Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2011

Manifestation de Touche pas à ma nationalité à Nouakchott: lettre aux sénateurs

altLe 5 mai 2011, le régime d’Ould Abdel Aziz lançait le début des opérations d’enrôlement des citoyens mauritaniens. Ces opérations d’enrôlement contestées par une importante partie des citoyens  sont discriminatoires à l’égard des Négro-Mauritaniens qui perçoivent en cela une volonté des autorités de les exclure.

 

 Ce projet cynique, discriminatoire,raciste et honteux pour un Etat est venu accentuer la frustration des Noirs mauritaniens qui ont toujours vécu dans l’injustice et qui ont subi déportations et massacres. Cet enrôlement n’a d’autre objectif que de: faire de la majorité des Négro-Mauritaniens des apatrides. Tout cela se faisant avec le lourd et coupable silence des leaders politiques dans leur majorité. De jeunes patriotes ont décidé de créer le mouvement “touche pas à ma nationalité” pour s’ériger contre toutes les formes d’injustices que subissent les citoyens mauritaniens et défendre la dignité et les droits bafoués des Noirs, premières et sempiternelles victimes de ces injustices. Des sit-in et des marches de protestation sont organisés à Nouakchott.

 

Dans le sillage de la capitale des villes comme  Boghé , Sélibaby, Rosso, Kaédi, Maghama ou encore Djéol se joignent à la protestation, réprimée sauvagement par les autorités: un mort, des blessés graves et des dizaines d’arrestations.

Face à ce lourd bilan, le régime d’ould Abdel Aziz campe sur sa position et affiche un mépris total à l’égard de citoyens qui revendiquent leurs droits les plus légitimes.

 

  altAujourd’hui, les noirs Mauritaniens sont considérés comme des citoyens de seconde zone. Leurs langues sont reléguées au second plan par la constitution. Ils sont marginalisés et mis à l’écart dans les prises de décisions. Ils ne profitent pas des richesses nationales qui doivent pourtant être redistribuées à tous les enfants du pays, une partie de ces noirs souffre de l’esclavage et reste victime d’une injustice favorisée par l’état mauritanien.

 

  En ce jour du 29 octobre, nous exigeons que justice soit rendue pour les victimes de la répression aveugle et disproportionnée d’un régime aux abois. La lumière doit être faite sur les évènements de Maghama et Kaédi, ce qui doit aboutir au jugement des gendarmes qui ont tiré à balles réelles sur des enfants désarmés et à celui du commissaire de Kaédi et du directeur régional de la sûreté du Gorgol, coupables tous deux d’actes de torture sur de jeunes manifestants.alt

  Devant cette situation grave, nous mouvement “touche pas à ma nationalité”, vous mettons devant vos responsabilités d’élus à la chambre haute du parlement.La Mauritanie souffre de grands maux qui peuvent remettre en cause  son existence.  Ne pas agir serait synonyme de complicité par rapport à tout ce qui se passe. Nous vous demandons donc de tout faire pour sauver ce pays du péril qui le guette.

 

Nouakchott le 29 octobre 2011.

Abdoul Birane Wane- Coordinateur de TPMN.

Déclaration de presse des FLAM: Le Dialogue National n’aura pas accouché d’une souris mais d’un rat !

altLe dialogue, parcellaire et partiel, pompeusement baptisé «dialogue politique national », vient  de prendre fin  au palais des  congrès.

 

S’il faut saluer les vertus du dialogue et de la concertation, en soi, ces assises-là  nous paraissent anachroniques au regard du contexte spécial,  particulier  dans lequel  elles se sont tenues; contexte marqué  et  par la répression de manifestations pacifiques, ayant conduit  à la mort tragique du jeune martyr Lamine Mangane le 17 septembre 2011 à Maghama, et par  la fissure sociale   doublée d’une crise de confiance des populations  négro-mauritanienne vis-à-vis  de l’Etat et du pouvoir qui l’incarne  

 

A l’issue des résolutions de ces conciliabules entre l’Upr, ses partis satellites, et les résidus du Prds, quelques avancées timides  comme la  création d’une Ceni, les nouvelles modalités de désignation des membres du Conseil constitutionnel, le  choix des maires, l’interdiction du vagabondage politique, la lutte contre  cette  flopée  de partis cartables, tous points  qui œuvrent à l’instauration de la  démocratie.

 

Si  ces points, mineurs, ont été abordés, l’on ne peut ne pas regretter, une fois de plus, que l’on soit passé à côté de l’essentiel; l’on a éludé  les questions centrales!

 

Notre  pays n´est pas comme les autres, il est spécifique; de par son caractère multiethnique et bi-racial, il ne saurait  emprunter les voies classiques, sans crever l´abcès.

 

Or hier comme aujourd’hui, les  questions cruciales de  la cohabitation  et de  l’esclavage ont fait l’objet de réponses évasives. En effet, les acteurs du dialogue  retiennent la diversité culturelle et le droit à la différence  dans le préambule mais se refusent à la fois  à proclamer l’officialisation des langues nationales qui les consacre et à  prendre en charge l’identité négro-africaine et arabe, du pays qui la fonde ! Ils  disent tout juste « refuser » l’esclavage, affichant ainsi un  recul manifeste par rapport au passé.

