Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 16/10/2011

Mauritanie : “le commerce” du passif humanitaire (Wikileaks)

altALAKHBAR (Nouakchott) – Dans un câble révélé par Wikileaks, Bâ Alassane abordant “le passif humanitaire”regrette que beaucoup de leaders négro-mauritaniens étaient “des opportunistes” qui cherchaient à être récompensés. Le leader du PLEJ dénonce un “fond de commerce du passif humanitaire rejeté par la masse la masse des concernés”. Selon le document daté le 16 avril 2009 et émis par Denis Hankins chargé d’affaire, à l’époque, à l’ambassade américaine à Nouakchott, “certains leaders noirs ne sont pas satisfaits de la façon dont a été réglée la question du passif humanitaire. Le câble cite Ba Mamadou Alassane président du PLEJ et membre du FNDD”.

Implication directe

Décrit comme Poular dont les parents ont été tués lors des événements, Ba n’apprécie pas la résolution unilatérale du problème du passif humanitaire. Pour lui, Aziz ne peut pas régler ce problème, car il était trop proche de Taya. Ba Mamadou Alassane évoque aussi que beaucoup de colonels au sein du HCE “sont directement impliqués” dans la tuerie des négro-mauritaniens.

Pour lui, le président Abdallahi cherchait une solution consensuelle à la question. Mais a regretté que Aziz est venu pour simplement désintéresser les leaders négro-africains du sud du dossier et donner crédit à sa “solution”. Cependant, personne n’a été jugé ou tenu responsable. Ba pense d’ailleurs que beaucoup de leaders négro-mauritaniens “étaient juste des opportunistes qui cherchaient à être nommés à des postes ou à être récompensés en échange de saluer la solution d’Aziz”. Mais, “ce fond de commerce du passif humanitaire est rejeté par la masse des concernés”. A ce propos, Alassane pense que Ibrahim Moctar Sarr a perdu énormément de crédibilité dans le milieu des négro-mauritaniens. Ce, depuis qu’il a commencé à travailler aux côtés d’Aziz.

Logique de participation

Ibrahima Sarr, quant à lui, reconnaît les limites du plan d’Aziz, mais pense tout de même que c’est une base sur laquelle les négro-mauritaniens “peuvent s’appuyer pour accéder à la reconnaissance et à la justice”. Il rappelle surtout qu’il a été difficile de régler le problème “parce que deux tortionnaires siégeaient dans le Haut conseil d’Etat”.

Selon le document, les leaders négro-mauritaniens, comme Ibrahima Sarr, Kane Hamidou Baba et le professeur Cheikh Saad Bouh Camara savent bien “les limites” de Aziz. Toutefois, ils préfèrent “la logique de participation” que celle du boycott. C’est dans cette logique, peut être, que Kane Hamidou Baba et Ibrahima Sarr qui avaient accepté d’aller aux élections, qui étaient unilatéralement prévues le 6-6, avec Aziz, rappelle le câble.

Néanmoins, Sarr et Kane se sentent toujours défenseurs de la cause des noirs. Ils pensent que le vrai problème c’est la faible représentation politique des harratines et des négro-mauritaniens. Lesquels, malgré l’absence de statistiques démographiques fiables, représentent, pour beaucoup, la majorité de la population. Cependant, cette majorité supposée ne jouit pas d’un égal accès au pouvoir et ne bénéficie pas des mêmes opportunités que les maures blancs.

Les ingrédients d’une crise

Denis Hankins : “tous les ingrédients sont réunis pour le déclanchement de nouveaux troubles ethniques en Mauritanie”.

Le document présente, en outre, une évaluation, par le diplomate américain, de la situation ethnique en Mauritanie. HANKINS estime que “tous les ingrédients sont réunis pour le déclanchement de nouveaux troubles ethniques en Mauritanie”.

HANKINS, commente aussi que les relations ethnico raciales sont extrêmement complexes en Mauritanie. Le règne suprême des maures blancs dans cette société et l’inégalité sont tangibles. Il y a une disproportion très visible entre les composantes de la population et leur représentation dans les cercles du pouvoir. Certains pensent que le coup d’Etat mené contre Cheikh Ould Sidi Abdallahi était “l’ultime tentative” des maures blancs de défendre leur pouvoir absolu contre les pressions pressenties d’une éventuelle unité et transparence démocratiques.

Dans tout cela, le câble précise que la crise politique n’est pas pour apaiser la situation; elle continue d’agiter les incessantes rivalités ethniques. Les médias parlent même de guerre opposant le Général Mohamed Ould Abdel Aziz aux leaders harratines anti-putschistes. Ces derniers accusent, selon le câble, le régime du Général d’entrer en guerre perpétuelle contre tous ceux qui refusent de cautionner le projet identitaire national des Arabes maures .

