Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: March 2011

Communiqué du conseil des présidents de la COD

altLe Conseil des Présidents de la COD s’est réuni le lundi 14 Mars 2011. Après avoir pris connaissance du déroulement des événements qui ont eu lieu vendredi 11 Mars à la Place des Blocs, et au cours desquels les forces de police ont sauvagement réprimé la manifestation pacifique que des groupes de jeunes organisent depuis quelque temps dans le même endroit, le Conseil :
1 – condamne avec fermeté l’utilisation de la violence contre les jeunes qui manifestaient pacifiquement pour réclamer des droits légitimes ;
2 –  rappelle au gouvernement que le droit de manifestation pacifique est garanti par la Constitution et que le rôle républicain des forces de police et de sécurité est de protéger les manifestants et de veiller à la sécurité publique, non de réprimer ou de torturer les citoyens, ni de provoquer les troubles et l’agitation ;
3 – exige du pouvoir d’examiner rapidement les revendications légitimes de la jeunesse au lieu de persister dans la politique de fuite en avant et d’aggravation de la crise.


Nouakchott, le 14 Mars 2011
Le conseil
Coordination de l’Opposition Démocratique

Peine capitale pour un membre d’Aqmi jugé à Nouakchott

altMohamed Abdallahi Ould Ahmednah, un combattant d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a été condamné le 15 mars à la peine capitale par la cour criminelle de Nouakchott pour le meurtre d’un humanitaire Américain assassiné le 23 juin 2009 au Ksar (quartier de Nouakchott). En plus du meurtre de l’américain Ould Ahmednah est jugé aussi pour sa participation aux attaques de Ghallawiya et de Tourine qui ont couté la vie à 15 militaires mauritaniens (décembre 2007 et septembre 2008). Des peines de prison ont été prononcées contre deux autres prévenus : Sidi Mohamed Ould Bezeïd et Mohamed Mahmoud Ould Ghaddé respectivement condamnés à 12 et trois ans de prison après avoir été reconnus coupables de complicité dans le meurtre de l’Américain Christopher Leggett, qui dirigeait une école d’anglais en Mauritanie.

Aqmi a revendiqué son assassinat le 26 juin 2009 et l’avait présenté comme «évangéliste».

Le meurtre avait été ordonné par l’Algérien Yahya Abou El Hemam émir de « Seriyat El Vourghane» et l’exécution confiée à des adolescents embrigadés et fanatisés par Aqmi .
La cour criminelle a également condamné le 14 mars, à 4 ans de prison Khalil Ould N’tahah poursuivi pour appartenance à Aqmi. Le concerné est en détention depuis avril 2007.

La présente session de la cour criminelle va se pencher sur les dossiers de plusieurs autres détenus jugés ppour des affaires de terrorisme notamment le soudanais Assaad Abdel Kader ainsi que Mohamed Ould Abdou accusé d’avoir participé à l’attaque de Tourine et d’avoir envisagé une “operation” déjouée début 2009 contre le centre culturel français de Nouakchott.
Il est à rappeler que la cour criminelle avait condamné à mort le 20 octobre 2010 trois détenus dans des affaires de terrorisme.

Il s’agissait de Khadim Ould Semane, Maarouv Ould Heiba et Sidi Ould Sidna, jugés pour le meurtre d’un officier de police en avril 2008.

Sidi Ould Sidna, Maarouv Ould Heiba en plus de Mohamed Ould Chabarnou avaient déjà été condamnés à mort lors d’un procès tenu en mai 2010 pour le meurtre de 4 touristes français à Aleg (décembre 2007).
Aqmi a intensifié ses actions ces dernières années contre la Mauritanie. L’organisation visée par des raids de l’armée mauritanienne au nord-Mali (juillet et septembre 2010) est passée en aout 2010 et février 2011 à l’usage des véhicules piégés contre des cibles mauritaniennes. 

Une arme jusqu’ici réservée à l’Algérie. Aqmi aura ainsi tout expérimenté contre la Mauritanie: Attaques contre les casernes, les patrouilles, les chancelleries, braquages, meurtres, enlèvements, et kamikazes.

