Monthly Archives: November 2015
Putsch au Burkina Faso : l’enregistrement qui agite le Web ivoirien et burkinabè
Diffusé sur Internet, l’enregistrement d’une conversation censée démontrer la collusion entre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, et les auteurs du putsch du 17 septembre au Burkina Faso agite médias et réseaux sociaux.
L’enregistrement fait grand bruit des deux côtés de la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, mais rien ne prouve qu’il soit authentique. Depuis sa publication, jeudi 12 novembre sur Internet, médias en ligne et réseaux sociaux se font des gorges chaudes des écoutes téléphoniques présentées par ses diffuseurs comme une preuve de l’implication de Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, dans le coup d’État avorté du 17 septembre au Burkina Faso.
Sur la bande sonore, qui daterait du putsch, on entend deux hommes évoquant au téléphone les moyens de faire réussir le coup de force mené à Ouagadougou par les hommes du Régiment de sécurité présidentiel (RSP). Il y est question d’argent, de déstabilisation militaire, de projets d’assassinats…
Or, d’après ceux qui ont révélé le document, les deux interlocuteurs ne seraient autres que Guillaume Soro et Djibril Bassolé, l’ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères du président déchu Blaise Compaoré aujourd’hui détenu pour haute trahison.
“Montage grossier”
Depuis la circulation de ce document audio de plus de 15 minutes sur les réseaux sociaux, les proches de Guillaume Soro crient à la “manipulation”. Interrogé par Radio France internationale (RFI), Moussa Touré, son porte-parole, parle d’un “montage grossier” reprenant des extraits de la voix de Guillaume Soro mais aussi celle d’un imitateur. “Nous avons pris la peine de faire expertiser cet enregistrement par un expert indépendant. Ce rapport explique clairement qu’il y a des distorsions, des altérations, des rajouts de voix qui font que ce document est à 99 % un document totalement falsifié”, affirme-t-il.
Sur le site internet de Guillaume Soro, un article intitulé “Sept bonnes raisons de jeter à la poubelle les prétendues écoutes téléphoniques” s’emploie à démontrer point par point l’inauthenticité du document. “Ces prétendues écoutes téléphoniques sont traversées par un fond sonore trouble, typique des bandes magnétiques traficotées. De nombreux logiciels existent aujourd’hui pour fabriquer artificiellement des voix et paroles à partir du calibrage des timbres vocaux des personnages qu’on veut imiter”, peut-on lire sur le site. Pour l’heure, les autorités burkinabè ne se sont toujours pas exprimées sur le sujet.
Ce n’est pas la première fois que l’entourage de Guillaume Soro doit se défendre d’avoir cherché à prendre part au coup d’État burkinabè. En octobre, “Jeune Afrique” indiquait ainsi que l’entourage du Premier ministre burkinabè, Isaac Zida, accusait le président de l’Assemblée nationale ivoirienne d’avoir proposé son aide aux putschistes. “C’est du bluff ! Guillaume Soro n’a rien à voir avec ce putsch”, s’était alors exclamé l’un de ses collaborateurs à l’hebdomadaire.
“Commanditaires”, “complices”, “exécutants”…
La diffusion de l’enregistrement controversé intervient également alors que la commission d’enquête sur le putsch du 17 septembre au Burkina Faso a publié un rapport dans lequel elle assure avoir identifié “commanditaires”, “complices” et “exécutants” du coup d’État. “Nous avons identifié les personnes mais cela ne fait pas d’elles des coupables, elles jouissent de la présomption d’innocence”, a indiqué, jeudi, Simplice Poda, le président de la commission.
Ce rapport, dont le contenu n’a pas été dévoilé, avait été commandé par le gouvernement le 25 septembre, lors de la création de la commission pour “situer les responsabilités, identifier les auteurs, complices, militaires et civils, impliqués dans la tentative de coup d’État perpétrée le 16 septembre 2015”.
Des soldats du RSP, l’ancienne garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré, avaient fait irruption dans le palais présidentiel le 16 septembre en plein Conseil des ministres, prenant en otage le président, Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida, et plusieurs ministres, avant de proclamer le coup d’État le lendemain. Mais la mobilisation populaire a conduit à l’échec du putsch, permettant le retour du gouvernement de Michel Kafando au pouvoir.
france24
Diffusé sur Internet, l’enregistrement d’une conversation censée démontrer la collusion entre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, et les auteurs du putsch du 17 septembre au Burkina Faso agite médias et réseaux sociaux.
