Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2011

Flamnet-Agora: Mauritanie: la phobie du poids démographique par Aliou Sow

altDécidément le poids démographique des Noirs mauritaniens a toujours constitué une réelle hantise pour les dirigeants de ce pays. L’Agence Nationale du Registre d’Etat Civil et l’Office National des
Statistiques montrent malheureusement l’image de structures ayant une vocation plutôt idéologique que scientifique.

Leur mission d’études sur notre population, entre autres, semble être confinée et surtout dévouée à des réglages démographiques au service du pouvoir exclusiviste arabo-berbère. En effet il est incompréhensible que le comité de pilotage de l’enrôlement soit à 99% composé d’arabo-berbères dans un pays pluriethnique et multiculturel.
Le directeur général de l’Agence Nationale du Registre de Population avait tenté de justifier la présence deux Négros Mauritaniens dans le comité de pilotage qui est composé de 13 membres par le fait que leur choix est fondé sur des critères de technicité et de compétence. C’est là un argument soutenu par un racisme primaire latent ponctuant qu’il n’y a pas suffisamment de compétences
chez les Noirs. La démarche de Mr MRABIH a pour socle le préjugé de la supériorité de la composante arabo-berbère sur la composante noire du pays.
Incontestablement tout le mépris affiché par les courants pan-arabistes mauritaniens à l’égard des Négros Mauritaniens a pour soubassement la certitude de leur supériorité sur les autres peuples qui sont considérés comme impurs pour un pays arabe comme la Mauritanie. Cette volonté de façonner une Mauritanie arabe est à la base de toutes les manipulations des données démographiques du pays. Pour tous les recensements de la Population (1961 – 1976 – 1988 -1998) effectués depuis l’Independence du pays, l’Etat n’a jamais accepté de publier des résultats clairs et fiables par
groupe ethnique . L’Office National des Statistiques est une chasse gardée, dont l’accès est interdit aux chercheurs et universitaires. Toutes les supputations sur le poids démographique de chaque communauté n’ont aucune base scientifique, et tout est fait pour présenter la communauté maure bidhaan comme majoritaire pour justifier et fonder les avantages acquis dans les secteurs de la vie
nationale.
Dans la lancée de cette manipulation des chiffres, on divise un même groupe  ethnique entre Peuls et halpulaar pour renforcer cette tendance à en faire une minorité. C’est cette obsession du poids démographique que représente la population négro-africaine qui a conduit à tous les excès observés durant les années de braise. Mais si réellement les Négros Africains mauritaniens représentaient le
quart de la population mauritanienne, comme le stipulait « le père de la nation» Maitre Moctar ould DADAH, pour justifier son quota du 1/4, pourquoi toute cette obstination affichée par les gouvernements successifs pour davantage réduire leur poids démographique ?
En effet en 1988, au sortir du recensement général de la population et de  l’habitat, les résultats bruts estimaient les Mauritaniens à plus de 2 800 000 habitants. Quelques mois après la « publication » toujours tendancieuse de ces résultats, l’administration mettait en œuvre le plan monstrueux de dé
négrification du pays par terre, air et mer sur une durée de prés de deux ans, et le résultat est éloquent .
Dix ans après, l’Etat lancera l’opération du recensement général de 1998 ; La population mauritanienne revient à près de 2 500 000 habitants ; ce chiffre est validé par Ely ould Mohamed Vall, le moustachu du CMJD lors d’une interview  accordée à Télé sud en 2006 ; sans doute, il est mieux placé que quiconque dans ce pays pour connaitre les fondements ainsi que les tenants et aboutissants de cette réduction du nombre de Mauritaniens.
En dix ans la population mauritanienne va diminuer de 11% ; et si nous ramenons  ce taux de déperdition à l’effectif estimé de la population négro-africaine, nous comprendrons alors la portée et la performance de ce travail de « déstockage » accompli par le pouvoir tribalo-ethnique de Nouakchott.
La Mauritanie a affaire à des dirigeants qui, étant incapables d’avoir une vision perspicace et harmonieuse du mieux vivre ensemble, sont toujours concentrés sur le contrôle de l’évolution démographique. L’idéologie du péril noir, la hantise du poids démographique des Noirs constituent l’élément central du tableau de bord dans le pilotage stratégique de la Mauritanie. Aujourd’hui le gouvernement nous sort le concept de « l’ enrôlement » dont la première acception fait penser à l’engagement dans l’armée ; or il s’agit de recensement de la population qui ,dans la manière dont il est conduit, a découragé ,déçu et révolté la communauté négro-africaine , qui s’inquiète, à raison , de cette opération aussi bien dans sa conception que de son exécution  caractérisée par l’amateurisme ,l’arrogance et le chauvinisme des équipes en charge de l’opération. Quel est l’anthropologue ou le socio-ethnologue qui peut justifier le fractionnement entre Peulhs sédentaires et Peulhs bergers en deux groupes ethniques distincts ?