 

TAHALIL-HEBDO

Quelle portée donner aux manifestations actuelles en Mauritanie ?

altEn Tunisie s’est déclenché un mouvement qui a eu des retentissements en Afrique, au Moyen Orient et dans le monde entier.Ce soulèvement est surtout l’œuvre d’une jeunesse dépitée.Il marque une rupture, celle entre une génération vieillissante engourdie dans une pensée et des pratiques passéistes et une autre qui, grâce à de petites fenêtres, Internet, télévision, Ipad, Iphone, Black Berry, etc., s’ouvre à la planète entière.Les nouvelles technologies ont bouleversé les rapports sociaux à travers le monde.
De nombreux pouvoirs ne l’ont pas encore intégré. Aujourd’hui, grâce aux nouveaux moyens de communication, les citoyens sont en train de récupérer une part de leur pouvoir qui leur avait été arrachée. Ils ne sont plus dépendants des informations officielles. Ils peuvent se renseigner, communiquer, s’instruire, sans trop de contraintes et ceci indépendamment des Etats, des médias officiels, et s’organiser. De nombreux libyens ont appris l’anglais hors de l’école publique, grâce aux nouvelles technologies. Ce qui leur permet d’accéder à des informations critiques à travers la BBC, CNN, etc. etc. A partir du moment où des populations peuvent s’informer de manière indépendante, entrer en contact entre elles, échanger, elles peuvent développer des contrepouvoirs. Ainsi quelque soit la férocité des moyens utilisés pour contrôler les populations, le pouvoir se trouve fragilisé. Le cas de la Tunisie en est un parfait exemple. Les manifestions qui s’ouvrent en Mauritanie s’inscrivent dans le cadre d’une contagion protestataire qui frappe le Maghreb et le monde arabe. Selon L’Humanité.fr du 19 Février 2011, « des manifestations contre le manque d’eau et la hausse des prix dans la ville mauritanienne de Vassala (sud-est), frontalière avec le Mali, ont été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre, a affirmé aujourd’hui un parti d’opposition. » Des manifestations se sont déroulées à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, vendredi 25/02/2011, à l’appel (en ligne) de jeunes, pour demander des réformes sociales, politiques et économiques, et la fin du régime militaire en Mauritanie. D’après France actu.net du 27 février 2011, « environ 2000 manifestants ont défilé vers la Place Blockat, où certains avaient l’intention de camper “jusqu’à ce que leurs revendications aboutissent”. Parmi ces revendications, un blocage de l’augmentation des prix et des solutions au problème du chômage. D’autres protestaient contre la discrimination ou demandaient la fin du régime militaire. » A la différence de la Tunisie et de l’Egypte, on peut remarquer que les manifestants, en Mauritanie, ont des objectifs diversifiés. En Egypte et en Tunisie, l’objectif essentiel des contestataires était de se débarrasser de leur Président et de leur vielle classe politique dirigeante. Ainsi, c’est la clarté de l’objectif et sa portée unificatrice qui ont donné aux mouvements tunisien et égyptien leur puissance. L’autre point concerne l’enracinement de la fronde en Mauritanie. Existe-il une volonté réelle de changement dans ce pays ou s’agit-il simplement de protestations qui s’inscrivent dans une mouvance et sans réel ancrage ? A partir de ces remarques, nous pouvons dire que pour que les manifestants, en Mauritanie, aient une force et une efficacité, il faudrait que des objectifs clairs, unificateurs des masses, se dégagent. Il serait aussi utile que des valeurs communes de justice auxquelles seraient sensibles la majorité des populations, au-delà des appartenances particulières, sous-tendent les soulèvements. Il est aussi nécessaire, qu’à travers les revendications, se dégage un projet d’une société réellement démocratique et égalitaire. Les exigences doivent se structurer autour d’idéaux qui permettent à chacun de s’y reconnaître. Le départ du chef de l’Etat, le Président Mohamed Ould Adel Aziz ne peut être une fin en soi. Enfin, il faudrait de la persévérance et du courage pour changer le destin de la Mauritanie. Nous craignons que les manifestations actuelles ne se résument à une imitation sans devenir. Les acteurs de la fronde doivent absolument veiller à leur autonomie par rapport aux partis et mouvement politiques. En Tunisie et en Egypte, aucun parti ou mouvement n’a pu récupérer les séditieux. C’est ce qui leur permit d’être forts et de chasser leurs dirigeants véreux. Le chemin sera peut-être long, car en Mauritanie, les ingrédients nécessaires à l’édification d’une société démocratique ne sont pas encore réunis. Les mentalités sont encore majoritairement inégalitaires. On peut espérer que la nouvelle génération va accélérer le processus de mutation de la société….(«Et surtout mon corps aussi…bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie….n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse… »
Aimé Césaire. ).


