Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 25/03/2016

Madame Aminetou Mint Ely, présidente de l’association des femmes chefs de familles (AFCF) : ‘’Tous les malaises de la société civile sont principalement la course vers l’argent, en ordre dispersé et vers lui seul’’

Madame Aminetou Mint Ely, présidente de l’association des femmes chefs de familles (AFCF) : ‘’Tous les malaises de la société civile sont principalement la course vers l’argent, en ordre dispersé et vers lui seul’’ Les Mauritaniennes viennent de célébrer, à l’instar des autres femmes de la planète, la Journée internationale qui leur est dédiée. En quoi celle de 2016 aura-t-elle été différente de la précédente, pour l’AFCF ?

Aminetou Mint Ely : Certes les femmes mauritaniennes fêtent cette Journée internationale du 8 Mars 2016 dans un contexte assez particulier, marqué par la crise économique profonde qui affecte le panier de la ménagère et la stabilité des ménages.

Cette situation engendre une recrudescence de la violence à l’égard des femmes (violences conjugales, viols, mariages de mineures, meurtres, traite et trafics…) et le développement de la criminalité, au sein d’une société en pleine mutation, tandis que perdurent l’impunité, l’absence de mécanismes nationaux fiables de lutte contre ces violences, la complicité de certains magistrats et le manque d’indépendance de la justice.

En cette journée du 8 Mars 2016, l’AFCF a consacré ses efforts, comme ses consœurs dans le Monde, à la promotion de l’égalité genre en 2030. Certes, la femme mauritanienne est encore très loin du résultat escompté.

Il faut sérier les priorités. Aussi avons-nous commémoré cette journée, à l’AFCF, par une analyse du contexte économique et social qui nous amène à insister sur l’autonomisation économique des femmes, par leur implication dans la conception, la planification, la mise en œuvre et le suivi-évaluation. Elles doivent aussi avoir l’accès aux grands prêts bancaires, au même titre que les hommes, pour développer un entreprenariat puissant et avoir l’accès à tous les privilèges jusqu’à présent réservés exclusivement aux hommes.

– N’avez-vous pas le sentiment que l’éclatement des manifestations, chacune dans son petit coin, rend peu lisibles les activités de vos organisations et, partant, diminue leur lobbying auprès des pouvoirs publics ?

– Je suis tout à fait d’accord avec vous qu’il faut développer une dynamique de réseautage, seule capable de constituer, par son unité d’action, une force de plaidoyer et de lobbying, auprès des décideurs. L’AFCF a toujours milité pour le rapprochement des organisations de la Société civile, avec la mise en place de réseaux.

Le COMEDUC marche très bien mais celui pour la promotion des droits humains, essentiellement composé de femmes, ne fonctionne pas, comme beaucoup d’autres réseaux inactifs. Notre grand problème, à nous, les organisations de la SC, c’est l’instrumentalisation, par l’Etat, de certaines d’entre nous, ce qui lui permet de les dresser les unes contre les autres.

Son leadership, très poussé, au sein des associations de femmes, devient un frein à l’attente et la compréhension de ne pas agir en ordre dispersé. Malheureusement, nous sommes encore, il faut le reconnaître, une société civile – en particulier les organisations de femmes – sans vision, ni objectif, ni principe.

Cela entrave nos actions et met en cause notre crédibilité. Nous déplorons l’éclatement des activités et des efforts mais, à défaut d’une entente claire entre les ONG de femmes, il est préférable que chacun ait sa part de gâteau, en sachant que tous les malaises de cette société civile sont principalement la course vers l’argent, en ordre dispersé et vers lui seul.

– L’émancipation de la femme s’est accompagnée, presque partout, par l’éclatement des familles et la prolifération de divorces… Beaucoup de femmes se retrouvent, aujourd’hui, chefs de famille, avec, souvent, de lourdes charges sur le dos, à commencer par l’éducation des enfants. Quelle explication pouvez-vous donner à ces phénomènes, nouveaux chez nous ?

– Les femmes mauritaniennes sont très éloignées de l’émancipation. Elles sont trop souvent encore esclaves de la pauvreté, de l’ignorance et de la discrimination, à tous les niveaux.