Par ailleurs, lors du conseil des ministres du 29/09 qui suivi le massacre de Maghama, le gouvernement a annoncé l’adoption d’un projet de décret organisant le prochain recensement général de la population prévu en 2012. L’on peut se poser la question de savoir pourquoi une telle redondance du recensement général de la population dans l’intervalle de quelques mois. N’y a-t-il pas lieux de mieux utiliser cet argent acquis sur les dos du contribuable mauritanien pour résoudre les besoins primaires des citoyens. Si le principe est qu’avant de compter les Mauritaniens, il faut d’abord
définir qui l’est et qui ne l’est pas, on comprend que le pouvoir en place décide de faire une tabula rasa cartésienne à partir d’un doute hyperbolique de la mauritanité pour ne l’accepter que quant elle s’impose par l’évidence, la clarté et la distinction fondée sur l’ethnicité. Pourtant il y a beaucoup de
rumeurs sur le lieu de naissance du Président au Sénégal. Ce qui est sûr c’est qu’il est très à l’aise en Wolof et c’est peu probable qu’il ait acquis la maîtrise de cette langue à Rabat durant sa scolarité militaire.
Aussi si dans les grandes villes du nord et de l’est du pays les Mauritaniens Maures sont calmes face à l’enrôlement c’est qu’ils sont convaincus que leur mauritanité ne souffre d’aucune contestation et que la preuve par papiers/documents d’Etat civil est secondaire. Leur recensement est facilité par la clarté et l’évidence de leur mauritanité ; Ici l’aspect physique et culturel maure justifiant l’appartenance mauritanienne. Donc ce doute sur la mauritanité de certains citoyens est foncièrement raciste parce qu’orienté vers les noirs mauritaniens supposés être étrangers dans leurs terres ; d’où les questions subsidiaires qui leur sont posées au-delà des pièces d’état civil. C’est en cela que le zèle des agents recenseurs est voulu pour dissuader et décourager les Noirs ; l’objectif est d’arriver ainsi à en recenser le plus petit nombre possible afin d’ aboutir , in fine, à un poids démographique de Négro-Mauritanien « idéal » pour perpétuer la domination de l’Etat hégémonique arabo-berbère et trouver la justification de cette domination dans la prétendue supériorité numérique de l’élément maure -bidhaan.
Si ces cinq dernières années le palais ocre a changé trois fois de locataires, cependant, il y a une constante qui est demeurée là implacable : la consolidation des acquis du système ethno-tribal par l’exclusion socioculturelle et physique permanente du Négro-Mauritanien. C’est comme qui dirait que pour le respect du code moral maure, il existerait une règle tacite que personne ne peut transgresser : aucun de nos présidents qui ont défilé au palais ocre ne  voudrait être cité comme responsable, dans l’histoire, de la restriction de l’hégémonie de l’élément maure sur le pays ; décidément n’est pas Frédéric  DECLERK qui veut. En tout état de cause, l’exigence d’une cohabitation harmonieuse et équilibrée entre citoyens est plus que jamais d’actualité ; et l’évolution de la Mauritanie vers une gouvernance démocratique est une marche forcée ; c’est l’indépassable horizon de notre temps disait JP Sartres. Le système tribalo-ethnique ne peut échapper à la logique du vivant, et il se trouve incontestablement à la fin de son cycle de vie.
Les autorités actuelles plus que celles d’avant flippent en pensant à l’importance et au rôle du nombre dans l’exercice du pouvoir par le suffrage des citoyens. Autrement dit, dans une gouvernance démocratique c’est avant tout par la majorité mécanique et absolue que se conquiert le pouvoir. Si un esprit élargi par la liberté ne peut plus se rétrécir, il faut en conclure et déduire que la marge de manœuvre des élections truquées, du bourrage des urnes, ou du marchandage des consciences deviendra de plus en plus étroite en Mauritanie.
Aussi la phobie du poids du nombre de Noirs mauritaniens, affichée depuis la nuit des temps par les gouvernants, tient au fait que la lutte engagée depuis toujours par les populations noires marginalisées, ajoutée à une conscience citoyenne très prononcée dans la jeunesse actuelle, sont les prémisses d’une alternance inéluctable et dans laquelle la majorité des mauritaniens ne sera
plus gouvernée par une minorité.


