Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2011

Qu’est –ce qui va changer véritablement ?

altLe retour à l’ordre constitutionnel après le putsch contre le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah et la reprise en main des affaires du pays par celui qui l’a renversé, c’est le processus qui a consacré la fin d’une crise politique qui avait placé la Mauritanie sous la surveillance de la communauté internationale. Deux ans sont passés, la démocratie mauritanienne est encore à l’épreuve de ses tests.L’un de ces jalons les plus spectaculaires fut sans doute le dialogue politique national qui vient d’accoucher d’un document final des travaux où les acteurs engagés dans ce dialogue se sont entendus dans une sorte de serment politique pour trouver des solutions de sortie de crise. Dans les jours qui viennent il faut s’attendre à des amendements constitutionnels qui permettront de greffer les points d’accords issus des travaux du forum dans la loi fondamentale. Reste à savoir si se sera par voie parlementaire ou référendaire. Si d’emblée ces résultats ne sont pas partagés par les parties non prenantes à ce dialogue, cela ne cause pas trop d’embarras au camp du pouvoir et ses nouveaux alliés de l’opposition. Ce qui est loin d’être une garantie à même de stabiliser la scène politique.

Dans les chancelleries occidentales notamment, les diplomates occidentaux semblent très réservés sur les résultats de ce forum. Un diplomate qui a requis l’anonymat n’a pas manqué de critiquer ce qu’il juge être « un protocole d’accord arrangé par un pouvoir avec une certaine opposition en perte de vitesse prête à toutes les concessions ». Il faut souligner à ce titre que les chancelleries occidentales suivent d’un air prudent ce qui se passe dans le pays. Les opérations de recensement qui sont toujours contestées par la communauté négro-mauritanienne ayant causé des violences inquiètent les partenaires au développement. La moindre agitation est perçue comme un mauvais signe de cohésion préjudiciable à la paix et la sécurité dans un pays fragilisé par des contradictions ethniques et politiques. Dans sa dernière mission, le FMI attribue un satisfecit à la Mauritanie sur le plan macro-économique. Cette note est loin de refléter la réalité de la situation économique globale caractérisée par une dépréciation de l’ouguiya qui entraine inévitablement une inflation provoquée par l’anarchie du marché noir de change. Dans les mois qui viennent il faut s’attendre à un exode massif des populations rurales vers les grandes villes avec son corollaire de misère et de surpopulation urbaine. L’ogre terroriste sévit à nos frontières et Aqmi dispose de nouvelles armes redoutables pour frapper encor e fort. La mort de Kadhafi va changer en bien ou en mal la situation politico-économique du pays comme dans la plupart des pays arabes et africains. Les intérêts mauritaniens en Libye sont considérables. Les mauritaniens ont encore présents en mémoire le rôle que le guide avait joué en faveur de l’actuel pouvoir. Les changements qui vont s’opérer en Mauritanie vont dans les mois à venir modifier la donne politique. Mais dans quelle direction ?

Cheikh Tidiane Dia – LE RÉNOVATEUR

Dialogue politique: Entre illusions et réalités

altLa séquence de dialogue politique, entre le pôle du pouvoir et un collectif de quatre partis de l’opposition, lancé le 17 septembre et clôturé le mercredi 19 octobre dernier, a abouti à un document final prévoyant plusieurs réformes constitutionnelles, la fondation d’une nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et une modification de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA). Signe de l’importance de ces assises, les cérémonies de lancement et de clôture, organisées au Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN-Palais des Congrès), se sont déroulées sous la haute supervision du président de la République.
Les parties impliquées étaient, d’un côté, l’exécutif, incarné par le chef de l’Etat et la Coalition des Partis de la Majorité (CPM), et, de l’autre, une partie de l’opposition, avec quatre formations : l’Alliance Populaire Progressiste (APP), El Wiam, Sawab et Hamam. Réagissant aux conclusions du forum, la partie réfractaire à cette démarche – une dizaine de partis, regroupés au sein de la Coordination de l’Opposition (COD) – ont jugé «insignifiants» ces résultats.
Le document du mercredi 19 octobre a été paraphé par Ahmed Ould Bahiya, ministre d’Etat à l’Education nationale et à l’enseignement supérieur, au nom du pouvoir, et Boydiel Ould Houmeid, président du parti El Wiam, pour le compte de l’opposition conciliante.

