en phase d´accalmie comme le souhaitent certaines notabilités négro-africaines proches du pouvoir et qui viennent de faire le tour de la vallée?

Nous continuerons la lutte à tout prix, les supposés notables ont déjà fait tant de mal à notre communauté; pour ces hommes de paille la continuité du système est un gage; mais ces collaborateurs ou nègres de service  ne méritent même pas notre attention, leur époque est  déjà révolue.
 
FLAMNET- quelle appréciation faites-vous de ce qu´on appelle pompeusement à Nouakchott “dialogue national” entre le pouvoir et l´opposition, croyez vous à la volonté du régime de négocier et de réconcilier les mauritaniens? quels sont vos contacts avec les autorités?

Aucun contact avec un régime criminel qui n´hésite pas de tirer à balles réelles et à bout portant sur des enfants sans armes, ni défense. Quant au dialogue ,je crois que c’est un débat biaisé dès le depart , aucune importance et il ne faut pas se faire d´illusions sur ses conclusions.

FLAMNET- Avez-vous le soutien des partis politiques mauritaniens et plus particulièrement de la mouvance négro-mauritanienne présents sur le terrain comme ils disent, je pense au PLEJ, AJD/MR, MPR… ?

Je réponds sans détours à votre question car je ne connais pas la langue de bois; depuis notre premier sit in le 30 juin nous n’avons vu jusqu´ici que le doyen Ba Mamadou Alassane président du PLEJ qui a tout enduré avec nous lors des répressions , pour moi ce combat est devenu frontal , alors les leaders noirs qui se contentent de communiqués ne nous intéressent pas, l ´heure est à la résistance et au combat frontal et non à des professions de foi.
 
FLAMNET- N´avez-vous pas peur de l´essoufflement du mouvement après cette répression barbare du pouvoir?

J’ai l’habitude de dire que chaque coup de matraque donné nous nous sentons renforcés, chaque goutte de sang qui tombe prolonge la vie du movement, notre génération a grandi durant les années de braise de 86-87,89,90 et 91 et en plus la police raciste est en train de nous rendre un grand service , en  nous réprimant dans le sang elle radicalise les plus jeunes parmi nous et nous renforce dans nos convictions. Nous avons fait un serment, de ne jamais trahir la cause donc la lutte va continuer inchaallah.
 
FLAMNET- Est-ce que votre combat va s´arrêter avec la mise sous boisseau de l´opération d´enrôlement ou va t-il continuer jusqu´à la résolution du problème de la cohabitation ou du racisme d´état en Mauritanie et quelles sont vos perspectives d´avenir et votre programme à court terme.

Nous avons déjà fait savoir que Touche pas à ma nationalité est la voix des sans voix, nous prenons en charge les problèmes des noirs en Mauritanie après le vide laissé par les partis politiques négro-mauritaniens. Nous posons déjà la question de nos terres, les langues nationales, le partage du pouvoir, le partage des richesses, l’égalité des chances, la question de l’esclavage, l’arabisation à outrance, en un mot la question nationale et sociale. Ce jeune mouvement a des ressources pour mener un long combat et nous sommes déjà bien préparés politiquement et moralement.
 
FLAMNET- Quelles sont vos relations avec nos frères de l´IRA –Mauritanie qui luttent contre l´esclavage et le racisme comme vous, sont-ils membres du mouvement TPMN?

Non,  IRA en tant qu´organisation n’est pas membre de Touche pas à ma nationalité, je vous avoue aussi que j’ai été désagréablement surpris de voir le leader de l’IRA  lancer des piques à notre movement lors de sa récente conférence de presse à Paris comme si nous étions des adversaires! Il ne faut pas qu’on se trompe de cibles, le combat n´est pas une bataille de leadership mais pour la justice et la liberté. Tout ce qui nous anime et qui nous intéresse c´est la défense des intérêt de notre communauté opprimée et de tous les exclus du Système, tout le reste est le dernier de nos soucis.

 
FLAMNET- Votre dernier mot à nos compatriotes, militants, sympathisants et lecteurs ? 

