Daily Archives: 30/11/2015
Mauritanie : le comité de soutien au Colonel Ould Beibacar appelle à un vaste mouvement de résistance et de dénonciation
Une vingtaine de partis politiques et d’ONGs ont annoncé lundi à Nouakchott la constitution d’un comité de soutien au Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar, trois jours après son arrestation, devant le siège de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR).
Ce collectif a dénoncé, lors d’une conférence de presse, cette arrestation du Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar et appelé à sa libération immédiate, tout en affirmant être dans l’impossibilité de s’expliquer sur les raisons de son interpellation.
Lala Aicha Sy, président du Comité de soutien aux victimes des violations des droits de l’Homme (CSVVDH) : “On devine que c’est à cause de ses opinions. Il a eu le courage, il faut le dire, de révéler certaines vérités qui se sont produites en 1990 à l’encontre des militaires et civils négro-mauritaniens et des tueries extrajudiciaires.
Je pense qu’en homme honnête et intègre, il a le devoir d’informer sur ce qui s’est passé. Je pense que c’est à cause de cette liberté d’opinion que le Colonel a été arrêté par les forces de l’ordre mauritaniennes.”
Le comité de soutien au Colonel Oumar Ould Beibacar a d’ailleurs, dans un communiqué, exigé toute la lumière sur les circonstances et les motivations de cette arrestation.
“On ne s’arrête pas là. Ce que nous souhaitons, c’est qu’il y ait un vaste mouvement de résistance et de dénonciation contre ce qui a été fait au Colonel Beibacar“, a affirmé Sarr Mamadou, Secrétaire exécutif du FONADH.
“Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans un Etat de droit, nous sommes dans une jungle. Et on ne peut pas accepter l’inacceptable à savoir : confisquer la liberté de réunion, de parole et d’opinion”, lance M. Sarr.
Jusqu’ici, plusieurs contacts été ont menés par le comité de soutien pour connaître le lieu de détention du Colonel Oumar Ould Beibacar. “Nous avons été à la Brigade mixte de la gendarmerie nationale, au Commissariat I de Tévragh-Zeina, au Commissariat Central, à la Direction de la Surveillance du Territoire, au deux commissariats de Police de Sebkha. Tous ont récusé le fait d’avoir participé à son arrestation”, a expliqué Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves.
L’arrestation du Colonel Ould Beibacar révèle aussi la volonté de Ould Abdel Aziz de “museler” tout celui qui “repose” la question du règlement du passif humanitaire, selon Kadiata Malick Diallo, 4e vice-présidente de l’Union des Forces de Progrès (UFP) :
“Le Colonel Ould Beibacar n’est pas n’importe qui. C’est cela peut-être qui dérange. Nous avons tous suivi la conférence de presse du président Ould Abdel Aziz à Nouadhibou où il a parlé de la question du passif humanitaire. Pour lui, ce dossier est clos désormais et que plus personne n’a le droit de le reposer et que celui qui le repose, c’est lui qui sème la haine dans le rang des mauritaniens.
C’est la seule raison de l’arrestation du Colonel Ould Beibacar.” Samedi sur RFI, le président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr confiait que la Mauritanie s’acheminerait vers “une restriction des libertés”. “A l’époque, on se gargarisait de n’avoir pas de prisonniers politiques. Ça risque d’être le contraire bientôt. Ça l’est déjà”, avait-il affirmé.
Par Babacar Baye NDIAYE
©Cridem
A quelque chose malheur est bon
Ils doivent se tordre de jubilation cynique, les détracteurs patentés du colonel Oumar Ould Beïbacar et leurs éternels applaudisseurs aussi zélés que stupides.
Maintenant que le colonel est bâillonné et mis derrière les barreaux, leurs vœux sont en partie exaucés. C’est ce que recherchaient ses sinistres imprécateurs.
A quelque chose malheur est bon : la vie et les épreuves finissent toujours par départager les individus ; faisant fonction de tamis, elles séparent à l’arrivée le bon grain de l’ivraie. Du coup les masques tombent. Impostures et mystifications se volatilisent. Alors les hommes et leurs motivations réelles apparaissent au grand jour.