Détails de l’accord
Les réformes, annoncées au terme de plus d’un mois d’assises, marquées par des négociations serrées, portent sur l’introduction d’un certain nombre de grands principes, dans le préambule de la Constitution: le caractère multi-culturel du pays, la criminalisation des coups d’Etat et des pratiques esclavagistes, la promotion des valeurs citoyennes d’égalité, la place de l’arabe, comme langue officielle, et la promotion des langues nationales.

Parmi les modifications constitutionnelles à venir, figure le renforcement du principe de la séparation des pouvoirs, induisant la responsabilité du gouvernement devant le Parlement. «Le Premier ministre présente le programme du gouvernement, devant l’Assemblée nationale, au plus tard un mois après sa nomination par le président de la République». Une présentation suivie d’un débat au terme duquel le dit programme sera soumis à un vote de confiance des députés. «Si aucune majorité ne se dégage en faveur du programme, le vote équivaut à une motion de censure», avec, pour conséquence, la chute du gouvernement.
Par ailleurs, partant du principe que «la démocratie repose sur un socle d’élections libres et transparentes, les deux parties conviennent de la mise en place d’une CENI permanente, totalement indépendante, ayant, pour mission, la supervision des opérations électorales et disposant de tous les pouvoirs, depuis l’établissement des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats provisoires et leur transmission au Conseil constitutionnel, pour leur proclamation définitive». Cette CENI sera dirigée par un comité de sept membres, appelés «les sages» et «choisis, de manière consensuelle, sur une liste de quatorze personnalités, proposées, à égalité, par la majorité et l’opposition, reconnues pour leur rectitude morale, leur compétence, leur impartialité et leur expérience». Ces personnalités doivent être âgées au minimum de 60 ans. Le comité directeur arrête l’organisation de la CENI et désigne, lors de chaque élection, ses représentants dans les différentes circonscriptions.
Le document prévoit, également, la fondation d’une Direction Générale des Elections, rattachée au Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Quant à la réforme de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), elle devrait permettre de donner une place aux représentants de l’opposition.

Rien que du verbiage, selon la COD
Réunis le samedi 22 septembre, pour une conférence de presse, les responsables de l’opposition «réfractaire» regroupée au sein de la COD, ont clamé le peu d’importance accordée aux résultats de ces assises. Ils estiment, en effet, que le document, signé au terme de celle-ci, se contente de rappeler des principes généraux, aboutissant, ainsi, à des conclusions «insignifiantes». Maître Mahfoud Ould Bettah, qui assure la présidence tournante du collectif, estime, notamment, que «ce dialogue a fait l’impasse sur des points essentiels, à l’origine de la crise politique en Mauritanie: l’implication de l’armée dans le jeu politique, les régimes militaires autoritaires, la récurrence des coups d’Etat et la nature despotique d’un pouvoir qui n’a fait aucune concession», en définitive. La COD considère, également, qu’au-delà d’une simple réaffirmation de principes, «la véritable indépendance de la justice, instrumentalisée et malmenée par l’exécutif, a été ignorée». Bâ Mamadou Alassane, président du Parti pour la Liberté, la Justice et l’Egalité (PLEJ), a relevé que l’absence de décisions concrètes et de garanties, pour la mise en œuvre d’un véritable accord, «laisse entier le besoin d’un dialogue politique sérieux, pour sortir la Mauritanie de la crise multiforme dans laquelle elle est plongée, depuis plus de trois ans».