L’enregistrement fait grand bruit des deux côtés de la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, mais rien ne prouve qu’il soit authentique. Depuis sa publication, jeudi 12 novembre sur Internet, médias en ligne et réseaux sociaux se font des gorges chaudes des écoutes téléphoniques présentées par ses diffuseurs comme une preuve de l’implication de Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, dans le coup d’État avorté du 17 septembre au Burkina Faso.
Sur la bande sonore, qui daterait du putsch, on entend deux hommes évoquant au téléphone les moyens de faire réussir le coup de force mené à Ouagadougou par les hommes du Régiment de sécurité présidentiel (RSP). Il y est question d’argent, de déstabilisation militaire, de projets d’assassinats…
Or, d’après ceux qui ont révélé le document, les deux interlocuteurs ne seraient autres que Guillaume Soro et Djibril Bassolé, l’ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères du président déchu Blaise Compaoré aujourd’hui détenu pour haute trahison.
“Montage grossier”
Depuis la circulation de ce document audio de plus de 15 minutes sur les réseaux sociaux, les proches de Guillaume Soro crient à la “manipulation”. Interrogé par Radio France internationale (RFI), Moussa Touré, son porte-parole, parle d’un “montage grossier” reprenant des extraits de la voix de Guillaume Soro mais aussi celle d’un imitateur. “Nous avons pris la peine de faire expertiser cet enregistrement par un expert indépendant. Ce rapport explique clairement qu’il y a des distorsions, des altérations, des rajouts de voix qui font que ce document est à 99 % un document totalement falsifié”, affirme-t-il.
Sur le site internet de Guillaume Soro, un article intitulé “Sept bonnes raisons de jeter à la poubelle les prétendues écoutes téléphoniques” s’emploie à démontrer point par point l’inauthenticité du document. “Ces prétendues écoutes téléphoniques sont traversées par un fond sonore trouble, typique des bandes magnétiques traficotées. De nombreux logiciels existent aujourd’hui pour fabriquer artificiellement des voix et paroles à partir du calibrage des timbres vocaux des personnages qu’on veut imiter”, peut-on lire sur le site. Pour l’heure, les autorités burkinabè ne se sont toujours pas exprimées sur le sujet.
Ce n’est pas la première fois que l’entourage de Guillaume Soro doit se défendre d’avoir cherché à prendre part au coup d’État burkinabè. En octobre, “Jeune Afrique” indiquait ainsi que l’entourage du Premier ministre burkinabè, Isaac Zida, accusait le président de l’Assemblée nationale ivoirienne d’avoir proposé son aide aux putschistes. “C’est du bluff ! Guillaume Soro n’a rien à voir avec ce putsch”, s’était alors exclamé l’un de ses collaborateurs à l’hebdomadaire.
“Commanditaires”, “complices”, “exécutants”…
La diffusion de l’enregistrement controversé intervient également alors que la commission d’enquête sur le putsch du 17 septembre au Burkina Faso a publié un rapport dans lequel elle assure avoir identifié “commanditaires”, “complices” et “exécutants” du coup d’État. “Nous avons identifié les personnes mais cela ne fait pas d’elles des coupables, elles jouissent de la présomption d’innocence”, a indiqué, jeudi, Simplice Poda, le président de la commission.
Ce rapport, dont le contenu n’a pas été dévoilé, avait été commandé par le gouvernement le 25 septembre, lors de la création de la commission pour “situer les responsabilités, identifier les auteurs, complices, militaires et civils, impliqués dans la tentative de coup d’État perpétrée le 16 septembre 2015”.
Des soldats du RSP, l’ancienne garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré, avaient fait irruption dans le palais présidentiel le 16 septembre en plein Conseil des ministres, prenant en otage le président, Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida, et plusieurs ministres, avant de proclamer le coup d’État le lendemain. Mais la mobilisation populaire a conduit à l’échec du putsch, permettant le retour du gouvernement de Michel Kafando au pouvoir.