Flamnet-Agora: Soudan –Mauritanie : même destin ?par Bara BA

altOn dit souvent que « comparaison n’est pas raison », n’empêche! je ne puis, malgré tout, résister  à la tentation de comparer le Soudan et la Mauritanie, tant  leur ressemblance me parait  frappante! Entre  la Mauritanie et le Soudan on  trouve beaucoup de  traits  communs, allant  de  l’espace à la géographie humaine, aux  politiques, stupides, mises en œuvre, que dictent des  idéologies  et  des  préjugés sous-jacents, tout aussi stupides. Deux   vastes  territoires, coupés en Nord et Sud, groupant  des  populations ethniquement  diverses, aux mœurs, cultures et  habitudes mentales différentes. Un Nord essentiellement peuplé par des Arabes, un Sud, majoritairement, peuplé de Noirs africains.

Deux pays qui souffraient de complexes et d’un problème d’affirmation, et peinaient à se  faire reconnaître dans leur identité  arabe (exclusive ), ardemment revendiquée par les gouvernants et des fractions importantes de l’élite politique et intellectuelle!

Deux  pays qui se situent sur la ligne de contact entre l’Afrique noire et l’Afrique « blanche » ( sémite) , entre Arabes et Négro-africains. La Mauritanie et le Soudan, à l’image de  tous les pays  de  cette zone de contact, du  Mali à l’Ethiopie en  passant par le Niger, n’échappent  pas aux  turbulences, aux  tensions et crises de coexistence  qui surgissent, périodiquement , comme de brusques poussées de fièvre, et parfois comme de formidables secousses tectoniques !

Crises et secousses dont la source principale est à chercher dans les  politiques nationales, inaptes à construire une réelle unité , menées depuis les indépendances à nos jours, fondées sur des  préjugés, profondément  enracinés, qui reposaient sur la croyance que les races humaines seraient inégales, que certaines seraient supérieures à d’autres , que les Arabes seraient supérieurs aux Noirs… ; croyance et mentalité que  traduit  toute la charge négative de mépris  contenue  dans le mot  (arabe )« jange » ! 

 A cause de ces  présupposés, absurdes,  qui fondent  ces politiques  ineptes , l’on  tourne  le dos  à  l’esprit  de tolérance, et l’on se refuse à prendre en compte la diversité –facteur  de richesses-, nous exposant, sans cesse,  à  la descente aux enfers, aux travers de  terribles excès observés , jusqu’ici,  tant au Soudan qu’en Mauritanie !

Au Soudan , le gouvernement du Général Al Bashir , soutenu  par  les faucons de son régime  et  par des Islamistes intolérants, chercha à islamiser , de force , les Sud soudanais , de foi chretienne ou  animiste !

Parceque les populations Sud -soudanaises   opposèrent  une résistance à son dessein , le Gouvernement du  président  Al Bashir, par le biais de ses généraux , pratiqua la politique de terre brûlée  pour  éliminer ou  chasser les populations du sud dont il ne voulait pas, et  récuperer, ainsi,  leurs  terres  qui, seules,  comptaient à ses yeux !

Son mépris pour ces populations décupla  avec la découverte du  pétrole sur le haut Nil , source de toutes les bavures et de tous les excès , dont  Achak Deng nous rapporte ici, quelque  illustration :

« Quand le pétrole fut découvert, en 1974  au Sud -Soudan, dans la région du Nil, Khartoum élabora une stratégie pour éloigner les populations noires de cette zone .

D’abord , à  travers des délégations, Khartoum suggera aux populations Nuer de quitter leurs terres, contre  indemnisations ou  compensations;  ce qu’elles refusèrent. Puis suivit la phase de menaces  du gouvernement de Al Bashir, mais rien n’y fit! Les murahaleen ou janjawides, équipés  d’armes automatiques par les soins du  Gouvernement , sont  alors envoyés,  pour intimider, piller , voler et violer , afin de  pousser  ces populations autochtones à quitter les lieux ; mais ce fut là encore sans succès !

Alors , un beau matin un régiment de l’Armée  entra dans le village , calmement prit position , et commença à tirer sur la population ; 32 personnes sont tuées , un homme est pendu .

Tranquillement  les soldats regagnent leurs camions et se retirent …. C’est la panique !  La zone  est  nettoyée .  Chevron pouvait, enfin , tranquillement pomper l’or noir »

Cette intolerance , ce peu d’interêt  que manifestait le Gouvernement soudanais pour les populations Noires autochtones, on les retrouve  aussi, en des termes plus ou moins identiques,  en Mauritanie.

