Daily Archives: 27/10/2011
Enrôlement: Maïga rejeté et envoyé en prison
ALAKHBAR (Nouakchott)- “L’histoire de Abdallah AL Hassan Maïga est triste et désolante”. “En se présentant devant les recenseurs pour se faire enrôler, ces derniers auraient fait fi de tous ses documents pour le cribler de questions, arguant que la famille Maïga n’est pas mauritanienne”. l’information est révélée par L’Authentique quotidien qui ajoute que Maiga “disposerait néanmoins de toutes ses pièces d’état-civil mauritaniennes”.Le journal précise même que “Abdallah Al Hassen, comme ses grands parents, serait né à Nema où il a fait ses études coraniques, ses enfants aussi. La famille serait présente dans la région du Hodh Charghi bien avant que cette partie orientale du pays ne fut rattaché à la Mauritanie”. Maiga lui s’adressant à la commission a répondu: “Tous les agents recenseurs qui sont en face de lui ne sont pas mauritaniens mais viendraient de pays de l’Afrique du Nord. Il est par la suite, “arrêté puis expédié au commissariat et ensuite déferré au parquet de la République pour falsification de documents nationaux”. Et sera”Entendu par le Procureur de la République et envoyé en prison”, ajoute le journal.
Et L’Authentique d’alerter: “A présent, il est à craindre que beaucoup de personnes naturalisées mauritaniennes n’aient peur de se rendre dans les bureaux pour se faire recenser de peur d’être traîné devant la justice pour falsification, alors que certains étrangers vivant depuis plusieurs décennies en Mauritanie sont parvenus à obtenir par les voies légales la naturalisation”.
Pourtant rappelle le journal, “il existe beaucoup de mauritaniens d’origine naturalisés ailleurs dans le monde”.
L’autorité présidentielle de Taya à Aziz
L’apparence que le pouvoir offre n’est pas toujours celle qui correspond à la réalité interne de l’appareil d’Etat. L’image visible d’un président qui tient en main les affaires du pays cache parfois l’autre face de l’autorité réelle. Mais au fil du temps, les contradictions, les complots et les désaccords mettent à nu les chaînes du système de commandement. Pendant son règne, Ould Taya se voulait l’incarnation de l’absolutisme du pouvoir.Il avait l’autorité suffisante pour s’entourer de ses fidèles et quand il sentait les relents de la conspiration contre sa personne, il se débarrassait de ses adversaires. C’est ce qui s’est passé à chaque fois qu’il soupçonnait un complot. Malgré tout, le pouvoir lui échappait pendant quelques moments au point de menacer de crouler.
L’usure causée par le mauvais entourage, les faux renseignements, les conflits d’intérêts a eu raison sur un pouvoir branlant qui s’effilocha comme un château de cartes. Ceux qui croyaient que Taya était protégé par Ely Ould Mohamed Vall, ainsi qu’une poignée de fidèles lieutenants parmi lesquels son fils et un carré, constitué de commandants de régions militaires ont fini par changer de lunettes. Le dernier bastion de sécurité dirigé par un homme qui s’est fait pendant longtemps discret était entre les mains du colonel Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais le coup d’Etat dirigé contre le palais de Taya par Saleh Ould Hannena a révélé qu’en réalité, la sécurité présidentielle n’était nulle part. Car ce jour-là, la débandade était totale. Le mythe Taya a vite cédé sous l’ambition du chef de son bataillon de sécurité convaincu que le vieux lion fragilisé n’a pas plus les forces pour contrôler la situation. La suite est connue. Mais s’il y a des secrets à trouver dans le pouvoir de Taya c’est surtout dans ses relations avec des lobbies politico-économiques qui travaillaient en synergie avec les milieux des renseignements qui infiltraient tous les corps : l’armée, la police. Le rôle des tribus a été aussi catastrophique tant dans la gestion de l’économie que dans la discipline au sein des forces armées et de sécurité. Jamais l’image tribale ne s’est reflétée dans les rangs de la grande muette. L’armée était devenue un partage tribal où les plus proches étaient les mieux servis. En même que le maître du pays critiquait le tribalisme, il cultivait ce phénomène dans l’administration civile