Dialogue national: déclaration de Touche pas ma nationalité
Le mouvement « Touche pas ma nationalité » a suivi avec beaucoup d’attention le déroulement des travaux du dialogue national entre une partie de l’opposition et les partis de la majorité présidentielle. Malgré les nombreuses insuffisances apparues dès le départ sur le contenu des points abordés qui contournaient manifestement les questions aussi majeures que l’unité nationale, le phénomène de l’esclavage, la cohabitation sociale et la réhabilitation des langues nationales dans le système éducatif, les débats ont fait croire à un semblant de recherche d’un consensus entre l’opposition participante et la majorité.
A la fin, nos appréhensions se sont justifiées par rapport à une volonté inébranlable d’un pouvoir qui utilise l’arme de la manipulation pour influencer les résultats. Le document final présenté à l’opinion montre une fois de plus que les problèmes majeurs du pays, au premier rang desquels celui de l’unité nationale, continuent d’être superbement ignorés. La primauté de l’identité arabe du pays est plus que jamais de rigueur de la part d’un pouvoir contrôlé par des lobbies hostiles à la pluralité culturelle de la Mauritanie comme l’illustre le traitement fait des langues nationales reléguées à de vulgaires faire-valoir. Les résultats de ce forum dit « dialogue national » consacrent le refus de la diversité culturelle de la Mauritanie et, partant; la négation systématique de ses identités non arabes. Toutes choses en parfaite concordance avec la persistance dans l’exclusion et la confiscation de la nationalité d’une bonne partie des citoyens noirs à travers un enrôlement discriminatoire et provocateur.
Nous appelons le pouvoir politique et les forces démocratiques à engager un débat plus franc tenant compte des intérêts de tous les mauritaniens dans leur aspiration à une justice pour tous et au respect des différences.
Nous considérons que les résultats de ce dialogue n’engagent que ses initiateurs et nous continuerons à nous insurger contre le système de marginalisation en vigueur.
Ce dialogue démontre en définitive que c’est la main du président Aziz qui a eu le dernier mot dans une sorte de parodie utilisée au nom d’une solution de sortie de crise.
Nouakchott le 22octobre 2011