Daily Archives: 26/03/2016
FLAMNET-AGORA: “Haro sur le communautarisme ! ” PAR SAMBA THIAM PRÉSIDENT DES FPC.
Haro sur le communautarisme !
Depuis que les forces négro-africaines tentent de se rassembler, dans un élan de survie , on observe une sorte de levée de boucliers . De tous cotés fuse l’indignation , feinte ou réelle , sans que personne ne songe à s’interroger sur les causes réelles ou supposées du phénomène .…
Suite au fameux second discours d’investiture du Président de la République, nous avons entendu le Premier ministre , puis les habituels acolytes et autres laquais faire chorus . Même son de cloche à travers une certaine presse ; et pourtant !
Mais qu’est-ce donc le communautarisme ? Quel sens lui donne-t-on ?
Le communautarisme se définit , généralement, par ce ‘’ soutien automatique ou mécanique à un groupe ou à des idées , par solidarité ethnique, sociale ou religieuse ‘’ . Quel mauritanien échappait à ces différentes appartenances, dans ces rapports avec les autres ? Qui s’en distanciait vraiment ? ’’ La citoyenneté ne peut être disjointe de l’ethnicité’’ ; la citoyenneté ethnoculturellement neutre est une utopie’’, nous rappelle Souleymane B Diagne .
Cette solidarité primaire, par ailleurs, n’est pas quelque chose de nouveau en Afrique et dans le monde , même si elle demeure plus marquée dans ce continent ; en raison et à cause des Etats africains aux politiques inaptes à créer des Etats fédérateurs de la pluralité des nations , des langues et cultures.
La crainte des détracteurs du communautarisme viendrait , dit-on ,de cette conviction qu’il diviserait la nation au détriment de l’intégration …A supposé que ce fut vrai , dans notre cas d’espèce on ne divisait rien du tout puisque la ‘’ nation’’ , stricto sensu , n’existait pas ! Cette inquiétude donc ne reposait sur rien ! L’on sait, par ailleurs , que le Communautarisme demeurait en cours dans beaucoup de pays qui ne s’en portaient pas plus mal ; il ne les divisait en aucune façon, non plus … IL favorisait plutôt leur cohésion nationale à travers la participation des groupes nationaux à la gestion de l’Etat et de la vie publique.
La seconde réserve émise à l’endroit du communautarisme résulte , semble-t-il , de l’idée – que lorsque la représentation irait aux groupes et non à l’individu , il y’ aurait entrave à l’exercice de la démocratie ; ce qui est totalement erroné ; Le Communautarisme n’est pas antinomique à la démocratie . La Belgique , la Suisse, le Liban ,le Nigeria , l’’Espagne entre autres exemples , illustrent tout le contraire , pour l’avoir pratiqué . Pourquoi tant de réticences à s’inspirer de ces modèles ? Pourquoi serait –il déplacé d’en parler ici quand l’Etat arabo-berbère a failli dans sa construction de la ‘’Nation’’ (Etat-nation), et partant de la citoyenneté ? Citoyenneté qui se cherche chez nous et partout en Afrique , produit de la Démocratie ‘’occidentale’’ mécaniquement plaquée , fondée sur l’individualisme, l’égoïsme . Citoyenneté que nous devons, certes, tenter de construire mais sans hâte, c’est-à-dire sans sauter de paliers, dont l’un des passages obligés constitue la représentation des communautés en présence. Le Communautarisme, dis-je , serait l’étape transitoire nécessaire dans l’émergence de la citoyenneté, lointaine . En effet , dans le rapport entre groupes nationaux , le communautarisme force l’acceptation mutuelle et la reconnaissance des identités irréductibles, respectives…Il n’est donc pas mauvais en soi , comme veulent nous le faire croire certains esprits mal pensant ; Ce qui est mauvais par contre, tant pour le nationalisme que pour le communautarisme, c’est l’exacerbation du sentiment communautaire ou nationaliste qui pousse au rejet de l’autre , et à se percevoir comme le centre du monde .