et militaire. Au moment où le discours sur la corruption et le favoritisme alimentait ses déclarations, Taya encourageait ses partisans à construire de belles villas et à dilapider l’argent du peuple pour soutenir sa réélection. Cette stratégie du contraste était l’un des secrets de sa politique. Tous les anciens colonels ont été récompensés par des sociétés d’Etat qu’ils géraient comme des casernes sans rendre des comptes à qui que ce soit. Il aurait encore continué à diriger ce pays avec une facilité permanente si le hasard de l’histoire n’avait pas contrarié un pouvoir pourtant moribond mais qui faisait encore peur à un entourage corrompu et clochardisé par le gout du matériel. On s’attendait que la chute de Taya soit provoquée par le cœur du commandement. Il est venu par une aile. Aujourd’hui, avec un président qui évolua à l’ombre de son prédécesseur, et entouré de Généraux aux ordres, l’autorité démocratique aura-t- elle la force qu’il faut pour ne pas être l’otage d’un cercle militaire. Est-ce pour éviter la répétition de l’histoire qu’une loi criminalisant les coups d’Etat va entrer bientôt en vigueur ?
Cheikh Tidiane Dia –LE RENOVATEUR
L’amertume d’un ex-gendarme radié de l’armée
Le temps passe vite mais l’ex-gendarme Sy Amadou Oumar, cheveux blanchis plus par la désolation que par l’âge a subi le poids deux longues décennies qui se sont écoulées. L’homme gardera présent avec un brin de tristes souvenirs, son matricule 1394 mais aussi le numéro de la décision de sa révocation de l’armée : 054 en date du 24 décembre 2007 signée par le ministre de la défense.Cet ancien tireur de mortier a participé à beaucoup d’attaques durant la guerre du Sahara.Il a mille et un récits à vous livrer sur cette période et sur la valeur des hommes qui ont défendu la patrie.
Originaire de Thialgou Thillé, village de feu colonel Yall Adoulaye, célèbre chef d’Etat- major de l’armée nationale, Sy Amadou a été victime comme des milliers de militaires négro-mauritaniens des pseudo-complots contre le régime de Taya. Si cette épreuve injuste et tragique est loin d’être oubliée tant les préjudices sont graves pour lui et ses camarades d’armes, il y a une comme une sorte de perpétuation d’une situation de privation des droits à l’endroit de tous ces anciens soldats ayant livré en pâture leurs âmes pour la défense de la patrie. Il a décidé de briser le silence et de dire toute son amertume face aux mesures de réparations envisagées par le président Mohamed Ould Abdel Aziz au profit de tous ceux qui sont accusés de comploter contre la sûreté de l’Etat. « Quand il s’agissait de faire la guerre, on y est allé sans hésitation avec le seul sentiment de servir notre pays. Moi, j’ai volontairement et avec amour décidé de m’enrôler dans la gendarmerie. Maintenant qu’il s’agit d’indemniser, on fait la différence dans le traitement des cas. Sinon comment comprendre que des gens ayant pris d’assaut deux jours durant une capitale, d’autres armés par l’étranger pour tuer, bénéficient de faveurs que d’autres qui n’ont pas ouvert un seul coup de feu ». Sy s’est dit convaincu que le président Aziz n’est pas au courant de ce qui se passe réellement au sujet des critères retenus pour indemniser les victimes. Il a relevé le cas de plus de mille anciens militaires qui ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires des mesures de réparation. Chargé par ses camardes de rencontrer le Général Békrine sous les ordres de qui il a déjà exercé, Il a posé le problème sans obtenir de réponse malgré des assurances de régler ce problème. La catégorisation qui a été faite est arbitraire et injuste a-t-il souligné. L’ancien gendarme qui est revenu sur la longue odyssée qu’il a subie avec ses camarades se dit indigné par ce manque d’équité et demande au président de rétablir la justice pour que toutes les victimes soient traitées de manière égale et non discriminatoire. Cet appel sera-t-il entendu pour qu’enfin l’ancien guerrier et les siens retrouvent le moral et le sentiment de reconnaissance patriotique. Sinon le calvaire ne fera que continuer…
Amadou Diaara – LE RÉNOVATEUR
Qu’est –ce qui va changer véritablement ?
