Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: February 2011

Nouvelles d’ailleurs: Je révolutionne, tu révolutionnes…

altKadhafi peut dormir tranquille: il a reçu des soutiens de poids. D’abord, c’est nos vaillants défenseurs de la démocratie, réunis sous la bannière «coordination du travail arabe et musulman en Mauritanie» qui ont marché, dans les rues de notre Capitale des Sables, pour soutenir la momie naphtalinée, au pouvoir depuis 42 ans. Ensuite c’est le Forum des Rois, Sultans, Princes, Cheikhs et Leaders traditionnels Africains – les majuscules, ça donne plus de poids à ces Rois des Rois – qui s’est fendu d’une motion de soutien indéfectible. Je cite, dans le texte: «Adieu la démocratie occidentale et vive la démocratie populaire africaine».

Je me demande ce que veut bien dire «travail arabe et musulman». Il y aurait, donc, un travail arabe ET musulman. Mouais… Un peu fumeux comme concept. Mais les Nous Z’Autres, nous aimons les concepts fumeux. L’idée de base serait, donc, que, chez nous, on est et Arabes et Musulmans. On peut, donc, en déduire que le Mauritanien qui n’aurait pas la chance, extraordinaire, d’être Arabe ne serait pas un travailleur. Remarquez, tant pis pour les Non-arabes. N’avaient qu’à être arabes. Etre musulman ne suffisant pas, il faut savoir cibler ses priorités. C’est vital, dans notre République.
Vive les travailleurs arabes et musulmans! Les autres n’existent pas. Tout au plus, ils sont chômeurs.
Mais, même là, notre valeureuse coordination de l’allégeance à Kadhafi fait dans le discriminatoire: et les types qui sont arabes, musulmans et au chômage? Ils devraient répondre à l’insulte et fonder leur propre coordination: la «coordination du non-travail arabe et musulman en Mauritanie» ou «Association des Joyeux Chômeurs» (AJC). Les autres, les Non-arabes, peuvent fonder, aussi, leur coordination: «coordination des Halpulaars musulmans», «coordination des délurés soninkés musulmans», «coordination des wolofs en goguette», et, pour les restes des Bambaras, la «coordination des travailleurs bambaras en devenir».
Quand à nos Rois Africains, chapeau: ils ont inventé le concept de «démocratie populaire africaine». Rien que ça. Trop fort. Trop beau. J’en suis toute retournée. Que nous sommes bêtes! Comment ne comprenons-nous pas que le salut de l’Afrique ne doit passer que par des fossiles de royautés percluses de rhumatismes? Alors, je le répète, Kadhafi peut dormir tranquille: entre les soutiens mauritaniens et les soutiens de ses pairs, rien ne peut lui arriver. Il aurait, donc, tort de se gêner et de ne pas tirer dans le tas des dangereux révolutionnaires qui, de Benghazi à Tripoli, réclament un changement de régime. Si j’étais Kadhafi, je ne me contenterais pas de leur tirer dans le tas, à cette bande d’excités. Je ferais donner l’aviation. Les submergerais de bombes bactériologiques. Les décapiterais. Les empalerais, comme aux bons vieux temps de nos royaumes. Leur enlèverais leur statut de Musulmans. Je procéderais à des arrestations, en masse. Je leur couperais la langue, histoire de leur apprendre la démocratie populaire africaine. Ah, ça, quand même!
Au fait, en parlant de ça, je tiens à remercier nos concitoyens de la petite bourgade de Vassala. Grâce à eux, j’ai découvert que Vassala était en Mauritanie, à l’Est, tout là-bas. A ma décharge, tout ce qui est au fin fond de l’Est se fond dans un flou qui veut que ces confins-là sont, pour nous, les citadins de la plus belle capitale du monde, le trou du c…. de celui-ci. Et puis, dès qu’il s’agit de l’Est de l’Est, on se demande, toujours, si l’on est en territoire malien ou mauritanien. Donc, je ne mourrai pas bête: qu’on se le dise, Vassala, c’est bien de chez nous. Et ses habitants ont, visiblement, décidé que trop, c’était trop et ont incendié leur mairie et l’unique ambulance que la commune possède. Et, comme il y a des limites à ne pas dépasser, n’est-ce pas, on leur a envoyé nos policiers. Ces derniers ont arrêté une trentaine de «révolutionnaires» insolents et les ont coffrés. Ils devaient avoir bien soif, nos Z’amis deVassala, pour aller jusqu’à brûler leur mairie et tenter de bastonner leur maire, histoire de protester contre le manque d’eau et la hausse des prix des produits de base.
Isolés comme ils le sont, au fin fond de l’Est, loin des visites présidentielles, encore plus loin de l’adduction en eau potable de nos capitales et encore encore plus loin des Boutiques Témoins, heureux propriétaires d’une ambulance (qui n’existe plus) et d’un maire qui a eu la peur de sa vie, nos «Vassaliens» ont, donc, décidé de tout faire péter. On a ressorti les vieux et les vieilles, on a battu le rappel des parents d’élèves, on a réveillé les chômeurs (Arabes ET Musulmans?) et on a marché sur la Bastille locale, la Mairie.
Du coup, même à l’Assemblée nationale, les députés ont découvert que Vassala, c’est des Nous Z’Autres, pur jus de kinkeliba. Et comme ça ronronnait, un peu, Vassala nous a offert du sport, entre un UPR qui traite d’inconscients les « Vassaliens » et l’opposition qui parle de début de révolte.
Faudra rappeler, à nos concitoyens de Vassala-de-l’Est, qu’ils vivent dans un pays qui a déjà fait sa révolution, qu’ils retardent un peu. Que nous avons un président des Pauvres. A moins que ce ne soit un Président des pauvres? Évidemment, ça change les perspectives… Mais, z’enfin, doivent comprendre que la lutte contre la gabegie leur permettra d’avoir et de l’eau et des robinets, en or, et, même, s’ils sont bien gentils, des nuages qui donneront la pluie sur commande. Que la baisse des prix des denrées de première nécessité va bien finir à arriver. Faut, juste, lui donner le temps de trouver où est Vassala sur la carte. Que brûler leur unique ambulance peut passer pour un message jusqu’au-boutiste et dangereux: tu es à Vassala, tu meurs à Vassala.
Que, s’ils continuent comme ça, il n’y aura bientôt plus rien à brûler et qu’ils risquent bien de voir notre coordination du travail arabe ET musulman être obligée de refaire une petite manif, histoire de rappeler, aux «Vassaliens», qu’ils sont ingrats et que tout ce qui leur pend au nez, c’est d’être envoyés en Libye, chez le «Frère» Kadhafi, histoire d’apprendre à vivre. Bref: le papillon mauritanien viendra-t-il de l’Est? Salut,