Première publication : 13/11/2015
Economie : Le patronnat mauritanien exhorte l’état à moins “harceler” les entrepreneurs
En manque cruel de liquités, avec une activité économique ralentie par une imposition étouffante, les autorités désespérées continuent d’en rajouter, de façon démesurée, entraînant les fermetures de sociétés, et les départs d’investisseurs. Le chef du patronnat, Ahmed Baba Azizi, devant leurs ministères de tutelle, la BCM, et le représentant de la Banque Mondiale, il y a deux semaines, a tiré la sonnette d’alarme, en exhortant l’état à infléchir sa politique d’impôts, destructrice d’emplois et de richesses.
Ce n’est pas un discours anodin: il y a une dizaine de jours, le président de l’union nationale du patronnat mauritanien (UNPM), Ahmed Baba Azizi, rappelait aux autorités que la pression fiscale sans précédent exercée sur les entreprises nationales et étrangères grèvait l’emploi et l’investissement. D’autant plus qu’aux yeux du patronnat mauritanien, cette pression ne semble pas se concrétiser dans le développement du pays.
“Nous n’avons aucun interlocuteur, surtout pas avec une administration de développement, intéressée à mettre un terme aux suspicions existant entre les secteurs public et privé; le harcèlement auquel l’administration en général, et les services fiscaux en particulier, exposent les opérateurs économiques, tous secteurs confondus, alors qu’il n’y a pas de développement, sans un secteur privé fort et partenaire effectif dans le processus de développement; enfin l’ingérence grave et inacceptable de certaines autorités dans les opérations de renouvellement de ses instances syndicales” affirme-t-il longuement.
“Il est nécessaire e vital d’activer la concertation entre l’Etat et le secteur privé, en sa qualité de véritable moteur de la croissance, et la recherce des voies et moyens permettant de tirer profit des avantages multiples et divers, qu’offre la complémentarité entre les secteurs public et privé” continue le président des patrons, après avoir rappelé, dans un bref historique, l’accession de la Mauritanie (en 2008), au 168ème rang (l’an précédent étant à la 176ème place), des pays ayant le plus amélioré leur environnement d’affaires.
Visiblement inquiet à l’époque que la Mauritanie puisse à nouveau dégringoler dans l’échelle d’estime des investisseurs potentiels, Ahmed Baba Azizi urge les parties présentes à cette journée, d’apporter des réponses pérennes, concrètes et “justes” (terme revenant souvent dans son discours sur les questions “essentielles et fondamentales” de la justice, de la transparence dans le domaine des marchés publics, “l’application juste, stricte et équitable des textes réglementant l’économie nationle, dont doivent bénéficier l’ensemble des opérateurs économiques sans exception aucune”, et la fixation d’une durée précise pour le paiement des créances sur l’état, et le respect de ces délais, de manière stricte et juste.
Sans l’amélioration de ces agrégats permettant de juger de la qualité de l’envitonnement des affaires d’un pays, “il sera difficile d’attirer de nouveaux investisseurs” conclut-il.
Une extrapolation de la théorie des impôts de Laffer
Le substrat du message est on ne peut plus clair : “Laissez les entreprises travailler en paix et prenez-leur ce qu’ils doivent au développement de notre société, mais pas plus, et surtout pas si développement il n’y a pas“. C’est une prudente parabole par rapport à la théorie sur les impôts d’Arthur Laffer, qui fonde l’idée que la relation positive entre croissance du taux d’imposition et croissance des recettes de l’État, s’inverse lorsque le taux d’imposition devient trop élevé.
Si un débat de fond existe encore sur le fameux “pic” de Laffer à partir duquel les recettes de l’état baisseraient, une expérimentation est en cours en Mauritanie, où ce seuil est à présent dépassé, et les effets décrits par Laffer se déroulent sous nos yeux : des sociétés ferment, car “littéralement rackettés par l’état” comme en témoigne ce transitaire qui a longtemps travaillé avec les sociétés minières, avant de mettre la clé sous la porte, car “ça ne vaut plus le coup par rapport à ce que l’état nous prend!” se plaint-il. En Mauritanie aujourd’hui, en fin d’année 2015, on peut dire que “trop d’impôt est entrain de tuer l’impôt”. Pour essayer de pallier les effets néfastes, en termes de fuites de capitaux, et de niches fiscales, l’état, depuis trois mois et demi, contrôle au niveau des banques les entrées et sorties des entreprises. “Un chèque de plus de 100.000 ouguiyas ne peut plus être retiré en caisse; il doit être encaissé sur le compte directement” confirme une caissière d’une des grandes banques nationales.