 

Le choix , par chauvinisme et ethnicisme, de la seule langue arabe comme seule langue officielle  dans un pays multi-culturel, ne peut  plus continuer, sans danger.

 

 Le régime du Président  Mohamed Ould Abdel Aziz ne pouvait réussir son dialogue, pour  avoir omis  de poser certaines conditions préalables, indispensables à sa réussite.

 

 C’est d’abord l’étape de  l’apaisement du climat social qui passe  par des gestes forts, cohérents et suivis, au lieu de ce pilotage à vue,  ponctué de tâtonnements, d’avancées minimes qui alternent avec des reculades manifestes, que traduit une vision floue du cap. Alors que le pouvoir prétend vouloir régler le passif humanitaire, voilà qu’il fait tirer  à balles réelles sur des manifestants pacifiques; il affirme  vouloir rapatrier  les refugiés mais nie toute  existence aux 12.000 déportés au Mali. Enfin  le président de la République se dit soucieux de l’unité nationale et de la  réconciliation entre mauritaniens mais parallèlement démarre une opération d’enrôlement à caractère raciste qui suscite émoi et défiance chez les Négro- Mauritaniens.

 

Si le processus d’apaisement était sincère, il aurait  associer à ce dialogue et la société civile et  toute  l´opposition interne et externe, qui sont  parties prenantes pour toutes les questions  d’intérêt national.

 

  II aurait fallu, enfin, face à un chef d’Etat qui s’est rendu expert dans l’art de manœuvrer ses partenaires politiques, nécessairement rassurer sur les garanties de respect et  de l‘applicabilité des décisions qui  sortiraient du dialogue.

 

Bref, le fameux dialogue national n’aura pas accouché d’une souris mais d’un rat!

 

La lutte continue !

Stockholm le 29 octobre 2011

Le département de la communication

www.flamonline.com

www.flamnet.info

 

Enrôlement: Maïga rejeté et envoyé en prison

altALAKHBAR (Nouakchott)- “L’histoire de Abdallah AL Hassan Maïga est triste et désolante”. “En se présentant devant les recenseurs pour se faire enrôler, ces derniers auraient fait fi de tous ses documents pour le cribler de questions, arguant que la famille Maïga n’est pas mauritanienne”. l’information est révélée par L’Authentique quotidien qui ajoute que Maiga “disposerait néanmoins de toutes ses pièces d’état-civil mauritaniennes”.Le journal précise même que “Abdallah Al Hassen, comme ses grands parents, serait né à Nema où il a fait ses études coraniques, ses enfants aussi. La famille serait présente dans la région du Hodh Charghi bien avant que cette partie orientale du pays ne fut rattaché à la Mauritanie”. Maiga lui s’adressant à la commission a répondu: “Tous les agents recenseurs qui sont en face de lui ne sont pas mauritaniens mais viendraient de pays de l’Afrique du Nord. Il est par la suite, “arrêté puis expédié au commissariat et ensuite déferré au parquet de la République pour falsification de documents nationaux”. Et sera”Entendu par le Procureur de la République et envoyé en prison”, ajoute le journal.

Et L’Authentique d’alerter: “A présent, il est à craindre que beaucoup de personnes naturalisées mauritaniennes n’aient peur de se rendre dans les bureaux pour se faire recenser de peur d’être traîné devant la justice pour falsification, alors que certains étrangers vivant depuis plusieurs décennies en Mauritanie sont parvenus à obtenir par les voies légales la naturalisation”.

Pourtant rappelle le journal, “il existe beaucoup de mauritaniens d’origine naturalisés ailleurs dans le monde”.

L’autorité présidentielle de Taya à Aziz

altL’apparence que le pouvoir offre n’est pas toujours celle qui correspond à la réalité interne de l’appareil d’Etat. L’image visible d’un président qui tient en main les affaires du pays cache parfois l’autre face de l’autorité réelle. Mais au fil du temps, les contradictions, les complots et les désaccords mettent à nu les chaînes du système de commandement. Pendant son règne, Ould Taya se voulait l’incarnation de l’absolutisme du pouvoir.Il avait l’autorité suffisante pour s’entourer de ses fidèles et quand il sentait les relents de la conspiration contre sa personne, il se débarrassait de ses adversaires. C’est ce qui s’est passé à chaque fois qu’il soupçonnait un complot. Malgré tout, le pouvoir lui échappait pendant quelques moments au point de menacer de crouler.