Je demande à nos compatriotes de se mobiliser davantage pour abattre ce système qui est aux abois et vit ses derniers jours. Je profite de l’occasion pour rappeler encore  au Général Ould Abdel Aziz que l’erreur est humaine ,mais persister dans l’erreur relève du démon.
La lutte continue et doit continuer  et je tiens à encourager nos militants pour leur courage sans faille  je rends hommage à nos martyrs et présente nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes et  à la Mauritanie toute entière qui vient de perdre un de ses dignes fils. Au nom du mouvement Touche pas à ma nationalité nous faisons de nos blessés et détenus des héros de la nation.

FLAMNET : Merci camarade et La lutte continue !

Propos recueillis par Kaaw Touré

le 05 octobre 2011-10-04

www.flamnet.info

www.flamonline.com

 

La nouvelle thèse des renseignements mauritaniens

altBiram Dah Abeid, Jemal Ould Yessa et Kaaw Touré, “des opposants extrémistes se rencontrent à Paris pour déstabiliser le pouvoir du Général Abdel Aziz” si l´on en croit au site de la police politique mauritanienne”Rim sans frontières”.  Notons pour nos lecteurs qu´aucune des personnes citées dans l´article n’était à l’endroit prétendu au moment prétendu, mais comme en Mauritanie  à chaque fois qu´un régime est dans le désarroi il invente des complots imaginaires et fait du mensonge comme politique de communication et de mobilisation contre le “péril étranger”.  Lisez l´intégralité de l´article en arabe au lien: http://www.rimsf.com/archive/1957-2011-09-29-13-03-36

 

خاص / تنسيق في باريس بين القوى العرقية المناهضة لنظام عزيز

 

علمت موريتانيا بلاحدود من مصادر جد مطلعة أن رئيس المبادرة من اجل الانعتاق بيرام الداه ولد أعبيدي ، والزعيم الروحي لحركة ضمير ومقاومة جمال ولد اليسع والقيادي البارز في حركة أفلام كاوو توري ، قد التقوا في باريس خلال الايام القليلة الماضية بمبادرة من رجل الأعمال المصطفى ولد لمام الشافعي للبحث عن السبل الأمثل لدعم ما يسمونه بثورة الشباب الزنوج في موريتانيا .

وحسب مصادرنا فقد حث الشافعي القادة على تقديم الدعم المادي والمعنوي لجماهير الشباب المنتفضة في مدن عديدة من موريتانيا من بينما نواكشوط العاصمة ا لتي شهدت اليوم إقدام الشباب الزنوج على إحراق بعض السيارات وواجهات محلات تجارية ومخابز .

وتقول مصادرنا ان الشافعي الذي يتواجد منذ يومين في دكار العاصمة السنغالية ، بدا سعيدا جدا حين علم بأخبار انتفاضة الزنوج الموريتانيين على نظام الجنرال الانقلابي عزيز .

 Spécial, réunion à Paris des forces d´opposition au régime de Mohamed Ould Abdel Aziz.

De sources sûres la Mauritanie a su que le Président de l’IRA Birama Ould Dah, le Porte-parole du mouvement Conscience et Resistance Jamal Ould Yessa et le chef charismatique des Flam Kaaw Touré se sont réunis à Paris il y a quelques jours en compagnie de l´homme d’affaires Moustapha Ould Limam Chavi en vu de trouver une solution à la révolution de la jeunesse en Mauritanie. Toujours selon nos sources l´homme d’affaires Chavi a proposé un soutien moral et financier aux partisans des jeunes révolutionnaires dans plusieurs villes de la Mauritanie alors qu’à Nouakchott la capitale a vu aujourd hui les actes de vandalisme des jeunes sur des voitures, des commerces et des boulangeries. Toujours selon nos sources l´homme d´affaires Chavi qui se trouve actuellement à Dakar la capitale sénégalaise depuis deux jours a été ravi de savoir la révolte des jeunes révolutionnaires noirs contre le régime putchiste du Général Aziz.