Pris dans ce cercle vicieux par rapport à la pression fiscale excessive qui seule ne pourra résoudre le problème de liquidités de l’état, le gouvernement a affirmé “le recours aux prêts extérieurs, afin de combler le déficit constaté dans le budget de l’Etat pour l’année 2016, estimé à 0,4% du PIB, hormis les industries extractives”. Un aveu d’échec en soi, après s’être vainement gargarisé sur les résultats extraordinaires de la SNIM.
Dialogue national : difficultés au sein du FNDU pour unifier les positions
Une source au sein du forum national pour la démocratie et l’unité, s’est déclarée optimiste quant à une position unifiée des différentes composantes du forum demain vendredi à propos de la suite à donner à la proposition du gouvernement relative au dialogue.
L’invitation adressée par le ministre secrétaire général de la présidence à l’opposition afin d’amorcer un dialogue, avait entraîné des dissensions au sein de celle-ci.
Certaines composantes ont continué d’exiger une réponse écrite du gouvernement à propos du document que lui avait adressé l’opposition, tandis que d’autres veulent aller au dialogue dans l’espoir que le pouvoir ait de nouvelles propositions acceptables pour elles.
La même source précise que la commission chargée de rapprocher les points de vue au sein du pôle politique espère parvenir demain à une position unifiée.
Trois formations politiques, le RFD, INAD et l’avant-garde du changement restent opposées à tout dialogue avant une réponse écrite du gouvernement au document qui lui a été adressé par le FNDU.
Les autres partis politiques seraient disposés à répondre positivement à l’invitation au dialogue adressée par le pouvoir.
Le ministre secrétaire général de la présidence de la république, Moulaye O. Mohamed Lagdaf avait invité le président en exercice du forum, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats Me Ahmed Salem O. Bouhoubeini à reprendre les concertations préparatoires du dialogue suspendues au mois de mai.
saharamedias
Les harratines, et le combat qui rassure, le meilleur dans l’ombre c’est le repos.

Comme l’écrivait l’éminent journaliste Wely Cheikh Bouye dans sa contribution (L’impossible oubli des harratines, le meilleur dans le soleil c’est l’ombre) : « S’il est une composante sur laquelle repose aujourd’hui tout l’équilibre de la Mauritanie, c’est sans aucun doute la composante des «harratines” sous l’ombre de laquelle reposera enfin la réconciliation d’un peuple en mal de justice, d’harmonie, de stabilité et, tout en proie aux terribles maux de la stratification et des castes d’une époque bien révolue ».
Oui, tout en me souscrivant entièrement à ces propos dont la véracité et la pertinence m’ont littéralement foudroyé, j’y ajoute aussi que le meilleur dans l’ombre c’est le repos manquant cruellement à cette communauté laborieuse et travailleuse. Sombrant dans les abîmes et les forces des ténèbres avec ses dockers, maçons , charbonniers, charretiers , blanchisseurs, bouchers, miniers, marchants ambulants, vendeuses de légumes, de tabac et brasseuses de couscous ; mais surtout avec ses soldats et hommes de troupes , doigt sur la gâchette œil rivé vers l’horizon là-bas aux frontières veillant jalousement sur l’intégrité et la souveraineté du pays. Malgré sa situation de calvaire, ceci ne la point poussé à l’excès, car pour elle s’est la Mauritanie d’abord, puisqu’ une déflagration de celle-ci, dieu nous en préserve explosera cette espèce de poudrière sur la quelle nous sommes assis; et dont les harratine par manque d’arrière- territoire en seront les premiers perdants.
Bref, cette Mauritanie, qui de par sa position géographique l’exposant à des péjorations climatiques récurrentes, se situe dans une zone géopolitique de turbulence, où les annonces des intentions d’expansion de part et d’autre se font de plus en plus audibles. Elle est devenue par conséquence un lieu de convergence et de divergence d’où sa fragilité menaçante que, seule la sagesse sauvegarde et garantie l’existence, surtout en ces moments ci où la haine intercommunautaire est grandissante et où les communautés se regardent en chien de faïence du fait des tensions ethniques de plus en plus perceptibles.
