Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2011

L’heure est la résistance active à l´oppression par Appoline Aïcha Diop

altIl ne peut y avoir unité nationale sans égalité et justice sociale, cet état de fait est incontournable. Lorsque nous observons le déroulement des opérations d’enrôlement dans notre pays, force est de constater que l’amoncèlement des lois qui régissent le recensement par essence, ont démontré les insuffisances et les faiblesses du système fasciste et raciste du gouvernement irresponsable. Dénoncer cela, c’est appréhender la mise en perspective de la spirale de l’engrenage de notre unité nationale pour ne substituer d’autres liens de causalité qu’engendre la domination. Obéir aux lois d’un gouvernement qui enfreint et viole lui même ses lois, c’est se mettre sur la posture du chien en laisse, leste à fléchir son maitre par seule crainte de sanction. Refusons la tyrannie, se traduisant par la peur, la persécution et l’oppression. Un gouvernement digne est un gouvernement responsable juste et représentatif dont le principe fondateur est de servir ses citoyens équitablement. Tout gouvernement à le devoir de diriger au mieux, en se fondant sur la raison d’être et non sur le soubassement de ses passions. Saint Augustin disait « À une Loi injuste, nul n’est tenu d’obéir, la résistance à l’oppression est le plus saint des devoirs ». Le citoyen responsable se définit par sa capacité à revendiquer et défendre ses droits vitaux primordiaux et non à se contenter d’obéir et de se soumettre aveuglement aux lois d’un gouvernement despotique ou le pouvoir d’un seul ou d’une seule tribu n’engendre que mépris, humiliation et l’injustice des plus forts sur les plus faibles. Citoyens, l’heure est la résistance active à l’oppression, c’est le minimum pour que nous puissions réellement jouir de nos droits, donc il va falloir redoubler d’efforts, revendiquer, défendre, et promouvoir nos droits. La vigueur de cette revendication est ainsi la caution même de la sauvegarde perpétuelle de nos droits tangibles. La Lutte Continue!

 

Apolline Aïcha Diop- Ottawa-Canada.

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Un ancien diplomate mauritanien et militant des Droits de l’Homme menacé de mort en Allemagne.

altMon engagement pour la défense des Droits de l’Homme et pour l’éradication de toute forme de discrimination en Mauritanie est sur le point de me coûter la vie. Après avoir reçu plusieurs menaces de mort qui m’ont amené à fermer définitivement mon blog engagé http://voxpopuli-kbg.blogspot.com/ il s’avère que les préparatifs de mon assassinat programmé soient à un état très avancé ce qui me fait craindre le pire d’un moment à l’autre. J’ai fait part à la police allemande de mes appréhensions et l’on m’a conseillé instamment de sortir le moins souvent possible car il n’existe pas de parade possible contre un tueur à gages .Toutefois les services de renseignement et de sécurité allemands sont sur les dents et me rendent réguliàrement visite à la maison pour s’assurer que tout va bien.Pour des raisons politiques évidentes, je suis l’hôte du gouvernement allemand qui est à ce titre garant de ma sécurité . J’ai été à deux reprises l’objet de filature et d’agression d’hommes du type est-européen killers bon marché qui manifestement en voulaient après ma personne et je n’ai dû mon salut qu’à un concours de circonstances miraculeux dont je vous épargnerai les détails . Les commanditaires du projet d’assassinat se recrutent tant parmi l“administration gouvernementale, le privé que parmi la diaspora du lobby raciste implantée à l’étranger et chargéé de la mise en oeuvre de l’odieux projet par le biais de tueurs est-européens à en croire le type de mes agresseurs . J’oserai croire que le projet d’assassinat n’a pas l’aval du pouvoir en place mais la détermination de cette engeance à mettre un terme à mes jours laisserait plutôt croire qu’elle bénéficierait de complicités haut placées de nature à lui assurer éventuellement l’impunité.

