Daily Archives: 12/04/2011
Gbagbo, l’anti-héros a regagné le golf hôtel
Laurant Gbagbo a été cueilli de son bunker par les forces Républicaines d’ Alassane Ouattara avec le soutien des forces de la Licorne et des casques bleus agissant sous mandat de l’ONU.Cette opération menée avec succès sans effusion de sang a permis de mettre fin à ce feuilleton rocambolesque au centre duquel l’ex- dictateur ivoirien jouait sa dernière carte qu’il a enfin perdue.Les images de cette chute piteuse ont tout l’air d’un film western. Gbagbo qui était un grand consommateur des films cow-boy incarnait de manière étrange les gestes d’acteurs de cinéma. Depuis son retrait dans sa résidence le personnage multipliait les maladresses et usait de son artillerie pour semer la terreur et provoquer des massacres à l’endroit de pauvres civils. L’entêtement de cet homme n’a d’égal que sa folie meurtrière et sa rage de rester au pouvoir. Pendant plusieurs jours la résidence bunkérisée de Gbagbo servait de QG pour la planification d’opérations de guerre et autres trafics perfides des richesses de la Côte-D’ivoire. Il espérait ainsi renverser miraculeusement la situation avec l’aide quelques uns de ses mercenaires. Ironie du, sort il se retrouve aujourd’hui comme dans un cauchemar dans le même endroit où il avait confiné son rival pendant quatre mois. Cette capture du chef de la gang a permis de faire tomber les rideaux sur cette parodie « gbagboènne ». Les ivoiriens qui ont beaucoup souffert des agissements de cet autocrate ont lâché un Ouf de soulagement à l’annonce de cette reddition forcée. Une fin humiliante de celui qui croyait jouer au héros. Mais n’est pas Lumumba ou Mandela qui le veut. Le nom de Gbagbo figure désormais dans les triste palmarès des personnages médiocres qui voulaient se passer pour les grands de ce continent et qui ont raté le rendez-vous avec l’histoire. Le masque est tombé laissant apparaître le vrai visage de l’homme qui avait défié le monde et piétiné la morale .La page de l’anti-héros ivoirien est terminée mais le plus difficile reste à faire. Le nouveau président ivoirien a la lourde tâche de pacifier le pays, réconcilier les ivoiriens et surtout relancer au plus vite les activités économiques et sociales du pays. Alassane Ouattara a les qualités d’un homme d’Etat capable de ramener la paix en Côte-D’ivoire. Il doit se mettre au boulot sans perdre du temps. L’appel lancé en direction des milices de Gbagbo à déposer les armes sera-t-il entendu ? Le temps des exactions ne doit pas se poursuivre avec la chute du dictateur. L’ONU doit continuer à apporter son soutien au désarmement des Snipeurs qui sèment la terreur. Mais il faut aussi filtrer les forces d’Ouattara pour les débarrasser d’éléments dangereux et inviter ses partisans à éviter les actes de vengeance. La paix en Côte d’Ivoire est une urgence pour ramener les civils déplacés et sécuriser les ivoiriens ainsi que les étrangers qui vivent dans ce pays très prospère. Puisse cette fin tragique d’un dictateur inspirer tous ceux qui refusent de céder le fauteuil à ceux qui ont été désignés par les urnes.
Cheikh Tidiane Dia- LE RÉNOVATEUR
En Afrique du Sud, la Commission vérité et réconciliation a libéré la parole
JOHANNESBURG – La Commission vérité et réconciliation (TRC) sud-africaine a entendu plus de 21.000 témoignages de bourreaux et victimes de la période d`apartheid, une catharsis collective qui pourrait servir d`exemple à la Côte d`Ivoire du président Alassane Ouattara. En 1995, un an après l`élection de Nelson Mandela à la présidence, l`Afrique du Sud a mis sur pied cette commission pour explorer ses “peurs” et ses “douleurs” après le traumatisme de l`apartheid. “Nous avons pour mission de faire éclater la vérité sur notre sombre passé, d`enterrer les fantômes pour qu`ils ne reviennent pas nous hanter”, déclarait alors son président, le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu. Pendant trois ans, ses seize membres ont tenu des auditions publiques dans l`ensemble du pays pour recueillir la parole des auteurs de violences politiques, commises entre 1960 et avril 1994, et celles de leurs victimes. Si les crimes étaient politiques, les bourreaux pouvaient en échange d`aveux complets et d`excuses publiques obtenir une amnistie. Si leurs témoignages étaient édulcorés, ils retombaient dans le système judiciaire classique.
Au total, plus de 7.000 auteurs de violences politiques ont demandé pardon, mais seulement 850 l`ont obtenu. Pour éviter la polarisation de la société, la Commission a enquêté sur les crimes commis par le camp du régime d`apartheid, mais aussi par ses opposants, notamment du Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela. Parmi les témoignages les plus proéminents, le tortionnaire du régime blanc Eugene de Kock a révélé à la barre comment des dizaines de militants ANC avaient été torturés et tués par la police secrète.
Avec réticence, la flamboyante Winnie Mandela, l`ex-femme du président, a également comparu devant la commission en raison de violences commises par ses partisans dans les dernières années de l`apartheid. Par ailleurs, le processus ouvrait la porte à une système de compensations
pour les victimes ou leurs familles. Le modèle de la TRC sud-africaine est généralement loué pour ses vertus de thérapie collective et a été depuis appliqué dans de nombreux pays, dont le Burundi ou le Liberia. Mais en Afrique du Sud, il a laissé certains frustrés. La plupart des leaders de l`apartheid, dont l`ancien président PW Botha, ont refusé de témoigner, donnant l`impression que seuls les seconds couteaux étaient exposés.
Du côté des victimes, les compensations ont souvent été jugées trop faibles, et trop longues à venir. La famille de Steve Biko, le leader du Mouvement de la consience noire tué en 2007 par la police, s`est également opposée à un processus qui lui “volait” le droit à réparation.
AFP