Daily Archives: 21/04/2011
Plusieurs blessés suite aux violents affrontements ethniques entre membres de syndicats estudiantins rivaux
Les affrontements ethniques entre membres de syndicats estudiantins rivaux qui ont éclaté hier après-midi à l’Université de Nouakchott ont repris de plus belle ce jeudi matin.Des sources universitaires ont affirmé que des étudiants affiliés au syndicat national des étudiants mauritaniens (donné pour être à dominante négro mauritanienne) ont fait usage de «bâtons, de pierres et d’objets saillants» pour blesser au moins deux étudiants avant l’intervention de la police pour faire cesser la violence et disperser les groupes d’étudiants.De même que des escarmouches ont été enregistrées entre les étudiants qui se sont jetés des pierres notamment près de l’ISERI (Institut Supérieur des Etudes et de Recherches Islamiques) et des véhicules qui passaient sur l’avenue Gamal Abdel Nasser ont été attaqués.
Il convient de rappeler que les affrontements avaient éclaté hier au moment du vote des étudiants pour élire leurs représentants aux conseils d’administrations des facultés de l’université de Nouakchott, à la suite de rumeurs de «fraudes massives».
Dans une déclaration à l’ANI un chef de file de l’Union nationale des étudiants en Mauritanie (UNEM), a indiqué qu’au cours des dernières années ils avaient été délibérément exclus par ceux qu’il a qualifié d’«exclueurs racistes arabes et berbères» qui ont continué à faire main basse sur la représentation des étudiants».
Et d’ajouter : «Nous avons décidé cette fois de mettre un terme à cette exclusion à travers l’Union nationale pour les étudiants de la Mauritanie, et nous sommes déterminés à imposer notre présence et à arracher nos droits à tout prix». Il accusera au passage la présidence de l’Université de Nouakchott et les autorités de pactiser avec les autres syndicats d’étudiants, de leur verser de l’argent et les moyens nécessaires pour leur propagande et de privant son syndicat de ces privilèges.
ANI
Communiqué de presse de l´Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice (IMEJ)
A la suite de l’élection des représentants des étudiants au sein des instances des facultés et de la présidence de l’université de Nouakchott, la journée du 20/04/2011 s’est terminée par des affrontements sanglants entre étudiants négro-africains regroupés dans le SNEM et les étudiants arabo-berbers (UNEM et autres syndicats). Ces événements que l’IMEJ déplore, étaient pourtant prévisibles eu égard à l’attitude très souvent raciste et partisane de l’administration universitaire, elle-même reflet du racisme d’Etat qui sévit contre les populations noires de Mauritanie.En se faisant complice de fraudes en faveur des syndicats d’étudiants maures contre les syndicats des étudiants négro-africains, l’administration de l’Université de Nouakchott a prouvé comme à ses habitudes qu’elle était administrée par un groupe nassero-bathiste qui profite de toutes les occasions pour marginaliser voire opprimer les étudiants noirs de Mauritanie.
De même, aujourd’hui encore, les forces de police ont prouvée qu’elles étaient l’instrument du racisme d’Etat en pourchassant et arrêtant les seuls étudiants négro-africains alors que ceux-ci n’ont fait que se défendre face à une agression particulièrement violente.
Face à cette situation, l’IMEJ :
– affirme toutes sa solidarité avec tous les blessés et appelle au calme des esprits ;
– Appelle les autorités publiques à amorcer un dialogue de fond pour extirper de l’université les pratiques ségrégationnistes et racistes ;
– Rend responsable les autorités de l’Université et les forces de police pour toute recrudescence de la violence, notamment en réprimant de manière disproportionnée et raciste les seuls étudiants noirs.
Nouakchott le 21/04/2011
Le Bureau exécutif
SOS-Esclaves: Deux nouveaux cas d’esclavage:Refus d’enregistrement de plainte par la police et de recherche d’enfant caché
Nous venons d’assister à un nouveau cas d’esclavage. Un jeune, du nom de Salka, âgé de 12 à 13 ans originaire de Boutilimit, de la région de Trarza a fui de chez ses maîtres. Ces derniers, résident dans la région du Brakna, à Aleg ont maintenu en esclavage le jeune Salka et son petit frère de 11 ans bergers de troupeaux de chameaux appartenant à leurs maitres quand les enfants de leur âge vont à l’école. Après sa fuite, l’enfant a été ramené le lundi 19 avril à la brigade des mineurs de Nouakchott par l’IRA. Depuis cette date les présidents de SOS ESCLAVES, de l’IRA et leurs militants observent un sit-in à la brigade des mineurs où les autorités avaient refusé de recueillir la plainte du jeune en question et refusé de rechercher le petit frère resté en brousse. Devant le refus premier des autorités policières ces derniers ont organisé un sit-in devant la brigade des mineurs, demandant la mise en route des procédures de réception de la plainte du jeune garçon.