Nous ne pouvons considérer le contexte global dans lequel intervient l’arrestation du colonel Oumar et les agissements de ses détracteurs sans nous poser les questions suivantes :
1. Qui tire profit de l’arrestation du colonel Oumar Ould Beïbacar ?
2. Les multiples prises de position du Colonel Oumar desservent objectivement qui, le pouvoir ou les Mauritaniens attachés à la justice et au bien-être du pays ?
3. Quand les détracteurs du colonel Oumar Ould Beïbacar, fussent-ils piètres, et leurs groupies embusqués, toujours prompts à applaudir à la moindre imprécation dirigée contre lui — c’est ce qu’ils savent faire le mieux — le couvrent d’avanie et d’imprécations, servent-ils la cause et les intérêts qu’ils prétendent défendre ou servent-ils de fait le régime qui vient de procéder à l’arrestation du colonel Oumar Ould Beïbacar ?
A quelque chose malheur est bon. Nous finirons bien par savoir qui est réellement qui. Nous découvrirons qui, consciemment pour certains, inconsciemment pour d’autres, flirte avec le régime. Par leurs agissements, les vrais agents au service du régime se dévoileront d’eux-mêmes.
Boye Alassane Harouna
28 novembre 2015
Source: Facebook
Mauritanie: une défenseur des droits de l’homme refuse une décoration présidentielle
ALAKHBAR (Nouakchott)-L’avocate mauritanienne Me Fatimata Mbay, présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme(AMDH) a refusé d’être décorée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz à l’occasion de la célébration de l’indépendance du pays, ce 28 novembre.
L’avocate a confié à Alakhbar qu’elle ne pouvait accepter cette décoration pendant que des militants des droits de l’homme sont incarcérés à savoir le président d’IRA-Mauritanie, Biram Dah Abeid et son vice-président.
Me Mbaye a aussi soutenu qu’accepter cette décoration serait insensé de sa part, alors que le dossier du passif humanitaire n’est pas réglé.
La présidente de l’AMDH a ajouté qu’elle ne pouvait pas se permettre d’être décorée vu les conditions déplorables dans lesquelles vivent les détenus dans les prisons.
Arrestation d’Ould Beibacar : Un paradoxe
Les services de la police nationale ont interpellé samedi 28 novembre 2015 vers 15 heures l’ancien colonel de la garde, Oumar Ould Beibacar qui venait juste de terminer une conférence sur les faits macabres du tristement célèbre camp militaire d’Inal où 28 soldats négro-africains ont été sauvagement assassinés la veille d’un funeste 28 novembre 1990. Contrairement à ce que certains racontent, le colonel à la retraite est toujours entre les mains de la sécurité. Sa faute semble être avoir eu le courage de dénoncer la barbarie aveugle dont ont été victimes entre 1989 et 1991 des milliers de personnes dont des centaines d’officiers, de sous officiers et de soldats issus de la communauté négro-africaine de Mauritanie. Des exécutions extra judiciaires de militaires vilement passés par les armes ou pendus à Inal, à Oualata, à Jreida ou à Azlat entre autres camps d’extermination de Mauritaniens qui n’ont d’autre crime que d’appartenir à une communauté autre que celle de leurs bourreaux aveuglés par des idéologies négationnistes et rageuses qui ont fait des désastres ailleurs. L’arrestation du colonel Oumar en plus de démontrer la faiblesse de l’Etat constitue un véritable paradoxe. Sinon, comment s’en prendre à un citoyen qui n’a fait que dire l’histoire alors que les responsables d’assassinats, de viols, d’expropriations courent les rues au vu et au su de tout le monde sans jamais être inquiétés ? Certains sont encore en service dans l’armée : Généraux, commandants de régions militaires, directeurs centraux dans des ministères, chefs de bataillons et d’unités, sous officiers et soldats encore en activité. D’autres se sont recyclés en parlementaires, en hommes d’affaires ou directeurs de sociétés de gardiennage. Le colonel Oumar n’a fait que répéter ce que l’Etat mauritanien a reconnu à travers les indemnisations et les mises en scènes folkloriques comme la prière de Kaédi.
le calame