Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 11/11/2015

Editio du Calame : Indignez-vous… ensemble !

altOuld Abdel Aziz a-t-il un (plusieurs ?) problème(s) avec les privés mauritaniens ? Ou,  du moins, certains d’entre eux : ceux qui n’entrent pas dans le moule qu’il s’est forgé. Ceux qui ne lui obéissent pas au doigt et à l’œil. Ceux dont les intérêts croisent le fer avec les siens ou avec ceux de ses proches. Il y a, en tout cas, comme un malaise et des hommes d’affaires,  jadis frileux, ne s’en cachent plus. Le président du Patronat, jusqu’alors très prudent, gérant ses relations avec Aziz sans faire de vagues, malgré les coups qu’il a pris, est sorti de sa réserve, la semaine dernière, lors d’une cérémonie à la Chambre de commerce.  Il a fustigé, en termes à peine voilés, l’absence de concertation entre l’Administration et le secteur privé, le harcèlement auquel les services fiscaux exposent les opérateurs économiques et  l’ingérence, inacceptable et grave, de « certaines » autorités, dans les opérations de renouvellement des instances du Patronat national. Ahmed Baba ould Aziz demandera, par la même occasion, la fin de l’immixtion des pouvoirs publics dans les prérogatives des commissions de passation de marchés, la fixation d’une durée, précise (et raisonnable), pour le paiement des créances du secteur privé auprès de l’Etat, et le strict respect de ces délais. La coupe était, donc, suffisamment pleine pour que le Patronat, généralement très soucieux de ses intérêts et évitant, autant que faire se peut, une confrontation avec les pouvoirs publics qu’il se sait incapable de remporter, sorte ainsi de sa réserve et dénonce une situation devenue chaotique.

Ou, vue sous un autre angle, trop exagérément orientée : le président de l’Association des maires de Mauritanie est un ancien colonel, tout comme le président de la Fédération des éleveurs ; un général défroqué est également pressenti, pour la Fédération de l’agriculture dont les instances seront renouvelées sous peu… A ce rythme, toutes les fédérations du Patronat finiront dans l’escarcelle d’anciens militaires. Le patron des patrons a raison de s’indigner et nous avec. Les économistes de tous bords sont d’accord sur un seul point : il ne peut y avoir développement sans un capital national fort, capable de créer des richesses et de susciter la croissance. Avec la mainmise de l’Etat sur certains secteurs (transport aérien et terrestre, BTP, assurances …), la Mauritanie post-2008 va à contre-courant des principes économiques de base et… du bon sens, tout simplement.

Ahmed Baba aurait pu ajouter que cette politique est en train de démontrer ses limites. Les sociétés publiques croulent sous le poids des dettes. L’Etat est en cessation de paiement et n’a plus les moyens d’honorer ses engagements. Serons-nous assez sages pour reconnaître que nous avons fait fausse route  mais qu’il n’est pas trop tard pour faire machine arrière ? « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », disait Descartes. Mais pas en Mauritanie où l’entêtement tient plutôt de méthode de gouvernance. A ceci près qu’à entêté, entêté et demi : l’indignation des patrons serait-elle compatible, ne serait-ce qu’un temps, avec celle des syndicats, voire de l’opposition ? De fait, si forum et front partagent la même initiale, il n’y a qu’un pas de l’un à l’autre. Et ce serait, alors, beaucoup pour un seul homme… aussi entêté soit-il.

Ahmed Ould Cheikh

le calame

Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya/Mohamed Abdel Aziz : Esquisse comparative

altLequel entre Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya et Mohamed Abdel Aziz a le plus marqué la Mauritanie en terme de nuisance ou de bienfaits ? Lequel est aujourd’hui meilleur ? C’est à cet exercice périlleux que s’est livré notre imminent confrère Babah Sidi Abdallah.

