Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2011

Taisez-vous, vous n´avez aucune leçon de patriotisme ou de civisme à donner !

altDepuis quelques jours, la presse écrite, électronique et audio – visuelle ne cesse de transmettre des messages, avis et commentaires, relatifs aux manifestations des jeunes Négro-Africains, qui protestent contre l’enrôlement, organisé depuis mai 2011 par les nouvelles autorités mauritaniennes. Le plus souvent, les auteurs se présentent en donneurs de leçons de civisme et / ou de patriotisme. Presque personne ne se pose la question de la cause profonde. Pourquoi ces jeunes gens, au risque de leur vie –on compte déjà des morts -, s’en prennent – ils à cette opération ? Tous ces donneurs de leçons sont – ils frappés d’amnésie ou bien ont – ils décidé d’enterrer définitivement les évènements de 1989, avec tous les drames qui continuent de persécuter les familles de milliers de Négro-Africains, en Mauritanie même et à travers le monde ?

Si l’opération vise à fournir au pays un état civil fiable et donc à extirper des registres les noms de tous ceux qui ont « frauduleusement acquis la nationalité mauritanienne » (citation d’un ministre d’Ould Taya en 1989), on comprend aisément la crainte des milliers de Négro – Africains, brutalement expulsés de leur pays en 1989, sous le fallacieux prétexte de « nationalité frauduleusement acquise ». Or donc, « chat échaudé craint l’eau froide ». Pourquoi ces personnes, leurs enfants et petits enfants feraient-ils confiance à un Etat, qui tout en faisant semblant de reconnaitre la faute, n’en continue pas moins de sévir.

On a écrit ici et là qu’il ne faut pas réveiller le démon de 1989. La vraie question est : est-il endormi ? Je soutiens que non ! En effet, si les « Journées Nationales de Concertation et de Mobilisation pour le Retour des Réfugiés et le Règlement du Passif Humanitaire » de novembre 2007 avaient suscité de l’espoir et un certain enthousiasme, force est de noter qu’elles n’ont pas été l’occasion d’une véritable catharsis, qui aurait permis une meilleure compréhension des véritables causes de ces douloureux évènements.

Qui, en effet, peut dire pourquoi des citoyens ont été déportés ? Qui en est le donneur d’ordre ? En outre, si l’opération de rapatriement des réfugiés s’est poursuivie, avec des interruptions, depuis 2008, personne n’ignore que nulle part un rapatrié n’a récupéré un champ de culture, ni même une maison en ruine…

D’ailleurs, le fait même qu’une structure aussi importante que la « Commission Nationale d’Orientation et de concertation » créée en même temps que les commissions d’identification (locales, départementales, régionales et nationale) –véritables tamis-, n’ait jamais fonctionné, depuis 2008est assez éloquent pour montrer l’état d’esprit des représentants de l’Autorité…

Depuis bientôt 22 ans, aucun des auteurs des crimes de faciès et des déportations n’a exprimé ne serait-ce qu’un regret. Hormis le discours du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, du 29 juin 2007 et la prière à Kaédi, le 25 mars 2009, de l’actuel Président, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, aucune voix de repentance n’est audible.

Or, les auteurs de ces crimes sont connus et circulent librement à côté de leurs victimes encore vivantes et des ayants droit de celles qui ne sont plus de ce monde. Cela ne permet pas à tous ceux qui prétendaient ignorer l’ampleur des violations des droits humains des années dites de braise, de se débarrasser de leurs préjugés. Il n’est pas rare d’entendre dire des rapatriés, que ce sont des Sénégalais, y compris par des représentants de l’Autorité.

En fait, aux yeux de beaucoup de compatriotes arabes, tous les Négro – Africains seraient des Sénégalais. Il est banal d’affirmer que tous les originaires de la vallée du fleuve (des deux rives) sont effectivement un même peuple : chaque famille d’une rive a effectivement une parentèle sur l’autre rive. Est-ce leur faute si le colonialisme a décidé de les séparer ?

Le Waalo, le Fuuta Tooro et le Guidimakha / Gadiaga, ont constitué des états souverains bien avant que ne se constituent les colonies françaises érigées en Etas indépendants aujourd’hui. Ces préjugés sont renforcés par une propagande exclusiviste véhiculée jusqu’au sein de la jeunesse, qu’une « école à deux vitesses » a contribué à entretenir.