Le collectif de l’opposition s’insurge, aussi, contre le fait que le chef de l’Etat continue à exercer le commandement direct du Bataillon de Sécurité Présidentielle (BASEP), «ce qui représente une atteinte au principe de neutralité de l’armée». Appréciant l’annonce de la fondation d’une nouvelle CENI, les partis de l’opposition étalent leur pessimisme au grand jour, affirmant que l’indépendance du futur organe électoral est déjà plombée par l’échafaudage à travers lequel le pouvoir affirme son intention de mettre sur pied une Direction Générale des Elections, rattachée au Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID).

Au-delà du catalogue des bonnes intentions
Après ce forum politique et ses bonnes résolutions et bien au-delà des appréciations divergentes des dialogueurs et des boycotteurs, la question essentielle reste liée aux chances de mise en œuvre d’un accord, même à minima. De ce point de vue, le passé récent et l’accord de juin 2009, sur la base duquel fut organisée l’élection présidentielle du 18 juillet de la même année, incitent à la prudence. Car, mis à part cette échéance électorale, toutes les autres dispositions sont restées lettres mortes, classées au registre du passé, par un pouvoir qui devait, pourtant, en garantir la mise en œuvre. Reste à espérer que le document de la semaine dernière et, en particulier, ses réponses aux questions les plus urgentes échappent au sort qui les reléguerait au rang de reliques.

Sur les questions de fond, on est en droit de s’interroger, tout d’abord, sur la démarche visant à criminaliser les pratiques de l’esclavage et des coups d’Etat, dans le préambule d’une constitution. Ces deux délits sont déjà criminels, aux termes mêmes du Code Pénal. Le juge pénal ne s’occupant pas de la Constitution et le président du Conseil constitutionnel ne prononçant les sanctions pénales, en quoi la démarche serait-elle donc pertinente? Secondement, par quelle juridiction – mauritanienne ou extra-terrestre? – ferait-on juger et condamner un officier qui aurait réussi son putsch? A contrario, les dispositions de notre Code Pénal actuel restent, à nouveau, largement suffisantes. Notre constitution a clairement défini le mode de dévolution du pouvoir et ne comporte, à ce sujet, aucune faiblesse.
En fait, la question de fond se pose en termes de changement de mentalité. Une exigence de comportements en adéquation avec un régime de démocratie. Plus qu’une question de Constitution et de Droit, il s’agit d’un combat éminemment politique et citoyen, dans un environnement où l’indépendance de la justice relève de l’illusion. En se lançant dans l’apologie, en vrac, des changements anticonstitutionnels de 2005 et 2008, le président de la République a-t-il choisi un bon créneau de communication ou commis une double erreur, à la fois au plan des principes et dans le choix du timing?
On ne saurait trop le rappeler: si le putsch du 3 août 2005 mettait fin à un régime militaire en place depuis vingt-et-un ans, bouchant toute possibilité d’alternance pacifique, celui du 6 août 2008, même drapé, depuis, dans des habits civils, s’attaquait à un pouvoir démocratiquement élu depuis, à peine, quinze mois. Quels que soient, par ailleurs, les défauts qu’on pouvait imputer à celui-ci, le constat de cette différence reste valide. Jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire: la réunion effective des conditions objectives d’une véritable alternance…

Amadou Seck-LE CALAME

Entretien avec le président Messaoud Ould Boulkheir au lendemain de la signature de l’accord entre le pouvoir et une partie de l’opposition

altLe Calame: Le pouvoir et l’opposition dont vous faites partie viennent de sceller, après un mois de négociations, un accord politique. Quel sentiment éprouve celui qui en aura été le principal artisan?
Messaoud Ould Boukheir:
Un sentiment de satisfaction mais pas d’autosatisfaction, un sentiment de fierté d’avoir ajouté, avec d’autres, une pierre à l’édification d’une Mauritanie nouvelle, une Mauritanie plus consensuelle, plus démocratique. Il était de notre devoir, en tant que politiques, de contribuer à «performer», pour autant que le terme existe, les instruments de notre jeune démocratie. Ce dialogue aura été une occasion de s’y employer, avec d’autres, et le résultat, je le pense en toute modestie, est à la hauteur de nos espoirs. Il reste, maintenant, à voir ce qu’il en sera, demain, pour l’opinion nationale.

