Monthly Archives: March 2011
Chronique sur mon Président par Mouna Mint Ennass
Je m’efforcerai, à travers cette chronique, à m’interroger et à interpeler les lecteurs sur le premier citoyen public du pays, Mohamed Ould Abdel Aziz. J’aborderai, en premier lieu, ses rapports circonstanciés avec ses partenaires politiques, l’opposition, ensuite sa majorité, en essayant de faire la lumière sur sa relation avec ses collaborateurs de l’administration publique. Je ne manquerai pas d’évoquer ses tendances d’ubiquité, son rapport avec l’argent et bien d’autres faces cachées de l’homme.
L’on est en droit, en ces jours de grands questionnements, de se poser la question sur les méthodes de l’homme. Quel est le secret qui fait la force de Mohamed Ould Abdel Aziz ?
Mohamed Ould Abdel Aziz régente la République depuis 2005. Il a traîné, en laisse, toute la classe politique. Pas un seul leader politique n’a échappé à ses turlupinades. Tour à tour, nos honorables leaders hommes politiques ont défilé dans le cirque de ce militaire, d’abord, colonel, puis général, ensuite chef d’Etat putschiste et enfin président de la République. Chacun a, à un moment donné, servi, gracieusement, le dessein de cet homme qui tient, aujourd’hui, le pays d’une main de fer. De Messaoud à Ahmed Ould Daddah, d’Ahmed Ould Sidi Baba à Moussa Fall, de Mohamed Yehdhih Ould Moctar El Hassen à Louleïd Ould Weddad, de Jemil Mansour à Ould Mouloud, de Boidiel Ould Hoummeid à Dah Ould Abdel Jelil, la liste des comparses est longue, difficile à dérouler intégralement.
Certains, parmi ceux-ci, ont été roulés plus d’une fois. Ils seraient, peut-être, même, disposés à se faire ratatiner une autre fois, puis une autre. Mais, ce qui est surprenant chez le général c’est qu’il est parvenu à rassembler dans l’adversité deux entités, historiquement, opposées ; et qu’il s’est toujours permis de s’approprier les deux slogans brandis, naguère, par l’une à l’encontre de l’autre. Il ne se gêne pas, par exemple, de se mettre dans la peau, d’un Ould Daddah ou Messaoud, sous le règne de Maaouya, pour fustiger la gabegie de Louleid Ould Weddad ou Boidiel Ould Hommeid. Envers Ould Daddah et Messaoud, il répète, sans gêne, aucune, en s’inspirant de la même époque, des expressions comme opposition irresponsable et contreproductive. La prouesse c’est qu’il paraît, dans pareille posture, comme un esprit hors du commun. C’est comme s’il venait d’ailleurs. Du ciel. C’est, en quelque sorte l’image d’un Saint Esprit, exempt de tout soupçon. Un homme parfait, en somme ! Alors qu’il est le produit du même système dont il accable, aujourd’hui, ceux qui en furent les clients. Il est même, serait-on tenté de dire, un peu plus qu’un produit. C’est un pilier de ce système. Si, ceux qu’il se plait à appeler les roumouz El Vessad (symboles de la gabegie) devraient lui rendre la monnaie, ce ne sont pas les pièces, ni les liasses, qui feraient défaut…
A suivre…
Mouna Mint Ennass
blog.
Déclaration de Conscience et Résistance: Au delà de la révolution libyenne, pour le devoir d’ingérence !
Au moment où les peuples arabo-musulmans font l’apprentissage ardu de la liberté reconquise, une coalition internationale, sous mandat du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, se livre, depuis 3 jours, à des raids ciblés contre les forces armées et de sécurité du Colonel Kadhafi, dans le cadre du mandat de protection des populations civiles, au lendemain de la révolution pacifique du 17 février 2011. Parfaitement en conformité au droit international de prévention des crimes de masse, l’opération alimente quelques ambiguïtés qu’il importe de lever, sans retard. Elle suscite, par ailleurs, des objections de principe dont le cynisme dissimule, à peine, la complicité avec le régime de Tripoli et, partant, la tentative d’en retarder l’effondrement.