Les services de renseignement allemands disposent déjà d’éléments probants de nature à identifier certains individus partie prenante du lâche projet d’assassinat . J’ai dû aussi arrêter de travailler pour ne pas prêter le flanc avec mes déplacements aux tueurs à gages lancés à mes trousses . Je demande aux autorités mauritaniennes compétentes de mener une enquête minutieuse pour démasquer les commanditaires et déjouer ce projet d’assassinat aux conséquences incalculables pour le pays tant au plan interne qu’externe .A moins qu’elles ne soient impliquées elles mêmes dans ce procédé barbare et suranné qu’est l’assassinat politique .Enfin, j’ajouterai que mes origines à moitié négro-mauritaniennes et mes engagements politiques sont à l’origine de la haine inextinguible que me vouent ces assassins d’un autre âge .

La hawle we la ghouwete illa billahi el aliyou el adhim .

Khalil Balla Gueye – Düsseldorf

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L’IRA à la rescousse du Mouvement NPMN : «Halte à l’exclusion des populations noires»

altBiram Ould Dah Ould Abeid et ses compagnons de lutte de l’IRA sont remontés contre les autorités mauritaniennes depuis quelques jours, qu’ils tiennent responsables de la vive tension revendicative qui secoue actuellement le pays. Pour cause, ils sont sortis hier avec leurs militants et sympathisants pour manifester leur ras-le-bol devant les services de l’état-civil.

La Mauritanie nous appartient tous

L’esplanade des services de l’état-civil était hier dimanche le point de convergence des leaders, des militants et des sympathisants de l’Initiative de Résurgence du Mouvement abolitionniste (IRA). Les uns et les autres étaient non seulement venus pour témoigner leurs soutiens indéfectibles aux jeunes du Mouvement «Ne touche pas à ma nationalité», mais aussi et surtout dire de vives voix aux autorités publiques «Halté à l’exclusion des populations noires». Un soutien de l’IRA qui a été évidemment appréciée à sa juste valeur par Yacoub Bâ, membre de la Coordination du Mouvement NPMN, en ces termes: «Nous ne sommes pas du tout étonnés du soutien des militants de l’IRA, car nous menons le même combat pour la Mauritanie. Et pour réussir ce combat contre le raciste d’Etat et la ségrégation raciale, nous avons besoin de tout le monde même nos frères arabo-berbères. Parce que notre pays ne peut pas se développer avec ses tares». Ce n’est vraiment pas Malick Fall, Conseiller du président de l’IRA qui dira le contraire : «Nous avons été la 1ère organisation de droits de l’homme à dénoncer la composition des différentes commissions chargées pour l’enrôlement des populations depuis le mois de mai. Et depuis un certain temps, nous sommes sur le terrain pour dénoncer le recensement raciste et ségrégationniste». Même son de cloche chez la femme du président de l’IRA, Leïla Mint Ahmed : «L’enrôlement des populations est en train de diviser notre pays et créer des problèmes au niveau de la cohésion sociale. Nous n’avons plus besoin de ces choses-là dans ce pays, parce que la Mauritanie a besoin des bras de tous ses enfants pour se développer». Quant à Ahmedou Ould Amar, il a abondé dans le même sens en disant que les autorités publiques doivent prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin à leur enrôlement raciste et ségrégationniste. Autant dire que les militants de l’IRA l’ont fait savoir sur la banderole qu’ils arboraient sur laquelle s’écrit : «Halte à l’exclusion des populations noires». Cette sortie était, semble-t-il, une manière maligne pour eux de dire aux autorités de ce pays que la Mauritanie «appartient à tous ses fils et à toutes filles».

Camara Mamady- Le Rénovateur.

MAURITANIE : Un recensement périlleux par BABACAR JUSTIN NDIAYE

altPourquoi la fragile Mauritanie, encore convalescente de la grave crise des années 89-90, s’évertue-t-elle dangereusement à titiller ses vieux démons ; notamment celui de la fracture raciale ? Difficile de comprendre cette auto-fragilisation au moment où le pays est confronté au défi de la démocratie et à la menace du terrorisme. Le besoin de statistiques fiables pour un aménagement optimal du territoire et une planification économique, n’expliquent pas tout. Dans ce pays sociologiquement en fusion heurtée, le recensement national est plus qu’un exercice administratif de routine. Il est un enjeu politique. Pas étonnant donc que la Mauritanie reste, depuis plus de trente ans, le seul pays au monde où les chiffres liés à démographie, relève du secret-défense.   