Comme vous l’avez bien souligné, le taux de divorce est très élevé, le chômage et le manque de prise en charge sociale sont des facteurs qui ont beaucoup contribué à l’abandon des filles de l’école, développé la criminalité, la traite et le trafic des domestiques.

On assiste, d’autre part, à une dégradation constante des conditions de vie des ménages, en particulier ceux dirigés par les femmes, tandis que perdure l’inapplication des lois qui permettraient, à celles-ci, d’accéder aux maigres revenus de la pension alimentaire.

Un blocage engendré par la lenteur des procédures judiciaires, souvent à l’avantage de l’homme de surcroît, et le manque d’accès aux services et à l’aide judiciaires. En ces circonstances, il faut pouvoir disposer d’un avocat, pour espérer obtenir pension alimentaire et droits des enfants issus de couples séparés.

– Certains accusent vos organisations d’abuser un peu trop des textes pour, en quelque sorte, « régler des comptes » au sexe réputé fort. On traîne des hommes devant les tribunaux, confisque presque tout le salaire, les renvoie de leur maison… Que répondez-vous ?

– L’AFCF est une organisation de défense des droits pour la stabilité des ménages mais, en respect total de la dignité de la femme et de l’intérêt suprême des enfants, premières victimes des conflits au sein du couple. L’AFCF intervient, tout d’abord, en médiation et recherche de solutions entre les époux, en mettant en exergue la responsabilité de chacun et en instituant un climat de dialogue et de consensus entre les parties.

Les tribunaux sont nos derniers recours, pour protéger les droits de la femme et de ses enfants, souvent bafoués par les coutumes et les traditions archaïques. La majorité des femmes divorcées furent à l’origine, sinon du moins impliquées activement dans l’accumulation des biens, de longues années de mariage durant. Et les voilà mises à la porte avec leurs enfants, sans aucun moyen de survie.

Contraintes à se prostituer ou à contraindre leur famille de naissance à la charge non plus d’une seule personne mais de plusieurs bouches à nourrir… Tout cela dans un climat de crise mondiale mal gérée, par la Mauritanie, qui laisse un impact, catastrophique, sur les ménages déjà pauvres.

– La célébration du 8 Mars intervient au lendemain de la décision du gouvernement d’instituer une Journée internationale de lutte contre l’esclavage. Comment avez-vous accueilli cette décision ? N’est-ce pas, en sus de l’important arsenal juridique déjà décrété, un pas supplémentaire dans la lutte pour éradiquer ce fléau ?

– Ecoutez, l’AFCF a toujours salué les efforts qui visent à éradiquer, réellement, l’esclavage et ses séquelles. Cette journée était une des revendications des organisations qui travaillent en ce domaine. Mais nous constatons qu’elle ne marque aucun évènement particulier, alors qu’elle devrait célébrer, en pareilles circonstances, un évènement marquant, le combat d’un individu ou d’un groupe pour la cause.

On aurait été très heureux de voir cette journée dédiée, par exemple, à Aïchana qui s’est battue pour sortir, elle et sa famille, des griffes des esclavagistes, ou aux militants d’El Hor qui furent emprisonnés pour leur juste engagement. Force est de constater, aujourd’hui, que cette journée est très artificielle, elle est comme tombée du ciel.

Pour répondre plus précisément à votre question, cette journée, l’arsenal juridique et tout le tapage qui l’entoure paraissent plus dédiés à la consommation étrangère, alors que le pays est plongé dans de très grosses difficultés. Il est au bord d’une guerre civile inévitable, si nous ne prenons pas au sérieux la situation.

Propos recueillis par Dalay Lam

le calame

La sécurité au Sahel se construit sans l’Algérie : jusqu’à quand ?

La sécurité au Sahel se construit sans l’Algérie : jusqu’à quand ?Le Monde Afrique – C’est un scénario qu’aucune sphère du pouvoir algérien n’avait envisagé : la création d’une organisation dédiée à la paix et à la sécurité dans la bande sahélo-saharienne sans la participation de l’Algérie, la puissance militaire régionale.

La Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad ont mis en place depuis décembre 2014 le G5 Sahel.

