Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 02/04/2011

Déclaration de presse de la Coordination de l’Opposition Démocratique

altMaître Mahfoudh Ould Bettah président en exercice de la COD s’est réuni mercredi 30 Mars 2011 avec le Premier ministre M. Moulay Ould Mohamed Laghdaf dans le bureau et à la demande de celui-ci. Au cours de la réunion, chaque partie a développé son point de vue sur la situation politique qui prévaut dans le pays et la nécessité d’une prise de conscience des impératifs de l’étape actuelle. Dans ce contexte, le Premier ministre a souligné la nécessité de lever les obstacles psychologiques qui se dressent jusqu’à présent devant le dialogue souhaité par les deux parties depuis quelque temps, déclarant que le pouvoir est disposé à l’engager de manière sérieuse et sincère dans l’intérêt du pays. Ce dialogue devrait inclure un code électoral et n’exclure aucun autre sujet.
À son tour, le président de la COD a réaffirmé l’attachement de celle-ci au principe du dialogue. Toutefois, des obstacles demeurent, parmi lesquels, il y a certaines pratiques du gouvernement, qui sont contraires aux principes de la démocratie, dont l’inexistence de l’opposition dans la mentalité du pouvoir, de sorte que le gouvernement n’admet pas que la démocratie exige la présence de deux parties, l’une au pouvoir et l’autre à l’opposition, tirant chacune sa légitimité du peuple mauritanien.

Il y a aussi l’exclusion et la persécution des opposants, le monopole des médias publics par les autorités, la restriction du champ des libertés, etc.

Le Président a souligné que la COD aspire à un dialogue sérieux, franc et responsable englobant l’ensemble des questions qui n’ont pas pu être abordées jusqu’à présent, loin de tentatives de dévier le processus de sa voie et de jeter la poudre aux yeux. Il faut aussi que le dialogue soit avec le chef de l’Etat lui-même ou un délégué qu’il aura officiellement désigné à cet effet, avec la nécessité de convenir à l’avance du format, du cadre, des thèmes et du calendrier de ce dialogue.

Nouakchott, 31 Mars 2011
La Coordination

Hôpital National : un malade jeté dans la rue pour incapacité de payer ses soins

altLa direction du Centre Hospitalier National a décidé de faire sortir un patient de la salle d’hospitalisation où il se trouvait aux prises avec le VIH /SIDA.Ce malade est visiblement sans famille et atteint également d’un cancer des poumons selon un gardien de l’hôpital est resté plusieurs heures devant l’entrée de l’hôpital dans la nuit du lundi à mardi. Le médecin de garde des urgences a déclaré au correspondant d’essirage qui se trouvait sur les lieux que le malade avait été sorti exprès. Il n’a toutefois pas daigné donner d’explications sur les raisons de ce geste inhumain.Selon un des employés du service en question, c’est le responsable qui a donné l’ordre de faire sortir le malade en leur remettant un document signé et attestant de la fin de la période d’hospitalisation pour le patient.

 Beaucoup de curieux se sont rassemblés autour du pauvre malade et n’ont pu cacher leur surprise de le voir ainsi jeté dans la rue par ceux qui ont pourtant prêté le serment d’Hippocrate. Jusque là il a été impossible de connaitre l’identité de ce malade car la direction de l’hôpital n’a pas voulu fournir le moindre renseignement son sujet. D’aucuns pensent que ce malade s’est retrouvé dans la ru pare qu’il serait incapable de s’acquitter des frais d’hospitalisation et de soins. Il est une pratique courante dans les cliniques et centre de santé publique que l’on refuse de s’occuper d’un malade quel que soit l’urgence de son cas tant qu’il ne se sera pas acquitté des frais.

ESSIRAGE

Abderrahmane Ngaïdé dédie ses poèmes aux victimes des “Evènements de 1989”

altDakar, 1-er avr (APS) L’historien d’origine mauritanienne Abderrahmane Ngaïdé a indiqué, vendredi à Dakar, que son recueil de poèmes “Dans le creux de l’errance” était dédié aux morts victimes des “Evènements d’avril 1989” entre le Sénégal et la Mauritanie.