Ce rejet du communautarisme on le retrouvait aussi , curieusement , chez certains cadres négro-africains , qui se surprennent à dire qu’ils le refusaient ,et d’autres , qu’ils ‘’ne faisaient pas de politique’’ … Hélas , ces Messieurs faisaient preuve d’une grande naïveté . Ils se laissaient culpabiliser et intimider par le battage médiatique entretenu à dessein sur la question, par les mêmes . Poser l’affirmation de son identité ethnique n’est- ce pas faire un clin d’œil au communautarisme ? et plus , qu’était -ce faire la politique sinon se préoccuper ou s’occuper des affaires de la Cité …tout comme un bon père de famille responsable prend soin de son foyer !
Enfin , Le communautarisme constitue pour les groupes marginalisées dont la citoyenneté est déniée une réponse, voire la réponse , normale , face à un racisme d’Etat sournois , non officiel , qui a partout cours. Tout l’environnement dans lequel nous baignons est communautaire, tribal! Tout, autour de nous, reste empreint de ce communautarisme , déjà avec Moctar ; Ould Taya est venu l’ exacerber , l’attiser , et le Président Abdel Aziz le poursuivre avec obstination et de manière appliquée ; à travers ces écoles spéciales ségrégationnistes , l’Armée , la police , la justice , le parlement , les médias , l’encouragement d’association ou de partis à base tribale, de réunions tribales au quotidien . Tel est l’environnement communautaire que l’on nous offre, tous les jours, en pratique et, …en théorie « une société garantissant la justice et l’égalité en droits et en devoirs , où la compétence , l’excellence et la citoyenneté seraient les seuls critères de valeurs ». Slogan creux du Premier ministre , double langage* destiné à endormir la vigilance des damnés de la Mauritanie…Alors que de tout temps notre environnement fut et reste celui-là sans que personne ne trouve à redire , maintenant que les Négro-africains tentent de s’organiser sur la même base , à des fins de résistance groupée , on crie au scandale ? Chacun y va de son indignation ! …Ces critiques passent sous silence l’autre communautarisme cynique , décrit plus haut ; ils passent sous silence celui des haratines, incarné par le ‘’Manifeste’’, et vis-à- vis duquel des forces politiques rivalisent d’ardeur , dans leur soutien, pour vouer aux gémonies tout effort de regroupement des négro-africains !
Motus sur ces communautarismes là et haro sur celui des Négro-africains !
De qui se moque-t-on ?
Thsiyembe affirmait que la volonté de vivre ensemble doit avoir pour socle le respect concomitant de la diversité culturelle , ethnique , et religieuse , condition de participation des nations . L’émergence soudaine du ‘’repli communautaire’’ des Négro-africains ne résulterait- il pas tout simplement de la non prise en compte de cette condition fondamentale ?
En l’absence de la citoyenneté qui n’a pas émergé dans la Nation en général, ou lorsque celle-ci existe elle n’est alors reconnue qu’à certains, n’est-il pas légitime que les damnés du pays se cherchent aussi une alternative ?
- A parcourir la liste des nominations du conseil de ministres dernier – 24 mars 2016- , on constate que le Premier ministre dit une chose et fait le contraire ; double langage, flagrant délit de démagogie : sur 70 nominations 10 negro africains ! Un blanchissement méthodique, appliqué de l’Administration…
- Qui ‘’ divisait le peuple ‘’ ?
La lutte continue !
Nouakchott , le 26 Mars 2016.
Samba Thiam.
Président des Forces Progressistes du Changement( FPC).
Nouakchott , le 4 Mars 2016.
Samba Thiam.
Président des Forces Progressistes du Changement( FPC).
Eliminatoires de la CAN 2017 : les Mourabitounes vainqueurs de la Gambie 2 buts à 1
Au troisième jour, et à 24 heures de la rencontre entre le Cameroun et l’Afrique du Sud, la Mauritanie, qui fait partie de ce groupe « M » pour les qualifications à la prochaine coupe d’Afrique des nations 2017 au Gabon, est Co-leader du groupe avec les lions indomptables du Cameroun avec 6 points chacun.
En effet, les Mourabitounes ont pris le meilleur vendredi après midi sur l’équipe nationale de Gambie « les scorpions » par le score de deux buts à 1.
Malgré la performance, l’équipe locale a présenté un visage moins bon que celui qu’elle a affiché, ici même sur la pelouse du stade olympique de Nouakchott devant les Bafanas- Bafanas de l’Afrique du Sud.
Rentrés aux vestiaires avec un but d’avance, les Mourabitounes se sont faits rejoints par leurs adversaires à la 59ème minute, un but signé Carayol.