Pourvue que le détenteur du pouvoir réel ayant le rapport de force de circonstance favorable le comprenne et agit pour la détente, à l’image du parti nationaliste sud africains composé de blancs afrikaners , qui dés 1989 avait compris la gravité de la situation ; engageant de surcroît des mesures révolutionnaires d’apaisements qui ont abouti à l’élection de Nelson Mandela dit Madiba comme président et Frédéric Declerk comme vice président.
En effet, la première entorse à la dignité des harratines qui ont vécu plus 7 siècles d’esclavage, est que dés l’indépendance le pouvoir d’alors constitué de notabilités arabo berbères et négro-africaines s’empressait consciemment ou inconsciemment à poser les jalons d’un système inégalitaire qui allait occulter du débat public national la question des esclaves et des anciens esclaves. Pire les fondateurs s’appuyèrent sur des alliances suspectes et douteuses avec les chefferies traditionnelles non abolitionnistes pour se faire accepter en contre partie ils fermèrent les yeux sur l’esclavage et l’exploitation harratine, bien que le modèle républicain adopté depuis l’indépendance garantissait à tous les citoyens la jouissance de leurs droits civiques.
Résultat, cette communauté ployant depuis toujours et maintenue sous le poids d’un mépris social multiséculaire, d’asservissement, d’ignorance, et de pauvreté ; elle est restée politiquement faible et désorganisée ; empêchée d’avoir un pouvoir politique inhérent à son poids démographique que quiconque sait majoritaire. Une telle atteinte à sa dignité ne la guère amené à opter pour la vindicte quant on sait souvent, que la réaction normale de l’opprimé quand la charge hideuse de l’oppresseur l’écrase s’est la vengeance ; surtout si l’abus remonte depuis l’aube des temps ; plutôt elle s’est déployée avec âme et corps dans la Chamame, Awker, Aftout et Avele ; dans les ports, sur les Quais, dans les palmerais, les champs à servir loyalement le pays.
Voilà la vraie sagesse que même les apôtres du non violence (Luther King et Gandhi), auront des difficultés d’incarner.
Oui, le pas vers la liberté est franchis, et il demeure irréversible; car le désir insatiable de celle-ci est un fait providentiel, qui se raffermit et se perfectionne par la volonté divine, qui finit toujours par s’imposer même aux injustices les plus robustes.
Au terme de ces propos, j’en appelle aux hommes vertueux à l’unité des cœurs ; de ne pas céder aux provocations légères, et passéistes du type : « les harratines qui sont-ils, la question harratine est dépassée, n’est esclave que celui qui le veut, l’esclavage n’existe pas il n’ya que séquelles ou survivances, l’esclavage certains en font un fonds de commerce et moyen de célébrité, des vendus de l’occident à la solde des juifs, bref ; encore moins aux arrestations, procès, emprisonnements et répressions sélectives dont le regain de violence dépasse l’entendement ces dernières années ; de continuer le combat ferme, juste et pacifique qui unit , rassure et instaure la paix des braves , car demain est riche de promesses ».
Et qu’il me soit permis de saluer la sagesse :
Des hommes illuminés d’obédience marxiste-léniniste qui ont posé la question des inégalités sociales en un moment crucial, où porter la contradiction était chose difficile, ma pensée va aussi aux doyens de lutte fondateurs du Mouvement Elhor ( Mohamed Yahye Ould Ciré, Bilal ould Werzik, feu Sidi Ould Jaber, Amar Ould Ahmed Deyne, Achour Ould Dembe, Achour Ould Sambe, Likheil Ould Mohimd Labd, Boubacar Ould Messaoud, Sidi Ould Messaoud et d’autres dont certains ont rendu l’âme, sans oublier l’activiste remarquée des années 70 Koumbëit Mint Werzik (paix à son âme), sœur de Bilal ; aux mouvements civiques et des droits de l’homme (Sos Esclaves, AHME, IRA avec son martyr le doyen Abdalahi Ould Mbarek, le Manifeste pour les droits politiques , économiques et sociaux des Harratines et son défunt Président le père Mohamed Saïd Ould Hemodi), aux hommes éclairés (l’érudit Mohimd’Elhacen Dedew et sa Vatwa sans équivoque, le percutant savant Mohamed Lemine Chah, Isselmou Ould Abdelkader, Mouhimd Elmokhtar Ould Hmeyne Amar, Mohamed Vall Ould Sidi Moïle, Sidi Mohamed Ould Moustapha dit Khames président du forum national de la société civile, Oumar Ould Beïbacar, Weli Cheikh Bouye, Hanevi Dahah, Elhoussein Ould Medou, Isselmou Ould Salihi, Aminetou Mint Elmoukhtar, feu Habib Ould Mahfoudh, Mariém Derwich, Elmehdi Ould Mohimd’Elbechir, Didi Ould salek, et bien d’autres.
