Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 03/04/2011

Flamnet- notes de lecture : Gendarme en Mauritanie de Harouna Rachid LY par Thierno Touré

harouna lyAuteur : Harouna LY

Titre : 1989, Gendarme en Mauritanie.

Editions Cultures croisées,  2007, 148 pages.

 

Les récits de vie qui retracent les calvaires de Mauritaniens en butte à la Terreur de l’Etat  sous le règne du despote Ould Taya ne sont guère légion ; mais quelques livres de témoignages, assez bien connus désormais,  restent emblématiques  de la trajectoire chaotique du jeune Etat mauritanien, qui, entre montée de nationalismes et dérives ethnicistes, a failli dangereusement à sa mission régalienne, en s’étant livré à des purges ethniques sur ses propres « citoyens » : J’étais à Oualata. Le racisme d’Etat en Mauritanie de Alassane Harouna BOYE et L’enfer d’Inal. Mauritanie, l’horreur des camps de Mahamadou SY sont devenus, en effet, des classiques pour quiconque veut s’informer sur les « années de braise » du règne de Ould Taya.

 

Il restait, tout de même, une lacune : l’année 1989, celle du limogeage de la fonction publique et de la déportation de milliers de « Négro-mauritaniens » au Sénégal et au Mali. La lacune est désormais comblée par le livre de Harouna Ly: 1989, Gendarme en Mauritanie.

 

 Le récit de vie de Harouna Ly commence en 1981, huit ans avant les douloureux évènements qui ont opposé la Mauritanie au Sénégal et l’Etat mauritanien à ses citoyens « négro-mauritaniens », assimilés à des Sénégalais. Harouna Ly (dit Rachid) n’est encore qu’un jeune élève insouciant qui passe son baccalauréat. Comme beaucoup de jeunes gens de Nouakchott, il n’a qu’une idole : Bob Marley, la star jamaïcaine du  reggae, qui, en ce début des années quatre-vingt, fascine et envoûte la jeunesse du monde entier, surtout celle du Tiers monde, en quête d’une icône en symbiose avec ses rêves et ses utopies juvéniles. Entre les accents révolutionnaires de la musique jamaïcaine et les films de Western que les « salles obscures » nouakchottoises proposaient aux jeunes gens (cinémas El Mouna, El Feth, Le Jouad etc.), il y avait peu de place à la nonchalance.

 

Le jeune impulsif  Rachid, qui vient de quitter le lycée après avoir lancé un courtois «vous êtes un colonialiste attardé ! » à son examinateur, est un petit baroudeur, provocateur à l’envie, qu’il faut urgemment encadrer par l’exercice d’un métier qui l’astreigne à un minimum de discipline. Cela se révèle désastreux pour le matériel du Centre de formation professionnelle de la SONELEC (Société nationale d’électricité), qu’il emploie son énergie à détruire joyeusement.

 

 L’oncle de Rachid, plus que jamais préoccupé par le devenir de son neveu, a une idée astucieuse : engager son neveu à prendre l’uniforme pour réfréner les ardeurs belliqueuses du jeune frondeur. De tous les corps, le jeune bagarreur ne connaissait que la police, avec laquelle il n’avait pas beaucoup d’atomes crochus ; et pour cause !

 

 « si par mégarde votre poing heurtait le menton du voisin », les policiers ont la fâcheuse habitude de « vous mettre au violon » (page 35)

           

 L’oncle de Rachid jette son dévolu sur la gendarmerie, corps d’élite de l’armée, qui saura contenir, dans les limites de l’ordre et de la discipline, les élans effrénés du tempérament du jeune « cow-boy ».

 

    Quoique voyou, le petit garnement est brillant. Il est admis, au pied levé, au concours d’entrée à l’ECOGEND (école de gendarmerie, basée à Rosso), classé troisième sur la liste des candidats reçus.