 

Mariem mint Derwich-LE CALAME

Editorial: Inévitable révolution

alt«Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable». Cette célèbre citation de l’ancien président américain John Fitzgerald Kennedy, énoncée il y a quelques décennies, est, plus que jamais, d’actualité, au vu de ce qui se passe, depuis quelques semaines, dans le monde arabe. Où, après la Tunisie et l’Egypte qui ont bouté hors du pouvoir deux vieillards gâteux, c’est au tour du Yémen, de Bahreïn et de la Libye de s’embraser. Leurs peuples, comme ceux qui se sont soulevés avant eux, ne réclament, pourtant, qu’un peu de liberté, de démocratie et de justice; moins de népotisme, de détournement des deniers publics et de gabegie.

Des revendications légitimes auxquelles leurs dirigeants ont répondu par le seul argument qui leur a permis de se maintenir, jusqu’à présent, au pouvoir: la force.  Oubliant au passage – quarante ans au pouvoir, ça use les neurones! – que Ben Ali et Moubarak ont (ab)usé de toutes les formes de répression, pour mater les révoltes, mais le peuple, décidé, a fini par avoir raison d’eux. Il règne, sur cette partie du monde, longtemps verrouillée par des régimes tyranniques, comme un parfum de liberté. Comme celui que l’Europe de l’Est a connu après la chute du mur de Berlin. A la différence, de taille, que les pouvoirs communistes de l’époque ont compris que la roue de l’Histoire était en train de tourner. Et qu’il fallait accompagner le mouvement, si l’on ne voulait pas se faire écraser. Ce qu’aucun dirigeant arabe – sauf, peut-être, le roi du Maroc, avec les manifestations téléguidées de ce dimanche – n’a, jusqu’à présent, assimilé. Deux d’entre eux sont déjà passés à la trappe. D’autres suivront, à coup sûr. L’année 2011 sera arabe ou ne sera pas.
Et la Mauritanie, dans tout ça? A en croire les champions de la flagornerie, «notre pays a, déjà, fait sa révolution, en 2008» – ça ne s’invente pas, ce genre de citations dont les auteurs méritent une place d’honneur, au panthéon de la bêtise humaine. Depuis lors, toujours selon nos applaudisseurs patentés, notre guide bien-aimé fait tout, pour transformer le pays, en paradis sur terre. Où il n’y a pas – notez le passage de l’hypothétique au présent affirmatif – de favoritisme, où règne une transparence, totale, dans l’attribution des marchés publics, où les ministres et les hauts responsables ne sont pas choisis sur la base d’on ne sait quels critères et ne sont pas assis sur des sièges éjectables, à tout moment, pour un oui ou pour un non, où les établissements publics payent leurs employés, jusqu’au dernier centime, sans le moindre retard, où les commerçants, qui ont participé au financement de la campagne du candidat-général-président, ne peuvent pas augmenter les prix à leur guise, pour conserver, voire augmenter, leurs marges de bénéfice, où les hôpitaux offrent des soins de qualité, à tout le monde, et les écoles, un enseignement aux «normes normalisées», comme dirait l’autre.
Pincez-vous! Vous rêvez. La Mauritanie nouvelle est, certes, en marche. Mais à reculons. Pour mieux – sans jeu de mots – sauter?