« Il s’agit de cinq pays ayant un destin commun et qui ont souverainement décidé de conjuguer solidairement leurs forces et dont l’appartenance à cet espace sahélien, qui s’étend certes au-delà de ces Etats, est incontestable, précise le secrétariat du G5 Sahel basé à Nouakchott. Ce sont des Etats homogènes sur le plan topographique, géographique, culturel, socio-économique ou même d’un point de vue géopolitique », ajoute-il.

Eviter les querelles de leadership

On aura vite compris que cette nouvelle organisation ne veut pas s’épuiser dans des querelles de leadership, ni même voir ses ambitions entraver par un « grand frère » algérien qui n’a pas toujours assumé ses responsabilités. Et comme pour apporter la preuve qu’il est le « bon format, à la bonne échelle », le G5 Sahel a lancé des projets tous azimuts en matière de lutte contre l’insécurité dans le Sahel.

Il entend ainsi ouvrir, avant la fin de l’année, une école de guerre à Nouakchott en Mauritanie et mettre en place un bataillon d’intervention rapide (BIR). Le G5 Sahel revendique déjà une douzaine de patrouilles conjointes entre les armées nationales sur les frontières communes et vante par ailleurs ses avancées pour arriver au partage du renseignement.

Dans ses efforts pour mieux associer sécurité et développement, l’organisation réfléchit au lancement dans les prochains mois d’une compagnie aérienne, Air Sahel, et à moyen terme à la construction d’une ligne ferroviaire Nouakchott-NDjamena passant par le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Derrière les raisons officielles de l’exclusion de l’Algérie du G5 Sahel s’exprime une volonté claire de tirer les enseignements de l’expérience avortée de coopération régionale en matière de lutte le terrorisme et les autres forces d’insécurité.

La Mauritanie, le Mali et le Niger n’ont pas oublié que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), créé en 2010 sous l’égide de l’Algérie, puis installé à Tamanrasset, est resté une coquille vide. De son bilan, il n’existe aucune trace !

Déception des « petits frères sahéliens »

Les trois pays, qui forment aujourd’hui l’ossature du G5 Sahel, n’oublient pas non plus que le centre commun de partage du renseignement, annoncé dans la foulée de la création du CEMOC, n’a jamais réussi à fonctionner.

Le caractère inadéquat de l’aide bilatérale algérienne aux « petits frères sahéliens » est venu ajouter à leur déception et conforter leur préférence de créer un autre choix, sans la puissance militaire algérienne. En janvier 2012, le Mali avait besoin d’une intervention militaire urgente et directe pour stopper la progression des djihadistes, partis du nord, vers Bamako. L’Algérie en avait les moyens, elle ne l’a pas fait.

De même, en mai 2013 lors des attaques terroristes contre les villes d’Agadez et Arlit, sur la frontière algéro-nigérienne, le Niger avait besoin d’une aide directe en forces spéciales. L’Algérie en avait les moyens, elle n’est pas venue à la rescousse de son voisin. Pourtant, elle avait su faire intervenir ces mêmes forces chez elle lors de l’attaque d’In Amenas, en janvier 2013.

Même justifié par des dispositions constitutionnelles, qui interdisent depuis l’indépendance à l’Armée nationale populaire (l’ANP) d’intervenir hors des frontières nationales, le refus de l’Algérie de voler militairement au secours de ses voisins du Sahel (c’est d’ailleurs le cas avec la Tunisie aussi) a fini par créer de la déception, voire la frustration. Ils y ont vu, sans doute à juste raison, la démission du « grand frère algérien » !

La France en embuscade

Pendant ce temps, la France en a profité pour avancer ses pions. D’abord à travers ses interventions militaires directes au Mali (janvier 2012), au Niger (mai 2013), au Mali encore lors de l’attentat du 20 novembre 2015 contre le Radisson Blu et au Burkina Faso, le 15 janvier, au moment de l’attaque terroriste contre le Splendid Hôtel de Ouagadougou.

Porté par son succès auprès des pays bénéficiaires, Paris envisage même, en plus des autres forces déjà sur place, de prépositionner des éléments du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), spécialisé dans la lutte contre les attaques terroristes qui ont frappé ces derniers mois des capitales ouest-africaines.