Le retour à l’ordre constitutionnel après le putsch contre le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah et la reprise en main des affaires du pays par celui qui l’a renversé, c’est le processus qui a consacré la fin d’une crise politique qui avait placé la Mauritanie sous la surveillance de la communauté internationale. Deux ans sont passés, la démocratie mauritanienne est encore à l’épreuve de ses tests.L’un de ces jalons les plus spectaculaires fut sans doute le dialogue politique national qui vient d’accoucher d’un document final des travaux où les acteurs engagés dans ce dialogue se sont entendus dans une sorte de serment politique pour trouver des solutions de sortie de crise. Dans les jours qui viennent il faut s’attendre à des amendements constitutionnels qui permettront de greffer les points d’accords issus des travaux du forum dans la loi fondamentale. Reste à savoir si se sera par voie parlementaire ou référendaire. Si d’emblée ces résultats ne sont pas partagés par les parties non prenantes à ce dialogue, cela ne cause pas trop d’embarras au camp du pouvoir et ses nouveaux alliés de l’opposition. Ce qui est loin d’être une garantie à même de stabiliser la scène politique.
Dans les chancelleries occidentales notamment, les diplomates occidentaux semblent très réservés sur les résultats de ce forum. Un diplomate qui a requis l’anonymat n’a pas manqué de critiquer ce qu’il juge être « un protocole d’accord arrangé par un pouvoir avec une certaine opposition en perte de vitesse prête à toutes les concessions ». Il faut souligner à ce titre que les chancelleries occidentales suivent d’un air prudent ce qui se passe dans le pays. Les opérations de recensement qui sont toujours contestées par la communauté négro-mauritanienne ayant causé des violences inquiètent les partenaires au développement. La moindre agitation est perçue comme un mauvais signe de cohésion préjudiciable à la paix et la sécurité dans un pays fragilisé par des contradictions ethniques et politiques. Dans sa dernière mission, le FMI attribue un satisfecit à la Mauritanie sur le plan macro-économique. Cette note est loin de refléter la réalité de la situation économique globale caractérisée par une dépréciation de l’ouguiya qui entraine inévitablement une inflation provoquée par l’anarchie du marché noir de change. Dans les mois qui viennent il faut s’attendre à un exode massif des populations rurales vers les grandes villes avec son corollaire de misère et de surpopulation urbaine. L’ogre terroriste sévit à nos frontières et Aqmi dispose de nouvelles armes redoutables pour frapper encor e fort. La mort de Kadhafi va changer en bien ou en mal la situation politico-économique du pays comme dans la plupart des pays arabes et africains. Les intérêts mauritaniens en Libye sont considérables. Les mauritaniens ont encore présents en mémoire le rôle que le guide avait joué en faveur de l’actuel pouvoir. Les changements qui vont s’opérer en Mauritanie vont dans les mois à venir modifier la donne politique. Mais dans quelle direction ?
Cheikh Tidiane Dia – LE RÉNOVATEUR
Dialogue politique: Entre illusions et réalités
La séquence de dialogue politique, entre le pôle du pouvoir et un collectif de quatre partis de l’opposition, lancé le 17 septembre et clôturé le mercredi 19 octobre dernier, a abouti à un document final prévoyant plusieurs réformes constitutionnelles, la fondation d’une nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et une modification de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA). Signe de l’importance de ces assises, les cérémonies de lancement et de clôture, organisées au Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN-Palais des Congrès), se sont déroulées sous la haute supervision du président de la République.