Au titre de son engagement internationaliste que dicte une perception nette des enjeux d’universalisme, donc de solidarité avec tous les combattants de la démocratie politique et de lutte contre l’impunité, Conscience et Résistance (CR) :
1. Constate, reconnait et encourage le combat légitime des libyens, sur le chemin de l’émancipation après 42 ans d’un pouvoir d’oppression tribale dont l’enfermement et la dérive lignagère se sont accentués ;
2. Regrette la passivité, voire l’indifférence de la rue mauritanienne devant l’ampleur des massacres perpétrés en Libye et dénonce les tentatives, vénales, de susciter, à Nouakchott, des motions et manifestations favorables au Colonel Kadhafi ;
3. Soutient, sans ambiguïté ni réserve, les frappes des forces alliés en Libye jusqu’au renversement du clan Kadhafi et souhaite l’usage systématique du principe d’ingérence armée, contre l’ensemble des régimes autoritaires du monde arabo-musulman quand ils érigent la coercition sanglante en mode de gestion des divergences dans la société;
4. Demande, aux autorités mauritaniennes, de reconnaître le Conseil national de transition, en qualité de représentant de la Révolution en Libye et de lui apporter l’assistance diplomatique requise ;
5. Engage, les partis politiques, associations de la société civile et l’ensemble des citoyens mauritaniens, à célébrer, sans complexe, le caractère exemplaire de la lutte des libyens, comme modèle d’insurrection démocratique et populaire, au nom du respect des droits de l’Homme, par-dessus toutes considérations alternatives ;
6. Exprime entière confiance et accorde tout appui aux revendications de réformes, sociale et politique, du mouvement de la jeunesse, du 25 février, en Mauritanie.
Nouakchott, le 23 mars 2011
Editorial du Flambeau: Changement oui, mais pour quel changement et pourquoi faire?
Aujourd´hui la seule plate-forme susceptible, nous semble-t-il de cristalliser les aspirations des uns et des autres est le changement; en tout cas pour des opposants honnêtes, soucieux du devenir du pays, il ne saurait être autre chose que le changement. C´est donc notre aspiration commune au changement qui devrait pousser au consensus. Changement de régime certes, mais au-delà et bien plus, changement interne en profondeur, en vue d´instaurer une autre Mauritanie; Une Mauritanie égalitaire où tous, Blancs et Noirs auraient les mêmes droits et les mêmes devoirs, sans discrimination aucune. Une Mauritanie où ceux qui luttent pour leur humanité, côtoyant ceux qui luttent pour leur citoyenneté transcenderaient ceux-là qui luttent pour le contrôle (tribal) du pouvoir. Si chaque force politique reste attachée à ce projet de changement futur, y souscrit pleinement et y adhère réellement…alors il devrait constituer la base naturelle et normale de notre unité.
Dès lors devrons-nous marquer un temps d´arrêt pour identifier ce sur quoi devrait porter le changement c´est-à-dire ce qui fait , surtout, problème? Nous devons admettre qu´il serait plutôt utopique de vouloir construire une Mauritanie nouvelle en faisant seulement partir le Président et sans résoudre correctement la question nationale et la question de l´esclavage. C´est là un impératif pour l´équité et pour une Unité viable et durable. Vouloir l´occulter reviendrait simplement à reconduire la fuite en avant qui a toujours caractérisé la classe politique au pouvoir, depuis cinquante ans!
Nous avons besoin de baliser l´avenir, dans une sorte de pacte scellé qui rassurerait les uns et les autres. Le départ du Président sera certes le passage obligé mais il doit demeurer, non une fin en soi mais un moyen devant aboutir à une Mauritanie égalitaire et juste.