 

Chicaneur et chipoteur pour un rien, le petit indocile ne sait pas encore que les ordres sont les ordres. Il part du mauvais pied et est vigoureusement rabroué par ses supérieurs, qui lui représentent objectivement les plates-bandes sur lesquelles il ne faut pas marcher..sous peine de perdre sa peau :

 

 

« Le Lt Sall Yérino Daouda me fit ramper en pleine canicule entre les salles de classe et le poste de police sur un goudron surchauffé. Ma peau se détachait par lambeaux et n’eût été l’intervention de l’Adjudant-chef Dieng Mamadou Abdoulaye, j’aurais perdu l’essentiel de ma chair. »

 

 Il a désormais le salut impeccable et le garde-à-vous spontané et déférent ; d’autant qu’il a fini par apprendre, à ses dépens, que dans l’armée la discipline est de fer et que l’on sait, avec beaucoup d’humour, mettre définitivement de l’eau dans les bouffonneries des petits  plaisantins qui ignorent encore la discipline militaire. Il marche, maintenant, d’un bon pied, droit dans ses souliers :

 

 

« Un matin, alors que tous les élèves étaient en rassemblement dans la cour, je restais bien au chaud dans mon lit (.) je criai devant tout le monde que ce lieu n’était pas une école mais un camp nazi ;  que ces sadiques gradés voulaient notre peau ; qu’on nous faisait bouffer une nourriture indigne d’un chien éthiopien (.) j’aurais continué mon violent réquisitoire si le Lt. Dia n’y avait mis un vigoureux holà. Pendant une journée, je fus soumis aux sévices les plus sévères : om me fit ramper avec un sac de sable sur le dos et un fusil Mauser dans la saignée des bras ; on me trempa dans la piscine et enfin on me fit chanter (le comble ! chez moi on ne chante que les louanges d’Allah et de son prophète). Bououh ! Je sortis de cette mésaventure carrément cabossé, mais avec la ferme décision de la boucler une fois pour toutes. »

          (pages  46-47)

 

 Passée la période de redressement, Rachid se révèle un bon élément : classé également 3ème à l’examen de sortie, il choisit la « Brigade mixte » et est muté à Nouakchott. Rachid ne ménage pas le gendarme qu’il est devenu et livre au lecteur des confidences sur le « corps d’élite » de l’Armée, dont les méthodes pour recueillir les aveux, n’étaient ni des plus douces, ni des plus délicates : 

 

 « Ismael Ould Baby dit le Fakir, originaire de Boutilimit et petit-fils du grand marabout Yacoub O/ Cheikh Sidiya (.) était contre les enquêtes brutales et passait le plus clair de son temps à saquer les apprentis-tortionnaires que nous étions devenus. Il est vrai qu’à l’époque, à l’insu du GMC, nous étions souvent prompts à user de la gifle et de la gégène électrique que nous branchions sans beaucoup de remords sur les parties nobles de la clientèle ». page 57.

 

 En ce milieu des années quatre-vingt, la situation politique était délétère à Nouakchott. Lorsque Rachid Ly, qui « avoue franchement n’avoir jamais nourri de penchant marqué pour la politique» (page 60),  est muté, en mai 1987, à Akjoujt, il est bien heureux de s’éloigner de la capitale. C’est à Akjoujt pourtant, où il se coulait des jours bien tranquilles depuis 1987, qu’il fut convoqué en mai 1989 par son commandant de brigade, qui l’informa  qu’il était « convoqué » à Nouakchott, à « l’ Etat Major ».

 

En quittant Akjoujt, Rachid Ly ne se fait guère d’illusions. Il constate que l’Etat mauritanien est en train de souffler sur les braises ethniques  et de trier sur le volet tous ceux qui n’appartiennent pas à la bonne ethnie :

 

 

« De jour en jour les convoqués se multipliaient et les brigades se vidaient petit-à-petit de leurs éléments négro-mauritaniens. » (page : 127)

 

Arrivé à l’Etat Major, il est accueilli, en même temps que son ami Wade Abdoulaye, par des collègues pressés de leur trouver une nationalité étrangère :

 

 

« Au B1, je trouvais une espèce de comité d’accueil composé d’un gendarme debout à l’entrée de la porte, du Capitaine Ahmed Ould M’Bareck (futur colonel), commandant les effectifs et du Lieutenant Hamama (.) J’en étais là de mes pensées quand le Capitaine Ahmed M’Bareck m’apostropha :

– « Quel sont tes nom, prénoms, date et lieu de naissance ? »

(.)