SOW Aliou- Nice-France.

COMMUNIQUÉ : RENCONTRE ENTRE Samba Thiam, président des FLAM ET Biram Dah Abeid, président de l’IRA

altLe président Samba Thiam, président des FLAM, accompagné de Ibrahima Mifo Sow, Vice-présidealtnt des FLAM, et le président Biram Dah Abeid, président de l’IRA se sont rencontrés le samedi 22 octobre 2011 à Washington. L’échange entre les deux parties, empreint de cordialité, a été franc et  productif.

 

Une large identité de vue s’est dégagée sur leur analyse de la situation  politique et sociale de notre pays.

Les deux responsables se sont  promis de  maintenir le contact. 
 
  
                      Fait à Washington le 22 octobre 2011
 
                   Samba Thiam, président des FLAM                  
                   Biram Dah Abeid, président de l’IRA.

Kadhafi ne reposa pas au panthéon des héros arabes par Cheikh Tidiane DIA

altFace à la mort, la vie devient encore plus éphémère, le courage se noie dans le sanglot de la peur.Les faibles se rendent comptent de la précarité de leur condition humaine et les « forts » plongent dans l’angoisse d’une épreuve inéluctable. Nul n’a les moyens de fausser le rendez-vous du voyage vers l’éternité.Quand un homme célèbre s’en va comme il était venu au pouvoir, par la violence, sa mort devient étrangement tragique que l’aventure de son règne.Tel est le destin fatal de Mouammar Kadhafi. Il aura fallu quelques minutes pour que, 42 ans de terreur se perdent dans un silence noir de sang, le corps livré en pâture au peuple. L’image est bien réelle mais elle revêt une dimension théâtrale. Elle ressemble à la fin d’une de ces tragédies du VII ème siècle, à la seule différence que les aventures étaient plus héroïques, les motifs de l’intrigue plus adaptées à la conscience du public. Il y a encore quelques jours, Kadhafi se présentait égal à lui-même, au monde entier comme l’invincible, l’immortel, le guide suprême. Lui-même le disait sans y croire car il n’en avait pas la moindre force. Mais par le mensonge du pouvoir et les fausses incarnations d’un mythe grandeur nature, il s’enveloppait dans ses habits mégalomaniaques avec un corps mourant mais masqué par les fausses apparences. Mais tant qu’il serait en vie , quelque soit le lieu où il se trouverait, Kadhafi resterait vivant dans les consciences des libyens. Il troublerait leur sommeil. La guerre ne serait pas finie. Gagnée : non. Il aurait pu mourir de sa belle mort si le dictateur ne s’était pas transformé en rat capturé dans des égouts par une foule de chats enragés. Kadhafi avait –il tant peur de la mort qu’il n’a pas eu le courage de l’affronter de façon digne. Pour un homme qui régna aussi longtemps, qui résista aux bombardements américains, qui défia l’occident et fit trembler le monde arabe mérite-t-il d’être étrenné avec une telle facilité comme un petit malfrat tombé entre les mains de ses poursuivants.

 Le « Grand » Kadhafi a livré son cadavre non pas aux canons dans une farouche résistance, mais au pistolet d’un rebelle. Son corps n’a pas été emporté par le mystère d’une disparition mais exposé à la vindicte populaire, à la poussière révolutionnaire. Le mythe Kadhafi a été trahi par les circonstances peu héroïques, mieux, plus glorieuses de sa mort. Ceux qui le voyaient élevé au panthéon des résistants arabes ont vite décroché. Kadhafi avait pourtant promis de mourir en Libye, et d’une belle mort ! Il la fait mais personne ne pensait que ce serait de cette façon, à cet endroit réservé aux bêtes errantes. Fuir serait –il donc plus courageux quand on a peur de mourir en héros. Les tyrans les plus sanguinaires peuvent mourir en héros. L’histoire a donné des exemples de ces hommes. Pourquoi avoir « choisi » cette capture aussi honteuse plutôt que de s’embourber dans les bombardements de l’OTAN comme l’ont fait beaucoup de ses hommes qui croyaient en sa bravoure. Triste sort que celui d’un homme qui régna d’une main de fer et qui se fondit en larmes à sa mort. Le destin est donc le seul maitre quelque soit la volonté des tyrans. Le peuple libyen, arabe, et le monde entier est resté interloqué par la fin tragique d’un Kadhafi venu au pouvoir par une révolution et sorti par la petite porte. L’image d’un cadavre des plus ordinaires pitoyablement maltraité : c’est la fin d’un combat simulé qui a révélé le vrai visage du despote Kadhafi…