Il nous faudra ensuite après l´avoir admis, comprendre et accepter que notre pays n´est pas comme les autres il est spécifique de par son caractère bi-ethnique, il ne saurait donc emprunter certaines voies classiques.
Voilà pourquoi la solution à apporter ne sera ni droit de “l´hommiste” car le problème est d´essence politique, ni électorale par l´application mécanique du principe “un homme une voix”…car dangereuse, elle masquerait, voire occulterait l´essentiel du problème. La Démocratie sous BOTHA en Afrique du Sud, au Soudan et au Rwanda actuel est là pour démontrer que la discrimination raciale, ou ethnique peut-être camouflée sous une égalité de principe.
Nous devons y faire très attention et en conséquence nous référer, pour ne pas dire nous inspirer des cas de la SUISSE, du LIBAN ou de l´AFRIQUE DU SUD; ces pays ont préalablement élaboré, en priorité, règles et mécanismes pour régler la cohabitation entre communautés d´abord et sur lesquels la Démocratie s´est adossée ensuite.
L´avancée démocratique, véritable suppose la prise en charge sans tricher, du problème fondamental de la discrimination raciale qui menace l´unité nationale , car les vraies bases démocratiques supposent le nivellement des citoyens.
La lutte continue!
Cheikh Tidiane Gadio: «L’Union africaine a montré ses limites en Libye»
Fallait-il bombarder la Libye du colonel Kadhafi ? En Afrique, le débat fait rage sur cette question. Cheikh Tidiane Gadio connait bien le numéro 1 libyen. Il l’a beaucoup fréquenté pendant les neuf ans et demi où il a été ministre des Affaires étrangères du Sénégal. Depuis Dakar, l’actuel président de Mouvement politique citoyen (MPC) répond aux questions de RFI.
RFI : Qu’est-ce que vous pensez de cette action militaire internationale contre le régime de Mouammar Kadhafi ?
Cheikh Tidiane Gadio : Cette résolution 1973 prise par les Nations unies me semble être pertinente. Je ne partage pas une certaine hypocrisie, de ceux qui voulaient qu’on arrête les massacres et que les chars de combat de l’armée libyenne n’entrent pas à Benghazi, mais, en même temps, qui ne sont pas d’accord que les Nations unies aient pris la responsabilité d’arrêter ces chars de combat. Personnellement, je pense qu’il n’y avait franchement pas de choix et qu’on est maintenant dans une situation d’où il faut extirper le peuple libyen le plus rapidement possible.
RFI : Donc, si jeudi dernier le Sénégal avait siégé au Conseil de sécurité, vous auriez conseillé au président Wade de voter pour la résolution ?
C.T.G : Mais je serais même allé peut-être plus loin, en demandant que les Etats africains prennent l’initiative de cette résolution. Vous savez, la responsabilité de protéger n’est pas l’apanage des pays occidentaux. L’Union africaine a montré ses limites historiques. Cette organisation n’est pas capable de protéger les populations africaines. Là, je pense que les pays africains devraient eux-mêmes prendre l’initiative et ne pas être encore une fois se faire remarquer.
RFI : Beaucoup de chefs d’Etat africains ont bénéficié des largesses et de la générosité du guide libyen. N’est-ce pas la raison pour laquelle ils sont indulgents avec lui aujourd’hui ?
C.T.G. : C’est un peu ça. Mais c’est surtout le fait, quand même, que beaucoup ont un respect pour la mémoire historique. Kadhafi n’est pas un tout positif ou un tout négatif. Je dois dire aussi qu’il a beaucoup fait pour la lutte contre l’apartheid en Afrique du sud. Contrairement à ceux qui parlent toujours de pétrodollars que Kadhafi aurait donné à certains chefs d’Etat, je pense que ça va au-delà de cela. Et ces chefs d’Etat-là sont très embarrassés aujourd’hui. Ils ne sont pas d’accord avec la réaction brutale du régime libyen, par rapport au mouvement citoyen libyen.
