La manière choisie par Mohamed Ould Abdel Aziz pour se débarrasser de tous ces vieux barbouzes, que l’on retrouve dans toute la police politique, infestée par la vieille garde tayiste, semble se dessiner avec le projet en gestation d’une classe émergente.Le premier jalon est en train de se mettre en place avec ce futur parti de la jeunesse, constitué de la crème active, qui avait soutenu le président Ould Abdel Aziz pendant sa campagne électorale. Une telle initiative est confortée par le manque de détermination dans les rencontres entre Aziz et sa majorité qui ont du mal à accoucher des décisions concrètes. Ces derniers jours des rumeurs sur un remaniement ministériel qui ouvrirait la voie à l’entrée d’une nouvelle équipe issue des rangs de la majorité avait causé une grande agitation au sein de la classe politique.
L’opposition était même donnée entrante dans cette équipe bien que cela n’est pas à l’heure actuelle une priorité pour cette dernière. Mais le président a jeté le pavé dans la mare des attentes de cette majorité qui se bouscule au portillon de l’anti-chambre des audiences présidentielles. Le mystère vient d’être donc levé avec cette déclaration faisant état de la non formation d’un nouveau gouvernement élargi. Une manière peut-être de couper court aux spéculations médiatiques de ces derniers jours. La surprise qui donna des sueurs froides aux vieux barbouzes de tous les régimes qui lorgnent du côté du palais, est sans doute ce projet de création d’une formation basique, qui colle le mieux à sa vision de changement. La moyenne d’âge choisie en dit clair sur les intentions de mettre Out la vieille garde de l’establishment en vue de se préparer à faire un lifting au sein du sérail. Les caciques de tous les régimes qui tiennent les devants des partis de la majorité commencent à réaliser que les amours politiques sont en train de se gâcher. Il faut s’attendre à ce que le pacte d’entente politique et autres contrats se résilient. La démission de Aziz de son parti qu’il avait fondé au lendemain des élections est sur toutes les lèvres. Mais en agissant de la sorte le président coure un gros risque de se voir lâcher par des dinosaures politiques, qui ont la force de provoquer un tsunami politique au sein de l’assemblée pour le pousser vers la porte de sortie. La donne va changer à mesure que la création du parti des jeunes « VOILA » fait son bonhomme de chemin. C’est en fonction de cette évolution que les fidèles parmi les sincères de tous les dimanches de changement en Mauritanie livreront leur dernier mot. L’éclipse politique des barbouzes sera une bataille difficile à réussir pour deux raisons. La première est que cette jeunesse montante est inexpérimentée pour pouvoir s’organiser. A peine le projet annoncé que des divergences se font jour sur fonds d’ascendance politique. La deuxième est que cette ancienne classe dispose d’une force de frappe une fois que sa mise à l’écart des affaires est décidée par Aziz. Mais nous n’en sommes pas là encore.

Cheikh Tidiane Dia- LE RÉNOVATEUR

L’Université de Nouakchott a connu cet après-midi des actes de violence entre étudiants sur fond d’élections syndicales estudiantines. Plusieurs échauffourées ont opposé, en particulier, des étudiants négro-africains et maures (photo-alakhbar) qui se sont soldées par de nombreux blessés par jets de pierres. La police antiémeutes est intervenue et a dû faire usage de grenades lacrymogènes pour séparer les belligérants. L’accès à l’université est coupé et de part et d’autre de la route des groupes se font face et essayent de se mesurer par la force.

RIM24

Plusieurs étudiants ont été blessés aujourd’hui à Nouakchott lors de violents affrontements entre membres de syndicats rivaux à l’occasion d’élections à l’Université, a constaté un journaliste de l’AFP. “Il y a eu plusieurs blessés dont certains ont été évacués vers les hôpitaux”, a affirmé un professeur sous couvert de l’anonymat, en précisant que les étudiants ont fait usage de “bâtons, de pierres et d’objets saillants”. Ces affrontements ont éclaté au milieu d’un vote des étudiants pour élire leurs représentants aux conseils d’administrations des facultés de l’université de Nouakchott, à la suite de rumeurs de “fraudes massives”, ont affirmé à l’AFP des professeurs et des agents administratifs assurant la surveillance du vote. “Les affrontements ont surtout opposé des étudiants islamistes affiliés à l’Union nationale des étudiants mauritaniens (Unem) à ceux du Syndicat national des étudiants de Mauritanie (Snem) à dominante négro-africaine”, a affirmé un professeur. Ces deux syndicats participaient au vote aux côtés d’un troisième, Alliance pour l’unité, favorable au parti au pouvoir.

Le siège du syndicat tenu par les islamistes a été incendié par ses rivaux, a constaté l’AFP. Selon des sources universitaires, le rectorat de l’université a décidé d’annuler immédiatement les élections et la police est intervenue en fin de journée pour ramener le calme sur le campus.

AFP