‘’(Le livre) “Dans le creux de l’errance”, en réalité, est dédié à tous ceux qui ont perdu la vie lors des événements d’avril 1989, qu’on appelle de manière pudique “Evénements Sénégal-Mauritanie” où des milliers de Mauritaniens comme moi, ont été déportés vers le Sénégal, d’autres ont été exécutés’’, a-t-il déclaré.

Enseignant-chercheur au Département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), M. Ngaïdé s’exprimait lors du lancement de ses deux ouvrages “Le bivouac. Suivi de Fresques d’exil” et ‘’Dans le creux de l’errance’’.

‘’L’objectif, a-t-il insisté, ce n’est pas de dénoncer mais, c’est de faire vivre cette mémoire-là des disparus qui sont encore parmi nous heureusement’’. Selon lui, son ouvrage est aussi traversé par une espérance.

‘’C’est pourquoi, a-t-il dit, le dernier poème est un hymne, pleurs pour l’harmonie. Heureusement, j’ai pris les pleurs puisqu’il y a de l’eau même si le vase est sec. A la fin, il y a de l’eau qui permet d’atténuer les douleurs.’’

Selon l’auteur, la photo de la couverture cadre bien avec l’actualité en cours en Afrique de l’Ouest. ‘’Tout simplement, c’est une photo qui a été prise à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), dans l’Hôtel des députés, c’est un vase qui était debout que j’ai pris comme ça et je voulais figurer le fonds’’, a-t-il fait observer.

‘’Mais, le fonds me permet de remonter pour aller chercher l’air, cet oxygène nécessaire à la vie. Ce n’est pas une perte plutôt, une quête de sens quelque part’’, a-t-il ajouté rappelant que ces poèmes sont nés au bord de Toubab Dialaw, un lieu idyllique de la côte sénégalaise.

‘’Dans les années 1989, j’étais encore tout broussard venant de la Mauritanie, cherchant à m’incruster quelque part un objet, cette nostalgie qui commençait à me gagner. Pour noyer cette nostalgie, il fallait prendre sa plume, fixer ce qui traversait mon corps et mon esprit’’, a-t-il rappelé.

Abderrahmane Ngaïdé a indiqué qu’en 1998, Dieu a fait encore qu’il habitait au bord de la Seine en France, donc au bord de l’eau. C’est ce qui a fait qu’il a continué à écrire “Dans le creux de l’errance”.

‘’Mon objectif, c’est de raconter en tant qu’historien par d’autres mots. La poésie, c’est le côté de la littérature qui exprime le mieux ce que l’individu ressent le mieux. Ce n’est pas de la fiction mais, c’est une réalité qu’on est en train de coucher sur un papier’’.

‘’J’avais un rapport très sentimental avec l’événement qui m’a bouleversé. Tout d’un coup, j’ai dit positive cet événement pour (ne pas tomber dans la folie). Aujourd’hui, je n’ai pas un rapport traumatique avec l’événement, je le considère comme un événement normal de la vie, même si ce n’est pas normal de tuer les autres’’, s’est-il défendu.

Selon l’auteur, ‘’la volonté d’oublier sanctifie l’oubli’’. Il a insisté sur ce point : ‘’Je n’oublierai jamais l’événement de 1989 fait partie de mon corps.’’

‘’Comment pardonner, si on oublie. Si tu oublies complètement, tu es amnésique. On ne peut pardonner quelque chose d’inoubliable. Je suis pour le pardon mais, le pardon n’est pas encore demandé (par le gouvernement mauritanien)’’, a-t-il souligné.

‘’Je suis pour la démarche que l’Etat demande pardon. C’est un crime administratif et collectif. Et qui doit être sanctionné, si ce n’est l’Etat’’, a-t-il plaidé.

Abderrahmane Ngaïdé a publié plusieurs articles scientifiques dans des revues spécialisées et dans des ouvrages collectifs. Il l’auteur d’un essai politique : “La Mauritanie à l’épreuve du millénaire. Ma foi de « citoyen »” (L’Harmattan, 2006).

 

ASB/SAB