Ils doivent reprendre l’initiative. Ils doivent se rendre en Libye très rapidement. Ils doivent demander un cessez-le-feu et ils doivent parler à leur frère Kadhafi, lui demander d’engager les réformes nécessaires, discuter avec ses compatriotes. Et là, je crois que les chefs d’Etat africains sont les mieux indiqués pour prendre le relais.
RFI : Donc en fait, ce que vous souhaitez, Cheikh Tidiane Gadiot, ce n’est pas la chute du régime Kadhafi, c’est une solution politique ?
C.T.G : Il faut absolument une solution politique en Libye. Franchement, je pense que des personnalités comme l’ancien chef de l’Etat nigérian Obasanjo, pour qui Kadhafi a un immense respect, Kofi Annan, ou l’ancien président mozambicain Chissano, et peut-être Amr Moussa de la Ligue arabe, sont les plus indiqués pour aller parler à Mouammar Kadhafi. Et je ne le dis pas pour défendre un régime particulier. Il faut que le choix du changement et la forme du changement soient laissés au peuple libyen.
RFI : Oui, mais le Conseil national de transition à Benghazi ne veut pas de négociation avec Mouammar Kadhafi. Il dit : « c’est un menteur. Jamais, il n’acceptera le verdict des urnes ! »
C.T.G : Tout à fait. Je peux comprendre leur position. Mais je pense que tout conflit se termine autour d’une table. Est-ce que vous voulez qu’on vous laisse vous battre d’abord, tuer cent mille de vos compatriotes, et ensuite vous retrouver autour d’une table ? Ou est-ce que vous êtes prêt à aller directement à la table de négociations ? Mieux vaut aller à la table de négociations dès maintenant.
RFI : Est-ce que l’Union africaine a mieux joué en Côte d’Ivoire qu’elle ne joue aujourd’hui en Libye ?
C.T.G. : La Côte d’Ivoire est un désastre pour l’Union africaine, comme la Libye est un cas d’embarras total pour l’Union africaine. Mais la Côte d’Ivoire appelle un autre commentaire sur les « deux poids, deux mesures ».
Pourquoi la Côte d’Ivoire n’a pas sa résolution 1973 ? Pourquoi on s’est empressé d’aller protéger les civils innocents en Libye, mais pas les civils innocents en Côte d’Ivoire ? Le plus grave maintenant, c’est que le Côte d’Ivoire abrite une mission des Nations unies, forte de milliers d’hommes armés jusqu’aux dents, mais cette mission ne peut pas protéger les populations ivoiriennes. On parle de six cents morts. Si on y prend garde, six cents morts ça peut aller rapidement à soixante mille morts. Cela peut aller plus loin.
Je pense que la Cédéao n’a pas réussi, l’Union africaine n’a pas réussi, mais les Nations unies non plus, alors que ces deux pays-là sont dirigés par deux leaders africains, que appellons des « compagnons historiques » : Kadhafi et Laurent Gbagbo. Mais ce sont ces compagnons historiques qui sont en train de plonger le peuple dans des désastres extraordinaires. Laurent Gbagbo doit, dans un sursaut d’orgueil patriotique vraiment, accepter de se retirer dans l’intérêt supérieur de son propre pays.
Par Christophe Boisbouvier -RFI
URGENT: Remaniement ministériel partiel: Hamadi Ould Hamadi remplace Naha Mint Mouknass
Par décret présidentiel et sur proposition du Premier ministre, ont été nommés ce jour:
M. Hamadi Ould Hamadi, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, en remplacement de Madame Naha Mint Hamdi Ould Mouknass.
M. Ahmedou Ould Idy Ould Mohamed Radhi, Ministre de la Défense nationale,
Hamed Ould Hamouni, Ministre délégué auprès du Ministre d’Etat chargé de l’Enseignement fondamental.
ANI