Daily Archives: 22/10/2011
Mort de Lamine Mangane: Touche pas à ma nationalité se mobilise pour que justice soit rendue
Le collectif touche pas à ma nationalité a tenu une conférence de presse ce samedi 22 octobre au siège du FONADH, et a promis de maintenir la pression dans les rues tant que justice ne serait pas rendue à Lamine Mangane. Il a aussi posé les bases de nouvelles revendications, qui tendent vers une égalité citoyenne en Mauritanie. «Je ne pardonne pas le meurtre de mon fils. J’ai porté plainte contre le commandant de brigade qui a donné l’ordre de lui tirer dessus». L’auteur de ces propos, Balla Mangane, père de Lamine Mangane tué par balles à Maghama, le mardi 27 septembre, alors qu’il manifestait contre un recensement jugé discriminatoire, n’est pas seul. A ses côtés, le mouvement Touche pas à ma nationalité (TPAMN), «lui apporte son soutien», annonce Wane Aboul Birane coordinateur du mouvement, au cours d’une conférence tenue dans les locaux du Fonadh ce samedi 22 octobre.
«Nous allons apporter notre soutien à la famille de Lamine pour que justice soit rendue», a dit le coordinateur du mouvemente. Comment Touche pas à ma nationalité va s’y prendre pour que justice soit rendue? «En faisant pression sur les autorités», rétorque le coordinateur. Ainsi le mouvement entend tenir une marche chaque semaines, à compter de ce jeudi 29 octobre, jusqu’à ce que justice soit rendue. Le dossier a été confié à maître Fatimata M’Baye, avocate et présidente de l’Association mauritanienne des Droits de l’Homme. Aux dernières nouvelles, le gendarme «responsable de l’assassinat du jeune Mangane, circule en toute liberté ; il a été muté à Amrouj», précise monsieur Wane.
Une combat pour l’égalité citoyenne
Le mouvement est revenu sur ses nouvelles orientations. Il a promis de lutter pour en finir avec la spoliation des terres de la vallée. Il a également promis de se mobiliser pour l’officialisation de langues nationales, le partage du pouvoir, des richesses et pour l’égalité des chances. «Le combat pour le partage des richesses, contre la spoliation des terres de la vallée, l’officialisation des langues et le recensement constituent est en fait un tout», a laissé entendre le docteur Alassane Dia, porte-parole de TPAMN. «Le recensement n’est que la dernière goutte qui a fait déborder le vase», dit-il avant d’ajouter: «les nouvelles orientations du mouvement signifient un combat dirigé contre un système raciste dont l’État est le garant, et non contre une ethnie particulière».
Samba Camara
Noor Info
Communiqué de la COD par rapport au dialogue entre le pouvoir et certains partis
Les résultats du «dialogue» mené par le régime et sa majorité avec certains partis d’opposition dans le but de tromper le peuple mauritanien et ses partenaires au développement ont été rendus publics mercredi dernier. Ces résultats contenus dans un document publié par les médias ne comportent aucunement les réformes de nature à rompre avec les régimes autocratiques et instaurer un système démocratique véritable, ni les mesure qui permettraient de désamorcer la crise politique en Mauritanie. En ce qui concerne la Commission Electorale Nationale Indépendante que le document dote de pouvoirs absolus sur les élections, les « dialogueurs » n’ont pas réussi à lui assurer indépendance et crédibilité.
En effet, ils l’ont doublée d’une Direction Générale des Elections rattachée au Ministère de l’Intérieur et chargée des questions de procédure, ce qui dénote de la volonté du régime de disposer d’un bras docile pour piloter les élections.
S’agissant de la criminalisation des coups d’Etat militaires initialement prévue par le Code pénal, elle a perdu toute sa valeur devant l’apologie de ses putschs successifs dont Mohamed Ould Abdel Aziz s’est pourfendu dans son discours de clôture du “dialogue”. En outre, le document n’a pas abordé le problème du BASEP que Mohamed Ould Abdel Aziz continue toujours à commander, en violation des lois militaires et du prestige de l’armée mauritanienne.
Il ne comporte pas non plus de garanties fiables de la neutralité de l’institution militaire et son impartialité dans le jeu la politique, sachant que la crise que vit pays trouve son origine dans la consécration du régime militaire et l’immixtion flagrante de certains des chefs de l’armée dans l’action politique.
Pour ce qui est de la HAPA, le document de ce «dialogue» nous apprend qu’elle sera systématiquement politisée et que l’opposition y sera représentée «proportionnellement à … sa représentation à l’Assemblée nationale » ; ce qui lui fera perdre l’indépendance et la neutralité qui en faisaient la raison d’être et que la loi l’instituant avait consacrées.
Malgré leur importance, l’introduction dans la Constitution de la criminalisation de l’esclavage et d’autres questions nationales ne suffit pas pour camoufler l’incapacité du régime ou son refus d’appliquer les lois sanctionnant le crime odieux de l’esclavage et d’autres pratiques qui menacent l’unité nationale et la cohésion sociale.
Les autres amendements constitutionnels n’apportent rien de nouveau, n’ont pas eu d’incidence sur les pouvoirs concentrés dans la main du Président de la République et n’ont pas donné de prérogatives nouvelles au Parlement, ni au Premier ministre. La justice, elle, n’a eu droit qu’à un seul paragraphe qui ne change rien à la situation.
Les partis et formations de la COD signataires, tout en confirmant à l’opinion publique nationale qu’ils se préparaient à être les premiers à saluer les résultats de ce «dialogue» s’ils avaient comporté de quoi mettre fin à la crise et sortir le pays de l’impasse politique et des risques de dérapages qui lui sont liés, tiennent à exprimer leurs regrets pour les résultats insignifiants qui ont émané de ce dialogue, et que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz n’a même pas daigné gratifier ses partenaires et ses applaudisseurs de bonne foi d’un engagement de les respecter.
Les partis et formations de la COD réaffirment de nouveau que le pays a besoin d’un vrai dialogue sérieux et responsable, susceptible de déboucher sur des mesures concrètes et significatives pour sortir la Mauritanie du cercle vicieux des coups d’Etat militaires et des régimes autocratiques.
Nouakchott, 22 octobre 2011
Les Partis et Formations de la COD
UNAD
UFP
Tawassoul
RDU
RFD
Harak
Hatem
Plej
Avant-garde
CDN