Oumar Diagne- Ecrivain

La jeunesse, la grogne et le matraque par Ba Silèye

altA Nouakchott, la jeunesse s’est réunie sur la place des anciens « Blocs rouges » pour dénoncer le système et ses pratiques. Elle sort finalement de sa torpeur et son indolence pour crier le ras-le bol. Elle a commencé par se mobiliser en utilisant  les réseaux sociaux sur l’internet notamment Facebook afin de conscientiser les jeunes mauritaniens de tous les horizons que le temps de se réveiller avait sonné son glas. Ces jeunes ont eu le courage de revendiquer une considération laquelle n’a jamais été effective depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Sur Facebook, les jeunes ont évoqué leurs souffrances et se sont rendus compte que leur seul mal était un système vicieux  lequel manipule l’Etat et ses rouages.  Alors le printemps arabe est une aubaine pour faire connaitre aux dirigeants de la Mauritanie que la force n’est pas seulement  au bout du canon, mais en revanche,  elle peut être un slogan que l’on scande. Il y a une phrase que l’on prête au feu Mocktar Ould Daddah  dans laquelle où il disait sagement : «  la Mauritanie sera ce que sa jeunesse fera d’elle ».Depuis le premier coup d’Etat l’ayant destitué, la Mauritanie demeure prisonnière d’un système lequel a tout simplement renvoyé aux calendres grecques les préoccupations de la jeunesse mauritanienne. En réalité, on est présence d’une jeunesse qui souffre face un système qui ignore ses souffrances. Nous l’allons développer par des preuves à l’appui.

Des chiffres qui n’inquiètent point …

Si l’on croit aux chiffres, la réalité est alarmante. D’ailleurs, nul n’a besoin des chiffres pour décrire le calvaire des jeunes mauritaniens. Il suffit de voir un jeune pour lire de l’amertume et la déception sur son visage. Mais, laissons parler les chiffres. En 2009, on estimait le taux du chômage à 32%. Et en 2010, un rapport du gouvernement prétendait que le chômage a régressé d’un point, la magie « azizienne » l’a stabilisé à 31,2%.On ne voit pas  une grande différence. Mais, le pire c’est qu’en 1977, un an avant la prise du pouvoir par l’armée, le chômage était de l’ordre de 9,77%. Aujourd’hui, pour le député Yaghoub Ould Moine (opposition)  « 414 648 Mauritaniens, pour la plupart des jeunes, sont sans emplois ».

L’intervention de cet homme politique n’a pas fait écho, mais il dénonçait déjà au mois de juin dernier une situation alarmante laquelle n’inquiétait point l’Etat mauritanien. Pour lui : « le secteur informel emploie 85% de la main d’œuvre active, ce qui avoisine le nombre 914 352, dont 777 000 sont sans contrats de travail, sans protection sociale, ni droit à la retraite ».

Et au député d’ajouter devant le PM que :« les non permanents dans le secteur public représentent 12 000 employés ». Il a aussi fait savoir que le seul secteur privé est capable de générer des opportunités d’emplois. Or, celui-ci demeure pour le moment en retrait par rapport à la politique de l’emploi dans le pays, en raison de l’absence d’une “inspection permanente du travail et l’application de la législation du travail”. Pour absorber une main d’œuvre, il faut nécessairement  et urgemment s’orienter vers les secteurs du bâtiment, du commerce de la santé,  et du transport en les réorganisant.