Personne ne le dit ouvertement à Paris, mais la création du G5 Sahel sans l’Algérie ne suscite aucun regret de la part des autorités françaises. Bien au contraire, on y voit une excellente occasion de contrer l’influence militaire et stratégique algérienne sur la bande sahélo-saharienne.

C’est sans doute cela qui explique l’enthousiasme des autorités françaises à accompagner la montée en puissance du volet sécuritaire du G5 Sahel. En effet, la France va apporter une aide directe à la future école de guerre de Nouakchott, qui devrait à terme devenir un collège interarmes, ouvert aux autres forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, douanes, gardes nationales, agents des eaux et forêts).

Les cinq pays sahéliens ont également obtenu la promesse que Paris devienne, chaque fois que ce sera possible, leur avocat dans les instances internationales (Union européenne, Nations unies, Banque mondiale).

Le G5 s’occupera directement du plaidoyer auprès de l’Union africaine qui, après une longue hésitation, a fini par voir en lui un partenaire stratégique dans la lutte contre l’insécurité et pour le développement dans la bande sahélo-saharienne.

Convaincus que l’efficacité de leur organisation repose surtout sur son homogénéité et sa cohérence, les pays du G5 Sahel ont cadenassé la porte derrière eux : plus aucun Etat n’y sera admis comme membre à part entière. Au mieux, ils accepteront quelques Etats observateurs. L’Egypte a formellement fait acte de candidature alors que le Sénégal hésite encore, campant sur son exigence de « membre à part entière ou rien ».

La nécessité d’une coopération

L’Algérie, pour sa part, observe de loin la nouvelle entité prendre son envol, se disant que tôt ou tard son expertise sera sollicitée. Ce qui n’est pas faux du reste ! Au moins sur le plan de la connaissance des mouvements djihadistes encore actifs dans la sous-région. La branche d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui a revendiqué les attentats de Bamako et Ouagadougou, est dirigée par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, que les services algériens connaissent mieux que quiconque.

L’Algérie disposait également des canaux de communication avec Iyad Ag Ghali, du mouvement djihadiste Ansar Dine, qui a repris avec intensité ses activités au Mali, et peut-être même au Burkina Faso et sur la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Mali. A défaut de compter sur Alger pour neutraliser ces deux groupes, le G5 Sahel pourrait au moins obtenir qu’ils ne soient pas tolérés, voire manipulés.

Par ailleurs, le soutien bilatéral algérien continuera d’être utile aux « petits frères sahéliens ». L’Algérie a fourni pendant longtemps du carburant à l’armée malienne pour l’aider à assurer ses patrouilles dans les zones d’insécurité. Le pays a également formé au moins deux bataillons antiterroristes au Niger, voisin auquel il a promis de l’aide pour la construction des casernes destinées aux forces de défense et de sécurité sur la frontière commune.

La poursuite de cette coopération est d’autant plus souhaitée par les pays, tout en gardant leur marge d’indépendance envers le « grand frère », qu’elle leur permettra d’avoir des capacités opérationnelles nationales qui pourront ensuite être mutualisées.

S’il est tout à fait juste de concevoir la mutualisation des moyens humains et techniques nationaux comme une tentative de réponse aux défis sécuritaires au Sahel, il faut cependant prendre garde à penser que l’addition des faiblesses va produire une meilleure efficacité.

Le G5 Sahel ne pourra finalement pas faire l’économie d’une coopération avec l’Algérie, la puissance militaire et stratégique régionale. Reste seulement à savoir sous quelle forme elle se mettra tôt ou tard en place.

Seidik Abba, journaliste et écrivain, est l’auteur de Rébellion touarègue au Niger. Qui a tué le rebelle Mano Dayak ? (éd. L’Harmattan, 2010).

