Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Le pouvoir veut couper l’herbe sous les pieds de TPMN

altAprès les violences qui se sont produites dans certaines localités sud du pays et à Nouakchott, le pouvoir use à la fois de la fermeté pour dissuader les agitateurs et de la récupération politique pour apaiser les tensions. Il a dépêché ses hommes de main pour aller « négocier » la cessation de toute contestation à l’égard des opérations d’enrôlement en vigueur dans le pays.Des cadres négro-mauritaniens ressortissants de la vallée ont tenu des réunions avec les notables et les jeunes en vue de faire infléchir leur détermination à reprendre les manifestations. Et du coup de couper l’herbe sous les pieds des activistes du mouvement TPMN. Profitant de l’arrêt provisoire marqué par les manifestants de ce mouvement, le pouvoir fait la course contre la montre pour sensibiliser et démobiliser les troupes de TPMN. Comme pour se joindre à cette stratégie de « cassation » la commission nationale des droits de l’homme a publié un communiqué pour soutenir sur toute la ligne l’action du pouvoir. Mais les leaders de TPMN ne cachent pas leur détermination à poursuivre leurs revendications. Pendant ce temps, les regards sont tournés vers le dialogue national « mis en berne » suite au voyage de Messaoud Ould Boulkheir en Iran. Les émissaires du président Mohamed Ould Abdel Aziz se sont rendus à Maghama le mercredi dernier et ont pu rencontrer les délégués des jeunes protestataires contre le recensement «raciste» grâce à l’intervention des Chefs religieux. Nonobstant cela, la rencontre n’a pas été du tout un moment d’échange des amabilités entre les deux parties. Pis, certains émissaires en ont pris pour leur grade, car ils ont été vertement critiqués par les jeunes gens de la ville. Avant d’ordonner la répression de la marche «pacifique» des Maghamois de la capitale mauritanienne dans la fumée des gaz lacrymogènes le jeudi 29 septembre, le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait décidé d’envoyer ses émissaires à Maghama, entre autres, Bâ Coumba, Niang Mamadou, Diallo Daouda, Mohamed Ould Gallahi et Sy Adama Ballal ainsi que le maire de Maghama. En effet, ces derniers sont allés à la rencontre des jeunes de leur localité d’origine pour enfin de leur ramener à des meilleurs sentiments. Mais les choses n’ont pas été faciles pour eux. Selon nos informations, les délégués des jeunes protestataires avaient catégoriquement de rencontrer les envoyés présidentiels. Ces derniers, comprenant la complexité de leur position de «faiseurs» de paix, ont sollicité le concours des chefs religieux de la ville pour ramener des jeunes gens à des meilleurs sentiments pour qu’ils puissent les rencontrer et faire passer le message du président de la République. Finalement, les délégués des jeunes manifestants ont accepté de rencontrer et de discuter avec ces émissaires après l’intervention solennelle du grand imam, Thierno Alassane Sow auprès des jeunes gens meurtris. Mais, qu’à cela ne tienne, ils n’y sont pas allés à cette rencontre avec le dos de la cuillère. Parce qu’ils l’ont mise à profit pour vertement blâmer le silence radio des cadres de leur ville notamment celui des députés, des sénateurs et des ministres. Pis, ils ont passé un savon au député Niang Mamadou de n’avoir pas fait aucune déclaration après l’assassinat de son neveu Lamine Mangane par les forces de l’ordre. Et ont énergiquement «condamné» également le silence coupable du président du Sénat, Bâ Mamadou, dit M’Baré tout en appréciant à juste valeur les propos du sénateur Youssouf Sylla au sujet de la mort du jeune Lamine.

Lourd tribut dans la marche

La marche de protestation contre le recensement «raciste» et «ségrégationniste» a démarré le samedi 10 septembre 2011 dans la capitale mauritanienne sous la houlette des jeunes leaders du Mouvement «Ne touche pas à ma nationalité». Mais, il a fallu attendre des jours pour dire le lundi 26 septembre pour voir les jeunes de Maghama battre le macadam «pacifiquement» dans les ruelles et les rues de leur ville contre l’enrôlement qu’ils jugent «ségrégationniste» comme leurs frères des autres localités du pays. Contrairement à leurs frères manifestants de Nouakchott et de Kaédi qui ont été violemment réprimés et arrêtés, les jeunes protestataires de la ville de Maghama ont été réprimés dans le sang le mardi 27 septembre. Bilan deux morts (Lamine Mangane et Moussa Bassel), une dizaine de personnes grièvement blessées tels que Bakary Bathily, qui est actuellement hospitalisé au Centre hospitalier national de Nouakchott et plusieurs arrestations, entre autres, Bébé Diop, Hamath Thiam, Issiaga Diop. Il faut noter aussi que certains ressortissants de Maghama, comme Moussa Kane, professeur de physique –chimie son état, ont été arrêtés le jeudi 29 septembre 2011 lors de la marche à la mémoire de Lamine Mangane à Médina3.

Camara Mamady –LE RÉNOVATEUR

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