– « Les réponses à vos questions se trouvent dans le carnet que vous avez devant vous ! Répondis-je.

– Bien. Acquiesça-t-il. On vous soupçonne d’être Sénégalais. Avez-vous une réponse à ça ?

– Non !

– Donc vous êtes Sénégalais.

– C’est vous qui le dites ! Mais il reste à le prouver. »

(.)

– « C’est de vous qu’il s’agit.Répondez clairement !

– Je suis né à Wouro-Dialaw, un patelin situé à 3 km à l’Est de Bababé. Mon père, son père et le père de son père y sont nés et enterrés. Mon capitaine, je m’étonne que la gendarmerie me soupçonne d’être Sénégalais (.)

– Votre fils Mohamed et votre épouse sont nés au Sénégal.

– (.) De toute façon, le fait que mon fils et sa mère soient nés au Sénégal ne fait pas d’eux des Sénégalais. On peut voir le jour au Laos et être de nationalité chilienne (.)

– Vous reconnaissez donc avoir des attaches au Sénégal ?

– Si vous prenez pour des « attaches » le fait que ma femme et mon gosse aient vu le jour dans ce pays et que mon oncle y travaille, eh bien, j’y ai des attaches. Si c’est à cause de ces « attaches » que l’on déporte, arrête et révoque le personnel du Corps, laissez-moi vous dire qu’il n’existe pas un Mauritanien sans « attaches » au Sénégal, au Congo, en Gambie ou ailleurs. »

 

Dépité, le capitaine posa deux ou trois questions, sans conviction, et me demanda d’attendre dehors.

Quand, quelques minutes plus tard, j’entendis le Capitaine M’bareck demander à Wade Abdoulaye de décliner son identité, je me dis que ces gens n’étaient pas sérieux. Wade et le capitaine Ahmed M’Bareck sont tous les deux ressortissants de Keur-Macène et ils se connaissaient suffisamment pour que le capitaine passe sur certains détails de l’interrogatoire. D’ailleurs, excédé, Wade le lui rappela bruyamment :

– « Je suis d’où ? Vous le savez autant que moi. Dites plutôt ce qu’on me reproche et qu’on en finisse ! »

(.)

– « Vous êtes mis à la disposition de l’EHR [Escadron Hors Rang] ! avait dit le Capitaine Ahmed M’Bareck à l’issue de « l’enquête ». 

                      Pages 130-131-132-133.

 

Après l’entretien, ils sont « mis à la disposition » du maréchal-des-logis Ould Diyé et sont conduits au GEMO (Groupement d’Escadrons et de Maintien d’Ordre), dans des « cellules puantes de deux mètres sur deux, » où s’entassent les gendarmes « négro-mauritaniens » arrêtés pour délit d’appartenance ethnique. Rachid sait qu’il est l’otage d’un drame qui fait peu de cas de sa responsabilité individuelle et que les démons ethnicistes (que l’intérêt supérieur de la Mauritanie eût pu exorciser, si ses dirigeants avaient une conception noble du vivre ensemble) ont besoin de boucs émissaires :

 

 

«Côte à côte, nous prîmes le chemin conduisant au GEMO où des prisons de 2×2 m nous attendaient ; des cellules dans lesquelles, devant le nombre croissant des convoqués, on fourrait jusqu’à une douzaine de personnes ensemble(.) Allah est grand ! Lui qui entend tout et voit tout sait que je n’ai commis aucun crime ; je n’ai rien à me reprocher et si au nom d’une conjecture qui ne dit pas son nom quelques tarés voulaient me faire payer je ne sais quelle faute, Dieu les jugera bien un jour. Quelle vie ! Tu te réveilles à l’heure, tu montes à l’heure, tu descends à l’heure, tu gagnes honorablement ta vie, tu ne fais tort à personne, tu te décarcasses jour et nuit pour remplir ta mission et celle des autres.au bout tu gagnes quoi ? Une place rétrécie dans une cellule puante ». pages 133-134.