Les parties impliquées étaient, d’un côté, l’exécutif, incarné par le chef de l’Etat et la Coalition des Partis de la Majorité (CPM), et, de l’autre, une partie de l’opposition, avec quatre formations : l’Alliance Populaire Progressiste (APP), El Wiam, Sawab et Hamam. Réagissant aux conclusions du forum, la partie réfractaire à cette démarche – une dizaine de partis, regroupés au sein de la Coordination de l’Opposition (COD) – ont jugé «insignifiants» ces résultats.
Le document du mercredi 19 octobre a été paraphé par Ahmed Ould Bahiya, ministre d’Etat à l’Education nationale et à l’enseignement supérieur, au nom du pouvoir, et Boydiel Ould Houmeid, président du parti El Wiam, pour le compte de l’opposition conciliante.
Détails de l’accord
Les réformes, annoncées au terme de plus d’un mois d’assises, marquées par des négociations serrées, portent sur l’introduction d’un certain nombre de grands principes, dans le préambule de la Constitution: le caractère multi-culturel du pays, la criminalisation des coups d’Etat et des pratiques esclavagistes, la promotion des valeurs citoyennes d’égalité, la place de l’arabe, comme langue officielle, et la promotion des langues nationales.
Parmi les modifications constitutionnelles à venir, figure le renforcement du principe de la séparation des pouvoirs, induisant la responsabilité du gouvernement devant le Parlement. «Le Premier ministre présente le programme du gouvernement, devant l’Assemblée nationale, au plus tard un mois après sa nomination par le président de la République». Une présentation suivie d’un débat au terme duquel le dit programme sera soumis à un vote de confiance des députés. «Si aucune majorité ne se dégage en faveur du programme, le vote équivaut à une motion de censure», avec, pour conséquence, la chute du gouvernement.
Par ailleurs, partant du principe que «la démocratie repose sur un socle d’élections libres et transparentes, les deux parties conviennent de la mise en place d’une CENI permanente, totalement indépendante, ayant, pour mission, la supervision des opérations électorales et disposant de tous les pouvoirs, depuis l’établissement des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats provisoires et leur transmission au Conseil constitutionnel, pour leur proclamation définitive». Cette CENI sera dirigée par un comité de sept membres, appelés «les sages» et «choisis, de manière consensuelle, sur une liste de quatorze personnalités, proposées, à égalité, par la majorité et l’opposition, reconnues pour leur rectitude morale, leur compétence, leur impartialité et leur expérience». Ces personnalités doivent être âgées au minimum de 60 ans. Le comité directeur arrête l’organisation de la CENI et désigne, lors de chaque élection, ses représentants dans les différentes circonscriptions.
Le document prévoit, également, la fondation d’une Direction Générale des Elections, rattachée au Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Quant à la réforme de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), elle devrait permettre de donner une place aux représentants de l’opposition.
Rien que du verbiage, selon la COD
Réunis le samedi 22 septembre, pour une conférence de presse, les responsables de l’opposition «réfractaire» regroupée au sein de la COD, ont clamé le peu d’importance accordée aux résultats de ces assises. Ils estiment, en effet, que le document, signé au terme de celle-ci, se contente de rappeler des principes généraux, aboutissant, ainsi, à des conclusions «insignifiantes». Maître Mahfoud Ould Bettah, qui assure la présidence tournante du collectif, estime, notamment, que «ce dialogue a fait l’impasse sur des points essentiels, à l’origine de la crise politique en Mauritanie: l’implication de l’armée dans le jeu politique, les régimes militaires autoritaires, la récurrence des coups d’Etat et la nature despotique d’un pouvoir qui n’a fait aucune concession», en définitive. La COD considère, également, qu’au-delà d’une simple réaffirmation de principes, «la véritable indépendance de la justice, instrumentalisée et malmenée par l’exécutif, a été ignorée». Bâ Mamadou Alassane, président du Parti pour la Liberté, la Justice et l’Egalité (PLEJ), a relevé que l’absence de décisions concrètes et de garanties, pour la mise en œuvre d’un véritable accord, «laisse entier le besoin d’un dialogue politique sérieux, pour sortir la Mauritanie de la crise multiforme dans laquelle elle est plongée, depuis plus de trois ans».