« Le plus grand danger qui menace présentement la cohésion nationale est le recensement en cours. Il faut revoir cette affaire qui suscite d’innombrables interrogations et de protestations dans certaines de nos villes ». Ces propos du Président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, sont le meilleur baromètre de la montée des périls découlant de l’enrôlement lancé, en mai dernier, pour officiellement mettre en place un nouveau système d’identification des Mauritaniens.

Administratif, technique et routinier dans tous les pays du monde, le recensement démographique est, en Mauritanie, une opération grandement redoutée. Tant ses résultats (données chiffrées et fiables sur la population) conditionnent le destin politique de ce pays multiracial, multiethnique et multiculturel.

D’où la contestation anti-recensement qui fait vibrer, sur une grande échelle, les fondations de l’entité mauritanienne. A juste raison. Car les modalités de l’enrôlement sont diablement inflammables. Singulièrement le libellé des questions réservées aux populations négro-mauritaniennes. Et, surtout, la nature des pièces introuvables qui leur sont fortement exigées. Exemples surréalistes et provocateurs : le lieu de naissance du père du père ; les extraits ou bulletins de naissance de l’arrière grand-père etc. Comme si la colonie de Mauritanie –administrée depuis Saint-Louis du Sénégal – ne faisait pas partie de l’Afrique Occidentale Française (AOF) jusqu’à son indépendance obtenue le 28 novembre 1960.

Paradoxalement, le recensement ne pose aucune difficulté aux centaines de Touaregs (anciennement réfugiés maliens) que le régime du Président Ould Taya avait fixés sur la vallée du Fleuve, afin de « dénégrifier » le sud mauritanien, par un rééquilibrage des données démographiques. Par ailleurs, l’enrôlement ne connaît bizarrement aucun hic dans les deux Hodh, c’est-à-dire les régions de Néma et d’Ayoun-el-Atrouss (le grand Est frontalier du Mali) amputé du Soudan français, et tardivement rattaché à la Mauritanie vers les années 40 par le gouverneur Christian Laigret.

Pourtant, ces zones sont peuplées de gens à la nationalité ambiguë ou fluctuante. Feu le Colonel Cheikh Ould Boyde, longtemps patron de la gendarmerie mauritanienne, né de mère bambara, serait-il, aujourd’hui, éconduit ou accepté par les agents de recensement ? Sa fille, Mme Cissé Khady Mint Cheikh Ould Boyde, actuelle ministre de la Culture, est-elle de nationalité clairement mauritanienne ou équivoque ? Et que dire de l’ex-maire d’Akjoujt, Maurice Benza né de père antillais ? Décidément, les opérations d’enrôlement du Général Abdelaziz ont un caractère ubuesque.        

Si l’on y ajoute le fait que la majorité des enquêteurs sont en majorité maures, on saisit bien la fureur sans bornes des Toucouleurs, Ouolofs et autres Soninkés de Mauritanie. Eux qui, aux heures sombres de l’Histoire récente de la Mauritanie (guerre du Sahara 1976-1978), ont quitté le Gorgol, le Guidimakha et le Brakna, pour aller jusqu’au Guelta Zemmour, défendre jusqu’au sacrifice suprême, la souveraineté de leur patrie pluriethnique et multilinguistique.  

Ce n’est alors guère surprenant que les Mauritaniens issus des trois ethnies précitées soient les animateurs du mouvement « Touche pas à ma nationalité » qui fait barrage à ce recensement dont le but ultimement visé, est d’exclure administrativement les Noirs de leur pays. Sinistre répétition ou bégaiement de l’Histoire : après la déportation hors des frontières ; c’est désormais le ghetto qui fait du citoyen, un métèque chez lui. On en arrive à admettre  – même si la balkanisation à la soudanaise est inacceptable et inappropriée – que les théoriciens et fondateurs du Front de Libération du Walo, du Fouta et du Guidimakha (WALFOUGUI) n’avaient pas tort dans l’absolu.          