 Rachid échappe au sort de beaucoup de gendarmes « négro-mauritaniens » qui se voient arbitrairement incarcérer dans de cellules exiguës et répugnantes, avant leur révocation et déportation. Sur le point d’être parqué « à l’hôtel quatre étoiles du GEMO », il croise heureusement Moctar Ould Eléyouta, chef du service général de l’EHR (Escadron Hors Rang), outré d’assister indifféremment aux mauvais traitements infligés gratuitement à une connaissance de longue date. Rachid ne fera pas partie du lot peu enviable des pensionnaires du GEMO : il sera gardé « au poste de police » (page 135), dans des conditions relativement décentes.     

 

Huit jours après la première audition, la gendarmerie a eu le temps de fabriquer de nouveaux chefs d’accusation contre Rachid LY : au crime de « sénégalité » s’ajoutent désormais d’autres crimes de lèse-majesté : délit de parenté (d’ailleurs fictive) avec «l’ex-commissaire Ly Mamadou », alors en prison à Oualata, pour son appartenance supposée aux FLAM (Forces de Libération africaines de Mauritanie) et être membre lui-même du mouvement clandestin. Il est conduit sous haute escorte auprès du lieutenant Sultane, chargé d’instruire son dossier :

 

« Le huitième jour de ma détention, vers 10 heures, quatre gendarmes armés jusqu’aux dents se présentèrent au poste de police :

– « Nous cherchons le gendarme Ly !

– Pour aller où ? leur demandai-je.

– C’est pas votre problème. Allez, passez devant !

– Non ! Je ne bougerai pas d’un poil avant de savoir là où je mets les pattes !

– Vous êtes convoqué par le lieutenant Sultane !

– Allez lui dire que je n’ai nul besoin d’être escorté par un carré d’affreux pour répondre à sa convocation. Comme si j’étais un criminel, comme si j’avais tué, pendu, enterré vivant ou gazé quelqu’un. Dites-lui que je suis venu d’Akjoujt à Nouakchott seul et sans escorte ; que si je voulais m’échapper ou fuir, je ne me serais pas présenté à l’Etat-Major où je savais que je ne serais nullement accueilli avec des fleurs.. 

L’adjudant Moctar intervint :

– «Ne fais pas le con, hé ! Il faut aller avec eux. Tu as peur qu’ils te trouent la peau en cours de route ou quoi ?

– Bof ! Allons-y !

– Mettez-vous en tenue correcte, vous allez comparaître devant un officier.

– Non ! Si la gendarmerie était la gendarmerie telle qu’elle est connue, je ne serais pas là avec une aussi triste compagnie que la vôtre. Je vais comparaître comme ça, en tenue débraillée car je sens que bientôt, je n’aurais plus besoin de ces oripeaux-là. »

(.)

 

Sultane me pria de m’asseoir, ouvrit un énorme dossier déposé devant lui et me dit, sans préambule :

– « On vous soupçonne d’être sénégalais.Quelle. ?

 – Le B1 m’a déjà posé cette question ; ça devient une idée fixe !

– Répondez !

– Qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde ? (.)

– Selon nos informations, vous avez des parents au Sénégal.votre femme.

-. et mon fils sont nés là-bas ! (.) j’en ai aussi en France, au Gabon, en Côte d’ivoire et en Italie. Est-ce à dire que j’ai ces nationalités-là ?

– Bon. Connaissez-vous les FLAM ?

-Votre question n’est pas claire !

– Est-­ce que vous connaissez les FLAM ?

– J’en ai entendu parler.

– Connaissez-vous quelqu’un de ce mouvement ?

– Je sais que des individus qu’on dit appartenir à ce mouvement avaient été arrêtés en septembre 1986, jugés, condamnés et incarcérés dans des prisons de l’intérieur du pays.

– Avez-vous un lien de parenté avec au moins l’un de ces individus ?

– Non !