Le collectif de l’opposition s’insurge, aussi, contre le fait que le chef de l’Etat continue à exercer le commandement direct du Bataillon de Sécurité Présidentielle (BASEP), «ce qui représente une atteinte au principe de neutralité de l’armée». Appréciant l’annonce de la fondation d’une nouvelle CENI, les partis de l’opposition étalent leur pessimisme au grand jour, affirmant que l’indépendance du futur organe électoral est déjà plombée par l’échafaudage à travers lequel le pouvoir affirme son intention de mettre sur pied une Direction Générale des Elections, rattachée au Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID).
Au-delà du catalogue des bonnes intentions
Après ce forum politique et ses bonnes résolutions et bien au-delà des appréciations divergentes des dialogueurs et des boycotteurs, la question essentielle reste liée aux chances de mise en œuvre d’un accord, même à minima. De ce point de vue, le passé récent et l’accord de juin 2009, sur la base duquel fut organisée l’élection présidentielle du 18 juillet de la même année, incitent à la prudence. Car, mis à part cette échéance électorale, toutes les autres dispositions sont restées lettres mortes, classées au registre du passé, par un pouvoir qui devait, pourtant, en garantir la mise en œuvre. Reste à espérer que le document de la semaine dernière et, en particulier, ses réponses aux questions les plus urgentes échappent au sort qui les reléguerait au rang de reliques.
Sur les questions de fond, on est en droit de s’interroger, tout d’abord, sur la démarche visant à criminaliser les pratiques de l’esclavage et des coups d’Etat, dans le préambule d’une constitution. Ces deux délits sont déjà criminels, aux termes mêmes du Code Pénal. Le juge pénal ne s’occupant pas de la Constitution et le président du Conseil constitutionnel ne prononçant les sanctions pénales, en quoi la démarche serait-elle donc pertinente? Secondement, par quelle juridiction – mauritanienne ou extra-terrestre? – ferait-on juger et condamner un officier qui aurait réussi son putsch? A contrario, les dispositions de notre Code Pénal actuel restent, à nouveau, largement suffisantes. Notre constitution a clairement défini le mode de dévolution du pouvoir et ne comporte, à ce sujet, aucune faiblesse.
En fait, la question de fond se pose en termes de changement de mentalité. Une exigence de comportements en adéquation avec un régime de démocratie. Plus qu’une question de Constitution et de Droit, il s’agit d’un combat éminemment politique et citoyen, dans un environnement où l’indépendance de la justice relève de l’illusion. En se lançant dans l’apologie, en vrac, des changements anticonstitutionnels de 2005 et 2008, le président de la République a-t-il choisi un bon créneau de communication ou commis une double erreur, à la fois au plan des principes et dans le choix du timing?
On ne saurait trop le rappeler: si le putsch du 3 août 2005 mettait fin à un régime militaire en place depuis vingt-et-un ans, bouchant toute possibilité d’alternance pacifique, celui du 6 août 2008, même drapé, depuis, dans des habits civils, s’attaquait à un pouvoir démocratiquement élu depuis, à peine, quinze mois. Quels que soient, par ailleurs, les défauts qu’on pouvait imputer à celui-ci, le constat de cette différence reste valide. Jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire: la réunion effective des conditions objectives d’une véritable alternance…
Amadou Seck-LE CALAME