Ahmed Ould Cheikh -Le Calame

Le prix de l´indifférence

altLes populations n’acceptent plus que leurs gouvernants les traitent de moutons de panurge. Elles attendent d’elles des actes concrets et une plus grande considération.Partout un vent de liberté souffle et le peuple est devenu réfractaire à l’injustice, à l’indifférence.Le plus petit mépris que les gouvrnants affichent à l’égard des administrés peut provoquer un clash.Voyez comment les régimes forts s’écroulent comme des châteaux de cartes.Comment les demandes sociales font trembler les dirigeants. La situation est en train de se retourner contre tous ceux qui croyaient en la force de leurs pouvoirs. Le plus petit ouvrier sait ce qu’il vaut face à la puissance publique. Aujourd’hui tout celui qui a une parcelle d’autorité doit savoir que les temps ont changé. Dans les grandes villes comme dans les plus petites contrées, c’est le réveil du peuple qui a sonné. Les mouvements de révolte de Fassala ne sont que l’expression de ce ras-le-bol ressenti par des populations indignées par l’excès de zèle des autorités locales habituées à traiter le peuple de bon à rien. Les Hakem, Wali sont sous le viseur des citoyens. Le temps d’abuser des droits des autres est en train de passer. Les gouvernements n’ont plus de choix que celui de suivre la volonté du peuple qui ne réclame que vivre dans des conditions décentes. A être respecté et écouté. Ceux qui n’auront pas accepté cette nouvelle donne doivent payer le prix de l’indifférence…

Amadou Diaara- LE RÉNOVATEUR

Crise ivoirienne: les quatre présidents africains rencontrent Ouattara

UAABIDJAN – Quatre présidents africains du panel sur la crise ivoirienne ont rencontré mardi à Abidjan Alassane Ouattara, reconnu chef de l’Etat par la communauté internationale, au lendemain d’un entretien avec son rival, le sortant Laurent Gbagbo, a constaté une journaliste de l’AFP. Au deuxième jour de leur visite, Idriss Deby Itno (Tchad), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) ont retrouvé à la mi-journée M. Ouattara au Golf hôtel où il est retranché avec son équipe sous blocus des forces loyales à M. Gbagbo. “Votre mission pour nous constitue la mission de la dernière chance parce que sept missions vous ont précédés”, a déclaré à ses hôtes Alassane Ouattara, accompagné de son Premier ministre Guillaume Soro. M. Ouattara a accusé le camp Gbagbo d’avoir “réprimé de façon violente” lundi des manifestations de ses partisans, faisant “12” tués, certains “par des lance-roquettes”. Selon plusieurs journaux locaux, au moins six personnes ont été tuées. Le camp Ouattara a appelé à une “révolution” à l’égyptienne contre le sortant.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré que les médiateurs n’avaient “pas de solution entre (leurs) mains” mais espéraient une issue “qui, au-delà de la Côte d’Ivoire, va sauver la paix dans la sous-région, dans toute l’Afrique”. “Nous ne sommes pas au bout de nos
peines”, a-t-il admis.

“Nous comptons sur des sacrifices que nous devons tous faire pour qu’ensemble on puisse surmonter” la crise que traverse le pays depuis le scrutin de novembre, a-t-il déclaré.