L’épicentre prévisible de la révolte (la vallée du Fleuve Sénégal) est évidemment la zone la plus quadrillée et la plus violemment traitée par les forces de l’ordre. Toute la willaya du Gorgol, c’est-à-dire la région de Kaédi, est sous contrôle policier. Outre le chef-lieu Kaédi, les villes de Maghama et de Mouqata ont été calcinées par la spirale révolte-répression. Même la ville très métissée de Rosso, capitale du Trarza, est touchée par la bourrasque anti-recensement.

De facto, l’autorité civile (gouverneurs et préfets) s’est liquéfiée au profit de l’appareil militaro sécuritaire. Preuve que l’Etat républicain du Général Mohamed Ould Abdelaziz est un vernis qui craquelle au moindre choc. Preuve également que l’option sécuritaire est privilégiée : le commissaire directeur de la Sûreté régionale de Kaédi a été limogé puis remplacé au pied levé, par le commissaire Ely Ould Moktar de la Sûreté de l’Air qui coiffe l’aéroport de Nouakchott.

Plus visible encore, est la navrante distribution raciale des responsabilités dans la répression en cours dans la vallée. Par un cynisme innommable, le Président Aziz a envoyé contre les militants de « Touche pas à ma nationalité », les deux corps paramilitaires (gendarmerie et garde nationale) commandées par les Généraux Ndiaga Dieng et Félix Nigri. Deux officiers généraux (noirs) natifs de la ville de Boghé. Conséquence, la vieille recette du « diviser pour régner » a marché parfaitement ; puisque la ville n’a pas bougé. Ironie du sort – pardon, du jeu du gouvernement de Nouakchott – le Général Ndiaga Dieng est le fils d’un tailleur originaire de Saint-Louis ; tandis que le Général Félix Nigri descend d’un grand-père italien et d’une maman toucouleur de Podor. Question : ces deux Généraux qui répriment les manifestants du « Touche pas à ma Nationalité » sont-ils, eux-mêmes, recensables ?

En dehors de son caractère attentatoire à l’unité et à la stabilité, le recensement cache subsidiairement une orientation anti-sénégalaise. De plus en plus appuyée, avec la rafle des Sénégalais du quartier Médina 3 que le ministre de l’Intérieur Sid’Ahmed Ould Boilil présente comme des éléments étrangers qui manipulent les révoltés du « Touche pas à ma nationalité ». Tout se passe comme si le Président Aziz cherche à transposer la dégradation de ses relations avec Wade, sur les péripéties d’un recensement périlleusement amorcé.  

A l’intérieur comme à l’extérieur de la Mauritanie, le recensement diffuse ses ondes de choc. En effet, l’opération d’identification constitue du pain béni pour une opposition (toutes sensibilités confondues) secrètement contente de voir l’homme fort de Nouakchott s’en mêler fatalement les pinceaux dans une affaire politiquement explosive.

Hors des frontières, cette crise est, bien entendu, suivie avec une grande attention par les Occidentaux qui épaulent la Mauritanie dans sa guerre contre Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) que la chute de Kadhafi a matériellement renforcée. En plein recensement, le Général Carter F. Han du commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM) a débarqué, le 11 juillet, à Nouakchott, pour échanger avec le chef d’Etat-major mauritanien, le Général Ghazouani. Dans le sillage d’AFRICOM, l’Union européenne a dépêché, le 23 septembre, son émissaire Manuel Lopez qui a annoncé le décaissement prochain par Bruxelles, de la somme colossale de 100 millions d’euros pour les trois pays (Mali, Mauritanie et Niger) en butte aux attaques d’AQMI. Quant aux décideurs sénégalais, ils ont l’œil rivé sur l’horizon électoral 2012. Et non sur les rives du Fleuve éponyme.