– Et l’ex-commissaire Ly Mamadou, ancien membre du Comité Militaire de Redressement National ?

– Je ne sais même pas de quel patelin il est.

– Et pourtant tous les Ly sont de la même famille.

– Il y a des « Ly » au Mali, suis-je censé les connaître tous ?

– Lors de l’arrestation de ces «  individus » (comme tu dis), beaucoup de gens ont constaté votre changement d’humeur ;  vous étiez devenu mécontent et méconnaissable.

– Confrontez-moi avec ces « beaucoup de gens » !

– De sources dignes de foi, vous êtes membres des FLAM et vous teniez des réunions à Akjoujt.

– Ecoutez, mon lieutenant ! Je ne répondrais plus à aucune de vos questions

 (.)

 

Le lieutenant sonna son planton et lui intima l’ordre de me ramener au poste de police.

J’étais furieux. Sénégalais, Membre des FLAM et quoi encore ? Demain, ils finiraient bien par m’accuser d’avoir attenté aux intérêts supérieurs de la nation. Ah ! La politique, je m’en étais toujours fichu comme de mon premier béret. »

                      (pages  143-147)

 

 

Le 4 juin 1989, Rachid Ly est convoqué une nouvelle fois auprès du lieutenant Sultane, dont l’expression du visage indiquait que l’instruction de son dossier était bouclée: toutes les charges qui étaient retenues contre lui sont abandonnées. L’officier lui signifia que « 60 jours d’arrêts de rigueur » lui étaient infligés « pour mauvaise manière de  servir »

 

Deux jours plus tard, Rachid Ly est convoqué au service général de l’EHR, où on lui notifie, sans autre forme de procès, sa « radiation » de la gendarmerie qui, en cette triste année 1989, avait fait les bouchées doubles pour se débarrasser de tous ses éléments non maures :

 

 « Le 6 juin, je fus encore convoqué mais cette fois par le Service général de l’EHR. J’y allai sans escorte, ce qui me fit comprendre que le dénouement était arrivé. Je n’avais fini de mettre les deux pieds dans le bureau du Chef de Service (.)que ce dernier poussa devant moi ma décision de révocation de la Gendarmerie Nationale. Il s’agissait plutôt d’un message court signé du Chef d’Etat-major (.) et spécifiant que le gendarme de 4ème Echelon Ly, matricule 2506, était radié du Corps pour mauvaise manière de servir (.) En sortant, je tombai sur un adjudant qui me fit une remontrance acerbe :

– « vous ne voyez pas que vous passez à côté d’un gradé ?!

– Excusez­-moi ! Depuis quelque temps, je ne vois même pas les étoiles du ciel à plus forte raison celles qui tiennent sur les épaules d’un humain. »  (pages 195-1956)

 

 Les évènements sanglants de 1989 restent plus que jamais gravés dans la mémoire de millions de Mauritaniens et de Sénégalais, victimes de l’aveuglement et de l’inconscience d’hommes politiques qui, en fouinant dans les bas-fonds de l’ethnicité et des identités grégaires, ont dangereusement ethnicisé l’Etat.

 

 En Mauritanie, on sait ce que l’Etat fit de ses citoyens « négro-mauritaniens »: licenciements massifs des soi-disant  sénégalais, déportations, exactions dans le sud de la Mauritanie, dont les charniers n’ont pas encore livré tous leurs secrets etc.

   

Les cris d’orfraie offensés des démocrates qui militaient pour une Mauritanie plurielle n’avaient pas réussi à infléchir la trajectoire de l’Etat mauritanien qui pataugeait gaiement et insouciamment  dans les eaux troubles de l’ethnicisme, de l’exaltation d’une identité mono-ethnique, dont les idéologues étaient tout yeux tout oreilles pour Saddam Hussein, l’ancien maître de Bagdad.

 

Tout le mérite de Rachid est d’avoir écrit un livre de témoignage sur cette page sombre de l’histoire politique de la Mauritanie. Par devoir de mémoire et pour les générations futures. Pour que plus jamais, en Mauritanie, on ne définisse l’Humanité au taux de mélanine, à la coloration épidermique. 