 

La grogne et la démagogie

 En s’inspirant de ce sombre tableau qui l’on vient d’exposer par rapport au chômage, on peut dire sans risque de se tromper  que la jeunesse a toujours été le cadet des soucis de tous les régimes.  D’ailleurs, au pays des millions des poètes,  rares sont les jeunes qui connaissent le nom de leur Ministre, encore tous ceux qui ont occupé ce poste ont été connus que par des scandales. La seule réalité que les jeunes n’ignorent point, c’est le fait que le département soit relégué au second plan.  C’est le portefeuille qu’on accorde à ceux qui ont accepté le compromis lors des élections et non à celui qui s’oriente vers les doléances, les attentes et les aspirations de la jeunesse.  Pour nos vaillants dirigeants, la jeunesse n’est qu’amusement. Il faut seulement prendre les plus serviables… Et la majorité… Que diable s’en occupe.

En pourtant, les littérateurs mauritaniens écriront tout sauf un conflit de génération. Mais en revanche, ces derniers seront tout de même d’accorder avec les sociologues et simples observateurs sur un fait très inquiétant lequel expliquerait  tout de même les origines du soulèvement de la « jeunesse du 25 février ». Et le fait  n’est rien d’autre que cette volonté  très affichée  de marginaliser les jeunes de la part de la classe dirigeante. En effet, tous les régimes ont brillés par cette aberrance. A leur tête, le parti au pouvoir. Lors de la campagne présidentielle de  juillet 2009, le général-candidat avait fait de la jeunesse son cheval de bataille. Aujourd’hui, il ordonne que la police réprimande les jeunes. Hier, il voulait leurs voix, aujourd’hui, il étouffe la leur.

On réserve  à cette jeunesse des lots de difficultés lesquels font des jeunes des potentiels  rebuts et des oisifs aux yeux certains responsables au sommet de l’Etat. Dans son quotidien, le jeune mauritanien est habitué aux tracasseries. Il se ne plaint plus, maintenant, il grogne mais on le fait taire par la matraque et la démagogie. A Nouakchott, comme dans d’autres villes, on voit ceux qui gagnent leur vie dans la  rue.  Il n’est pas rare de voir un maitrisard en gestion se livrer à  vente des cartes de recharges téléphoniques, ou encore négocier avec un passant le prix  d’un pantalon au marché « thieb-thiéb » dans la banlieue de Nouakchott. Nombreux sont les diplômés qui rentrent au bercail rien que pour  grossir les rangs des chômeurs.  La délinquance continue à faire des dégâts dans les milieux des jeunes issus des familles pauvres. Seule   la prison  les abrite. Et pour diminuer les prisons, le président de la République fait recours à la grâce présidentielle. Il libère le matin  ceux qui  seront arrêtés  le soir et nous prouve qu’il ne charrie pas sa gentillesse, il l’a politise maintenant. On ne parle plus de ceux qui sont partis sans jamais revenir. Ceux-là ont été avalés par la mer en tentant de rejoindre l’occident par les pirogues de fortunes. L’Etat n’a jamais donné des chiffres des jeunes mauritaniens qui ont péri dans l’immigration clandestine. La grande majorité des jeunes mauritaniens négocie avec la dignité, l’âge et l’espoir de vivre un avenir plus radieux. Et pourtant, cette majorité est celle que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a promis des lendemains meilleurs. Mais il les voit croupir dans le chômage sans  non plus écouter la seule  voix qui lui envoyée depuis les « blocs rouges ». Pire, le mardi dernier,  il  a ordonné leur correction par un escadron de la police anti-émeute déployé par le wali de Nouakchott.

Voyez la jeunesse, avec lui, il faut apprendre l’art de croiser les bras et se taire : Surtout savoir consommer la démagogie.