Le pouvoir veut couper l’herbe sous les pieds de TPMN

altAprès les violences qui se sont produites dans certaines localités sud du pays et à Nouakchott, le pouvoir use à la fois de la fermeté pour dissuader les agitateurs et de la récupération politique pour apaiser les tensions. Il a dépêché ses hommes de main pour aller « négocier » la cessation de toute contestation à l’égard des opérations d’enrôlement en vigueur dans le pays.Des cadres négro-mauritaniens ressortissants de la vallée ont tenu des réunions avec les notables et les jeunes en vue de faire infléchir leur détermination à reprendre les manifestations. Et du coup de couper l’herbe sous les pieds des activistes du mouvement TPMN. Profitant de l’arrêt provisoire marqué par les manifestants de ce mouvement, le pouvoir fait la course contre la montre pour sensibiliser et démobiliser les troupes de TPMN. Comme pour se joindre à cette stratégie de « cassation » la commission nationale des droits de l’homme a publié un communiqué pour soutenir sur toute la ligne l’action du pouvoir. Mais les leaders de TPMN ne cachent pas leur détermination à poursuivre leurs revendications. Pendant ce temps, les regards sont tournés vers le dialogue national « mis en berne » suite au voyage de Messaoud Ould Boulkheir en Iran. Les émissaires du président Mohamed Ould Abdel Aziz se sont rendus à Maghama le mercredi dernier et ont pu rencontrer les délégués des jeunes protestataires contre le recensement «raciste» grâce à l’intervention des Chefs religieux. Nonobstant cela, la rencontre n’a pas été du tout un moment d’échange des amabilités entre les deux parties. Pis, certains émissaires en ont pris pour leur grade, car ils ont été vertement critiqués par les jeunes gens de la ville. Avant d’ordonner la répression de la marche «pacifique» des Maghamois de la capitale mauritanienne dans la fumée des gaz lacrymogènes le jeudi 29 septembre, le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait décidé d’envoyer ses émissaires à Maghama, entre autres, Bâ Coumba, Niang Mamadou, Diallo Daouda, Mohamed Ould Gallahi et Sy Adama Ballal ainsi que le maire de Maghama. En effet, ces derniers sont allés à la rencontre des jeunes de leur localité d’origine pour enfin de leur ramener à des meilleurs sentiments. Mais les choses n’ont pas été faciles pour eux. Selon nos informations, les délégués des jeunes protestataires avaient catégoriquement de rencontrer les envoyés présidentiels. Ces derniers, comprenant la complexité de leur position de «faiseurs» de paix, ont sollicité le concours des chefs religieux de la ville pour ramener des jeunes gens à des meilleurs sentiments pour qu’ils puissent les rencontrer et faire passer le message du président de la République. Finalement, les délégués des jeunes manifestants ont accepté de rencontrer et de discuter avec ces émissaires après l’intervention solennelle du grand imam, Thierno Alassane Sow auprès des jeunes gens meurtris. Mais, qu’à cela ne tienne, ils n’y sont pas allés à cette rencontre avec le dos de la cuillère. Parce qu’ils l’ont mise à profit pour vertement blâmer le silence radio des cadres de leur ville notamment celui des députés, des sénateurs et des ministres. Pis, ils ont passé un savon au député Niang Mamadou de n’avoir pas fait aucune déclaration après l’assassinat de son neveu Lamine Mangane par les forces de l’ordre. Et ont énergiquement «condamné» également le silence coupable du président du Sénat, Bâ Mamadou, dit M’Baré tout en appréciant à juste valeur les propos du sénateur Youssouf Sylla au sujet de la mort du jeune Lamine.

Lourd tribut dans la marche

La marche de protestation contre le recensement «raciste» et «ségrégationniste» a démarré le samedi 10 septembre 2011 dans la capitale mauritanienne sous la houlette des jeunes leaders du Mouvement «Ne touche pas à ma nationalité». Mais, il a fallu attendre des jours pour dire le lundi 26 septembre pour voir les jeunes de Maghama battre le macadam «pacifiquement» dans les ruelles et les rues de leur ville contre l’enrôlement qu’ils jugent «ségrégationniste» comme leurs frères des autres localités du pays. Contrairement à leurs frères manifestants de Nouakchott et de Kaédi qui ont été violemment réprimés et arrêtés, les jeunes protestataires de la ville de Maghama ont été réprimés dans le sang le mardi 27 septembre. Bilan deux morts (Lamine Mangane et Moussa Bassel), une dizaine de personnes grièvement blessées tels que Bakary Bathily, qui est actuellement hospitalisé au Centre hospitalier national de Nouakchott et plusieurs arrestations, entre autres, Bébé Diop, Hamath Thiam, Issiaga Diop. Il faut noter aussi que certains ressortissants de Maghama, comme Moussa Kane, professeur de physique –chimie son état, ont été arrêtés le jeudi 29 septembre 2011 lors de la marche à la mémoire de Lamine Mangane à Médina3.