 

AFP

Décision du panel de l`UA – Le départ de Gbagbo confirmé

PANEL La messe est définitivement dite. Hier, les chefs d`Etat mandatés par l`Union africaine, ont confirmé Alassane Ouattara comme président de la République de Côte d`Ivoire. Une réaffirmation qui contraint Laurent Gbagbo à rendre la clé du palais présidentiel. Quatre chefs d`Etat, membres du panel de l`Ua, sont arrivés hier à Abidjan, pour ce qui est considéré comme la dernière chance de règlement pacifique de la crise post-électorale. Il n`y aura pas de miracle pour le clan Gbagbo. La mission de l`Union africaine sonne le début du compte à rebours pour le départ du pouvoir de l`ex-chef de l`Etat. Le ton a été donné par le protocole. Selon une source proche de la primature, Guillaume Soro a convaincu le panel de chefs d`Etat de se mettre définitivement dans la disposition d`esprit qui est que Laurent Gbagbo n`est plus le président de la Côte d`Ivoire. Donc, il n`est plus question que lui et ses hommes paradent en compagnie des hôtes qui viennent pour la médiation. Hier, point de Laurent Gbagbo, ni d`Aké N`gbo. Le signal était donné. Les chefs d`Etat de Mauritanie, de Tanzanie, du Tchad et d`Afrique du Sud ont rencontré hier l`ex-chef de l`Etat. Même si rien n`a filtré de l`entretien, l`on sait que les hôtes africains sont venus porter un message clair à Laurent Gbagbo. Avec leur homologue du Burkina Faso, ils avaient accordé leurs violons, dimanche, dans la capitale mauritanienne. Les débats ont été âpres autour des différents scenarii. Les experts avaient exploré plusieurs pistes de solution, y compris le partage du pouvoir et la possibilité pour le Conseil constitutionnel de reconnaître la victoire d`Alassane Ouattara et de l`installer. Bien entendu, des propositions aussi farfelues, que celles du genre Ouattara président et Gbagbo vice-président, ou Ouattara président et un proche de Gbagbo vice-président ont circulé. Mais, le président tanzanien fera remarquer que le retour dans le jeu du Conseil constitutionnel était inacceptable car, il s`était rendu coupable de forfaiture et ses membres devraient même être traduits devant les juridictions internationales.
Finalement, la sagesse habitera tout le monde et l`option la plus simple est retenue : Ouattara est le président. Il a été élu pour un mandat de 5 ans déjà amputé de 3 mois. Il n`était donc pas question de l`obliger à une transition ou à un partage du pouvoir.
Le Sud-Africain Jacob Zuma tenait beaucoup aux garanties qui seraient accordées à Gbagbo. Sur ce point, les chefs d`Etat sont convenus que le gouvernement de large union formé par Ouattara ferait une bonne place aux gens de l`ex-chef de l`Etat. Laurent Gbagbo lui-même a obtenu des garanties personnelles. Notamment un statut spécial d`ancien chef de l`Etat qui lui octroie des avantages financiers importants et sécuritaires. Au plan judiciaire, il obtiendrait l`immunité avec possibilité d`amnistie. Bien entendu, toutes ces dispositions ne sont valables que si Laurent Gbagbo respecte le panel et ses décisions qui s`imposent désormais à lui. Il faut noter que l`arrivée des chefs d`Etat a failli capoter sur le cas Compaoré. Le Premier ministre Guillaume Soro refusait que le facilitateur du dialogue direct soit récusé par le clan Gbagbo. Il s`opposait à une rencontre entre les quatre chefs d`Etat et le président élu. C`est après concertation avec Alassane Ouattara qu`il a été décidé de recevoir le panel. Le président Compaoré serait aussi intervenu pour inciter le pouvoir légitime et légal à mettre balle à terre. D`autant que le contenu du message à transmettre à Laurent Gbagbo a été bien calibré à Nouakchott. A Abidjan, il ne s`agit que de venir porter la décision à l`attention des différentes parties. Ce qu`un seul chef d`Etat aurait d`ailleurs pu faire.
Les quatre chefs d`Etat étaient attendus dans la soirée à l`hôtel du Golf. Ils devraient quitter Abidjan, aujourd`hui.
Il faut rappeler qu`avant l`arrivée du panel, Laurent Gbagbo a tenté un dernier lobbying en direction du président en exercice de l`Ua, l`Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema. Il lui a envoyé un courrier dans lequel il le suppliait quasiment de l`aider à desserrer l`étau autour de lui. Il souhaitait que la Commission de l`Ua soit son avocat auprès de l`Union européenne pour une levée des sanctions.

 
Kesy B. Jacob- NORD-SUD