Cheikh Tidiane Dia – Directeur de publication  du  RÉNOVATEUR

Samory Ould Beye : « C’est mon oncle Khaina Ould Beye qui a tué Coppolani

alt« Beaucoup parmi les habitants de Tidjikja savent que celui qui est entré chez Xavier Cappolani et l’a tué est un hartani et ce Hartani est mon oncle Khaina Ould Beye. » C’est en ces termes que le syndicaliste Samory Ould Beye a renversé la version officielle selon laquelle le gouverneur français fut tué en 1905 par un certain Sidi Ould Moulaye Zeine, présenté comme un héros de la résistance mauritanienne contre le colon.Le leader de la CLTM qui intervenait dans un long entretien accordé au quotidien Essirage, a proposé qu’une enquête soit menée pour rétablir la vérité sur cette histoire et sur beaucoup d’autres sujets.
D’un autre point de vue Samory Ould Beye qui était entré en dissidence contre le président de l’Alliance Populaire Progressiste, a déclaré que Messaoud Ould Boulkheir appartenir désormais au passé et qu’il n’est plus le dirigeant du mouvement El Horr ni de l’ »APP. Selon Ould Beye, en cas d’élections au sein du parti, les hratine préfèreront à Messaoud Ould Boulkheir, Mohamed El Hafedh Ould Ismael ou Ladji Traoré. Car, affirme-t-il, le premier a franchi les lignes rouges dans son traitement du cas des hratines et dans la gestion du parti.

ANI

Dialogue national: déclaration de Touche pas ma nationalité

altLe mouvement  « Touche pas ma nationalité » a suivi avec beaucoup d’attention le déroulement des travaux du dialogue national entre une partie de l’opposition et les partis de la majorité présidentielle. Malgré les nombreuses  insuffisances  apparues  dès le départ sur le contenu  des points abordés qui contournaient manifestement  les questions aussi majeures que l’unité nationale, le phénomène de l’esclavage, la cohabitation sociale et la réhabilitation  des langues nationales dans le système éducatif, les débats ont fait  croire à un semblant de recherche d’un consensus entre l’opposition participante et la majorité.

A la fin,  nos appréhensions se  sont justifiées par rapport à une volonté inébranlable d’un pouvoir qui utilise l’arme de la manipulation pour influencer les résultats. Le document final présenté à l’opinion montre une fois de plus que les problèmes majeurs du pays, au premier rang desquels celui de l’unité nationale, continuent d’être superbement ignorés. La primauté de l’identité arabe du pays est plus que jamais de rigueur de la part d’un pouvoir contrôlé par des lobbies hostiles à la pluralité culturelle de la Mauritanie comme l’illustre le traitement fait des langues nationales reléguées à de vulgaires faire-valoir. Les résultats de ce forum dit « dialogue national » consacrent le refus de la diversité culturelle de la Mauritanie et, partant; la négation systématique de ses identités non arabes. Toutes choses en parfaite concordance avec la persistance dans l’exclusion et la confiscation de la nationalité d’une bonne partie des citoyens noirs à travers un enrôlement discriminatoire et provocateur.

Nous appelons le pouvoir politique et les forces démocratiques à engager un débat plus franc tenant compte des intérêts de tous les mauritaniens dans leur aspiration à une justice pour tous  et  au respect des différences.  

Nous considérons que les résultats  de ce dialogue n’engagent que ses initiateurs et nous continuerons à nous insurger contre le système de marginalisation en vigueur. 

Ce dialogue démontre en définitive que c’est la main du président Aziz qui a eu le dernier mot dans une sorte de parodie utilisée au nom d’une solution de sortie de crise.

 

                Nouakchott le 22octobre 2011