Parmi les nombreux points de l’accord, quel est celui qui vous satisfait le plus et pourquoi?
Celui qui me satisfait le plus concerne, bien évidemment, la recherche constante des garanties de transparence des scrutins, avec la mise en place d’une CENI indépendante, ayant, pour principale mission, le contrôle, en amont et en aval, des opérations électorales. La nouvelle structure vient mettre fin à l’interférence de l’administration, comme nous y avons été habitués, durant des décennies, lors de chaque élection. La mise en place de cet organe de contrôle et, surtout, de validation des résultats – car, comme vous le savez, pour nous, opposants politiques, ce qui nous intéresse, dans une compétition électorale, dans la lutte pour une alternance démocratique et pacifique, c’est de nous assurer que les résultats ne soient pas truqués, détournés ou confisqués, au profit de la partie adverse – cette mise en place, dis-je, constitue la principale garantie d’élections apaisées. Les élections transparentes sont, comme nous le savons tous, la clef de voûte de tout système démocratique. Observez partout, autour de nous, ce que les scrutins contestés ont engendré.

L’autre étape cruciale reste la mise en œuvre de l’accord. N’éprouvez-vous pas d’appréhensions, compte-tenu de la longueur de temps prise par les négociations?
Je n’ai aucune appréhension. Je ne doute, aucun instant, de l’exécution des termes de cet accord. Je pense que les acteurs qui ont décidé de s’asseoir autour d’une table – nous-mêmes, en tant qu’opposition, d’une part, et, d’autre part, le pouvoir – sont, tous, animés de bonne volonté. Si le pouvoir n’avait pas fait montre de sa disponibilité, quant à cette mise en œuvre, nous n’aurions jamais abouti à ce résultat. Je reste, donc, persuadé que le président de la République tient à respecter ses engagements, à prouver à l’opinion, comme il me le répète, à moi, chaque fois que nous avons eu l’occasion de nous rencontrer, que son souci, à travers ce dialogue, est de mettre sur pied une véritable démocratie, une démocratie apaisée, basée sur la concertation, une démocratie garantissant une alternance au pouvoir, par la voie des urnes et non plus jamais par la force des armes, et que la seule garantie de tout cela demeure des élections transparentes, pour que le pouvoir échoit à celui que le peuple se sera démocratiquement choisi, et plus jamais à celui qui s’en empare par des voies anticonstitutionnelles. La transparence des élections, ça a été et demeure notre combat permanent. Fort donc de tous ces paramètres, je n’ai aucune appréhension, aucun doute sur la mise en exécution de cet accord, mais si cela devait advenir, je n’hésiterais point à le manifester.