Depuis l’indépendance de ce pays, les régimes arabo-berbères cherchent, obstinément , à transformer les Noirs Africains, en Arabes, par assimilation; en jouant  subtilement  sur la confusion entre Islam et Arabité ! en les forçant  à  l’usage  de  la langue arabe, instrumentalisée à souhait, à l’Ecole et dans l’Administration , au fin de  maintenir  et  perpétuer  le pouvoir « blanc »,  ou l’hégémonie de la seule composante arabo-berbère .  Les Négro- africains de Mauritanie sont , certes,  musulmans mais pas arabes, pour  disposer  de leurs propres langues et cultures millénaires, mais que méprisait le Pouvoir arabo-berbère !.

Ici  également, comme au Soudan , on  pratiqua la politique de terre brùlée,  pendant les évènements de 1986-1990 , suite à la publication d’un document qui dénonçait le racisme d’Etat en Mauritanie ; l’Armée sillonna  la vallée du fleuve pour intimider , piller , violer,  tuer   !  

Dans un petit hameau Peulh du département de Ould- yengé , – raconte un refugié-, les  habitants  furent , un jour de  septembre 1987, encerclés au petit matin, par une section de l’Armée mauritanienne; hommes et femmes  furent  sommés de se coucher à plat ventre . Les  mains liées derrière le dos , ils  furent  tous exécutés, puis  empilés dans une chaumière. L’information ne tarda pas à se propager , amplifiée par la rumeur, ce qui eut  pour effet , prévisible,  de créer la panique ; en  quelques jours les  Départements de Ould yenge et de  Kankossa se vidèrent  de  milliers de familles négro-africaines  qui fuyaient vers le Mali, voisin ! Elles y sont toujours par refus du Gouvernement de les rapatrier !

 L’objectif, –vider le sol mauritanien de  ces Noirs indesirables – , était atteint ! Tout comme il avait failli être  atteint  au  Fouta, où  l’Armee  encercla des villages , deporta, entierement, les habitants  vers le Sénégal ,  dans des conditions les plus humiliantes. Elle s’empara de milliers de têtes de vaches vendues à  Nouackchott , comme le bétail Dinka avait été razzié  et vendu au Darfur et à Khartoum ! Le Gouvernement mauritanien s’accapara de leurs  terres , occupa leurs  villages qu’il repeupla , exactement comme cela se fit au Sud -Soudan !

Au Soudan il y’eut  les milices Janjawides créées et armées  par le gouvernement , en Mauritanie  ce furent  quelques  franges haratines , inconscientes , téléguidées , qui avaient été dressées  contre leurs frères Negro- africains !

Avec le Gouvernement actuel du général ould Abdel Aziz , le même processus de dépossession des Noirs mauritaniens  était toujours en marche  ; par la spoliation de leurs  terres  vendues  aux  Saoudiens et aux  Soudanais . Le même objectif de négation ou d’élimination demeurait , à travers ce  recensement  de populations, à  caractère totalement raciste, qui visait les priver  de la nationalité !  Mais cette fois, au lieu  de recourir à la violence physique  comme avec  les déportations , le Gouvernememt   procédait de manière plus subtile, optant pour une  méthode  plus fine  qui  posait  les fondements légaux  de leur exclusion .

En Mauritanie comme au Soudan , on cherchait  à  préserver et perpétuer un Système qui servait les intérêts d’une seule composante nationale ; les  populations noires  ne comptaient  pas , seules comptaient  leurs  terres !

Comme on le voit donc , identité forte et profonde entre ces deux pays, qui semble se reflèter  jusque dans les rapports inter-personnels entre les deux généraux , au point   de faire de  Al Bashir  le  premier invité de marque  post investiture, en  2009;  comme si Aziz tenait à témoigner à son homologue considération  et solidarité, au mépris des  deux millions  de victimes du génocide soudanais; au  mépris de la sensibilité des Négro-africains !  

  Ce sont, sans nul doute , ces  secousses  et ces tensions récurrentes sur toute  cette ligne de contact , entre le Nord et le Sud,  affectant tant de pays  dont le Soudan  et  la Mauritanie, qui  faisaient dire à Cheikh Anta Diop ceci : «  Aussi longtemps que les Arabes qui vivent en Afrique se sentiront  plus attachés à leurs frères de race du Proche- orient qu’au reste de l’Afrique , nous aurons le devoir et le droit de nous défendre contre leur attitude raciste ».

C’est à croire qu’il s’adressait, précisement, aux mauritaniens…

Nous défendre nous dit-il ! Nous défendre ….

 De quelle manière ? C’est toute la question !