Les locaux ont perdu les initiatives lors de la deuxième moitié du match, manquant apparemment de fraîcheur physique.
Un handicap que l’entraîneur de l’équipe nationale, Corantin Martines se doit de surmonter, en moins de 72 heures, c’est-à-dire avant le match retour contre les gambiens mardi prochain à Bakau s’il veut garder l’ambition de glaner une place parmi l’élite africaine qui a rendez-vous l’année prochaine au Gabon.
Comme lors de leur dernière sortie face aux sud africain, les Mourabitounes ont du leur salut à l’irrésistible El Khalil Moulaye Ahmed dit Bessam quia réussi un doublé, son deuxième but ayant été inscrit dans les arrêts de jeu.
S’il est vrai que l’équipe mauritanienne a fait des progrès sensibles, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste encore à faire surtout au niveau de la condition physique et des automatismes.
A sa décharge peut être la rareté des regroupements et des matchs amicaux pour l’effectif, des conditions inéluctables pour toute équipe qui veut avoir les moyens de ses ambitions et d’intégrer la cour des grands.
saharamedias
Témoignage de Salah Hanna «Témoin d’une époque » 6ème émission : «De Bouaké en Côte d’Ivoire, nous avons préparé l’aile militaire pour renverser le régime de Taya »
L’Authentique – Dans la 6ème émission de son témoignage sur «Témoin d’une époque sur les coups d’Etat en Mauritanie » diffusé par Al Jazeera, l’ancien commandant Salah Hanana évoque sa sortie du territoire mauritanien, après l’échec du coup d’état militaire qu’il avait dirigé contre le président Taya le 8 juin 2003.
Dans cette partie, il revient sur son séjour au Burkina Faso, via le territoire malien, avec l’aide de Limame Chaavi, conseiller spécial de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré, puis de la constitution à Bouaké, en Côte d’Ivoire, de l’organisation armée «Cavaliers du Changement ».
Il n’avait pas renoncé, lui et ses amis, à renverser le pouvoir en place en Mauritanie.
La dernière émission de son témoignage sur l’époque des coups d’Etat en Mauritanie «Témoin d’une époque » diffusée par la chaîne qatarie Al Jazeera, Salah Ould Hanana s’était arrêté sur sa tentative de sortie du territoire mauritanien par la frontière malienne, en compagnie de Mohamed Cheikhna et de deux guides.
Selon lui, c’est sous la couverture d’éleveurs se rendant auprès de leurs troupeaux au Mali qu’ils ont franchi le poste de contrôle malien, après avoir évité tous les check-point côté mauritanien. Ce qui était d’autant plus facile selon lui que dans cette partie du territoire mauritanien, c’était le no man’s land. Au poste de contrôle, ils présentèrent l’autorisation délivrée par le préfet de Tintane. Salah était accompagné dans cette odyssée par Mohamed Cheikhna et deux jeunes accompagnateurs. De la frontière malienne, Salah Hanana et Mohamed Cheikhna qui s’étaient séparés de leurs jeunes compagnons, se seraient rendus à Kayes, puis de là par avion, jusqu’à Bamako, sans document de voyage, sinon des certificats de perte.
C’’est là où ils seront rejoins par Limame Chaavi qui les amènera à Ouagadougou à bord d’une voiture de la présidence burkinabé. Selon Salah, le président Blaise Compaoré savait qui ils étaient. Il les aurait même rencontrés plusieurs fois lors de leur séjour de deux semaines à Ouaga. Selon Ould Hanana, l’idéologie révolutionnaire dont était porteur Blaise et son appui aux dissidents africains contre des dictatures serait la raison pour laquelle il avait décidé de les aider, tout comme il l’avait fait pour Guillaume Soro.
De Ouagadougou, Limame Chaavi les aurait aidés à se rendre en Côte d’Ivoire, notamment à Bouaké, le fief de Guillaume Soro, actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ami intime de Chaavi. C’était à l’époque de la guerre civile ivoirienne où le pays était divisé en deux. C’est à Bouaké, que va être constitué, dira-t-il en substance, le groupe armé «Les Cavaliers du Changement», l’aile militaire constitué par les putschistes de Nouakchott. Ce mouvement armé sera crée le 18 août 2003. Ils produiront deux éléments visuels dont le premier sera diffusé par Al Arabia, après le refus d’Al Jazeera de le faire passer. Mais la chaîne qatarie se rattrapera cependant, selon lui, avec le second élément qu’elle diffusera bien plus tard. Parallèlement à l’aile militaire, une aile politique fut créé sous la présidence du Dr.Kane Saïdou qui professait dans des universités norvégiennes, avec comme chargé des Affaires extérieures Jemal Ould Yessa.