SOS – ESCLAVES déplore le fait les autorités sécuritaires n’aient pas donné suite à la demande de protéger le jeune Salka en refusant d’intervenir et invite les autorités à assumer leur responsabilité et à procéder à la recherche du frère âgé de 10 ans et de le soustraire au joug du maître.
SOS – ESCLAVES invite les autorités à engager les procédures d’écoute et de recueil de la plainte par la police des mineurs.
SOS – ESCLAVES attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur l’obstruction faite par les autorités judiciaires dans la réception de ce cas d’esclavage.
Fait à Nouakchott le 21 avril 2011
Interview du Général- Président Mohamed Ould Abdel Aziz
Mohamed Ould Abdel Aziz: ‘’ Je n’ai, quand même, pas fait deux coups d’Etat, pour, ensuite, remettre le pouvoir à quelqu’un qui n’a fait que se présenter à une élection!’’
Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, bonjour. Dois-je vous appeler général, président ou commandant du BASEP?
Mohamed Ould Abdel Aziz: Président, c’est bon. Même si le BASEP, c’est un peu ma chose
Les révolutionnaires ont rejeté la médiation de l’UA, sous prétexte que trois d’entre vous sont arrivés au pouvoir par coup d’Etat…
Coup d’Etat? Mais ils sont fous, moi j’ai pas fait de coup d’Etat. J’ai rectifié.
Pourtant Sidi, qui était élu pour cinq ans, n’a pas fini son mandat…
Sidi, Sidi… Eheih! Sidi, c’était mon ami et j’ai été obligé de le mettre en sécurité. Les militaires allaient refuser de servir le pays, si j’étais débarqué. Ils risquaient, même, de s’en prendre à lui. Les civils, aussi, étaient dans tous leurs états. Vous avez vu mon bataillon de députés? Ils se levaient au moindre signe de la main. On aurait dit des militaires! (rires)
On vous a vu, en Côte d’Ivoire et en Libye, jouer les médiateurs, alors que votre pays éprouve des difficultés. N’aurait-il pas été plus sage de balayer, d’abord, devant votre porte?
Quelle porte ? Ne me parlez pas le langage de l’opposition. Vous avez vu tous ses goudrons? Et puis Gbagbo ou Kadhafi, c’est moi, dans trente ans. Je veux les aider, pour que quelqu’un d’autre vienne m’aider, quand je serai dans la même situation.
Mais vous ne pouvez pas exercer plus de deux mandats, selon la Constitution!
La Constitution? Moi, j’ai une seule Constitution. C’est celle qui dit, dans son article 1, que le chef a toujours raison. Vous, les civils, vous êtes compliqués, avec toutes vos lois qui n’en finissent jamais. Moi, quand je veux, je fais. Lorsque j’ai reçu, l’autre jour, les gérants des bourses qui se plaignaient de la loi interdisant l’importation des voitures de plus de cinq ans, je leur ai répondu: «Rentrez chez vous et amenez tout ce que vous voulez». Et hop, on n’en parle plus!
Mais le pays a d’autres soucis que les goudrons ou les voitures d’occasion…
Quels soucis? Al Qaida sait, à présent, de quel bois je me chauffe. Le dialogue politique? J’ai déjà reçu tout le monde et on a parlé. Qu’est-ce qu’ils veulent, ces gens-là? Ma place? Je n’ai, quand même, pas fait deux coups d’Etat, pour, ensuite, remettre le pouvoir à quelqu’un qui n’a fait que se présenter à une élection!
C’est la loi de la démocratie, non ?
Démocratie, démocratie… Quelle démocratie? Tout de suite les gros mots. Comparé à Kadhafi ou Ali Abdallah Saleh, je ne suis pas un démocrate? Eux ne font pas d’élection; moi, je les organise pour les gagner.
Comme dans la république très très démocratique du Gondwana?
Notre ami Mamane, je l’aime beaucoup. Quand je l’écoute sur RFI, je me demande, parfois, s’il ne parle pas de moi ou de la Mauritanie.
Et vous ne craignez pas ce qui est arrivé en Tunisie ou en Egypte?
Non, jamais. Mes flagorneurs ne disent-ils pas que nous avons, déjà, accompli notre révolution en 2008? Ils sont vraiment forts. Ils croient me faire plaisir, en parlant ainsi. En fait, ils me font pitié. Et, pour ne rien vous cacher, j’ai parfois envie de descendre, moi-même, dans la rue, en brandissant une banderole: «Ould Mohamed Laghdaf, dégage!». Mon Premier ministre commence sérieusement à me pomper l’air mais je n’arrive à me débarrasser de lui. Une vraie sangsue. Son marabout ou sa guezana [jeteuse de cauris, NDLR] doivent être vraiment forts. Je vais dire à mes espions de les dénicher pour les débaucher (rires).
Propos (presque) recueillis entre deux vols. LE CALAME