Une grande partie de l’opposition démocratique n’a pas pris part au dialogue. Que comptez-vous faire, une fois l’accord signé, pour les amener à s’y associer?
Je ne suis ni le porte-parole, ni le parrain, encore moins le tuteur de cette opposition; grande ou petite, c’est selon votre appréciation. Il s’agit de gens responsables et je pense qu’à un certain moment, j’ai fait ce que je pensais devoir faire, en mon âme et conscience et en toute transparence, avec la clarté requise. J’ai consacré toute mon énergie, pendant plusieurs mois, pour ne pas dire une année, avec ces ex-camarades – quand ils redeviendront mes camarades, je vous le dirais – pour essayer, avec bonne foi, de les convaincre à nouer le dialogue avec le pouvoir. Je me suis évertué à en prouver la nécessité et, au lieu de me suivre en cette voie, ils ont, tous, choisi de me bouder; pire, ils m’ont dépeint avec les traits d’un loup dans la bergerie, comme un agent ou une taupe, au sein de la COD, et ça, je ne le pardonne pas, je ne le leur pardonnerai jamais, parce que j’estime que j’ai choisi ma voie en toute conscience. Ils ont choisi la leur, c’est leur problème et il leur appartient de continuer sur leur lancée ou de réviser leur position. Pour tout vous dire, donc, je n’ai pas de proposition à leur communiquer, parce que j’ai choisi de faire de la politique, non pas par rapport à eux, mais, bien plutôt, par rapport à l’opinion nationale mauritanienne. C’est à elle de juger. A ce que je sais et sans exagération, cette opinion a salué notre initiative, avant d’accueillir, très largement aujourd’hui, l’accord qui vient d’être scellé, entre nous et le pouvoir. Que les partis de l’opposition en approuvent ou réprouvent les résultats, cela n’ôte, en rien, leur caractère réel. Allez promener votre micro à travers toute la Mauritanie, vous constaterez la forte adhésion de l’opinion nationale et, comme je vous le disais avant notre entretien, c’est le sentiment des Mauritaniens, par rapport aux résultats, qui importe, plus que le mien. Vous verrez, sans aucun doute, qu’ils applaudissent, tous, à cet accord. Pour ma part, j’en suis, évidemment, très fier, pour mon parti et pour l’ensemble de ceux qui ont bien voulu nous accompagner, dans cette entreprise de dialogue, afin de faire franchir, à la Mauritanie, ce grand pas décisif.

Celui qui est considéré, par l’opinion, comme le Mandela mauritanien, ne doit-il pas, quand même, se lasser d’en appeler toujours au dialogue et au consensus?
Vous savez, au moment où ils se présentaient, tous, comme mes amis, toute la Mauritanie me voyait, comme on le dit chez nous, comme un «gougouh». Quelqu’un d’associable, qui suscite, çà et là, des divisions, sème la haine. C’est sous cette image qu’on m’a longtemps présenté. Au lieu de me décourager, j’ai continué, au contraire, mon petit bonhomme de chemin et, aujourd’hui, Dieu merci, l’opinion me présente sous d’autres traits, m’accorde toute sa confiance, parce qu’elle s’est rendue compte que ce qu’on racontait sur ma personne n’était que mensonges. Comme je l’ai dit tantôt, mon baromètre, c’est l’opinion publique nationale, directe, non à travers le prisme des acteurs politiques. Celui-ci m’importe très peu, parce que tout ce qu’ils diront sera en deçà de ce qu’auront dit de moi les différents pouvoirs qui se sont succédé, en Mauritanie, avec beaucoup de plus de forces et de moyens de propagande, mais cela ne m’a nullement empêché de rester débout. Que dix, vingt, voire trente partis tapent sur moi, cela ne changera rien de ma détermination. C’est Dieu qui a voulu que je reste moi-même, pas quelqu’un d’autre, en dépit des coups qu’on m’a assenés continuellement.

Un mot à l’endroit du président Boydiel?
C’est un grand homme, ma chaa Allahou, à tout point de vue. Le président Boydiel est un ami, nous avons accompli notre parcours politique, d’abord ensemble, avant de nous séparer, pour des raisons tout aussi politiques. Il a choisi son camp, j’ai choisi le mien mais nous avons gardé, l’un pour l’autre, un respect mutuel. Son soutien ne m’a jamais fait défaut et, dernièrement, sans aucune concertation, sans complot, nos idées se sont croisées, au sein de la COD, nos positions par rapport au dialogue aussi. Il s’est fortement investi en celui-ci, avec dextérité, avec honnêteté, et j’ose croire que, sans lui, sans son engagement sans faille et son ample vision, nous n’en serions pas là. Je dirai que le mérite revient beaucoup plus à lui qu’à moi.