Camara Mamady –LE RÉNOVATEUR

Feu du voisin, brasier chez soi par Ibrahima BAKHOUM

altL’enfer c’est les autres. De part et d’autre des rives du Fleuve Sénégal, le regard n’est plus fraternel. Oubliés les heures et jours où Nouakchott ne jurait que par Dakar. Le président sénégalais avait réussi le tour de passe-passe de trouver au Général Mouhamed Abdoul Aziz, une porte de sortie pour légitimer le pouvoir d’un ancien putschiste. La lune de miel dura le temps qui sépare du réveil des vieux démons. Et chaque partie du couple se remet à considérer les contours de son nombril.
Pour un poste convoité mais qui fait le bonheur d’un autre compétiteur d’un pays de la même sous région ouest africaine, Dakar doit payer de n’avoir pas voté pour Nouakchott. La goutte d’eau de trop sur les berges d’un Fleuve dont les riverains n’ont jamais cessé de se faire des reproches relativement aux enjeux fonciers et de l’exploitation des ressources marines. Ce n’est pas tout. Le Sénégal ne peut prendre le risque de faire comme si la configuration ethnique de la Mauritanie devait être considérée comme une simple affaire intérieure. Le sud mauritanien renvoie au nord sénégalais et la mince bande qui sépare les populations des deux rives ne suffit pas à faire une frontière infranchissable.

Pour les mêmes peuples, on se retrouve hélas avec des constitutions épidermiques différentes et cela suffit à entretenir un climat de méfiance hérité d’une période durant laquelle l’habitant avait une couleur de peau avant d’avoir un pays. Ces considérations interpellent aussi la rive gauche dont la composante démographique a des prolongements naturels sur la rive droite. La perméabilité de la frontière fait dès lors le lit des suspicions.

La Mauritanie peut-elle être le seul pays africain à recenser sa population, avec la langue et les traits physiques comme critère d’exclusion ?

Dans ce qui semble être les prémices d’une nouvelle brouille aux conséquences incalculables, Dakar paierait pour son activisme. S’imposer des habits de faiseur de paix partout, ne réussit pas à un Etat dont les dirigeants sont loin d’avoir mis de l’ordre dans leurs affaires intérieures. Les Ivoiriens sous Laurent Gbagbo n’avaient-ils pas le malin plaisir de rappeler à Abdoulaye Wade qu’il avait « suffisamment à faire avec le conflit casamançais », pour pouvoir s’accorder un rôle de facilitateur loin de ses bases nationales ?

Peu importe que la comparaison ait été tirée par les cheveux pour des situations plutôt très différentes. Il y a un « passif » au Sénégal, ce devrait être la priorité pour quelqu’un qui sait éteindre l’incendie chez le voisin. Tant que le courant passe, les contempteurs potentiels peuvent faire comme si de rien n’est. Mais sous le coude, on garde toujours les dossiers sensibles, question d’en faire une arme de riposte dès que la situation l’exige. Des solutions dignes de Machiavel, sénégalais et Mauritaniens en ont déjà vécu.

Dans la crise qui déclencha les tueries dans les deux pays en 1989, le gouvernement de Taya s’empressa de pointer les tensions électorales post électorales dont le Sénégal peinait à sortir, ce qui amena les autorités à instaurer l’état d’urgence. Des observateurs n’exclurent pas que ce fut une bouffée d’oxygène pour le pouvoir socialiste contesté, pour cause d’élection présidentielle chaotique en 1988. Dans le même temps, en Mauritanie, des officiers étaient condamnés à mort ou à des peines dégradantes, faisant ainsi les frais d’une instabilité chronique.

La situation n’est pas encore arrivée à « maturité » pour autoriser de croire que les Libéraux au pouvoir au Sénégal auraient besoin d’une crise avec un pays voisin pour détourner l’attention de leurs difficultés. Mais le ciel de Dakar alterne si souvent nuages et éclaircies, que nul ne peut se hasarder à prédire le temps qu’il fera dans les prochains mois.