L’usure causée par le mauvais entourage, les faux renseignements, les conflits d’intérêts a eu raison sur un pouvoir branlant qui s’effilocha comme un château de cartes. Ceux qui croyaient que Taya était protégé par Ely Ould Mohamed Vall, ainsi qu’une poignée de fidèles lieutenants parmi lesquels son fils et un carré, constitué de commandants de régions militaires ont fini par changer de lunettes. Le dernier bastion de sécurité dirigé par un homme qui s’est fait pendant longtemps discret était entre les mains du colonel Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais le coup d’Etat dirigé contre le palais de Taya par Saleh Ould Hannena a révélé qu’en réalité, la sécurité présidentielle n’était nulle part. Car ce jour-là, la débandade était totale. Le mythe Taya a vite cédé sous l’ambition du chef de son bataillon de sécurité convaincu que le vieux lion fragilisé n’a pas plus les forces pour contrôler la situation. La suite est connue. Mais s’il y a des secrets à trouver dans le pouvoir de Taya c’est surtout dans ses relations avec des lobbies politico-économiques qui travaillaient en synergie avec les milieux des renseignements qui infiltraient tous les corps : l’armée, la police. Le rôle des tribus a été aussi catastrophique tant dans la gestion de l’économie que dans la discipline au sein des forces armées et de sécurité. Jamais l’image tribale ne s’est reflétée dans les rangs de la grande muette. L’armée était devenue un partage tribal où les plus proches étaient les mieux servis. En même que le maître du pays critiquait le tribalisme, il cultivait ce phénomène dans l’administration civile et militaire. Au moment où le discours sur la corruption et le favoritisme alimentait ses déclarations, Taya encourageait ses partisans à construire de belles villas et à dilapider l’argent du peuple pour soutenir sa réélection. Cette stratégie du contraste était l’un des secrets de sa politique. Tous les anciens colonels ont été récompensés par des sociétés d’Etat qu’ils géraient comme des casernes sans rendre des comptes à qui que ce soit. Il aurait encore continué à diriger ce pays avec une facilité permanente si le hasard de l’histoire n’avait pas contrarié un pouvoir pourtant moribond mais qui faisait encore peur à un entourage corrompu et clochardisé par le gout du matériel. On s’attendait que la chute de Taya soit provoquée par le cœur du commandement. Il est venu par une aile. Aujourd’hui, avec un président qui évolua à l’ombre de son prédécesseur, et entouré de Généraux aux ordres, l’autorité démocratique aura-t- elle la force qu’il faut pour ne pas être l’otage d’un cercle militaire. Est-ce pour éviter la répétition de l’histoire qu’une loi criminalisant les coups d’Etat va entrer bientôt en vigueur ?

Cheikh Tidiane Dia –LE RENOVATEUR

L’amertume d’un ex-gendarme radié de l’armée

altLe temps passe vite mais l’ex-gendarme Sy Amadou Oumar, cheveux blanchis plus par la désolation que par l’âge a subi le poids deux longues décennies qui se sont écoulées. L’homme gardera présent avec un brin de tristes souvenirs, son matricule 1394 mais aussi le numéro de la décision de sa révocation de l’armée : 054 en date du 24 décembre 2007 signée par le ministre de la défense.Cet ancien tireur de mortier a participé à beaucoup d’attaques durant la guerre du Sahara.Il a mille et un récits à vous livrer sur cette période et sur la valeur des hommes qui ont défendu la patrie.

Originaire de Thialgou Thillé, village de feu colonel Yall Adoulaye, célèbre chef d’Etat- major de l’armée nationale, Sy Amadou a été victime comme des milliers de militaires négro-mauritaniens des pseudo-complots contre le régime de Taya. Si cette épreuve injuste et tragique est loin d’être oubliée tant les préjudices sont graves pour lui et ses camarades d’armes, il y a une comme une sorte de perpétuation d’une situation de privation des droits à l’endroit de tous ces anciens soldats ayant livré en pâture leurs âmes pour la défense de la patrie. Il a décidé de briser le silence et de dire toute son amertume face aux mesures de réparations envisagées par le président Mohamed Ould Abdel Aziz au profit de tous ceux qui sont accusés de comploter contre la sûreté de l’Etat. « Quand il s’agissait de faire la guerre, on y est allé sans hésitation avec le seul sentiment de servir notre pays. Moi, j’ai volontairement et avec amour décidé de m’enrôler dans la gendarmerie. Maintenant qu’il s’agit d’indemniser, on fait la différence dans le traitement des cas. Sinon comment comprendre que des gens ayant pris d’assaut deux jours durant une capitale, d’autres armés par l’étranger pour tuer, bénéficient de faveurs que d’autres qui n’ont pas ouvert un seul coup de feu ». Sy s’est dit convaincu que le président Aziz n’est pas au courant de ce qui se passe réellement au sujet des critères retenus pour indemniser les victimes. Il a relevé le cas de plus de mille anciens militaires qui ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires des mesures de réparation. Chargé par ses camardes de rencontrer le Général Békrine sous les ordres de qui il a déjà exercé, Il a posé le problème sans obtenir de réponse malgré des assurances de régler ce problème. La catégorisation qui a été faite est arbitraire et injuste a-t-il souligné. L’ancien gendarme qui est revenu sur la longue odyssée qu’il a subie avec ses camarades se dit indigné par ce manque d’équité et demande au président de rétablir la justice pour que toutes les victimes soient traitées de manière égale et non discriminatoire. Cet appel sera-t-il entendu pour qu’enfin l’ancien guerrier et les siens retrouvent le moral et le sentiment de reconnaissance patriotique. Sinon le calvaire ne fera que continuer…

Amadou Diaara – LE RÉNOVATEUR