Propos recueillis par Dalay Lam-LE CALAME

Dialogue inclusif national: Premiers couacs?

altOpposition et majorité seraient-elles en passe de perdre leur pari? Les deux parties peinent encore aujourd’hui à dégager une commission chargée du suivi des résultats du dialogue national inclusif. Normalement une telle commission devait voir le jour le 19 octobre. Malgré tout, l’opposition reste tout de même optimiste.
«La mise en place d’une commission chargée du suivi des conclusions du dialogue ne saurait tarder», a rassuré ce mercredi Boidiel Ould Houmeid dirigeant d’El Wiam et président de la délégation des partis de l’opposition qui ont pris part aux pourparlers qui se sont déroulé au palais des congrès. Selon Ould Houmeïd, «les membres qui devaient siéger au sein de la commission sont désormais connus». Du côté de l’APP, on ne s’alarme pas outre mesure; l’essentiel pour le parti de Messaoud étant de respecter la parité en ce qui concerne la constitution de la commission. Le nombre des membres de l’opposition qui devaient siéger en son sein doit être égal à celui des membres de la Coalition des partis de la majorité. Cependant à l’AJD/MR de Sarr Ibrahim Moctar, l’heure est au mécontentement: Le parti dénonce le fait qu’il soit mis à l’écart, et réclame une implication dans la constitution de la commission chargée du suivi des résultats du dialogue.

Samba Camara

Noor Info

Manifestation de la diaspora à Ottawa (Reportage-photos- exclusivité de Flamnet)

altLe samedi 22 Octobre, les contestataires, mobilisés par le fédératif « Touche pas à ma nationalité », se sont rendus à la colline parlementaire à Ottawa pour apostropher les autorités canadiennes à faire pression sur le gouvernement Mauritanien à mettre fin au recensement controversé. C’est à14 : 30 mn (heure d’Ottawa), qu’une soixantaine de mauritaniens reg…roupés devant l’université d’Ottawa se sont gagés à révoquer en toute solidarité le recensement discriminatoire en Mauritanie, hommes, femmes et enfants tous réunis face à une cause majestueuse pour exiger leurs droits. Ce fut un défi de taille à relever, jamais autant de mauritaniens de la diaspora canadienne ne s’étaient joins d’une seule et unique voix pour dire NON au racisme et aux pratiques discriminatoires qui enveloppent les initiatives partisanes et peu plausibles du processus d’enrôlement des populations noires mauritaniennes. Ce rassemblement est une victoire autant dans son agencement que dans son accomplissement. On pouvait facilement percevoir au passage les retrouvailles d’amis, parents, connaissances perdus de vues y’a cinq ans; les amis virtuels de Facebook eurent l’occasion de se voir réellement pour héler leurs patentes aspirations pour la Justice et l’égalité.
C’est aux cris au mégaphone et à la cadence de ; « Aziz! DEGAGE!! », « Aziz! RACISTE!! », « Aziz! CHAUVIN!! », « Mauritanie! altJUSTICE!! », « Mauritanie! EGALITÉ!! », « Touche pas! à ma NATIONALITÉ!! », « Don’t Touch! my CITIZENSHIP!!», « Lamine MANGANE! MARTYRE!!», « Canada ! AU SECOURS!! », « ONU! AU SECOURS!! », « 89! PLUS JAMAIS!! » que le défilé de la manifestion a quitté l’université d’Ottawa : 505 Cumberland, en longeant le centre ville par l’avenue Laurier et en passant par la rue Elgin est arrivé finalement à la rue Wellington sur la colline parlementaire du gouvernement fédéral canadien vers 15 : 15 mn (heure d’Ottawa). Après l’arrivé de la parade, une minute de silence à la mémoire du martyre Lamine Mangane a précédé le discours dans les deux langues officielles (Anglais, Français) proclamé pour expliquer ce qui s’avérait être une commutation de documents d’état civil archaïques s’est travestie exclusivement en un déni de citoyenneté. Pendant une heure, des drapeaux de la Mauritanie, de larges banderoles, des pamphlets portant plusieurs écriteaux de toutes les couleurs et de toutes sortes brandissaient sur la coline. C’est aux alentours de 16 : 00 que la mobilisation anti enrôlement a pris fin sous les applaudissements et acclamations des touristes.

Aissata Diop- Ottawa-Canada.

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