C’est précisément la conjoncture internationale et régionale qui pourrait fournir le filet de sauvetage au chef de l’Etat mauritanien en apesanteur dans cette affaire très corsée du recensement. Son engagement farouche à assumer, avec enthousiasme, sa mission de Gurkha (soldat népalais de l’armée britannique des Indes) de la France et des Etats-Unis dans la bande saharo sahélienne, lui vaut un soutien non encore érodé des pays du Nord, obsédés par le péril vert : l’islamisme armé. Mais le salut personnel d’Aziz rime-t-il avec la sauvegarde d’une Mauritanie intacte ? C’est d’autant moins sûr que les gouvernements d’Europe et d’outre-atlantique restent largement tributaires de leurs opinions publiques. Qui, elles, sont sensibilisées par moult ONG qui dénoncent les incongruités périlleuses du recensement. Le dernier exemple en date, étant la manifestation anti-enrôlement du 2 octobre, à la place Trocadéro de Paris. 

 

Babacar Justin N’diaye- Journaliste-Politologue sénégalais

 

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«Notre cible est l’État mauritanien, pas nos compatriotes», rappellent les antirecensements (RFI)

altAprès une semaine de manifestations dans différentes villes de Mauritanie, le collectif  Touche pas à ma nationalité, qui regroupe les opposants au recensement, a tenu à rappeler que le mouvement, animé par la communauté négro-mauritanienne, était dirigé contre une décision de l’État et non pas les Mauritaniens arabo-berbères dont certains ont été victimes des émeutes de Nouakchott. Avec ce recensement national, entrepris depuis mai 2011, la population négro-mauritanienne craint une remise en question de sa nationalité qui leur est demandée de prouver par des pièces administratives presque « impossibles à réunir », selon des organisations de défense des droits humains. En outre, les questions posées par les agents recenseurs aux futurs inscrits sont basées sur des critères subjectifs et discriminatoires.

Lors de la manifestation de ce jeudi 29 septembre 2011, à Nouakchott, certains passants et commerces arabo-berbères avaient été la cible de jets de pierre faisant craindre une montée des tensions intercommunautaires dans un pays qui a déjà connu de violents conflits entre populations noires et arabo-berbères.

Abdoul Birane Wan, le coordinateur du collectif Touche pas à ma nationalité a donc appelé ses sympathisants à ne pas se tromper de cible : « Nous combattons ce régime qui nous refuse nos droits les plus légitimes. Nous n’avons rien contre nos frères arabo-berbères qui sont des citoyens comme nous. S’il y a eu des violences, cela résulte d’une situation incontrôlée mais nous n’avons rien contre nos frères arabo-berbères (…). On constitue un seul couple et on est condamné à vivre ensemble ».

La veille de cette conférence de presse, le ministre de l’Intérieur Mohamed Ould Boilil avait annoncé l’arrestation de 56 personnes dont 13 étrangers qui « encadraient les auteurs des actes de vandalisme et de destruction des biens des citoyens ».

Cette version est contestée par Abdoul Birane Wan : « Les émeutes ont commencé dans le quartier Medina 3 [lquartier du centre de recensement de Nouakchott, NDLR] où tout le monde sait qu’il y a une forte présente d’étrangers, surtout des Sénégalais. Ces policiers se sont permis de rentrer dans les maisons. Ils ont arrêté un nombre important de Sénégalais, dont certains dans la rue, sachant bien sûr qu’ils n’ont rien à voir avec la marche, selon le coordinateur de Touche pas à ma nationalité,  Il fallait tout simplement fabriquer des preuves pour montrer que ce sont des étrangers qui sont en train de semer des troubles dans le pays ».

Chacun campe sur ses positions. Le collectif a promis de rester mobilisé jusqu’à la suspension du recensement. « Recensement qui suivra son cours », affirme de son côté le ministre de l’Intérieur mauritanien.

Une marche anti-recensement a tourné à l’émeute à Nouakchott ce 29 septembre 2011. Manifestants et forces de l’ordre se sont violemment affrontés. Des commerces et voitures ont été brûlés. Plusieurs personnes ont été blessées.

En 2009, les autorités mauritaniennes ont décidé d’organiser un recensement afin de mettre en place un système d’identification biométriques. Selon elles, le procédé permettrait de lutter efficacement contre les faux-papiers et l’immigration illégale.

Cette décision a ravivé les tensions entre communautés mauritaniennes (Mauritanie : cinquante années d’une indépendance tourmentée. Article RFI 28/11/2010).

rfi