C’est pourquoi depuis au moins trois décennies, le Négro-Africain est « translucide » -selon l’expression d’un chercheur mauritanien- au sein d’une communauté nationale, qui se « hassanise » de plus en plus : ne pas parler hassania, s’habiller autrement qu’en boubou à la manière maure, etc. constituent des signes extérieurs de non appartenance nationale…L’affirmation de la multi ethnicité de la Mauritanie dans des discours officiels n’annihile en rien cet état de fait.

Ce sont toutes ces brimades réprimées, toutes ces frustrations bues et cette marginalisation sans retenue, entre autres, qui expliquent la colère des jeunes Négro-Africains. C’est dire que la Mauritanie ne peut pas faire l’économie d’un débat national, franc et sérieux, sur la coexistence nationale. En attendant, que ceux qui se sont tus pendant les années de braise, par opportunisme ou par peur se taisent! Ils n’ont aucune leçon de patriotisme ou de civisme à donner !

Balla Thierno Cissé.

Abdoul Birane Wane du TPMN: “On s’amuse avec l’unité nationale”

altALAKHBAR (Nouakchott)– L’impacte de l’enrôlement sur l’unité nationale est objet d’un séminaire organisé, jeudi dernier, par le Centre mauritanien pour la communication et les études à l’hôtel El Khater. A l’occasion, Yacoub Ould Lemrabott, administrateur à l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés(ANRPTS) a estimé que l’enrôlement renforce l’unité nationale: si demain un mauritanien croise un autre à l’étranger, il sera sûr que ce dernier est son concitoyen parce qu’il détient des papiers sécurisés.  En plus, a-t-il ajouté avec l’enrôlement, l’administration sera plus proche des citoyens. Ils pourront retirer tous leurs papiers d’état civil et d’identification d’un seul centre, à savoir le Centre d’accueil des populations (CAC).Yacoub Ould Lemrabott a rassuré également que depuis le début de l’enrôlement, seulement 180 cas ont été signalés non-conformes. Quant à Abdoul Birane Wane, coordinateur du mouvement Touche pas à ma nationalité, a considéré que “c’est un ensemble de pratiques et de convictions qui mènent à l’unité nationale, pas seulement des mots. On s’amuse avec l’Unité nationale; on nous parle de l’unité nationale pendant qu’on tue un enfant de 16 ans qui ne faisait que manifester”. Il s’est interrogé: quelle est cette unité nationale qui encourage le sentiment d’infériorité chez ceux qui s’estimaient inférieurs, qui renforce le sentiment de supériorité chez ceux qui s’estimaient supérieurs. Pour lui, le recensement a crée deux mauritaniens qui ne seraient pas au même de pied de citoyenneté. Abdoul Birane Wane a rappelé “qu’à première vue, le noir est considéré étant sénégalais ou malien. Viennent après les questions humiliantes: savez-vous réciter une sourate du Coran; parlez-vous Hassanya: avez-vous une maison au Sénégal? Quelle liaison ont ses questions à l’enrôlement?” a-t-il demandé

De son côté, Mohamed Fall Ould Bellali, ancien ministre a replongé l’assistance dans l’histoire de la Mauritanie avant l’indépendance. Il a rappelé les raisons qui avaient poussé la France à créer les limites de l’Etat Mauritanien

Le Centre Mauritanien pour la Communication et les Etudes (CMCE) est une institution de recherches fondée à Nouakchott le 23 juin 2011, par un groupe de professionnels des médias, d’intellectuels et de chercheurs pluridisciplinaires.

TPMN marche vers l’Assemblée nationale, trois députés accueillent les manifestants

altALAKHBAR(Nouakchott) – Des centaines de manifestants participent à la marche de Touche pas à ma nationlité vers l’Assemblée nationale, a constaté le correspondant d’Alakhbar qui accompagne la marche. La marche, débutée du Centre d’accueil des citoyens de Tevragh Zeine à la Médina 3, a pour objectif de remettre aux députés une lettre contestant la procédure de l’enrôlement de la population en Mauritanie. Touche pas à ma nationalité demande la recomposition du Comité à la tête de l’Agence du Registre des Populations et des Titre sécurisés et “la dissolution des commissions départementales” chargées des opérations d’enrôlement. Le mouvement les juge non représentatives

 Trois députés de l’opposition ont accueilli les manifestants de Touche pas à ma nationalité à leur arrivée à l’Assemblée nationale. Ils s’agit de Salick Ould Sidi Mahmoud du Tawassoul, de Khadiata Malick Diallo de l’UFP et de Yacoub Ould Moïne du RFD.