 

le monde.fr

Les USA ne reconnaissent pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental

Les USA ne reconnaissent pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara OccidentalLes USA ne reconnaissent pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental WASHINGTON – Les Etats-Unis ne reconnaissent pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental qu’ils considèrent comme “un territoire non autonome en attente de décolonisation”, ont indiqué mercredi à Washington des Congressmen américains. La commission des droits de l’homme du Congrès américain, Tom Lantos, a tenu à lever toute équivoque sur la position du gouvernement américain à l’égard de la question sahraouie durant l’audition qu’elle a consacré mercredi au statut du Sahara occidental. “Nous devons être clairs, les Etats-Unis n’ont reconnu la souveraineté d’aucun Etat sur les territoires du Sahara occidental qu’ils considèrent plutôt comme un territoire non autonome en attente de décolonisation”, a déclaré le démocrate John Conyers devant un parterre d’hommes politiques américains, d’ONG et d’organismes internationaux venus assister à cette audition, la première du genre tenue par cette commission sur le Sahara occidental occupé. Pour rester en conformité avec cette position, et considérant le territoire sahraoui comme non autonome, les Etats-Unis n’ont pas inclus les produits provenant du Sahara occidental dans l’accord de libre-échange conclu avec le Maroc, a ajouté M. Conyers, en soulignant les efforts déployés par son pays, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, en vue de trouver une solution pacifique à ce conflit qui dure depuis 40 ans. John Conyers a rappelé au cours de cette audition les positions des officiels américains à l’instar de James Baker qui a renoncé à poursuivre sa médiation au Sahara occidental après le refus du Maroc de s’aligner sur son plan prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui. Le représentant de l’Etat de Michigan au Congrès a, par ailleurs, indiqué que les dernières mesures du Maroc visant à pervertir la Minurso a donné l’occasion au gouvernement américain et aux autres membres du Conseil de sécurité de confirmer “les objectifs inavoués du Maroc qui cherche une solution au conflit en dehors du cadre des Nations Unies”. Conyers, également co-président du caucus sahraoui au parlement américain a lancé un appel au gouvernement américain afin d’appuyer au Conseil de sécurité la proposition de doter la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme. “Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique (dont) le peuple attend le processus de son autodétermination depuis 25 ans”, a indiqué de son côté, James Mc Govern, coprésident de la commission Tom Lantos. Mc Govern représentant de l’Etat de Massachusetts a soutenu qu’”en dépit des relations qui lient les Etats-Unis au Maroc, le respect des droits de l’homme doit primer sur tout autre intérêt car ce principe représente un élément essentiel dans le maintien de la sécurité dans la région.” Il a, dans ce sens, insisté que la question sahraouie doit être résolue pour éviter un retour aux hostilités. Le Congressman démocrate a appelé le Maroc pour autoriser les observateurs des droits de l’homme de l’ONU à accéder sans restrictions aux territoires sahraouis occupés et à libérer les prisonniers politiques du Front Polisario. “Les enquêtes sur les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés sont rendues difficiles en raison des restrictions imposées aux ONG et à la presse”, a t-il relevé. Mc Govern n’a pas manqué de souligner les actions humanitaires de l’Algérie qui a accueilli des milliers de réfugiés sahraouis, ayant fui leur territoires pour échapper aux affres des violences exercées par les autorités marocaines. Pour sa part, le républicain Joseph Pitts qui co-préside la Commission Tom Lantos a noté que la tenue de cette audition intervient à un moment très critique pour le peuple du Sahara occidental et pour la mission de la Minurso, visée par une attitude négative de la part du Maroc. Le Conseil de sécurité qui s’apprête à reconduire le mandat de la Minurso le mois prochain est appelé, selon M. Pitts, ami du Sahara occidental, à renforcer la surveillance des droits de l’Homme dans ces territoires. Joseph Pitts a cité à ce propos le dernier rapport du département d’Etat américain sur les droits de l’homme qui fait état des restrictions aux libertés civiles et aux droits politiques imposés aux Sahraouis par le gouvernement marocain. L’audition qui s’est déroulée au siège de la chambre des représentants du Congrès, a été animée par un panel composé de plusieurs personnalités américaines et internationales, dont Kerry Kennedy, présidente de la fondation Kennedy, Francesco Bastagli, ancien représentant du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Eric Goldstein, directeur adjoint à Human Rights Watch et Erik Hagen, directeur de l’observatoire pour la protection des ressources naturelles au Sahara occidental.

aps.dz

 

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