 

 

    Note de lecture de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno) :

     Paris, 02 novembre 2008

www.flamonline.com

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Scène politique : en déficit de classe émergente !

altAucune perspective claire dans le paysage politique national.Un sentiment de lassitude et de désenchantement habite les militants des partis politiques de tous les bords.Une opposition qui se rebiffe à la moindre occasion pour faire sentir sa présence.Une majorité qui a du mal à trouver un équilibre pour orienter sa ligne politique. Autant de signes qui dénotent d’une désagrégation du jeu politique qui n’offre pas de socle favorable à l’ancrage d’une démocratie digne de ce nom. Les fondamentaux du système démocratique ne peuvent se consolider que lorsque les différents acteurs impliqués dans le processus acceptent de regarder la réalité en face et de faire preuve d’un sens élevé de responsabilité. Ce qui jusque-là fait toujours défaut chez certains de nos hommes politiques. Mais le principal obstacle est à trouver dans la perception que les uns et les autres ont de la politique et surtout des objectifs qui lui sont assignés. La plupart des partis et de leurs leaders ont une vision à court terme et conjoncturelle de la politique et de ce qu’elle vaut dans le destin d’un pays. Leur vision est circonscrite aux intérêts immédiats de ce qui fait leurs préoccupations. C’est pourquoi ils perdent patience quand le pouvoir en place accapare tous les rouages et les avantages que leur confère la constitution. Les dissensions politiques entre les forces antagonistes se transforment en hostilités voire en haine. Un candidat qui perd un scrutin a perdu une occasion sur laquelle il fondait tous les calculs. Il ne s’inscrit pas dans une dynamique de reconquête politique à long terme basée sur un travail en profondeur. Les moyens qu’il déployait pour conquérir le fauteuil présidentiel et la hargne combative qu’il utilisait pour mobiliser les foules s’étiolent.

Les dépenses sont réduites à leur portion congrue et dans bien des cas les sièges sont déménagés faute d’argent pour assurer les frais de location. Après une élection, les partis politiques se démobilisent et les militants désertent leurs locaux. Les Etats-majors politiques se vident de leur monde. Alors que les programmes et autres promesses deviennent lettres mortes, la bataille s’engage sur le front de la contestation permanente à l’encontre des actions du camp au pouvoir. Les hommes politiques s’éloignent du terrain pour se livrer à des joutes oratoires sans intérêt pour un peuple lassé de paroles et de faux discours. Les alliances et contre alliances tiennent lieu de stratégies alternatives dans les deux pôles politiques. Pour sa part le système en place verrouille le jeu politique et se refuse d’accorder la moindre concession à l’opposition. Les maestro du sérail ne veulent pas entendre parler de gouvernement d’ouverture qui limiterait leur marge de manœuvre. La démocratie mauritanienne a du mal à se construire à cause de la tendance au monopole et à
la perversion des principes. La classe actuelle constituée dans sa majorité d’individus ayant trempé dans les anciens systèmes n’arrive pas à opérer une rupture avec les vieilles pratiques pour donner un souffle plus fort à la démocratie qui a subi trop de revers de l’instabilité institutionnelle. Dans les conditions actuelles seule une génération émergente est porteuse de changements tant attendus.

Cheikh Tidiane Dia –LE RÉNOVATEUR

Lettre d´un compatriote de Nouakchott aux FLAM

altBonjour les FLAM, mes frères !!!

Il est très tôt de revenir sauf par la force, car ce que vous sous-estimez, n’est pas sous estimable; de rester tout le temps à divulguer ce que ces malfaiteurs font en secret dans ce pays tout en vous tenant à l’écart du pays. Si jamais vous revenez ici, si ce n’est que pour jouer la politique intérieur, je vous dis que vous ne pouvez jouer ce que nous n’avons pas joué bien que nous aimons votre renfort en nombre et qualité.Donc il vous est très important d’y rester encore sauf si vous revenez qu’en armes et munitions et là j’approuve votre retour qui serait très utile plus que nécessaire.

