Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Communiqué de la COD par rapport au dialogue entre le pouvoir et certains partis

altLes résultats du «dialogue» mené par le régime et sa majorité avec certains partis d’opposition dans le but de tromper le peuple mauritanien et ses partenaires au développement ont été rendus publics mercredi dernier. Ces résultats contenus dans un document publié par les médias ne comportent aucunement les réformes de nature à rompre avec les régimes autocratiques et instaurer un système démocratique véritable, ni les mesure qui permettraient de désamorcer la crise politique en Mauritanie. En ce qui concerne la Commission Electorale Nationale Indépendante que le document dote de pouvoirs absolus sur les élections, les « dialogueurs » n’ont pas réussi à lui assurer indépendance et crédibilité.

En effet, ils l’ont doublée d’une Direction Générale des Elections rattachée au Ministère de l’Intérieur et chargée des questions de procédure, ce qui dénote de la volonté du régime de disposer d’un bras docile pour piloter les élections.

S’agissant de la criminalisation des coups d’Etat militaires initialement prévue par le Code pénal, elle a perdu toute sa valeur devant l’apologie de ses putschs successifs dont Mohamed Ould Abdel Aziz s’est pourfendu dans son discours de clôture du “dialogue”. En outre, le document n’a pas abordé le problème du BASEP que Mohamed Ould Abdel Aziz continue toujours à commander, en violation des lois militaires et du prestige de l’armée mauritanienne.

Il ne comporte pas non plus de garanties fiables de la neutralité de l’institution militaire et son impartialité dans le jeu la politique, sachant que la crise que vit pays trouve son origine dans la consécration du régime militaire et l’immixtion flagrante de certains des chefs de l’armée dans l’action politique.

Pour ce qui est de la HAPA, le document de ce «dialogue» nous apprend qu’elle sera systématiquement politisée et que l’opposition y sera représentée «proportionnellement à … sa représentation à l’Assemblée nationale » ; ce qui lui fera perdre l’indépendance et la neutralité qui en faisaient la raison d’être et que la loi l’instituant avait consacrées.

Malgré leur importance, l’introduction dans la Constitution de la criminalisation de l’esclavage et d’autres questions nationales ne suffit pas pour camoufler l’incapacité du régime ou son refus d’appliquer les lois sanctionnant le crime odieux de l’esclavage et d’autres pratiques qui menacent l’unité nationale et la cohésion sociale.

Les autres amendements constitutionnels n’apportent rien de nouveau, n’ont pas eu d’incidence sur les pouvoirs concentrés dans la main du Président de la République et n’ont pas donné de prérogatives nouvelles au Parlement, ni au Premier ministre. La justice, elle, n’a eu droit qu’à un seul paragraphe qui ne change rien à la situation.

Les partis et formations de la COD signataires, tout en confirmant à l’opinion publique nationale qu’ils se préparaient à être les premiers à saluer les résultats de ce «dialogue» s’ils avaient comporté de quoi mettre fin à la crise et sortir le pays de l’impasse politique et des risques de dérapages qui lui sont liés, tiennent à exprimer leurs regrets pour les résultats insignifiants qui ont émané de ce dialogue, et que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz n’a même pas daigné gratifier ses partenaires et ses applaudisseurs de bonne foi d’un engagement de les respecter.

Les partis et formations de la COD réaffirment de nouveau que le pays a besoin d’un vrai dialogue sérieux et responsable, susceptible de déboucher sur des mesures concrètes et significatives pour sortir la Mauritanie du cercle vicieux des coups d’Etat militaires et des régimes autocratiques.

Nouakchott, 22 octobre 2011
Les Partis et Formations de la COD

UNAD
UFP
Tawassoul
RDU
RFD

Harak
Hatem
Plej
Avant-garde
CDN

Partagez