Dans cette jungle mauritanienne qui semble avoir transposé son combat vers l’extérieur, notamment au cœur de l’Europe, où des armées d’opposants s’affrontent à des groupes d’expéditionnaires tout droit venus de Nouakchott, Baba Sidi Abdallah qui se dit étranger à toute cette faune où des plumes prestigieuses sont appelées à la rescousse, déclare pour sa part n’appartenir à aucune de ces deux chapelles.

Selon lui, c’est tout juste si les partisans de l’actuel pouvoir ne nous prennent pas pour des débiles en jetant le discrédit sur Taya et sur Ely ainsi que sur tout ce que leur régime représentait, comme si Mohamed Abdel Aziz et une bonne partie de ces soutiens étaient en totale hibernation pendant toutes ces périodes. Ils veulent faire croire, selon lui que Taya et Ely ont mené la guerre de la terre brûlée en Mauritanie pendant plus d’une vingtaine d’années et que Mohamed Abdel Aziz pendant cette même période était prosterné devant la tombe du Prophète (PSL) à Médine ou qu’il prêchait la parole d’Allah sur les sentiers battus.

Les « tenants de l’agenda politique et les plumitifs de l’intérieur » croient-ils réellement, ironise Babah Sidi Abdallah, que tous les officiers supérieurs, les officiers, sous-officiers et soldats de notre vaillante armée étaient plongés dans un profond sommeil pendant que Mohamed Abdel Aziz guerroyait tout seul les « Cavaliers du Changement » et le mouvement Al Qaïda à Tourine et à Ghallaouiya ?

Selon lui, Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya a dirigé la Mauritanie pendant plus de vingt ans et personne n’avait ouï-dire qu’il avait négocié avec un investisseur sur ses devises, ni concurrencé les acteurs du secteur foncier, ni les propriétaires de station de carburant, ni les sociétés de BTP, ni les banquiers,, ni les assureurs, pour leur disputer leur gagne-pain. Personne ne l’avait jamais non plus entendu insulter avec une si grande grossièreté ses adversaires politiques. Certes, Ould Taya n’était pas un Ange, mais il n’était pas non plus ce Satan que le régime actuel est sensé venu combattre pour nous protéger, soutient-il.

S’agissant d’Ely Ould Mohamed Vall, Babah Sidi Abdallah soutient que si l’homme de la transition est si gabegiste qu’on le prétend, qu’on juge d’abord le chef de l’Etat actuel. N’est-ce pas lui qui l’aurait réveillé en pleine nuit pour lui offrir le pouvoir, lors du coup d’Etat de 2005 contre Ould Taya ? N’est-ce pas là un cadeau offert par un propriétaire illégitime à quelqu’un qui ne le mérite pas ? s’interroge le confrère. Et chaque fois, la pique est adressée à ceux qu’il nomme entre parenthèse, « les détenteurs de l’agenda politique et les plumitifs de l’intérieur.
A ceux-là il reproche d’ailleurs leur contradiction, leurs manque d’objectivité, eux qui tantôt adulent le journal Le Monde, la FAO,

Transparency International et d’autres éminentes sources d’informations, toutefois qu’ils disent du bien du pouvoir. Mais qu’ils en disent du mal, les voilà qualifiés de comploteurs et d’agents de l’impérialisme. Il suffit juste qu’ils lèvent un coin du voile sur les relents corrupteurs du pouvoir en place, soutient Babah.
Pour Babah la capacité intuitive de Mohamed Abdel Aziz s’est beaucoup développée. Alors qu’il lui a fallu vingt ans pour découvrir le caractère corrupteur du régime de Taya, il ne lui a fallu que deux années pour découvrir la nature gabegiste de Ely Mohamed Vall et encore beaucoup moins pour découvrir celui de Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Dommage, dira Babah Sidi Abdallah qu’il ne puisse briser le record d’intuition pour découvrir à temps que son régime était encore plus corrompu. Mais, comme le dit l’adage, mieux vaut tard que jamais.

MOMS

http://lauthentic.info