Car nos adversaires ne veulent rien céder sauf que quand on les oblige.

En revanche, je vous conseille mes frères des FLAM, de ne pas céder devant certains qui sont entrain de créer la confusion et mélangent entre les militants des FLAM alors que quand vous lisez les commentaires, vous ne pouvez que constater, qu’ils sont plus vos adversaires que partenaires ou sympathisants.

Donc ne rentrez pas dans ce jeu de ceux qui veulent vous détruire et vous comprenez lesquels des commentateurs. Mes conseils d’ami, ce de n’est pas encore revenir et surtout de ne pas écouter ceux qui veulent entrainer la concurrence et tendance entre vos militants, ce dans le but de détruire les FLAM pour le compte du Pouvoir mauritanien et pour vos ennemis directs que vous connaissez pertinemment.

Et surtout ce que vous faites à l’extérieur, est très utile ici à l’intérieur et surtout, il faudrait trouver beaucoup d’argent pour s’imposer ici à l’intérieur.

Je vous remercie et vive les FLAM!!!!

 Abdoulaye Djibril  Deh

Nouakchott le 03 avril 2011

L’esclavage en Mauritanie : le black-out africain déploré

altLe président de l’Ira-Mauritanie, Biram Ould Dah Ould Abeid, a dénoncé dans une conférence animée jeudi dernier dans la capitale sénégalaise Dakar, l’attitude des pays africains qui, à son avis se désintéressent totalement de la situation esclavagiste, à laquelle est confrontée depuis des siècles une majorité des mauritaniens dans leur propre patrie. De l’avis du défenseur des Droits humains, les gouvernements africains n’ont rien fait pour dénoncer l’existence de l’esclavage en Mauritanie. ‘’C’est peut-être une solidarité entre les gouvernements africains’’, a-t-il estimé, soulignant que malgré ce ‘’mutisme des pays africains’’, le combat est soutenu au niveau international, précisant que la cause pour laquelle son organisation milite courageusement avec d’autres ONG fortement impliquées dans la lutte contre l’esclavage trouve des échos favorables à l’échelle mondiale, regrettant que cela ne soit pas valable pour l’Afrique. Biram a déploré par ailleurs le fait que depuis le vote en septembre 2007 d’une loi criminalisant l’esclavage en Mauritanie, personne ‘’n’ait été jusque-là condamné’’, indiquant que pourtant plus de 300 plaintes avaient été déposées au niveau des tribunaux mauritaniens contre des esclavagistes. ‘’Le commissaire de police, le juge, bref, tous ceux qui sont sensés mener l’enquête ont des esclaves chez eux. La minorité arabo-berbère qui dirige le pays, c’est elle qui a des esclaves. C’est pourquoi, les plaintes n’aboutissent jamais’’, a expliqué le président de l’IRA-Mauritanie ‘’Les Lois contre l’esclavage ne sont pas faites pour être appliquées. Elles servent de masque pour la Mauritanie auprès de la communauté internationale’’, a-t-il ajouté. Pour Ould Abeid, les autorités de son pays refusent de venir en aide aux esclaves qui s’affranchissent de la tutelle de leur maître. ‘’C’est grâce à nos cotisations que nous les aidons jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un boulot rémunéré’’, a indiqué Biram Ould Dah Ould Abeid. En Mauritanie, l’esclave qui concerne principalement les populations noires, est dit ‘’ascendant’’, c’est-à-dire que des gens naissent esclaves et le restent de père en fils. Ils peuvent ainsi être cédés, vendus ou loués, par leur propriétaire.

Amadou Diaara –LE RÉNOVATEUR

Le gouvernement annule les journées de concertation sur l’Education

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Le gouvernement aurait décidé d’annuler les journées de concertation sur l’enseignement en Mauritanie. Selon certaines sources, le pouvoir a voulu ainsi s’épargner des difficultés supplémentaires au moment où l’opposition fait feu de tout bois. La question des langues nationales, les programmes pédagogiques et la place de l’arabe et des langues étrangères nourrissaient déjà de vives polémiques.
rim24.info