Monthly Archives: October 2011
Mauritanie : Recensement ou délit de faciès ?
La Mauritanie serait-elle un pays africain où continue de perdurer le système d’esclavage ? C’est la question que se posent bien d’observateurs après la vague de contestation par les Négro-Mauritaniens d’un recensement de la population : en effet, mardi 28 septembre dernier, un homme a été tué par balle et plusieurs personnes blessées à Maghama, sud de Nouakchott, la capitale, de la dispersion par les forces de l’ordre d’une manifestation contre ce recensement, jugé «discriminatoire» par les Négro-Mauritaniens.
On se souvient que cette contestation, qui a pris du poids depuis un certain temps, s’est traduite à Nouakchott et hors de la Mauritanie par des manifestations qui s’étaient déroulées de manière civilisée jusque-là.
Avec cette mort d’homme, les Négro-Mauritaniens font prévaloir leur ras-le-bol face à ce qui est considéré comme un racisme d’Etat : ainsi, les Mauritaniens noirs se disent victimes de faits racistes lorsqu’ils vont se faire recenser ; d’où leur colère, vu qu’ils sont toujours considérés comme des citoyens de seconde zone par leurs compatriotes de peau blanche, qui tiennent les rênnes du pouvoir. Véritablement, il était à penser que ces actes discriminatoires n’avaient plus droit de cité.
Mais à entendre les Négro-Mauritaniens, le mal est toujours là. Et comme il fallait s’y attendre, au lieu de tenter de résoudre ce problème endémique que vivent les Noirs mauritaniens depuis, Ould Boilil, le ministre de l’Intérieur, n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger «les manifestants qui, sous prétexte d’arguments fallacieux, véhiculent, inconsciemment, par rapport à l’opération d’enrôlement, des slogans sans fondements qui, au-delà de l’intoxication, sont l’œuvre d’acteurs politiques malveillants et peu soucieux de l’intérêt national».
Cela est peut-être vrai. Mais si tous les opposants sont, sans distinction, des Négro-Mauritaniens, cela pose problème ! Et ils n’auraient pas tort de se dire frustrés, car, à voir les manifestants, on n’y trouve pas de Mauritaniens de peau blanche. Cela relance la question de la discrimination dont sont victimes les Noirs, voire du racisme dont se plaignent les Mauritaniens de cette race.
Pour aller de l’avant, la Mauritanie se doit de traiter tous ses fils sur un pied d’égalité ; il y va de son unité nationale.
Kader Traoré- L´OBSERVATEUR Palga
MAURITANIE : Début du recensement des réfugiés rapatriés du SENEGAL
Le gouvernement mauritanien a entamé hier à Rosso (sud) une opération de recensement des réfugiés rapatriés du Sénégal après avoir fui des violences interethniques entre 1989 et 1991, a annoncé le Haut commissariat de l’Onu aux réfugiés (Hcr). Cette opération “s’inscrit dans le cadre de l’opération nationale d’enrôlement de la population mauritanienne”, indique un communiqué conjoint du Hcr, de la Coordination nationale des rapatriés et de missions diplomatiques en Mauritanie. Cette opération a été dénoncée par les Noirs du pays. Le texte précise que ce recensement spécifique “est né de la décision des autorités mauritaniennes de reconnaître le principe selon lequel les rapatriés n’ont pas besoin d’être identifiés pour être enrôlés”, contrairement aux autres populations du pays. En effet, selon le communiqué “l’identité des rapatriés a déjà été confirmée par la Commission nationale d’identification des réfugiés, préalablement à leur retour en Mauritanie”.
Entre 1989 et 1991, plusieurs dizaines de milliers de Négro-Mauritaniens avaient dû fuir ou avaient été chassés de leur pays après un déchaînement de violences interethniques, sous le régime de l’ancien président Maaouya Ould Taya (1984-2005). Ils s’étaient réfugiés au Sénégal et au Mali voisins. Plus de 20.000 d’entre eux ont été rapatriés depuis janvier 2008 par le Hcr, en collaboration avec le gouvernement mauritanien et de plusieurs pays partenaires.
Les Négro-Mauritaniens, qui craignent d’être déchus de leur nationalité, exigent l’arrêt du recensement de la population en cours depuis le mois de mai. Selon le gouvernement mauritanien, l’unique but du recensement est d’instaurer “un système d’état civil biométrique moderne et fiable ».
AFP
Grand meeting du mouvement « Touche pas à ma nationalité »
Le mouvement « Touche pas à ma nationalité » invite ses militants, ses sympathisants et l’ensemble des citoyens mauritaniens épris de paix et de justice au grand meeting qu’il organise le samedi 15 octobre 2011, à partir de 17 heures, à l’espace situé entre la Nouvelle Maison des Jeunes et le CFPP. En effet, après plus de trois mois d’activités, cette rencontre sera l’occasion de mesurer le chemin parcouru et de préciser les orientations futures du mouvement.