Quant aux locaux de l’Assemblée nationale, ils sont restés fermés devant les manifestants qui crient: “Touche pas…; Aziz Louga(une région du Sénégal); Aziz mécanicien” et brandissent des slogans:”Aziz Zéro; libérez les prisonniers; recensement raciste”.

Crise du Transport avec le Sénégal : La Mauritanie fait marche arrière

altLe ministre mauritanien des Transports, Yahya Ould Hademine, a tenu mardi matin une longue réunion avec le ministre d’Etat sénégalais des Infrastructures de base, du transport et de la coopération internationale, Karim Wade, dans une ultime tentative de trouver une issue heureuse à la crise du secteur entre les deux pays.

Selon des sources sénégalaises, la crise du transport aérien entre les deux pays est en train d’être dénouée, après que la Mauritanie ait accepté de revenir sur sa décision d’exiger l’autorisation pour Mauritania Airlines d’organiser des vols, à partir de Dakar, vers d’autres capitales ouest-africaines pour continuer à permettre à la compagnie aérienne sénégalaise à assurer une desserte entre Dakar et Nouakchott.

Le ministre mauritanien poursuivra ce soir ses entretiens avec les responsables sénégalais en ce qui concerne l’application de l’accord entre les deux pays dans le domaine du transport terrestre ; un accord que la partie mauritanienne avait justement suspendu après le refus des Sénégalais de permettre aux transporteurs mauritaniens de travailler sur leur sol, comme le stipule le pacte signé par les deux Etats.

Ce voyage surprise – et secret du ministre mauritanien des Transports survient dans des conditions particulières de manifestations de Négro-mauritaniens contre l’enrôlement des populations qu’ils qualifient de” raciste “”. La Mauritanie a accusé des “ mains cachées ” d’être derrière ces manifestations et le ministère de l’Intérieur a assuré avoir arrêté des ressortissants sénégalais lors des manifestations de la mouvance ” Touche pas à ma nationalité. Ce qui n’est pas fait pour servir des relations mauritano-sénégalaises qui connaissent, depuis un certain temps, une inquiétante baisse de régime.

Ahmed B. L´AUTHENTIQUE

Un prof au Lycée de Boutilimit dans la tornade du jeudi noir

altLes parents et proches de Dia Ousmane Abou Bakar, 44 ans, ont passé des jours et des nuits à chercher leurs proches sans résultats. Originaire du Brakna, Dia Ousmane est professeurs d’Anglais à Boutilimit. Il est décrit comme un homme sans histoire. Il a été chopé pendant les chaudes manifestations du jeudi 29 septembre dernier et personne ne connaissait où il était. Ses parents avaient en effet écumé tous les commissariats de police de différentes Moughataas de Nouakchott sans résultat. Hier, mardi 4 octobre, Dia Thierno Yahya, ingénieur à l’Office national de la Météorologie accompagne deux femmes proches de Dia Ousmane au parquet de la République. Là, on leur fit savoir qu’on ne savait pas où devait être Dia Ousmane. Dia Thierno laissa sur place les deux femmes pour rejoindre son travail, en leur demandant de surveiller les déferrés au cas où Dia Ousmane en ferait partie. Sur ces entrefaites arriva un policier en service à l’Antidrogue. Ayant entendu la lamentation des femmes, il leur dit avoir vu leur proche au commissariat de Mechrou 3. Les policiers l’avaient chopé alors qu’il filmait les manifestations.

Il faut dire que de plus en plus de témoignages parlent de violations de domiciles dont plusieurs habitations dans les Médina mais aussi à Sebkha, El Mina ont été les victimes. Les policiers seraient entrés dans des concessions pour y arrêter des personnes. C’est le cas de deux frères soninkés, Yéli et Sili Camara, des étudiants à l’Université de Nouakchott. L’un conduit à la Brigade des Mineurs sera relâché lundi 3 octobre tandis que l’aîné a été transporté au commissariat d’Arafat 3 où il se trouve jusqu’à maintenant. Ses parents remuent ciel et terre pour le faire libérer.

 

Abou Cissé.L´Authentique.