Le fait que 50% des officiers qui avaient participé au coup d’Etat du 8 juin 2003 n’aient pas été démasqués et qu’ils étaient restés dans le commandement, ajouté à la vague de sympathie qu’ils recevront de la part des Mauritaniens de l’intérieur et de l’extérieur, notamment l’organisation en exil «Conscience et Résistance » de Jemal Ould Yessa, des intellectuels comme Beddy Ould Ebnou, Saïdou Kane, ainsi que les Islamistes et beaucoup d’autres forces sociales et politiques, les auraient confortés dans leur détermination à réessayer leur tentative pour renverser Taya, souligne Ould Hanana.
Le rôle crucial de l’Observatoire mauritanien des droits de l’homme dirigé par Mohamed Mokhtar Chinguitty dans les données objectives sur la situation en ce moment en Mauritanie, et la crédibilité internationale dont il jouissait, a été déterminant selon Ould Hanana dans l’information de l’opinion sur tout ce qui se passait en Mauritanie.
A Nouakchott, la réaction de Ould Taya après le putsch fut énergique. Plusieurs centaines de civils et de militaires soupçonnés d’avoir pris part au putsch manqué de 2003 sont arrêtés, des chambardements monstres secouent le parti-état, le PRDS, mais aussi l’administration et les forces armées. Le Parquet général sortit une liste de 129 militaires accusés de complot et d’atteintes à la sûreté d’Etat. Le capitaine Didi Ould Saleck qui s’était réfugié au Sénégal sera extradé vers la Mauritanie, alors que Ould Mini et Ould Kaabach étaient parvenus à sortir du Sénégal pour rejoindre le Mali, puis les dissidents à Bouaké. Les relations de la Mauritanie devinrent exécrables avec le Burkina Faso et la Libye.
Salah Ould Hanana déclare n’avoir jamais rencontré Khadhafi durant cette période ni lui ni aucun de ses compagnons et que Khadafi non plus n’avait jamais sollicité leur rencontre. Le guide libyen avait cependant soutenu leur action car il en voulait viscéralement à Ould Taya à cause de ses relations diplomatiques avec Israël. Côté finances, c’était donc Ould Chaavi, le régime burkinabé et Guillaume Soro qui les soutenait.. Il a affirmé avoir fait plusieurs fois la navette entre Bouaké, Ouaga et Bamako, parfois pour faire entrer des armes en Mauritanie (100 kalachnikov, 10 RPG et 20 pistolets), d’autres fois pour diffuser des messages.
Selon Hanana, la communication a été déterminante dans leur action, notamment sur le plan de l’intox vis-à-vis des services de sécurité mauritaniens mais aussi comme arme de mobilisation de l’opinion publique nationale et internationale. Parmi les hommes politiques mauritaniens, seul Mohamed Khouna Ould Haïdalla prenait souvent contact avec eux, reconnaît Ould Hanana.
Côté finances, le journaliste rappellera que Salah, dans ses PV d’audition en 2004, aurait reconnu avoir perçu 200 à 300 000 dollars U.S d’aide, dont 100.000 dollars qui lui ont été remis à Bamako par Sidi Mohamed Ould Haïdalla. Le 15 novembre 2003, Ould Taya fait arrêter Mohamed Khouna Ould Haidalla, qui était candidat à la présidentielle à l’époque pour tentative de coup d’Etat et complot. Le fameux Grab 1.
Pour Salah Ould Hanana ses relations avec Haïdalla était purement politique et qu’il lui avait proposé à l’époque de l’exfiltrer et de l’aider à monter un gouvernement en exil, car il était sûr, dira-t-il, que les élections allaient être truquées. Haïdalla aurait accepté la proposition.
En avril 2004, les Etats-Unis d’Amérique accusèrent les «Cavaliers du Changement » de connivences avec les groupes armées algériens, de recevoir d’eux des fonds et d’entretenir des relations avec les mouvements extrémistes.