Alassane Dia- Porte-parole
Aziz, l’Etat, le peuple, la démocratie : chronique d’un rendez-vous avec l’histoire !
Il est des rencontres où il est difficile de séparer la part du destin de celle de la volonté.Mais quand une telle liaison se fait il devient nécessaire de remonter les causes pour situer les mobiles et d’en tirer les enseignements qu’il faut.Cet exercice est d’autant plus possible, qu’après les moments de l’euphorie, est venu le temps de l’angoisse.Qu’en est –il de cette ascension fulgurante d’un ancien homme de caserne appelé Mohamed Ould Abdel Aziz ?L’homme par qui la Mauritanie se délivrera d’une dictature implacable de deux décennies. La chute de Taya n’est pas l’événement le plus tonitruant pour les mauritaniens même si les prévisions sur son départ étaient en décalage par rapport à la date. C’est l’après Taya qui polarisera encore l’attention. Cette parenthèse « post-tayienne » est pleine de rebondissement. Elle s’ouvrit d’abord sur une transition militaire sous la houlette du CMJD pour se refermer sur une lucarne démocratique présidée par Sidi Ould Cheikh Abdallahi. De nouveau une deuxième transition militaire s’ouvrit pour enfanter une élection présidentielle. Fin nette de la partie ou le début d’une ère qui n’a pas encore révélé toutes ses surprises ? Les mauritaniens veulent bien y croire mais ont-ils toutes les raisons de retrouver espoir ? Les avis ne semblent pas beaucoup diverger sur la sortie de Taya. Dire que cela n’était pas nécessaire serait prendre le parti pour l’autocratie sur la démocratie. Un anathème monstrueux ! Mais à quel prix, pour quelle fin et pour quelle finalité doit se faire cette rupture ? Le rendez-vous de Aziz avec l’Etat est un accident, celui avec le peuple une surprise devenue aujourd’hui une réalité. Sa rencontre avec l’histoire est une fatalité. Ould Taya lui-même aurait manifesté son étonnement que ce soit à Ely qu’on déroula le tapis rouge et qu’Aziz soit aujourd’hui à la tête du pays. Ce qui devrait arriver est pourtant arrivé. Nous voilà donc en plein dans la logique du destin. Un destin que le nouvel homme fort dit pouvoir assumer, un lourd fardeau qu’il a de la peine toujours à porter sur ses épaules à deux ans seulement d’un mandat. Face au triptyque : Etat, peuple, démocratie, ce rendez-vous devenue antithétique car à la fois plaisir et douleur ne fait que commencer. Le mystère est dans la suite de ce processus. L’après Taya que les mauritaniens souhaitent voir s’instaurer doit impérativement se faire dans la reconstruction de l’Etat, la restauration de son image ternie par des années « d’absence de sa présence », et de sa vocation régalienne. Là les faits de ces derniers jours survenus dans le pays à cause d’un enrôlement dont l’arrêt serait plus salvateur pour le pays que sa poursuite. A ce titre, Aziz ferait mieux de prendre soin de son apprentissage avec l’exercice du pouvoir pour ne pas tomber dans les mêmes travers que son ancien patron qu’il a envoyé loin, à Qatar. Puisque cette rencontre avec l’Etat était un jeu de hasard, il doit positiver ce hasard pour l’objectiver. Sachant aussi que le destin a aussi joué pour cette ascension fulgurante de l’ancien commandant du Basep, la volonté peut bien être une arme en mesure de transformer le cours de l’histoire dans un pays à la recherche d’un dirigeant providentiel. L’une de ces passerelles capables de faciliter ce travail laborieux et sauver la Mauritanie s’appelle la démocratie. Mais c’est quoi la démocratie sans l’expression de la volonté du peuple. Et c’est quoi l’Etat sans cette volonté de tous les mauritaniens de vivre ensemble dans la paix et le respect mutuel ? Entre l’Etat, le peuple et la démocratie, Aziz est au confluent de l’histoire. Une histoire qui ne se lassera pas d’inscrire dans ses annales les grandeurs et les bassesses des hommes…
A suivre…
Cheikh Tidiane Dia- Le Rénovateur.
FRANCE24 : Mauritanie : un recensement controversé
En Mauritanie, la communauté noire est en colère contre les autorités et le recensement qui est en cours. En Libye, après la chute de Kadhafi, les juifs commencent à rentrer chez eux. Enfin, gros plan en France sur ces immigrés tunisiens sans papiers qui vivent souvent dans des conditions sordides.
Regardez le reportage au lien :
http://www.france24.com/fr/20111008-mauritanie-libye-tunisie-immigration-maroc