En fin, je dirai que la Mauritanie ne sera que ce que nous ferons d’elle, donc ne l’abîmons pas , et comme disait le sage Félix Houphouët-Boigny : « le vrai bonheur on ne l’apprécie que l’lorsqu’on le perde, faisons en sorte que nous l’ayons tous ensemble et à ne jamais le perdre ; mais au contraire à l’accroitre sans cesse par le travail dans la dignité, la légalité, la justice, la discipline, la solidarité, la fraternité et le respect de l’autre ».
Maham Youssouf
Dialogue politique : FNDU : ira, ira pas ?
Depuis que le docteur Moulaye ould Mohamed Laghdhaf, monsieur Dialogue du pouvoir en titre, a manifesté le désir de rencontrer le nouveau président du FNDU, maître Ahmed Salem ould Bouhoubeyni, les Mauritaniens ne cessent de s’interroger sur cette probable rencontre au sommet. Le FNDU, qui doit apporter sa réponse à l’invitation du pouvoir, ce mardi, au terme de rudes consultations en son sein, acceptera-t-il enfin d’aller au dialogue que recherche le pouvoir ? Sur quelles bases et/ou garanties ? Son président se contentera-t-il, tout simplement, d’un tête-à-tête avec le missionnaire du pouvoir ? Répondre à son invitation ne signifie pas forcément accepter le dialogue. En réponses à ces questions, deux camps s’affrontent : les optimistes et les pessimistes.
Optimisme
Les premiers croient déceler, dans la réaction de la majorité aux premières déclarations du nouveau président du FNDU, une évolution du pouvoir qui parle, désormais, non seulement de dialogue inclusif, franc et sincère avec l’opposition mais dit, aussi, apprécier positivement les propos de maître Bouhoubeyni dont il redoutait l’arrivée à la tête du forum. Autres pièces en faveur de cette hypothèse, des bribes d’informations distillées, çà et là, par la CUPAD. Les deux responsables de cette coalition, Boydiel ould Houmeïd et Abdessalam ould Horma, qui tentent de rapprocher le forum et le pouvoir, « auraient laissé entendre », à divers de leurs interlocuteurs, que le président de la République leur « aurait laissé entendre » qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, ce que l’opposition, elle, « croyait entendre », dans l’idée même des rencontres consultatives préliminaires au dialogue national inclusif que ledit pouvoir a organisées à Nouakchott. Et, plus encore, dans ses suites, avec la décision de celui-ci d’organiser un dialogue sans l’opposition… On chuchote donc beaucoup, à demi-mot, de propos voilés, suggérés, déduits, variablement plausibles…
De son côté, l’opposition réitère son intention d’aller au dialogue et invite le pouvoir à « s’adresser directement à elle ». C’est peut-être ce bout de phrase de maître Bouhoubeyni qui satisfait tant la majorité. Une majorité qui s’est rendue compte du fiasco de ses journées préliminaires de concertation, avec des ministres qui ont mal vendu le produit aux populations de l’intérieur : « le dialogue aura lieu même sans l’opposition », ont claironné nombre d’entre eux. Autre signe, encore, le retour du dossier entre les mains de Moulaye ould Mohamled Laghdhaf, un homme réputé discret et plus courtois que le duo ayant poussé le gouvernement à organiser les journées préliminaires de concertation, que certains qualifient de déroute, tant les objectifs fixés, à savoir détacher certains pans de l’opposition, pour les conduire au dialogue, n’ont pas été atteints. Et, certes, le moins qu’on puisse dire est que ces stratèges n’ont pas réitéré le coup de 2011. L’invite du monsieur Dialogue vient rectifier le tir et corriger l’erreur du gouvernement.