  Bara Ba ,

Dakar le 16 octobre 2011

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Abdoulaye Wade parle du recensement en Mauritanie

altPour la Mauritanie, j’espère que les autorités de ce pays auront la sagesse de mener ce recensement de façon démocratique. Si elles le désirent, elles seront assistées par les organismes internationaux. Je ne souhaite vraiment pas qu’il y’ait des tensions internes en Mauritanie. Cela ne profite à personne. Ni au pouvoir mauritanien, ni à ses voisins. L’intérêt du Sénégal, c’est que la paix règne en Mauritanie. J’ai entendu parler des récriminations des populations noires, mais comprenez que ce n’est pas un problème de race ou de couleur de peau pour moi. Parce que j’ai dépassé ce cadre. C’est plutôt un problème d’une minorité dans un pays qui réclame un inventaire tout à fait objectif. Je souhaite que les choses se passent normalement. Si le gouvernement Mauritanien sollicite mon appui, je verrai ce que je pourrais faire mais pour l’instant c’est un problème interne à la Mauritanie et nous n’interviendrons pas.

LE PAYS.

TPMN: “Une nouvelle orientation”

altALAKHBAR (Nouakchott) – “La nouvelle orientation du mouvement Touche pas à ma nationalité: Touche pas à ma nationalité ne se contente pas de dénoncer les recensements (…)”, selon son coordinateur, Abdoul Birane Wane qui s’exprimait lors d’un meeting hier devant la nouvelle maison des jeunes à Nouakchott. Il a précisé qu'”on va commencer par le partage du pouvoir. Un président de la communauté arabo-berbère, un premier ministre arabo-berbères, les quatre cinquièmes du gouvernement tous arabo-berbères. Nous ne pouvons plus accepter. Si un jour un maure est président, un noir doit être premier ministre et vise versa”. En plus, “nous avons une assemblée nationale qui compte 95 députés. Pour ces 95 députés, il n’y a que 13 noirs(…)Le découpage électoral est mal fait. Pour être élu député à Birmoghren, il suffit d’avoir 750 voix, alors que pour être député à Sélibaby, il faut avoir 8600 voix(…) Tant que nous sommes une minorité à l’Assemblée nationale on va toujours voter des lois qui nous discriminent”, a-t-il ajouté.

Le coordinateur a évoqué “un troisième point: le pouvoir judiciaire. Tous les magistrats sont issus de la même communauté arabo-berbère (…) Nous allons parler également du problème de nos terres que nous avons héritées de nos ancêtres. Nous n’allons pas accepter que ces terres soient vendues à des hommes d’affaires arabes. Nous demandons aussi que les langues nationales soient enseignées au même titre que la langue arabe”, a-t-il estimé.

Pour Abdoul Birane Wane, “Ils ont propulsé la terreur et se sont rendus compte qu’il y a des hommes qui sont prêts à tout (…) Ils ont essayé de donner de l’argent, nous avons montré qu’il y des hommes qu’on ne peut pas acheter. Il essayent de semer la zizanie entre les leaders de Touche pas à ma nationalité et la base; en faisant croire que les leaders ont été reçus par le président de la République. C’est faux. Nous disons ici que nous n’allons jamais négocier avec des autorités qui tirent à balle réelle sur un enfant”.

Outre, le coordinateur a affirmé qu’ils veulent “faire croire que nous ne sommes pas mauritaniens, parce que tous simplement nous sommes des noirs. En réalité, ils ne connaissent pas l’histoire de la Mauritanie (…) Il y des milliers d’années ce qu’on appelle aujourd’hui le Sahara était peuplé par des populations noires qui ont quitté le nord pour s’installer au sud. Les premiers grands empires, qui ont existé en Afrique de l’ouest sont des empires noirs. Tout le monde connaît l’empire du Ghana (…) La Mauritanie est assise sur la capitale de l’ancien empire du Ghana qu’on appelait Coumbie Saleh”.

“Cette situation d’injustice, de racisme et de ségrégation sont des germes semés depuis l’indépendance et qui continue aujourd’hui (….) En 1989, plus de 120 milles mauritaniens ont été déportés au Sénégal et au Mali. Et le ministre de l’intérieur dit qu’il n’y a eu jamais de déportés au Mali (…) En 2011, c’est la déportation administrative. Une manière intelligente. Ils veulent tout simplement nous priver de notre nationalité mauritanienne”, a-t-il raisonné.

“Nous n’arrêterons jamais tant que nous n’avons pas la victoire. On ira jusqu’au bout. Rien ne nous arrêtera. Aujourd’hui nous sommes en train de mener une révolution (..). C’est un combat que nous menons (…) Un combat de la justice contre l’injustice, un combat pour la démocratie face à la tyrannie”, a précisé Abdoul Birane Wane.