Face à l’intransigeance de la « Jeunesse de 25 février », le système a fini par  réagir par des  propositions démagogiques pour calmer les esprits. Le Ministère de l’enseignement supérieur a très vite accéléré les dossiers des bourses des étudiants à l’étranger et a finalement décidé de mettre la main dans la poche. Ici, tout le monde se rappelle de la pluie et le beau temps de la rentrée universitaire 2008-2009, lorsqu’ Aziz avait décidé d’accorder la bourse à tous les étudiants. On rembourse à des sommes colossales les frais d’inscriptions des étudiants mauritaniens à l’étranger notamment en France.  Les étudiants sont contents, mais les pauvres ignorent qu’il s’agit-là  de leur droit. On fait des rappels des mois durant lesquels les étudiants sombraient dans la galère. Le ministère oublie que  les sommes versées vont directement dans les banques et les étudiants largement endettés continueront encore de tirer le diable par la queue. Et ceux qui n’ont ni bourse, ni aide attendent la bénédiction de la démagogie avec la publication des listes de la deuxième commission.  On nous apprend qu’au Sénégal, sur les 250 bénéficiaires de la bourse, le MEN a décidé d’en supprimé 100.  Par ailleurs, au milieu de ces soulèvements,  le PM s’est précipité pour annoncer le recrutement des administrateurs et des journalistes parmi les jeunes mécontents sur la place blocs rouges. Et aujourd’hui, c’est le gendarme du système, NDiaga Dieng, qui veut des élèves. Et entre temps, la police réprimande et au moment même  les étudiants de la faculté de Médecine montent au créneau  depuis une semaine contre leur doyen sous le regard impuissant du Ministre de l’enseignement.

Dans cette situation très délétère, le Président est appelé à répondre de manière très responsable et très réaliste, loin de la démagogie  aux aspirations de la jeunesse qui crie son ras-le bol. Au lieu d’envoyer la police pour mater les jeunes, il sera plus judicieux de tendre l’oreille et écouter les doléances de la « jeunesse du 25 février ».

Bâ Sileye    

L’unité nationale est –elle possible en Mauritanie ?

altJ’ai lu récemment un article intitulé « l’unité nationale est –elle possible en Mauritanie » dans un site internet.
A mon humble avis, je pense que oui c’est possible, mais il faudrait que les Mauritaniennes et mauritaniens de toutes les composantes (Peulhs, soninkes, Hratins, Maures et bamanas) fassent ce qu’on appelle la conversion des mentalités : c’est-à-dire basculer de la conscience tribale et de caste vers une conscience nationale et qu’ils veuillent construire ensemble une nation. Il faudrait que nous comprenions qu’une nation est une communauté humaine ayant pour conscience d’être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse.
La politique d’épuration ethnique et l’arabisation, longtemps mise en œuvre par les autorités de la Mauritanie est une manière de dire que la langue est un obstacle à l’édification d’une nation.

Certes, la langue est un critère nécessaire pour la construction d’une nation mais ne constitue en aucun cas un obstacle. Regardons les pays comme le Maroc, l’Algérie et la Tunisie partagent les mêmes langues mais ne forment pas une nation.
Mais en revanche, la diversité de la langue en Mauritanie n’est pas en soi, un obstacle à l’édification d’une nation, la Suisse, une très grande nation par exemple est un pays où cohabitent des personnes parlant des langues différentes (Allemand, Italien et Français).

Cela m’amène à dire qu’il y a quelque chose qui nous permette de dépasser l’obstacle de la langue, qui n’est autre que la volonté de partager un destin économique, politique et social communs.

Nous devons ensemble trouver une méthode commune qui nous permettra de donner une solution aux problèmes de la cohabitions que sont :
-L’esclavage
-Les langues nationales
– Les tueries des militaires noirs dans les casernes militaires en 1990/1991,
La situation les déportés et les terres de la vallée du fleuve.

Le manque de volontés des autorités Mauritaniennes pour le règlement de ces différents problèmes ajouté au phénomène de complexe ethnique qui consiste pour chaque ethnie de se croit supérieure aux autres constituent un vrai obstacle à l’édification d’une nation, car la possibilité d’une unité nationale nécessite une exceptionnelle volonté politique en passant inévitablement par une véritable implication et la mobilisation la plus large possible de toutes les composantes ethniques de notre pays.

Nous devons donc cesser de croire que chaque composante est une source de menace pour le prestige des autres, pour nous unir et concentrer nos efforts en vue de mettre fin au mal, qui ne cesse chaque jour, d’accabler le pays et de bâtir ensemble une unité nationale au sein de laquelle les termes : oo baleejo, oo bodeejo, oo pullo, oo hardane, oo sarkulle seront bannis du vocabulaire des citoyens. Une unité nationale qui ferait que chaque Mauritanien et Mauritanienne se sente Chez lui partout en Mauritanie.

Une unité nationale qui n’aurait aucune frontière ethnique à l’intérieure du pays.

Abou Sarr Boolumbal.org