A ces facteurs, il faut, croient certains, ajouter la peu reluisante situation économique du pays. Même si l’hivernage a été bon, dans l’ensemble du pays, la baisse des recettes minières continue de peser sur ses revenus. Les observateurs avertis se demandent, d’ailleurs, comment le gouvernement entend boucler son budget 2016 (451 167 622 000 UM), en augmentation de près de 12 milliards d’ouguiyas, soit 2,68% par rapport à celui de l’exercice précédent. Quant au syndrome du troisième mandat, même si le référendum du Congo et la malencontreuse sortie de Hollande peuvent susciter mimétisme en Afrique, ce qui s’est passé, au Burkina Faso, alerte nos fondateurs ou rectificateurs présidents avides de triplette électorale. Il se trouve, aussi, que l’environnement immédiat s’accommoderait mal de forcings. La fermeté dont ont fait preuve le président du Niger, Mahamadou Issoufou, et l’UA – pour la première fois, il faut le souligner – à propos du Burkina Faso, alors que Macky Sall, président de la CEDEAO, avait tout donné aux putschistes, doit inciter également ceux-là à la prudence.
Pessimisme
De leur côté, les pessimistes étalent les nombreux obstacles qui se dressent sur le chemin tortueux du dialogue. D’abord, la stratégie opaque du pouvoir qui se refuse à clarifier ses intentions pour rassurer l’opposition, ce qui alimente toutes les supputations. L’opposition redoutant le tripatouillage de la Constitution qui ouvrirait, à l’actuel locataire du Palais gris, la voie au fameux troisième mandat. Une petite contagion s’est emparée de l’Afrique, depuis que Blaise Compaoré, un autre putschiste, a voulu modifier la Constitution de son pays en ce sens. Le président Aziz qui prône le dialogue s’engouffrerait-il dans cette brèche ? C’est ce que croit l’opposition, même si l’un des leaders de la CUPAD, engagé dans le rapprochement entre le pouvoir et l’opposition, « a laissé entendre » que non, ainsi qu’on l’a dit tantôt. Alors, si tel est vraiment le cas, pourquoi le Président, s’interroge l’opposition, n’en ferait-il pas la déclaration officielle, à l’endroit des Mauritaniens ? Et tirant leçons des douloureuses expériences passées, l’opposition pense que rien ne garantit ces « confidences ». Autre bémol, le Président aurait ajouté, toujours selon son interlocuteur de la CUPAD, qu’il ne resterait cependant pas neutre, lors de la prochaine présidentielle… Autrement dit, qu’il soutiendrait, comme en 2007, un candidat, ce qui, de l’avis de l’opposition, fausserait le jeu. Le Président serait également opposé à la dissolution de sa garde prétorienne, le BASEP, et au départ de M’Rabih, de la direction de l’agence d’état-civil, deux des revendications de l’opposition.
Autre difficulté, interne cette fois-ci à l’opposition : le pôle politique du FNDU est traversé de fortes dissensions. Si certains partis affichent leur intention d’aller au dialogue, le RFD et l’UNAD ne cachent pas leur méfiance. D’ailleurs, à en croire certaines sources, ce sont ces deux formations qui ont fait traîner les concertations au sein du pôle politique. Et, comme le Forum ne veut pas imploser, en laissant en marge ces deux partis, celles-ci risquent fort de traîner encore, même si le Forum annonce sa réponse au pouvoir pour ce mardi 10 Novembre. Depuis l’Accord de Dakar, on a, de fait, comme l’impression que notre opposition ne gère le dialogue que pour éviter l’implosion. Une véritable diversion. Plus de manifestation dans la rue, plus de travail politique (implantation, congrès, formation…). Pour certains observateurs et autres acteurs politiques, nouer, dans les conditions actuelles, un dialogue avec le pouvoir n’a aucun sens : il faut laisser le Président gouverner jusqu’à la fin de son mandat, puisque l’opposition n’est pas en mesure d’imposer un rapport de force en sa faveur et que les règles du jeu ne sont pas claires. Selon ce point de vue, l’opposition doit se focaliser sur 2019 et travailler à une alternance par les urnes, au lieu de miser sur un hypothétique dialogue et étaler ses divergences, à chacune de ses réunions. Elle doit, surtout, pour revenir dans les institutions démocratiques (mairies et Parlement) travailler en sorte que le gouvernement accepte d’améliorer les instruments électoraux, faute de quoi, elle risque de se mordre le doigt, en ratant, et l’alternance, et le retour dans les représentations démocratiques…
Dalay Lam
le calame
LAISSER UN COMMENTAIRE