On le voit, Abdoulaye Wade commence à se retrouver un peu trop souvent, « au cœur » de situations avec lesquelles sa communication jure, la main sur le cœur, que le président sénégalais « n’a rein à voir ». Des dénégations aussi classiques de la part d’un présumé coupable, que le fait pour la Guinée de Sékou Touré et d’autres comme lui, de voir des « complots » toujours venus de leurs voisins. C’était durant la décennie 70. Le successeur des successeurs de Touré tient le même langage, parce que sa maison a été attaquée en juillet dernier. Alpha Condé sorti vainqueur d’une élection certifiée « démocratique » voudrait-il remettre sur le métier, l’ouvrage des vieilles recettes expérimentées des décennies avant lui ? C’est le temps qui dira quel rôle a – ou n’a pas – joué le gouvernement sénégalais, dans la tentative d’assassinat qui a visé le président guinéen.

Banjul, Nouakchott, Bissau, Conakry … ce n’est pas encore le cercle de feu, mais Dakar pourrait avoir des raisons de se poser des questions sur ses relations avec ses voisins. Pas question d’encourager les autorités à se méfier des capitales en question. Le Sénégal a plutôt besoin de se rendre plus réaliste : on ne peut faire chez l’autre ce qu’on peine à réaliser chez soi. En diplomatie de pays pauvre, la bonne volonté ne suffit pas. Il faut surveiller ses arrières et considérer que des coups peuvent venir de l’intérieur comme de l’extérieur.

Ceux qui font des annonces fracassantes un jour, pour ensuite se rendre compte de leur « erreur » dès le lendemain, ne s’illustrent pas par hasard. Ils travaillent sur des plans élaborés avec des objectifs précis. Isoler le gêneur s’il n’est pas possible de l’abattre. Les guerres économiques et militaro-stratégiques qui se mènent ouvertement ou en sourdine sur le continent ne laisseront aucun pays africain libre de créer les conditions d’émergence d’une conscience panafricaine. Alors il faut tuer le poussin dans l’œuf. Diviser peut rendre plus simple de régner sur des populations que tout devrait unir. A l’oublier, les pouvoirs au Sénégal et en Mauritanie auraient à répondre de leur faute devant l’histoire.

 

L’OBSERVATOIRE(Sénégal)

L’heure est la résistance active à l´oppression par Appoline Aïcha Diop

altIl ne peut y avoir unité nationale sans égalité et justice sociale, cet état de fait est incontournable. Lorsque nous observons le déroulement des opérations d’enrôlement dans notre pays, force est de constater que l’amoncèlement des lois qui régissent le recensement par essence, ont démontré les insuffisances et les faiblesses du système fasciste et raciste du gouvernement irresponsable. Dénoncer cela, c’est appréhender la mise en perspective de la spirale de l’engrenage de notre unité nationale pour ne substituer d’autres liens de causalité qu’engendre la domination. Obéir aux lois d’un gouvernement qui enfreint et viole lui même ses lois, c’est se mettre sur la posture du chien en laisse, leste à fléchir son maitre par seule crainte de sanction. Refusons la tyrannie, se traduisant par la peur, la persécution et l’oppression. Un gouvernement digne est un gouvernement responsable juste et représentatif dont le principe fondateur est de servir ses citoyens équitablement. Tout gouvernement à le devoir de diriger au mieux, en se fondant sur la raison d’être et non sur le soubassement de ses passions. Saint Augustin disait « À une Loi injuste, nul n’est tenu d’obéir, la résistance à l’oppression est le plus saint des devoirs ». Le citoyen responsable se définit par sa capacité à revendiquer et défendre ses droits vitaux primordiaux et non à se contenter d’obéir et de se soumettre aveuglement aux lois d’un gouvernement despotique ou le pouvoir d’un seul ou d’une seule tribu n’engendre que mépris, humiliation et l’injustice des plus forts sur les plus faibles. Citoyens, l’heure est la résistance active à l’oppression, c’est le minimum pour que nous puissions réellement jouir de nos droits, donc il va falloir redoubler d’efforts, revendiquer, défendre, et promouvoir nos droits. La vigueur de cette revendication est ainsi la caution même de la sauvegarde perpétuelle de nos droits tangibles. La Lutte Continue!

 

Apolline Aïcha Diop- Ottawa-Canada.

WWW.FLAMONLINE.COM

WWW.FLAMNET.INFO