Daily Archives: 30/03/2016
Vidéo. Me Fatimata MBAYE reçoit à Washington un prix des mains de John Kerry (PhotoReportage)
L’avocate mauritanienne, Me Fatimata MBAYE, a reçu mardi matin à Washington le Prix international Femme de courage 2016 du Département d’État. Le trophée lui a été remis par le Secrétaire d’État américain, John Kerry qui a salué dans son discours l’engagement de ces femmes qui luttent pour les droits de l’Homme dans leurs pays. “Il y’a beaucoup de barrières qui ont été cassées entre les hommes et les femmes et cela a été rendu possible grâce au combat des femme”, a rappelé M. Kerry.
“C’est un agréable moment”, a déclaré Mme Mbaye lors de la cérémonie de remise du Prix qui s’est déroulé, à Washington, au Département d’État américain. Treize (13) autres femmes ont reçu également le prix, dont une soudanaise.
La cérémonie de remise des prix a été retransmise en direct à Nouakchott en présence de personnalités politiques, de la société civile et activistes dans le domaine des droits de l’Homme.
“C’est une amie que j’apprécie beaucoup pour son courage, sa persévérance dans le domaine des droits de l’Homme. Ce prix nous honore tous. Elle le mérite”, a déclaré Me Ebetty, qui a assisté à la retransmission de l’évènement.
Créé en 2007 par la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, le Prix international Femme de courage est un prix américain décerné chaque année par le Département d’État américain aux femmes du monde entier qui ont fait preuve de leadership, de courage, d’ingéniosité et de volonté de se sacrifier pour les autres, en particulier pour une meilleure promotion des droits des femmes.
Me Fatimata Mbaye devient ainsi l’unique femme mauritanienne à recevoir le Prix international Femme de courage.
Par Babacar Baye NDIAYE
L’EDITORIAL DU CALAME : Déminage
« Il y a », disait Samuel Langhorne Clemens, dit Mark Twain, « trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques ». Notre bouillant ministre de l’Economie, en plus de la maîtrise des statistiques dont il s’est fait une spécialité, commence à traîner une solide réputation de « cireur de pompes » du guide éclairé. Après ses fracassantes sorties devant la presse et au Parlement, où il martèle, à chaque fois, que « le pays se porte à merveille », que la baisse des prix du gasoil ne profiterait qu’à une minorité qui dispose de voitures « dont personne ne sait comment elle les a acquises » et que les pauvres, qui peuvent « s’approvisionner, à prix réduits, dans les boutiques Emel, n’ont pas à se plaindre », le voilà qui nous sort une nouvelle et grosse boulette. C’était la semaine passée devant l’Assemblée nationale. Emporté par sa fougue, le voilà à déclarer, sans vergogne, qu’il faudrait bien « trois ou quatre mandats, à ce régime, pour achever le travail entrepris’’. Les rares députés de l’opposition présents protestent bruyamment. Notre ministre statisticien fait comme si de rien n’était et continue sa tirade. Quelques jours plus tard, c’est au tour du ministre de la Justice de tenir les mêmes propos. Brahim ould Daddah, avocat, juriste et vieil habitué des prétoires, ne pouvait tomber dans de tels travers incidemment. Il y a lieu donc de se poser des questions sur ces deux sorties et leur timing. Deux ministres peuvent-ils impunément se présenter aux représentants du peuple pour leur demander, ouvertement, qu’on viole le texte fondamental qu’est la Constitution ? S’ils n’ont pas été expressément envoyés pour lancer le débat, pouvaient-ils se permettre de lancer un tel pavé dans la mare ? Pourquoi, à trois années de la fin de ce deuxième et réputé ultime mandat, poser un problème qui n’en est pas un, en fait ? Et pourquoi en ce moment précis ? Susciter des réactions, occuper le pays qui vit une crise sans précédent, lancer l’idée comme quoi rien n’est tabou, même le troisième mandat, préparer le terrain à une modification de la Constitution ? Il y a, en tout cas, anguille sous roche. A l’heure où la crise politique s’aggrave, de jour en jour, où le dialogue n’arrive pas à sortir de terre et où le Président fait, plus que jamais, cavalier seul, ignorant son opposition et méprisant ses soutiens, évoquer la question des mandats présidentiels relève, non seulement, de la bêtise mais frise, surtout, l’insolence. Venant de ministres en exercice, de telles déclarations auraient suscité, ailleurs, une telle levée de boucliers qu’ils allaient être obligés de rendre leur tablier. Ailleurs, je veux dire : dans une démocratie un tant soit peu digne de ce nom. Où le chef n’est pas devenu chef par « rectification », pour ne pas dire coup d’Etat. Où son élection n’est entachée d’aucune irrégularité. Où ses ministres sont choisis sur la seule base de la compétence et de l’intégrité. Où la parentèle n’a pas droit de cité. Où le pays n’est pas géré, selon l’humeur et les désirs d’un seul homme qui reconnait, lui-même, être obligé, tel Superman, de tout vérifier et contrôler. Ne soyez donc pas surpris si, demain, un autre membre du gouvernement, le Premier ministre ou, même, le Président s’aventurent sur le terrain que deux ministres ont commencé à déminer. Entreprise hautement risquée, il serait toutefois bon de le leur rappeler. Et aléatoire, qui plus est : nul n’est à l’abri, en ces terrains apparemment rectifiés mais si peu constitutionnels et d’autant moins sûrs en conséquence, d’une ultime mine oubliée…
Ahmed Ould Cheikh
L’amendement constitutionnel est une revendication populaire, dit le Porte-parole du gouvernement
Alakhbar – Le ministre des relations avec le parlement et Porte-parole du gouvernement mauritanien Mohamed Lemine Ould Cheikh, a indiqué que les ministres de l’économie et des finances et de la justice, n’ont pas modifié la Constitution, mais ont simplement dit que le Président méritait trois ou quatre mandats.
“L’amendement constitutionnel représente à leurs yeux une conviction personnelle, voire le souci et la revendication d’importants pans du peuple mauritanien”, a-t-il ajouté.
Le ministre a dit dans ses réponses aux journalistes, à l’occasion des commentaires faits par des membres du gouvernement des résultats du conseil des ministres de ce mardi 29 mars courant, que la volonté du peuple est au-dessus de la Constitution.
Demander l’amendement de la loi fondamentale ne fait pas partie des interdits, a-t-il dit affirmant qu’il est du droit des ministres de demander de changer la Constitution, qualifiant cette requête de réponse positive à la volonté du peuple mauritanien.
Traduit de l’Arabe par Cridem